Une Ombre dans la Nuit
Mon cœur s'érode, mille éclats au côté de ton corps gisant. Abîmés, tes yeux ne m'observent plus, comment croire en l'espoir lorsque ton âme semble se dissiper sous mon regard effrayé ? Mes mots ne t'atteignent plus, ta voix ne me répond guère lorsque je crie ton nom à m'en déchirer les cordes vocales. Foule autour de nos êtres entrelacés, aucun son ne me parvient hormis l'écho mélancolique de ton palpitant épuisé. Tes bras ne me serrent plus, ton souffle me provient par saccades fatiguées.
Mon pouls s'enrage, ma cage thoracique me fait souffrir, je peine à respirer alors que tu ne réagis toujours pas. Qui illuminera mes nuits si ton rire ne me berce plus ?
Les hurlements de mon amour brisé percent le silence de l'obscurité, tandis que dans l'ombre les gyrophares se dessinent. Le sang perle, tes lèvres sont amochées comme mon esprit saturé. Mes pensées s'emmêlent, mes songes deviennent de sombres cauchemars à l'odeur nauséabonde de la solitude. Crois-tu que mes appels au secours seront entendus pour que ton sourire éclot de nouveau ? Les reproches me parviennent tels des coups portés sur mon être tremblant ; j'ai tenté de leur expliquer mais mes maux ne les touchent pas. Si j'avais pu te retenir, ton âme, je l'aurais étreinte pour essayer de la protéger.
Mon amour, j'ai laissé s'épancher mes larmes sur ton visage tuméfié. Sens-tu le goût salin de ma douleur alors que tes yeux restent figés, semblablent à deux billes d'obsidienne qui se fissurent au rythme des secondes qui s'écoulent. Le sable s'égrène trop lentement lorsque les urgentistes te déplacent. Les grains s'écrasent dans un récipient fêlé, les minutes deviennent des heures, une longue agonie pour mon cœur meurtri. Les sirènes résonnent, ton âme s'éloigne de la mienne qui sanglote en un silence affolant, même mes hurlements ne font plus de bruit. Le calme m'angoisse, entre les murs d'une maison endormie, la folie me guette. Majestueuse, vêtue d'une robe immaculée, elle enroule ses doigts manucurés autour de ma gorge asséchée. Je parais suffoquer, est-elle responsable de l'étincelle enflammée qui, pourtant, ternit mes iris obscurcis par la souffrance ?
Est-elle présente pour me rappeler ton absence, telle une compagnie lugubre, un appui maudit qui me brûle la chair et la raison ?
Suspendu au téléphone, j'attends l'appel fatidique...
Éternelle sera-t-elle, notre triste passion ?
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