La pierre rose et l'enfant de la lune

2 minutes de lecture

(Métamorphose)


Une fois seul, il s’assoit au bord de la fenêtre, il pleut averse, le ciel est gris et la lumière semble avoir disparu de même que les couleurs.

Les arbres sont immobiles, les fleurs et les animaux se cachent. L’on aperçoit seulement la mélancolie d’une nature endormie. Il avance lentement vers la fenêtre et sors en direction de la forêt ; la pluie inonde rapidement ses chaussures, il glisse sur le sol dont le mélange des eaux à la terre a formé une sorte de boue glissante.

Nakati risque de trébucher et de se salir pourtant il n’y prête pas attention, ses vêtements sont trempés, l’enfant  à froid mais qu’importe. Il prend une grande respiration, l’air glacé lui brûle les poumons. Il avance jusqu’au cours d’eau quand soudain il aperçoit une chose de tout à fait inattendu.

Une branche effleure la rivière délicatement formant des cercles de plus en plus grands à la surface de l’eau.

La rivière semble alors danser, un poisson apparait,  puis un autre, et encore un nageant vivement entre les herbes sauvages. Une libellule s’amuse avec les feuilles d’un saule, les oiseaux accompagnent le chant du vent, les colobes se balancent de branche en branche. Juste sous les yeux de l’enfant, quelque chose de magique était en train de se produire ; la nature peu à peu reprenait vie. En fait elle l’avait toujours été, Nakati n’avait pas su le voir.

Il ferme les yeux, entend le souffle du vent murmurer dans les branches des arbres un sifflement doux et léger.

Un bruissement d’ailes, un craquement  qui provient des fourrés lui chatouillent les oreilles.

L’air frais de la forêt le délivre de ses maux, il se sent libre comme prêt à s’envoler et s’imagine dansant entre les nuages. C’est alors qu’il ouvre les yeux et s’approche de l’eau. Nakati entrevoit un visage, celui d’un enfant emplis de vie, de rêves et d’insouciance avec une telle soif de savoir,  de découvrir le monde qu’il se pensait capable de tout.

Sans même le savoir, ce qu’il avait caché, enfoui au point de croire qu’une part de lui s’était éteinte, réapparaissait timidement.

C’est alors le cœur léger que l’enfant profite du reste de sa journée attendant impatiemment la tombée du jour.

Ce soir-là, quelque chose allait changer, en allant rejoindre l’océan cette nuit, Nakati ne parle pas, ne confie pas ses pensées ni ce qui le préoccupe  pourtant au vue des événements de la journée  il aurait pu remplir la plage entière rien qu’avec tous ce qui lui passa par la tête.

Soudainement il voit dans le reflet de la lune sur l’eau une chose particulière, une chose qu’il ne remarquait pas jusqu’à présent ; à cet instant l’océan semble lui sourire.

C’est alors qu’il comprend, les mots ne sont plus nécessaires, en ce lieu il n’a plus besoin de parler pour être entendu.

La nature ne dispose pas de l’usage de la parole et pourtant elle nous dit tant, nous guidant sur le long chemin de la vie.

Il suffit de savoir regarder, d’être attentif à ce qui nous entoure, ce que la vie cherche à nous dire.

Sentant ses paupières devenir de plus en plus lourdes, Nakati emprunte le chemin du retour, s’en allant prendre du repos avant une longue journée.

Une fois allongé dans son lit, il s’endort paisiblement, un sourire aux lèvres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lena Blake ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0