Les Enveloppes Sacrées (le retour)

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Son bazooka dans un coin, Jason finit de remplir la dernière Enveloppe, celle ordonnant la mort de William. Il avait mis pour heure d'ouverture cinq heures avant leur arrivée, à Suzanne et lui, dans la tour. Ce devrait être suffisant. Ainsi, la police, les Spéciaux et les Moncrieff seraient tous autre part et ils pourraient repartir sans être vus. Et si cela ne suffisait pas à sauver la vie de sa divine Suzanne... il avait un plan B. Le bazooka.

Il irait tout simplement se tuer. Le plus jeune Jason. Celui qui avait disjoncté et failli tuer tout le monde. Qui aurait tué tout le monde entre temps si il le laissait faire. Le paradoxe détruirait-il la structure même du temps ? C'était probable. Il s'en fichait. C'était sa seule chance de sauver Suzanne après tout.

D'ailleurs, il avait déjà préparé toutes les Enveloppes nécessaires, afin d'empêcher d'une manière ou d'une autre son Empire de s'effondrer - toutes les tentatives de coup d'état échouées étaient notées dans le journal de sa navette - et celle concernant William Moncrieff. Si tout ne s'effondrait pas, l'Empire continuerait sa course et le monde serait en paix.

Il déposa les Enveloppes d'Or dans le coffre en forme d'horloge qu'il avait prévu. Puis il sortit de son bureau, ignorant les saluts des gardes et de son secrétaire, alla dans le hangar où il avait caché sa navette - si on se rendait compte qu'il venait du futur, adieu la divinisation ! - et s'assit à l'intérieur.

Il soupçonnait bien son secrétaire, John Gray, de savoir quelque chose, mais la première Enveloppe Sacrée ordonnait sa mort au cas où. Elle s'ouvrirait dans neuf ans, cela laissait à Jason le temps de revenir et d'annuler les choses. Enfin, le temps... comme s'il en manquait.

Il démarra la navette. Il se rendrait une demi-heure avant leur arrivée dans la tour. 2206, le voilà !

Comme la première fois qu'il avait voyagé dans le temps, le monde se flouta et il lui sembla voyager dans l'espace. Une navette similaire lui fonçait dessus, toutefois, et ça, ce n'était pas dans le scénario original !

Il l'évita de son mieux, mais les patins de la navette, le train d'atterrissage et la portière de l'autre furent sérieusement endommagés.

*

* * *

*

Alfred attendait, à la cave, la navette vide promise. La sienne avait moisi dans la cave, et si elle était encore fonctionnelle - du moins il l'espérait - il ne voulait pas que Maîtresse Suzanne s'asseye sur les sièges humides.

Mais quand elle se matérialisa, elle était en plus mauvais état qu'il ne le pensait : du cambouis bleu s'échappait du train d'atterrissage, et la portière était si mal en point qu'il serait sans doute impossible de l'ouvrir manuellement - il faudrait s'en remettre à l'ordinateur de bord. Il lui faudrait au moins trois jours pour la réparer. Ay ay ay, qué malheur ! songea-t-il. Il allait falloir qu'il demande à Suzanne de l'aider à réparer s'il ne voulait pas qu'elle arrive au moment précis qu'il fallait éviter.

Celle-ci descendait justement l'escalier de la cave. Il lui expliqua en peu de mots qu'il avait besoin d'aide pour réparer la navette, et celle-ci répondit juste :

"Très bien, mais faisons vite, je dois réviser pour mon interro de géo."

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