Textes courts partie V
J’aurais voulu être cette personne qui change la vie de quelqu’un. Cette personne qui enlève le vide d’un regard, qui ôte la mort des mots ; je voulais être celle dont on envierait la joie de vivre. J’aurais voulu être cette lumière dans ce monde obscur ; cette lueur dans un coeur noirci par la vie. Moi aussi, je voulais être cette personne qui cicatrise les plaies au lieu de s’en faire, celle qui répare les coeurs au lieu de les faire saigner. En fait, je crois que j’ai voulu sauver le monde sans même voir que c’était moi qui avait besoin d’être sauvée.
Mon silence m’a tué.
Je ne parle pas de moi, de ma vie. Mais de nous, de nos larmes. Tout le monde n’a pas vécu ce que j’ai vécu. Mais tout le monde a ressenti ce que j’ai ressenti.
On connaît tous des bas, on connaît tous l’enfer, on l’exploite juste à sa manière.
Ne sois pas désolé de ressentir ce que tu ressens. Tu ne peux pas t’en vouloir pour quelque chose que tu n’as pas choisi.
Se réveiller et se demander quel est ce cauchemar qui se lève avec nous.
Mes pleurs se fondent dans la noirceur de la nuit et entre des larmes et des cris muets, ton nom retenti.
Tu es le fantôme de mes insomnies.
Je ne fais que décevoir. Mais comment pourrais-je faire autrement ? Après tout, je ne suis qu’un être perdu dans cette immensité qui m’effraie tant. Constamment je blesse, parce que je préfère ça plutôt que d’avouer mes faiblesses. Mais il n’y a rien à faire, j’ai toujours peur de celle que je suis dans cet enfer.
J’aurais pu crier aussi fort que possible, personne ne m’entendait. Ma voix étouffée par les pleurs tombait alors dans l’oubli.
Mais toi, tu fais parti de ceux qui restent encrés en mémoire même longtemps après ton départ.
Un peu trop brisée, un peu trop cassée, un peu trop déchirée, un peu trop triste, un peu trop anéantie, un peu trop coléreuse. Un peu trop, juste un peu trop. Pas de quoi s’inquiéter.
On m’insulte d’insociable alors qu’ils me fuient comme si j’étais le diable.
Je suis ivre de tristesse, de désespoir et un peu trop d’alcool.
Chaque jour je me tue encore plus de t’avoir laissé partir sans avoir pu te retenir.
Elle était habituée à ne pas parler, ce qu’elle supportait très bien d’ailleurs. C’était de ne pas avoir quelqu’un avec qui partager son silence qui était affreux.
Ça fait mal de se regarder et de s’excuser d’être nous même.
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