À l'abri du bruit, son cœur soupire. Garçonnet au corps souillé souffle ses regrets. À la vie, à la mort et l'oubli aussi.

Entre les lames du volet, il observe le monde s'envoler.

Déployer ses ailes, son plus joli souhait. Apprendre à planer, à flâner entre le coton des nuages. Peut-être y trouvera-t-il ses sourires effacés, et ainsi réussira-t-il à dissimuler les perles salées glissées dans l'engrenage. Son esprit, sombre rouage aux contours élimés, usés par les injures pourpres de son sinistre entourage ; les cris du vent, du temps retentissent en échos, obscur présage.
Et demain, qu'adviendra-t-il de son enveloppe abîmée, lorsque les doigts crispés d'un homme enragé cesseront de rouler sur sa peau satinée ? Enfant de l'ombre, néant de désespoir sous ses pieds esquintés, qu'est-il de plus qu'un jouet entre les mains de la bestialité ?

Entre les lames du volet, il observe le sang couler.

La salive glisse entre ses lèvres gercées, il aimerait pourtant hurler. Ses mots remplis de désespoir s'échouent contre l'aine d'un cruel instigateur. Éteinte forcée brise son âme en de mélancoliques fragments ; où est passé le joli minois de ce tendre rêveur ?
Perdu dans le chœur de la cruauté, il écoute le râle animal de son bourreau au regard abyssal. Dans un déchirement brutal, son innocence disparue comme ses espoirs étalés dans une marre d'éther sûrement fatale. Quand s'élèvera le gémissement final ? Celui qui ouvrira les portes d'un paradis au ciel coloré, comme sa peau marbrée, loin du venin qui s'étale sur son abdomen en de répugnantes giclées, oui, loin du mal.

Entre les lames du volet, il observe son esprit s'éloigner.