Chapitre 4

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Arwenne referma la porte derrière elle et, en se retournant, tomba face à face avec Luna et Aurore.

— Ma douce Arwenne...tendre enfant divin, commença Aurore en s'approchant d'elle, une larme au coin de chacun de ses yeux. Ma belle, belle et tendre enfant, je te souhaite de rencontrer ton destin ! Il est temps pour toi désormais, tu as raison...même si l’idée de ne plus voir ton si beau visage à chacun de mes réveils me fend le cœur...

Arwenne, prise par l’émotion, souleva un peu trop brusquement Aurore, oubliant que du haut de ses deux centimètres, elle était fragile comparée à elle.

— Mais je vais revenir ! lui jura Arwenne, la serrant doucement dans ses bras.

— Tu ne sais pas ce qui se trouve au bout de ton chemin, répondit Aurore. Tiens, je t'ai confectionné une bobine de fil, peut-être en auras-tu besoin. Je l'ai fait plus robuste que les autres et aussi plus épais, ne sait-on jamais !

— Merci...merci ma chère Aurore, comme tu vas me manquer ! Je te promets de te ramener un cadeau ! jura la petite fée. Le plus beau des cadeaux !

— Je ne demande qu'à te revoir, ce sera mon plus précieux cadeau !

— À mon départ, tu vas pouvoir retourner vivre dans les hautes herbes. Je sais que vous vous êtes sacrifiées en venant vivre aussi haut toutes les deux, pour me protéger…

— Et ça en valait la peine mon enfant... la rassura Aurore, prenant le visage d’Arwenne entre ses petites pattes avec tendresse. Je t’aime plus que tout, toi l’enfant offert par notre chère Terre Mère.

Cela était vrai. La mésange et l'araignée durent se battre contre leur instinct naturel pour le bien d'Arwenne et adapter leur habitat en conséquence. Leur amitié était vu d'un mauvais oeil dans la contrée. Cela n'était pas normal. Mais Aurore, temoin de la détresse de Luna quant au fait de garder au chaud ce petit être à la peau fragile cette fameuse nuit d'hiver, avait alors quittée sa toile qui se trouvait dans l'arbre d'à côté et prit son courage à deux mains pour proposer son talent de couturière et ainsi lui frabriquer des vêtements. Bien au chaud dans un manteau fait de plumes et de duvet, Arwenne se rechauffa rapidement, et Luna pu enfin s'éloigner pour s'occuper de ses petits.

Au fil du temps, L'araignée tissa sa toile sur le sapin pour veiller sur Arwenne lorsque la mésange partait en chasse et pendant deux semaines, elle vécurent ainsi, s'alternant la garde de la fée, la nourrissant de baies regurgitées et en faisant tout leur possible pour la garder au chaud. Mais la fée s'affaiblissait de jour en jour et ses ailes prirent progressivement une teinte foncée.

Un soir, Luna, qui semblait affolée après être partie plus longtemps que prévu en quête de nourriture avait pris la soudaine décision de placer son nid sur une branche tout en haut du sapin dans lequel elles se trouvaient et plaça Arwenne sous les rayons de la lune. Peu de temps fallut alors pour que les ailes de celle-ci brillent de mille feux. Subjuguée, l'araignée avait alors demandé à l'oiseau l'origine de tout cela, mais Luna resta muette. Aurore lui rappela qu'elles n'étaient pas faites pour vivre à une telle altitude et les mettaient en danger, mais malgré ses interrogations, elle n'eut jamais l'exacte raison de ce déménagement. Elle ne posa plus de questions. Cela faisait du bien à Arwenne, c'était tout ce qui comptait. Depuis ce jour, la fée ne dormait plus dans le tronc. En effet, quelques soit l'endroit où elle se trouvait, pour sa survie les rayons de la lune lui étaient vitales. La fée ne devait jamais, au grand jamais, rester enfermée dans un endroit plus d'une semaine.

— Tu pars tout de suite ? lança tout à coup Luna derrière elles.

La petite fée se détacha de l'araignée et la reposa délicatement au sol, prit la petite bobine de fils argentés et la rangea dans son sac avant de se tenir face à sa mère.

— Oui maman...je dois y aller tant que j'en ai le courage. L'amour que j'ai pour vous deux est ma seule faiblesse et risque de m'empêcher de partir...

— Je comprends ma fille, lui répondit Luna en ouvrant grand ses ailes.

Après quelques secondes d’étreinte, la mésange replongea ses yeux dans ceux de la fée et lui dit :

— Mais je dois te dire quelque chose avant que tu ne t'en ailles. Il te faudra suivre à la lettre la recommandation que je vais te donner, sans poser d'autres questions.

Arwenne sentit son cœur battre à tout rompre, et déglutit.

— D'accord maman. Je t'écoute.

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