Le dragonnier qui croqua la lune
Texte :
Il était une fois, dans un ciel au goût de barbe à papa, un dragonnier tombé du ciel comme un bonbon trop mûr.
BOUM.
La chute fut sucrée… et douloureuse. Il atterrit tête la première dans une flaque de flan royal, à l’orée d’une forêt de réglisse. Son dragon, une créature minuscule nommée Toast, éternua une gerbe de feu… qui caramélisa les arbres.
« Bon. Ça commence bien. »
Le dragonnier, nommé Iséryn, venait du Ciel — littéralement — chargé d’une mission qu’il avait à moitié oubliée. Sauver les dragons disparus, rétablir l’équilibre, tout ça… Bref, des broutilles.
Mais d’abord : trouver un abri.
C’est ainsi qu’il tomba sur le Château-Génoise : palais tout en sucre, fondant, pâte d’amande et caramel, gouverné par Praline Première, Reine des Confiseries et Impératrice du Caramel Éternel.
— Un dragonnier ? s’écria-t-elle en croquant un macaron. Quelle merveille ! Voilà qui pourrait résoudre mon… petit souci.
— Je suis venu pour… euh… sauver le royaume ? proposa Iséryn, incertain.
— Mon dragon royal, Douceflamme, ne crache plus de feu, mais… de la mousse au chocolat. Le peuple meurt de froid, et nos tartines sont toutes molles.
— Très grave, confirma Iséryn avec gravité.
La Reine lui indiqua l’origine de la malédiction : un Ange du Four, banni du Paradis, vivant dans une cuisine dimensionnelle entre deux couches de génoise, condamné à cuire des madeleines éternelles.
Iséryn partit sans attendre, Toast sur l’épaule, un fouet magique à la main. La porte du four sacré grinça. L’ange était là, vêtu d’un tablier taché de pépites.
— Tu ne comprends pas, dragonnier, dit-il. Ce monde n’est qu’un rêve. Une illusion trop sucrée pour tenir debout.
— Peut-être, répondit Iséryn. Mais même un rêve mérite d’avoir un héros.
Et d’un geste, il versa dans le cœur de Douceflamme un grain de poudre d’étoile. Le feu revint. Un feu tendre, flamboyant, sucré.
Le royaume fut sauvé.
La Reine pleura (des larmes de sirop d’érable).
Et dans le ciel au-dessus, la lune sourit. Ou peut-être était-ce juste un biscuit.
Fin.
Note de l’auteur – La Voix Qui Écrit
Ce texte est né d’une envie de croquer l’imaginaire à pleines dents, sans trop savoir si je mordrais dans du gâteau ou du rêve. Merci à Papillon Bleu pour ce défi aussi déjanté que délicieux. Entre un dragonnier un peu paumé, un royaume tout en sucre et une Reine accro au caramel, j’ai simplement laissé parler mon cœur… et mon estomac.
Si vous avez reconnu quelques clins d’œil au passage, chapeau ! Sinon, relisez avec une tasse de chocolat chaud.
Bienvenue dans mon univers sucré-sérieux.
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