Absolution

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Lorsque mes nuits se font longues et mes espoirs vains, dis-moi, pourquoi est-ce à toi que je pense ?

Dans l'obscurité de mon monde, néant de douleur et de sombres regrets, je sens ta présence me caresser. Douce voix de velours qui, en quelques murmures effleure mon âme à la dérive. Mes sanglots ont éclos, à vau-l'eau ils naviguent sur une étendue sans couleur. Plus de saveur sur mes lèvres abîmées, plus d'odeur sur mes draps élimés. L'arôme de sa peau évanoui dans un souffle de vent, je le pleure quand les cloches sonnent, minuit résonne.

Lorsque mes paupières s'ouvrent et les portes se closent, dis-moi, pourquoi est-ce à toi que je pense ?

Dans l'ombre je patiente, réclame l'absolution à l'Ange de la miséricorde, pourtant c'est dans l'océan de la discorde qu'il me noie pour mieux châtier mon âme isolée. J'ai perdu pied, pardonnez-moi, Seigneur, d'avoir essayé. J'ai tenté ma chance là où d'autres ont échoués. Les larmes pourpres ont perlées lorsque de ma main je les ai entaillés, ces rêves délaissés. J'ai enterré mes souhaits pour ne plus les pleurer sous l'éclat d'une Lune brisée. Fragments d'éternité abandonnés dans un cri déchirant. Silencieuses sont les plaintes lorsque je me mets à hurler à la nuit, à la solitude, à l'isolement de mes sentiments. Plus aucune odeur, non, plus de saveur sur mes lèvres rosées.

Lorsque les souvenirs s'éveillent, que les réminiscences s'élancent, dis-moi, pourquoi est-ce à toi que je pense ?

À la recherche de mon humanité, j'ai traversé les cercles de l'Enfer. Prisonnier d'une geôle enflammée, j'ai soufflé sur le brassier éternel. En quête de pénitence, j'ai arrosé les débris de mon cœur, priant pour y voir fleurir une rose aux épines suffisamment aiguisées pour absoudre mes fautes. Pécheur endeuillé, j'ai sillonné le monde pour la retrouver, cette étincelle de raison. C'est dans une mer ensanglantée qu'elle s'est éteinte, un soir de songerie et d'idolâtrie. Pour mes rêves fissurés tel un cristal brisé, semblable à cet astre fêlé, j'ai fouillé les décombres d'une vie oubliée. Luminescence égarée lors d'une pluie diluvienne, emportant avec elle les morceaux de mon âme fragmentée.

Panse mes plaies si cela te plaît, mais avant dis-moi, lorsque je hurle à la nuit mes sombres regrets, pourquoi est-ce à toi que je pense, mon bel Ange de la Mort ?

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