AU CAFE SEVER
AU CAFE SEVER.
ACTE UNIQUE, SCENE UNE
Andreï, le Barman, Sacha, deux Agents.
[Décor : une pièce illuminée par les lustres de cristal. Le café est désert, hormis un seul Barman aux airs désœuvrés et de Sacha qui tapote du pied.]
Andreï entre et retire son manteau en frissonnant. Sacha se précipite à sa rencontre.
SACHA : Komrad Ilya, content de te voir ! Je t’attendais.
Andreï lui rend son sourire, ils s’échangent une poignée de main.
ANDREI : Camarade Sacha, excuse-moi du retard. J’ai été retenu plus longtemps que prévu.
SACHA : Ce n’est pas grave, va ! Prenons un café et discutons.
Les deux hommes passent commande, le Barman s’active. Ils se dirigent ensuite vers la table du fond et s’assoient. Andrei prend une première gorgée.
ANDREI : Quelles sont les nouvelles, camarade ?
SACHA (soupirant) : Pas très bonnes, je le crains… Ma cousine est malade.
ANDREI : Malade ! De quoi donc ?
SACHA : De tuberculose.
Le silence se fait. Andreï acquiesce gravement.
SACHA (cont.) : Et ce mauvais temps qui n’arrange rien…
ANDREI : Tu m’en vois désolé, camarade. Que pourrais-je faire pour aider ?
Sacha triture ses mains, sort une enveloppe de sa poche d’un geste furtif. Les doigts sous la nappe, il la passe à Andreï qui la soupèse.
SACHA : Tu pourrais toujours nous visiter… Tu connais son attachement à toi, Ilya.
Andreï caresse l’enveloppe sur ses genoux et hoche la tête de nouveau.
ANDREI (distrait) : Oui, c’est ce que je ferai sans doute.
Il s’étire.
SACHA (insistant) : Aurais-tu une date en vue pour ta venue, alors ?
ANDREI (narquois) : Absolument, Sacha. Laisse-moi juste nous commander deux autres cafés avant de te répondre, je crois que le boufetchik a glissé quelque chose dans ta tasse.
SACHA : Comment… !
Andreï se lève, tend l’enveloppe au Barman distrait par l’arrivée de deux agents du NKVD. Ils s’emparent sans ménagement de Sacha. EXIT côté rue de Sacha et des deux Agents.
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