Chapitre 17 - Cathleen

3 minutes de lecture

Je regardais par la fenêtre sans bouger pendant un petit moment. Je me sentais horriblement fatiguée. Les médecins inquiets avaient placé depuis plusieurs jours des électrodes pour un électrocardiogramme. J’entendais le « bip-bip » régulier. Je cillai doucement avant de me redresser un peu, j’avais mal aux poumons. Je m’endormis à nouveau.

Il faisait chaud… terriblement chaud. Je cillais doucement, le soleil m’éblouissait terriblement. J’ouvris les yeux, je sentais le poids de mes lunettes de soleil sur mon nez et mon chapeau de paille sur ma tête. C’était beau le ciel bleu, un beau ciel bleu, sans nuage. Je sentais le sable chaud sous mon dos sous ma serviette. Je me redressais sur un coude pour contempler la mer devant moi. C’était agréable de la revoir. J’avais adoré passer de nombreuses vacances dans ce cadre. C’était magnifique, il faisait tellement chaud… Je tendis la main pour saisir ma bouteille d’eau et de boire longuement, c’était agréable. Dans mes écouteurs, j’entendais toujours le petit « bip-bip » en fond de ma musique, comme un rythme qui marquait plus encore la musique. Je les ôtais pour les poser dans mon sac avec un petit sourire. Je repoussai en arrière ma longue crinière. J’étais seule sur la plage, c’était agréable aussi d’être seule. Je rajustai le haut de mon maillot de bain avant de déposer mon chapeau et mes lunettes dans mon sac à dos. J’irais bien me baigner, il faisait trop chaud pour moi, je préférais la fraîcheur.


Le sable était brûlant sous mes pieds et je courus jusqu’à l’eau et plongeais entre deux vagues avec un rire. Le goût très salé de l’eau me fit tousser, mais sa fraîcheur m’enveloppa dans une étreinte agréable. Je fermai les yeux avant de passer les mains sur mon visage, ça faisait du bien. Je plongeais entre les vagues, m’amusant seule dans l’écume et dans le creux des vagues. C’était si bon ! Je m’amusais grandement à savourer ce moment de solitude. C’était bon parfois d’être juste entièrement seule, et savourer simplement chaque geste et chaque sensation. L’eau fraiche, les cheveux collés à ma peau, à mon dos, à mon visage. J’aimais les sentir dégouliner d’eau, la force des courants autour de ma taille et la puissance des vagues qui me prenait. Mon épaule toucha le fond et je remontais en battant des pieds. J’étais loin du bord, mais je n’avais pas peur, je savais très bien nager. Cela faisait tellement du bien… Je me sentais libre, je me sentais beaucoup mieux, loin de l’hôpital, loin des autres. Juste un moment pour moi, à moi. C’était le premier depuis très longtemps. Je passais un long moment dans l’eau à jouer comme une enfant avant de sortir.


Je secouai ma serviette avant de m’en draper avec un sourire. Je me séchai soigneusement, profitant encore du soleil qui donnait une teinte dorée à ma peau. Je finis de secouer mes cheveux avant d’ôter mon maillot que j’enroulais dans ma serviette et je passai un sec avant de passer une jolie robe colorée que j’appréciais au retour de la plage. Je rangeai mes affaires, avant de me diriger vers la montée de la plage. Il n’y avait vraiment personne sur la plage. Le silence, presque parfait, du lieu me faisait du bien. J’avançais, tenant mes tongs à la main, les pieds dans le sable encore très chaud. Ça faisait du bien… J’avançais doucement en mettant mes tongs uniquement une fois sur les tapis couvrant le flanc de la dune. Avec la chaleur, elle semblait presque respirer. Je la montai, la pente, sans difficulté, laissant le soleil chauffer l’arrière de mes cuisses. Je descendis, traversé le parking désert, avant de me glisser dans les bois, une pinède. L’odeur forte de la sève me fit sourire et une goutte tomba sur ma main. Je savais où j’allais, je franchis la barrière du camping. Aucun bruit ici non plus sous les hauts pins.


Il n’y avait personne, c’était toujours bien, j’avançai à pas lents jusqu’à mon emplacement, et rangeai mes affaires avec soin. Une voix douce me fit retourner. Je souris à l’homme, il était séduisant oui, un mélange de William et d’un autre, sa voix était grave, profonde… douce :


« Tu devrais t’allonger. Tu es fatiguée. »

Pour seule réponse, je hochai la tête et m’avançai vers lui, il me prit la main, la sienne était fraîche, et me guida jusqu’à une chaise longue. Il m’aida à m’y installer et s’assit près de moi en caressant doucement mon front, repoussant mes cheveux.


« Ça va aller. Dors… Tout ira mieux après. »


Je lui souris encore une fois et fermai les yeux, laissant l’obscurité m’engloutir lentement, avec douceur.


Le bip-bip qui brisait le silence et me pesait se transforma en sifflement que j’entendis un instant puis…


Le silence, enfin…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ready ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0