Chapitre 44

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— Diaméa Imson…

Le conservateur attendait le premier mouvement de celle qu’il venait de nommer.

— Britess, sois très attentive. Tu dois te hâter vers ton objectif. Je dois arrêter cette folle. Ce n’est pas une projection de mon esprit, Diaméa est réelle. Elle a été corrompue par une soif de puissance et d’immortalité. Son désir était si fort qu’elle a étudié tout ce que possédaient les archives. Elle a acquis de nombreux pouvoirs jusqu’à libérer des abominations. Cette vieille peau était l’une des plus douées de notre ordre. Je crains de ne pas être de taille face à elle.

L’autre se permit un sourire. Elle n’avait pas une seule ride et du haut de son mètre quatre-vingt elle les dominait avec une morgue patiente.

— Je vais vous aider, commença Britess.

— Tu es là pour une mission particulière ; je suis là pour celle-ci. Sois prudente, ne prends pas de pause avant d’arriver au dixième sous-sol.

— Tu devrais suivre plutôt mon conseil, petite : remonte à la surface et annonce au monde que j’arrive pour le gouverner !

Britess perçut l’intention avant le geste et elle s’écarta. Le marteau de guerre frappa où elle se tenait quelques secondes auparavant, fissurant le carrelage. Diaméa s’était avancée avec une rapidité fulgurante et avait repris sa place dans la foulée, faisant tournoyer le marteau avant de le ressaisir à deux mains.

Le conservateur n’avait pas bougé.

— Tu vas me gêner Britess… File.

Sans attendre, la mort dans l’âme, elle obéit, courant vers le prochain étage. Au début elle n’entendit que sa respiration, régulière, et les froissements de son équipement. Des formes indistinctes passaient loin d’elle, l’ignorant totalement, progressant en sens inverse, vers le lieu du combat qui devait avoir débuté. Elle sentait confusément la tension monter tout autour d’elle, comme si la lutte qui se livrait sans elle déterminerait l’Avenir.

Britess plongea dans l’escalier et le dévala sans peine, en biais, pour aller plus vite, concentrée sur les marches. Il y avait ici une lumière bleutée. Elle sauta avant d’arriver en bas, et se remit à courir.

La culpabilité commença à la ronger. Elle aurait dû rester pour aider le vieux. Que pouvait-il faire face à cette femme ? Il allait mourir…

Elle comprit.

Si le conservateur sortait gagnant, il libérerait le monde d’un danger terrifiant. S’il venait à mourir, il condamnerait la zone, à jamais.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas l’agression venir. Un animal venait de surgir et la griffa au flanc, déchirant sa cape. Heureusement l’armure de cuir renforcée par Noto lui épargna une blessure.

Elle ne chercha pas la confrontation. Du coin de l’œil elle vit le monstre faire demi-tour pour se jeter une nouvelle fois sur elle. Britess se laissa tomber en arrière, glissant vers la bouche de l’escalier suivant, les pieds en avant.

La chute serait rude.

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