Offre-moi ton odeur, ta chaleur, pour que mes nuits soient douces.

Dans un lac gelé, j'ai perdu pied. À l'agonie, mon cœur se meurt dans l'obscurité de ton absence. Comment évincer les tumultes de mon malheur lorsque le ciel pleure ?
À l'abandon, mon âme s'érode, criant son désespoir dans le noir. J'ai longtemps cherché les réponses à mes questions, suffoquant dans ton ombre brumeuse. Puis, l'évidence est apparue sur une entendue sans lueur. Anéantie, la saveur de tes mots, dans un tourbillon sans couleur.
Ton nom se dessine sur mes lèvres abîmées, appelant ton esprit dans un silence affolant. En prières, j'ai déposé mes requêtes, en quête de ton amour brisé par le vent. Et en murmures, les démons m'ont répondu. Ton existence passée, les pièces sont désassemblées.
Sur la toile immaculée, une avancée à redessiner, pour que dans mes rêves nos chemins se retrouvent enfin.
Un nouveau corps à apprivoiser, dans les vagues voluptueuses de la mendicité. Mes doigts effleurent l'épiderme d'albâtre, souhaitant peindre cette peau en quelques teintes de souffrance. Les bleus sur la mienne perdent leur éclat quand passe le temps loin de toi.

Je ne suis qu'un homme amoureux d'un esprit vaporeux.

Sur la stèle, mes sanglots se perdent, espérant y voir naître quelques fleurs aux corolles rougeoyantes. Un silence de mort pour ton enterrement, seuls mes hurlements présents pour un adieu déchirant. Dans ma tête, ils résonnent encore, je crois, que jamais ils n'ont franchis mes lèvres meurtries.
Penses-tu que, prisonnier du monde, l'éternité semble longue ? J'ignore la nostalgie, endolori par l'attente de te revoir. Une lame sur la peau, crois-tu aisé de mourir pour t'apercevoir ?
J'ai étalé de mes doigts, l'hémoglobine brûlante sur une page blanche. En quelques lignes, mes maux d'amour joliment tracés, rien que pour toi.
Sentiments oniriques, sur un fil tranchant, déambulent en boudant l'invisible. Au possible, la douleur tiraille mes entrailles et mon cœur se ploie sous le poids de ton absence.
Fustige-moi de ta présence pour combler mes errances.

Offre-moi ta pâleur, ta froideur, pour que mes journées soient belles.