Négritude
Qu’importe la couleur
De peau, du Nord au Sud,
Au froid, à la chaleur,
Sous toutes les latitudes…
Admire en connaisseur,
Au-delà des études,
Beauté des frères et sœurs
Habitant leur négritude …
Considère la vile erreur,
D’avoir réduit en servitude,
Hommes et femmes de couleur,
Soumis à nos sollicitudes …
Bafoués par des seigneurs,
Monstres d’ingratitudes,
Aux siècles des labeurs,
Esclaves par habitude…
Sous les coups de l’oppresseur,
Au joug des lassitudes,
Perle, l’honorable sueur,
Du front de la vie rude…
Aux travaux, tant d’ardeur,
Tant de dignes attitudes,
Résister avec honneur,
Jusqu’à l’hébétude …
Aux regards, cette lueur,
Métisses douces et prudes,
Au soleil des langueurs,
Vivent leur solitude …
Mères au grand cœur,
Avec tendresse élude,
Le surplus des rancœurs,
A l’âge des décrépitudes …
Nuits des îles, des torpeurs,
Rêves sans altitude,
Ne chassent pas les peurs,
Des nuits de rectitudes …
Éden de parfums et de saveurs,
Douce tropique pour prélude,
A la venue des sauveurs,
Félicité des Béatitudes…
Ne se passe plus d’heures,
Musique, chants par aptitude,
Sans louer Dieu avec ferveur,
Enfin Libres, leur foultitude …
Clamer haut ce bonheur !
L’embellir de certitude !...
Aimé Césaire, en sa grandeur,
Rend Digne la Négritude …
Farfadet en hommage à Aimé Césaire - Avril 2008 -
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