Homo sum ! et j'en ai honte ?

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Pourquoi likons-nous nos propres textes ? (défi)

Je suppose que c’est une forme de paiement en ligne… envers soi-même. Un paiement pratique, anonyme et sans contact ; c’est-à-dire sans traces ! “Personne ne me remercie ? Eh bien ! je me remercie moi-même !” Peut-être… peut-être, pensons-nous, que cela donnera à d’autres l’idée de le faire. C’est une idée coupable et idiote, presque un aveu de faiblesse ; il y a là un fragment de l’antique et formidable artiste incompris Néron qui payait ses claqueurs pour mieux s’enfiévrer de ses talents ; un moyen jaculatoire et expéditif de se penser populaire ; et c’est cet écrivailleur médiocre que nous reproduisons.

Oh ! il y a bien une voix qui grognonne tout au fond de mon esprit, qui réprouve mon arrogance lorsque je clique sur le bouton “j’aime”. Mais qu’en ai-je à faire ? N’est-ce pas mieux d’avoir au moins une voix qui me soutient - même si c’est moi-même ? de me dire que je ne suis pas seul, que l’on me soutient, que j’écris bien. Je me mens et c’est presque agréable, j’en ricane de bonheur, c’est malsain mais exquis ; c’est une espèce de médication d’urgence que je m’inflige pour ne pas m’avouer mes tares et pleurer à mort. Que voulez-vous : l’homme est masochiste. Voilà pourquoi il a inventé le paiement en ligne ; pour ne plus avoir à sortir lui-même ses billets, à les compter, et, plein de réticence et, d’une avarice biologique, mouillé de ses larmes de désespoir, de se voir les céder à autrui. Avec le paiement en ligne, tout se fait sans qu’il n’en ait vraiment conscience. Et nous adorons le principe du paiement en ligne : voilà que j’entre un simple code et que je peux dépenser des folies. Le budget d’un mois dilapidé en une fraction de secondes ; l’homme est ainsi insensé, assez fou pour se dire à lui-même : “ne fais pas confiance aux autres, ils ne voteront pas pour toi, alors puisqu’ils ne voteront pas pour toi, vote ! vote seul pour toi !”

Ne mentez pas ; je le vois, le sais : nous l’avons tous fait. Et… désolé, voici mon ultime confession : dès ce chapitre publié, je le ferai à nouveau. Après tout, je ne suis qu’un écrivassier. Et je suis humain. Mon aveu de cupidité entraînera votre haine et votre lapidation virtuelle. Mais pitié ! ne me détestez pas..! car je ne suis que vous.

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