Âme Esseulée
Dans un océan de songes égarés, l'âme meurtrie se noie. Impossible de respirer, entre les réminiscences passées et les blessures de demain, les sillons de détresse creusent sa peau blême. Le sang purule de ces plaies béantes, celles qui abîment son cœur et malmènent son esprit torturé. C'est dans un abyme incandescent qu'elle se perd jour après jour, nuit après nuit et lors de ces longues insomnies, elle supplie un être invisible pour un moment paisible.
Les démons murmurent et ne cessent jamais, ils vocifèrent des injures qui s'entrechoquent contre les parois de son crâne fracturé. Et, dans l'ombre les voix la narguent ; purpurine insolence qui s'amuse d'elle lorsque les larmes jaillissent en un sanglot assassin. Telles les griffes de la cruauté qui enserrent sa gorge, les instants brisés reviennent et alourdissent le poids qui lui courbe l'échine.
Elle ploie, mon âme meurtrie, sous les regards hagards et les sourires moqueurs. Mon esprit se meurt, se noie dans une eau croupie de laquelle s'élèvent ces relents de désespoir. Odeur nauséabonde qui inonde mes narines, comme la houle écumeuse qui s'infiltre dans mes poumons douloureux. Et, l'obscurité éclaire mon sillage lorsque je me débats.
Mon cœur s'égratigne contre l'asphalte qui tapisse les méandres de mon corps souillé.
Dans le silence, je hurle des prières qui alimentent le chaos de mes pensées, qui brisent les restes de mon âme esseulée.
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