Ainsi, vous souhaitez en savoir plus ? Comment vous en vouloir, le maître est une véritable star. Entrez, ne vous faites pas prier, car en dépit de la réputation de sa seigneurie, l'endroit est vaste. Chaque minute compte, et il va falloir procéder avec minutie. Ah oui, je m'appelle Gilbert. Pardon ? Non. À cette heure-ci, pas de précepteur. Vous allez devoir vous contenter de son serviteur.

La salle de réception n'a rien d'incroyable, mais vous noterez tout de même l'omniprésence du bordeaux. Il couvre le mobilier et les rideaux. Paradoxal quand on connaît l'aversion du régent pour cette couleur. Poursuivons.

Il ne manque de rien, jamais. La cheminée est sans cesse approvisionnée de bois de qualité. La nourriture, elle, est acheminée et préparée par des chefs qualifiés. Tous reconnus dans leur domaine respectif.

Tout est calculé et millimétré à la perfection selon les instructions du maître, aussi inorthodoxe puissent-elles paraître. Le manoir lui-même est à l'image de son propriétaire. Inébranlable depuis des millénaires.

Nous voici dans la salle du trône. C'est ici que sa seigneurie se rend lorsqu'il a besoin de se rappeler son identité. Le siège serait, selon ses dires, très confortable et s'accorderait à merveille avec son royal fessier. Pardonnez-moi, mais il a insisté pour que je vous fasse part de cette anecdote... Hum, hum, pour information, cette pièce porte le nom d'Arnésticht. Je suis auprès du maître depuis plus de trente ans maintenant, mais j'ignore toujours la signification de ce terme.

Contemplez à présent sa collection de tableaux. Qu'en pensez-vous ? Il y en a pour tous les goûts. Si vous vous demandez qui Diable à bien pu peindre ces oeuvres, imitant avec talent les styles des plus grands artistes de notre temps. Et bien, c'est moi, le maître ne sait pas peindre.

La salle des tortures, une véritable infamie, et pourtant, celle qui suscite le plus d'intérêt. Comment ? Nullement. Ne prêtez pas attention aux commérages, on le dit sanglant, mais c'est un être charmant. Il est souvent décrié, mais c'est à moi de le décrire. Vous entendez ? Le tonnerre. Il ne va pas tarder. Aujourd'hui encore, il a chuté, mais attendez son arrivée, car Satan est à la barre et moi, je suis son avocat.