Du gris au coeur
Le brouillard s'est étendu sur la ville. Impossible de distinguer les arbres au loin, ni même la colline par-delà la route. Tout est embrumé, tout est flou, tout est enveloppé dans une morne grisaille. La nature devient silencieuse et me donne envie de chuchoter pour ne pas la déranger.
Parfois, notre humeur évolue grâce à la météo et un large soleil peut alors redonner de la gaieté, l'envie de marcher pieds nus et de sourire à la vie. Aujourd'hui, c'est l'inverse, c'est comme si la météo s'était adaptée à mon humeur. Ne pas aller au travail, déjeuner dans un silence méditatif, se faufiler sous un plaid, regarder par la fenêtre et laisser vagabonder ses pensées. C'est le programme que mon coeur souhaiterait suivre.
Je déteste ces jours-là quand je sais que je ne vais rien faire de ma journée, que je vais me sentir inutile, improductive et grincheuse. Je ne les aime pas car je sais aussi que le calme régnera et que certaines larmes vont couler quand mon corps l'aura soudainement décider. Et d'un autre côté, j'aime me faire envahir de cette froide mélancolie, comme si je me laissais envelopper dans un nuage de douceur. Ces journées me font l'effet d'une purge émotionnelle et me paraissent, malgré leur pesanteur, nécessaires, voire réconfortantes.
Sans elles, sans ces moments vides de sens, de bruit et d'odeur, je ne suis pas sûre que je serais capable d'apprécier autant les bons moments et les journées joyeuses. Celles qui sont remplies de petits moments de bonheur, parfois insignifiants.
Alors j'accepte cette humeur et laisse ma déprime flâner quelques temps, parce que je sais que demain sera un jour meilleur.
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