Le lendemain, Jason retrouva Suzanne au petit-déjeuner - en train de parler à William, bien sûr ! - et lui annonça :

"J'ai demandé à Cédric de nous laisser une équipe pour qu'on vole une navette temporelle. On va pouvoir rentrer chez nous.

-Ah, tant mieux ! dit Suzanne, d'un ton pas assez joyeux pour plaire à Jason. Tant mieux..."

Il soupira. Si elle n'était vraiment pas plus enthousiaste que ça, il ne savait pas quoi faire pour lui remonter le moral.

"Qui en fera partie, au fait ? ajouta-t-il à l'attention de Cédric, qui arrivait avec son propre plateau.

-Les Moncrieff, Samuel et moi, répondit Cédric. Je peux difficilement vous laisser partir comme ça sans vous accompagner. On se divisera en deux équipes, il faut d'une part la navette et d'autre part la batterie à IEM qu'on utilisera comme diversion pour couvrir votre fuite.

-IEM ? répéta Jason.

-Impulsion Electro-Magnétique, répondit Suzanne, qui avait regardé Matrix et écouté ses cours de physique-chimie. Ça désactive tous les appareils électriques dans un certain rayon.

-En éteignant la grande tour, le siège de leur pouvoir, vous pourrez partir, compléta Cédric, en profitant du chaos. Comme les navettes temporelles marchent au plutonium et non pas à l'électricité, ça ira pour vous."

Cédric fixa les membres de l'équipe, tous réunis autour de la même table, et dit :

"Samuel, William, vous irez chercher avec Suzanne la batterie à IEM, au sous-sol de la tour. Vous nous rejoindrez, Jason, Audrey et moi, à l'étage des navettes, où Audrey distraira les gardes et où je piraterai le système de contrôle pour que la navette démarre sans une clef de contact."

Ils hochèrent tous la tête et sortirent des égoûts pour rallier, en camionnette blanche, la tour dans laquelle se trouvaient les objets de leur convoitise.

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William, Suzanne et Samuel arrivèrent bientôt dans ce qui évoqua tout de suite à Suzanne un musée : une longue allée centrale séparait deux rangées de vitrines remplies de batteries de toutes sortes. Samuel, qui avait piraté toutes les serrures, monta la garde tandis que William et Suzanne faisaient le plein de batteries bleues.

"Avec ça, on va avoir de quoi tenir ! s'exclama William.

-Dépêchez-vous, les exhorta Samuel. Un Spécial se dirige vers nous."

Il avait branché son écran aux caméras de sécurité qu'il avait piraté. William sortit son pistolet laser et, mettant en joue la porte la plus proche, il dit :

"Pft ! Un Spécial contre trois ? On peut facilement l'avoir !

-Tu vises la mauvaise porte, signala calmement Samuel en pointant du doigt une autre porte.

-Ah."

Sans un mot de plus, William se tourna vers la bonne porte, juste à temps pour tirer sur le Spécial, qui évita le premier coup, dont le casque dévia le deuxième, et qui se jeta sur William.

William se laissa rouler à terre tout en tendant les jambes pour cueillir le Spécial en plein saut et l'envoyer bouler contre une vitrine, tout en lui tirant dessus à bout portant alors qu'il était au-dessus de lui. La vitrine s'effondra sur le Spécial, qui fut électrocuté. Alors qu'il tombait par terre, mort pour de bon, son casque glissa et révéla des traits familiers.

"Oncle Alfred ? paniqua Suzanne, les larmes aux yeux.

-Non, un clone, comme tous les Spéciaux, répondit William. Peut-être cultivé sur l'ADN de ton oncle Alfred, mais ce n'est pas lui. Alfred vit en 2021, pas vrai ?

-Oui, répondit Suzanne, rassurée. Alors tout va bien. Enfin, je me comprends.

-Dépêchons-nous de rejoindre l'équipe de Cédric, alors, dit Samuel. On a toutes les batteries dont on a besoin."