Marc-Antoine
1ere année Août deuxième partie : (1/43) (quand « Tic » et « Tac » s’en mêlent)
« Tac » a les griffes de ses pattes de devant entièrement enfoncées dans les reins du gars qui hurle de douleur, ses pattes arrière labourant de la même façon le haut de ses cuisses qui pissent le sang.
L’homme juste derrière son copain se retourne et ressent une brûlure fulgurante qui le met genoux à terre, « Tic » les dents plantées dans son entrejambe en secouant la tête avec les yeux injectés d’une rage folle à l’encontre du type qui voulait agresser Thomas.
Deux filets de sang s’échappent de chaque côté du short recouvrant bientôt l’intérieur de ses cuisses en s’écoulant vers le sol, les deux autres gars viennent au secours de leurs potes et commencent chacun un geste consistant à savater dans le ventre les deux chats en furie.
Ceux-ci s’en aperçoivent et bien avant de recevoir le moindre coup, ils se dégagent des deux premiers hommes pour dans un élan commun sauter au visage des deux suivants en crachant toutes leurs haines.
Le premier pousse un cri de terreur en sentant les griffes acérées se planter dans sa poitrine, tandis que le dernier reçoit de plein fouet la gueule grande ouverte de « Tac » qui lui arrache une partie du nez avant de sauter dans le sable pour se remettre en position d’attaque en crachant au sol le petit morceau de chair qu’il avait gardé entre les dents.
Thomas hébété a ré ouvert les yeux et assiste médusé à la scène sanglante qui se passe près de lui.
Les siamois viennent le rejoindre en se disposant à ses pieds de chaque côté de lui, crachant et feulant les poils hérissés, avertissant les agresseurs qu’il ne serait pas bon pour eux d’insister dans leurs intentions de s’attaquer à nouveau au jeune homme.
Les cris tout comme les hurlements de douleurs, attirent inévitablement l’attention des baigneurs qui regardent effarer le spectacle qui se déroule sous leurs yeux.
Flavien, Sébastien et Carole en font partie, ils accourent à toutes jambes au secours de Thomas qui n’en a pas vraiment besoin, protéger comme il l’est par les deux matous ressemblants plus à des bêtes sauvages qu’à des minous à sa mémère.
Florian a aussi entendu le ramdam et juste le temps de mettre son slip de bain, il accourt tout tremblant en sautant dans les bras de Thomas avec le visage marqué par la peur qu’il soit arrivé quelque chose au garçon qu’il aime.
Ses yeux cherchant la moindre trace de coup et n’en trouvant pas, il le lâche doucement pour se retourner vers les agresseurs avec une rage folle.
Le son qui s’échappe de sa gorge dresse les poils de toutes les personnes qui l’entendent, les quatre types en reculent d’appréhension.
Le plus proche n’a pas le temps d’esquisser le moindre geste pour se protéger, qu’il reçoit de plein fouet le jeune rouquin qui lui assène des coups à répétition avec une fureur peu commune.
Une voix remplie de haine résonne alors sur la plage.
- « Tic » !! « Tac » !! Attaquez !! Pas de pitié !!
Avant même que quiconque puisse les en empêcher et n’écoutant que leur maître, les deux félins repartent à l’attaque.
Un déchaînement sans nom a lieu alors, devant les yeux horrifiés des spectateurs incapables du moindre geste pour arrêter cette horreur.
Tout se passe comme dans un film gore, les entailles profondes apparaissent comme par magie sur les corps des hommes maintenant à terre.
Ils demandent pitié d’une voix implorante, leurs corps couverts de sang qui laisse de grandes trainées rouges sur le sable.
Flavien fonce dans le tas en attrapant Florian à bras-le-corps, le soulève du sol et le maintien ainsi du mieux qu’il le peut car le jeune homme enragé se débat pour retourner dans la bataille.
Flavien le secoue suffisamment fort pour lui faire comprendre qu’il n’arrivera pas à s’échapper de son étreinte, puis d’une voix grave ne prêtant à aucun refus il lui ordonne.
- Ça suffit maintenant !! Calme-toi et rappelle tes chats !! Tu m’entends Florian ?? Rappelle-les tout de suite, Thomas n’a rien. Ils ne l’ont pas touché, Florian !! Écoute-moi !! Ils vont finir par en tuer un sinon !!
- Qu’ils crèvent tous les quatre !! Pourritures !!
Flavien se libère une main et envoie une énorme gifle à son ami, qui en a la tête qui part en arrière à moitié sonner.
- Reviens à toi « Flo » Ce n’est pas toi là !! Thomas ? Essaie de rappeler les chats !!
Thomas qui en entendant son nom, revient à la réalité en se rendant compte enfin de la scène d’horreur qui se déroule sous ses yeux.
- « Tic » !! « Tac » !! Arrêtez !! Stop !!
Comme par magie la fureur des deux félins disparaît et ils obtempèrent aussitôt à l’ordre reçu en laissant les individus lardés de profondes griffures, étalés sur le sable et couverts de leurs sang.
Flavien sent le corps de Florian devenir flasque dans ses bras, le garçon les yeux en pleurs regarde son petit ami alors qu’une petite voix s’échappe de sa gorge, à peine perceptible.
- « Thom » tu n’as rien ? Je ne le supporterais pas tu sais ?
À peine ces quelques mots finis d’être prononcés, Florian s’évanouit et Flavien n’a que le temps de le resserrer contre lui pour ne pas qu’il s’écroule au sol.
1ere année août deuxième partie : (2/43) (Retour au calme)
Dorian et Gérôme arrivent à ce moment-là, suivit de près par le reste de la bande alors que Patrice a déjà le téléphone à l’oreille et appelle les secours.
Gérôme lui aussi ne reste pas sans rien faire et appelle des collègues à la rescousse, il regarde avec effarement la scène en prenant de suite les décisions qui lui paraissent les meilleurs.
Sylvain semble bien être le plus calme du groupe, il le rejoint pour lui donner quelques conseils.
- Ne restez pas là !! Emmène tout le monde au camp et attendez les nouvelles, seuls Thomas, Flavien et Florian doivent rester (Il hésite) Marc et Alexie aussi, comme ça ils pourront témoigner s’ils reconnaissent leurs agresseurs.
- (Sylvain) Tu es sûr qu’il faut qu’on s’en aille ?
- Oui, crois-moi c’est le mieux à faire !! Je vais essayer d’arranger le coup mais ce n’est pas évident, ces gars sont vraiment très amochés et il y a eu beaucoup de témoins.
- Mais je ne comprends pas !! Ils n’en sont pas à leurs premiers coups, ils n’ont que ce qu’ils méritent. Si les chats n’étaient pas intervenus, c’est « Thom » qu’on ramasserait à la petite cuillère en ce moment.
- Fais ce que je te demande s’il te plaît, nous aurons le temps plus tard d’en parler plus tranquillement. En vous voyant partir peut-être des témoins feront comme vous.
- Je comprends !! Bonne idée !!
Sylvain rameute alors ses amis un par un en parlant fort, leurs faisant comprendre qu’il faudrait mieux s’éloigner avant que les flics arrivent et qu’ils ne leur créent des emmerdements avec toutes leurs questions.
Petit à petit comme l’a prévu Gérôme, les gens voyant plusieurs personnes quitter les lieux en entendant leurs réflexions, s’éloignent en douceur.
Reculant d’abord doucement puis quand ils se trouvent assez loin pour ne pas être remarquer, ils font volte-face et disparaissent comme par magie, peu enclin à subir des interrogatoires qui ils en sont sûr vont leurs gâcher leur journée.
Du coup la plage se vide de quasiment toutes les personnes ayant assisté de visu à l’altercation, remplacer par d’autres qui arrivent maintenant guidés par leur curiosité.
Quand le bruit des sirènes arrive à leurs oreilles, Gérôme sourit et c’est sans perdre plus de temps qu’il part à leur rencontre, tenant à être la première personne à parler à ses collègues.
Camille avec Léonie aide Patrice et Dorian en allant tout comme eux aux contacts des personnes étrangères au groupe en montrant leur carte de police, ils aboient sur eux de façon suffisamment impressionnante pour que les quelques témoins encore présents s’éclipsent à leurs tours dès qu’ils ont le dos tourné suffisamment longtemps pour pouvoir le faire en toutes quiétudes.
Quand les policiers en uniformes avec les brancardiers arrivent, il ne reste plus comme témoins que les garçons et Carole.
Ce qui bien sûr va faciliter grandement les choses et leur permettre de témoigner à leurs façons sur ce qu’il vient de se passer.
Une heure plus tard, il ne reste plus aucune trace de l’incident et Dorian suivi de Patrice rejoignent Gérôme qui regarde partir ses collègues après en avoir terminé d’inscrire tous les faits nécessaires à leurs rapports.
- (Patrice) Bon !! Va falloir la jouer fine maintenant mais je crois bien que le pire a été évité, tu ne crois pas ?
- (Gérôme) Je le pense aussi, mais bon Dieu dites-moi pourquoi je fais une chose pareille ? Après tout je ne les connais pour ainsi dire pas ces gamins et me voilà en train de les protéger comme s’ils faisaient partie de ma famille.
Dorian lui prend la main, satisfait de voir qu’il ne la retire pas.
- Je ne sais pas pour toi, mais pour moi c’est un peu ça et puis reconnais qu’ils l’ont bien mérité ces salopards !! M’est avis qu’ils ne sont pas près de casser du PD avant longtemps derrière un coup pareil.
Gérôme regarde « Tic » et « Tac » qui ronronnent en se frottant aux pieds de Flavien, celui-ci portant toujours leur maître.
- Regarde-les !! C’est comme s’ils n’avaient rien fait et pourtant je les ai vus à l’œuvre.
Dorian lui serre doucement la main qu’il tient toujours.
- Allez viens !! Ils n’ont fait que ce pour quoi ils ont été dressés, rien de plus.
Ce n’est que quelques minutes plus tard quand ils arrivent devant le parking, que Gérôme s’aperçoit qu’il a toujours sa main dans celle de Dorian.
Il regarde le jeune homme et se surprend lui-même à sourire devant cette situation pour le moins ambiguë, doucement il la retire et ne sachant plus trop quoi en faire, la met rapidement dans la poche de son short.
Dorian sourit de son geste, il n’a pas encore gagné la bataille pense-t-il mais il n’a sûrement pas encore non plus perdu la guerre et le fait qu’il ne se soit décidé que si tard à réagir, lui semble quand même être plutôt bon signe.
Flavien quant à lui, porte toujours Florian dans ses bras et s’inquiète de l’état de son jeune ami, il est pourtant revenu très vite à lui mais semble déconnecté de la réalité présente.
Ses yeux grands ouverts remuent de façons saccadées, Thomas le visage livide les regarde effrayé.
- Flavien ? Tu sais ce qu’il a ? Il me fait peur là, c’est la première fois que je le vois dans un état pareil.
- Il est en état de choc, il a eu très peur pour toi tu sais ? Si tu voulais une preuve de ses sentiments sur votre couple, tu viens de l’avoir.
1ere année août deuxième partie : (3/43) (Retour au calme) (fin)
Le campement est étrangement silencieux depuis leurs retours, ils ont mis Florian au lit et ont laissé Thomas prêt de lui qui le veille, assis contre son chéri à lui caresser doucement la main.
Le jeune rouquin s’est endormi et respire maintenant tranquillement, Éric et Chloé meurent d’envie de le rejoindre, mais préfèrent écouter la voix de la raison qui leur dit qu’ils sont mieux seuls tous les deux.
Par petits groupes, ils partent prendre leurs douches et quand tout le monde y est passé, décident d’un commun accord de partir dîner.
Personne ne demande à « Thom » s’il veut venir en connaissant par avance sa réponse, Franck se rend immédiatement compte que quelque chose ne va pas et est rapidement mis au courant de ce qu’il s’est passé cet après-midi-là.
- Je vais vous préparer un panier-repas pour eux deux et il faudra les obliger à manger, ce ne serait pas bon pour eux qu’ils restent le ventre vide jusqu’à demain.
Léa sourit à cet homme au si grand cœur.
- Merci pour eux, c’est très gentil de votre part.
- Et n’hésitez pas à me demander s’il y a besoin de quelque chose d’autre, je passerai demain matin pour voir si tout va bien.
- (Raphaël) Merci oncle Francky, papa nous a déjà dit la même chose et cela nous touche beaucoup.
***/***
Florian tremble de tout son corps, Thomas lui met un duvet supplémentaire sur le corps et voyant que rien n’y fait, se déshabille pour le rejoindre dans le lit en le serrant tout contre lui pour lui amener sa chaleur.
Sa main caresse les cheveux en épis tout moites de sueur, ses yeux se mouillent alors de larmes devant l’état inhabituel dans lequel il se trouve.
Lui aussi a eu très peur quand il a compris que c’était après lui qu’en avaient ces hommes, l’attaque qu’ils ont subie alors l’a autant surpris qu’eux mais il s’en est très vite remis, aussi il ne comprend pas pourquoi « Flo » ayant constaté qu’il n’avait rien s’est retrouvé dans un état pareil.
La rage du jeune garçon tout autant que ses paroles de haine envers les quatre hommes l’ont stupéfié, Florian d’un naturel doux et rieur, s’était transformé subitement en bête fauve prêt à tuer si cela s’était avéré nécessaire.
Le fait de le voir maintenant si fragile en contrecoup des événements passés l’emplit d’une immense tristesse, son seul souhait est qu’il s’en remette au plus vite et lui Thomas va tout faire pour qu’il en soit ainsi.
Quand les autres rentrent en amenant le panier repas, ils les trouvent endormis serrer l’un contre l’autre et aucun n’a le courage de les réveiller.
Tous pensant sûrement à juste titre, qu’une bonne nuit de sommeil leurs fera le plus grand bien.
Dans leur mobile-home, Camille et Léonie discutent entre filles, Dorian et Patrice étant partis faire un billard, jeu auquel ils sont de fervents adeptes tous les deux.
Camille repose sa tasse de thé fumante.
- Oulah !! C’est chaud !!
- (Léonie amusée) Comme si tu ne t’y attendais pas ? Alors ? Tu as pris ta décision ? On leurs dit ou pas ?
- (Camille nerveuse) Je n’en sais rien, imagine s’ils y trouvent à redire ?
- (Léonie) Pour Dorian je ne me fais pas de soucis, tu as vu comment il tenait le jeune sergent par la main ? Il serait gay celui-là que je ne m’en étonnerais pas.
- (Camille) Tu crois ? Enfin si c’est ce qu’il veut nous serions bien les dernières à le critiquer, mais pour Patrice tu crois qu’il le prendra bien ?
- (Léonie) Faudra bien parce que j’en ai marre de toujours être à faire attention, surtout la nuit. Je me demande comment tu fais pour tenir toi ? Moi j’ai envie de crier quand je jouis, pas de mordre l’oreiller.
Camille lui prend la main tendrement.
- Moi aussi tu sais mais ce n’est pas si facile sinon ça se saurait, bon d’accord !! Demain on aborde le sujet et on voit comment ils réagissent, si c’est dans le bon sens on leur avoue tout pour nous deux. Ça te va comme ça chérie ?
- (Léonie) Oui mais quand même je crève de trouille, si ça se passe mal on aura l’air fines toutes les deux.
Camille termine son thé, elle repose sa tasse avec un sourire qui en dit long sur ses intentions.
- Si on en profitait qu’ils ne sont pas là pour un gros câlin ? Tu en penses quoi ? Tu pourras te passer de ton oreiller pour une fois Hi ! Hi !
Léonie se lève pour prendre sa copine par la taille, leurs lèvres s’entrouvrent et entrent en contact dans un long baiser passionné.
Elle prend ensuite son amie par la main en l’entraînant dans leur chambre et sitôt la porte de celle-ci refermée derrière elles, le grincement du lit qui reçoit leurs deux corps enlacés est le prélude à la suite qui sera beaucoup plus croustillante.
Quand Dorian et Patrice rentrent quelque temps plus tard, ils sont alors les témoins auditifs involontaires d’une phénoménale partie de jambes en l’air qui au début les laisse estomaqués en se regardant ahuris pour qu’ensuite l’idée faisant son chemin, ils partent dans un énorme éclat de rire qui calme aussitôt l’effet « stéréo » derrière la porte des filles.
1ere année août deuxième partie : (4/43) (Reims)
Les derniers cartons sont enfin montés dans l’appartement, il ne reste plus qu’un dernier voyage pour passer un bon coup de balai dans les trois studios qu’ils abandonnent sans regret.
Un petit détour aux agences immobilières pour y déposer les clés et le trio repart terminer le dernier round de la journée, la mise en place des quelques meubles avec le vidage des derniers cartons.
Le mobilier neuf ayant été livré la veille, celui-ci est déjà monté et mis en place.
Ne reste plus que les quelques meubles dont ils ne voulaient pas se séparer pour des raisons propres à chacun, tout cela réalisé assez vite car il n’y en a pas tant que ça non plus.
C’est donc peu après vingt-deux heures, qu’ils s’affalent tous les trois sur leur nouveau canapé d’angle en tenant en mains une boisson fraîche bien méritée.
- (Grégory) Eh bien nous voilà enfin chez nous !!
- (Julien) C’est sûr que ça va nous changer de nos quinze mètres carrés, tu as vraiment trouvé pile-poil ce que nous cherchions.
- (Émilie) C’est vrai qu’on est vraiment bien ici et en plus ça ne nous coûtera pas plus cher à chacun, même moins si on compte les abonnements et les impôts.
- (Grégory) Et j’aurais mes deux chéris à disposition, hum !! Rien qu’à l’idée de dormir dans un vrai lit tous les trois ensembles, je suis déjà excité comme tout moi !!
Julien voit bien la bosse qui se forme sur le devant de son short.
- Je vois ça mon cochon !! Il n’y a pas à dire, t’es un vrai nympho.
- (Émilie sourit) Un nympho qui va aller prendre une douche s’il veut profiter du grand lit, parce que les gars bonjour l’odeur.
Julien se lève.
- Bonne idée ça !! Tu viens « Greg » ?
Grégory, remarque l’état d’excitation qui déforme le pantalon de toile de Julien, sourit et se lève également, en s’arrangeant pour qu’Émilie ne puisse pas rater elle non plus la barre qui déforme maintenant le sien.
- (Émilie) Hé !!! J’ai dit une douche alors ne faites pas les cons, gardez vos forces pour tout à l’heure.
Grégory amusé, se masse langoureusement l’entrejambe.
- Dans tes rêves ma vieille !! Mais ne t’inquiète pas, il y a suffisamment de réserves pour quand ce sera ton tour.
Julien imite son copain avec un sourire complice.
- Ouaih !! Mais en attendant ton tour, nous allons faire une petite vidange entre hommes et tu les auras toutes les deux toutes propres rien que pour toi. Enfin au début Hi ! Hi
- (Émilie rit) Bande d’obsédés !! Méfiez-vous que je ne vienne pas vous y rejoindre moi, dans la douche.
- (Grégory) Pour participer ou juste pour mater ?
- (Émilie) Vous verrez bien !! Allez !! Filez bande de chauds lapins.
C’est vrai que l’odeur de transpiration due à la journée passée à monter et descendre les étages chargés comme des bourriques y est pour l’essentiel, ce n’est qu’une fois le premier passage au gel douche réalisé que les deux garçons se rapprochent pour commencer à se frotter l’un contre l’autre.
Grégory a trop envie pour s’attarder à de trop longs préliminaires, il pose une grosse noix de gel sur ses deux doigts de la main droite et de la gauche claque les fesses de Julien pour qu’il se tourne.
Julien capte tout de suite l’envie pressante de son copain et se penche, il cambre les reins les deux mains appuyées sur la faïence de la douche prêt à le recevoir avec un plaisir non simulé.
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Émilie est entrée en silence pendant l’étreinte virile des deux garçons, devant autant de déchaînement sexuel sa libido explose également et elle sent sa culotte s’humidifier sous le coup de l’énorme excitation qui la prend soudainement.
1ere année août deuxième partie : (5/43) (Commissariat/toilettes du camping)
Le commissaire Mattiony referme le dossier qu’il vient de lire et de relire plusieurs fois depuis ce matin, l’affaire des attaques de touristes homosexuels est enfin classée.
Seul l’état des quatre malfrats reste inquiétant et suscite encore des questions pour la justice.
Ce n’est pas qu’il les plaigne car dans son for intérieur il se dit qu’ils ont bien mérité ce qui leurs arrivent, mais voilà !! La loi est la loi !! Et la loi dit qu’il est interdit de se faire justice soi-même, à moins d’être en état de légitime défense.
Pour lui et pour son sergent qui a été témoin de l’agression, cela ne fait pas de doute que ce qu’ils ont subi n’est que le juste retour des choses par rapport à l’état de plusieurs de leurs victimes qui ne se sont pas tous aussi bien remis que les deux dernières.
Seulement voilà, l’avocat commis d’office pour la défense des prévenus ne l’entend pas de cette oreille et demande des comptes.
Heureusement que les témoignages sont accablants et qu’il n’y a aucun doute sur leurs intentions d’agresser le jeune Thomas.
Le fait qu’il ait été défendu par deux chats dressés à qui leur maître a ordonné de le suivre et de le protéger, ce qu’ils ont d’ailleurs fait de façons irréprochables si ce n’est la gravité des blessures qu’ils ont infligées avant que quelqu’un pense à les rappeler.
Ce fait donc est déjà suffisamment peu courant pour que les médias s’en mêlent, le danger est grand et le commissaire connaît les risques que le jeune De Bierne court quand à ce qu’il garde son anonymat et surtout qu’il reste dans l’ignorance de qui il est réellement.
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Mathis et Damien surveillent la porte d’entrée des toilettes, sitôt l’homme sorti ils filent à l’intérieur pour s’enfermer dans la toilette du fond en soupirant très fort.
Cela faisait déjà une bonne demi-heure qu’ils attendaient qu’il n’y ait plus personne dans le local mais à chaque fois manque de pot, il y en avait un nouveau qui arrivait.
Jusqu’à ce moment où enfin le local s’est retrouvé vide et où ils en ont profité pour s’y enfermer à double tour.
Depuis le début de l’après-midi ils se chauffent en paroles portées exclusivement sur le sexe et encore plus précisément sur le leur, l’idée principale du sujet de cette énième discussion est de savoir lequel des deux a le plus beau, le plus gros, le plus long, celui qui jouit le plus loin et ainsi de suite.
Bien sûr à les entendre c’est toujours celui qui parle qui a mieux ou est mieux pourvu que l’autre et cette conversation les a tellement chauffés qu’ils ne tiennent plus à l’envie de se donner du plaisir, en profitant pour comparer encore une fois ce qui a été le sujet des discussions principales entre eux depuis quelques heures.
Bien sûr ils connaissent chacun par cœur le sexe de l’autre, mais toute excuse est bonne pour s’organiser les bons petits plans consistant à se dégorger le poireau le plus souvent possible.
Déjà que le soir dans leur chambre depuis que Damien a fêté ses seize ans ce n’est pas triste non plus, Florian les ayant même appelés l’autre soir en rigolant les deux Kalachnikovs de la bande.
Mais l’âge et la santé faisant qu’ils n’en ont jamais assez, la moindre occasion leur est bonne quitte à comme la semaine précédente avoir le gland en chou-fleur à s’être trop astiqué la bête.
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La honte qu’ils ont eue à aller voir « Flo » pour qu’il les soigne, au début il ne voulait pas en entendre parler arguant que ça leurs feraient du bien de se calmer un peu le temps que tout redevienne normal pour eux, l’échauffement qui a créé cette rougeur n’étant pas dangereuse en soi.
Devant la mine attristée des deux gamins, il n’a pas pu rester longtemps dans sa position intransigeante et les a entraînés dans leur chambre pour qu’ils lui montrent les dégâts.
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Amusé devant leurs quéquettes au prépuces irrités.
- Eh bien dites donc !! Ça y a été la pougnette pour vous mettre dans un état pareil.
Damien rouge de honte.
- Ça brûle « Flo » !! S’il te plaît fais quelque chose !!
Je me moque d’eux.
- Je pense qu’un petit bisou devrait suffire.
- (Mathis amusé) Quitte à mettre ta bouche dessus, tu as aussi court de nous faire une bonne pipe.
- C’est réservé à Thomas ce genre de chose et puis je n’ai pas vraiment besoin d’avoir un cure-dent dans la bouche.
Damien me regarde chagriné.
- T’es vache de dire ça « Flo », elle a déjà bien grandi depuis quelques temps tu sais ?
- Ouaih !! Bon !! Soyons sérieux et tendez-moi vos mains paumes en l’air.
Ils s’exécutent alors que j’envoie un peu de salive dans chaque main.
- Voilà !! Étalez ça sur vos glands et n’y revenez plus c’est bien compris ?
Les deux jeunes ne se le font pas répéter deux fois et badigeonnent avec soulagement leur sexe respectif, l’effet ne se fait pas attendre et leurs peaux redeviennent rapidement à leur couleur naturelle.
- (Damien soulagé) Merci « Flo » t’es un frère tu sais !!
- (Mathis rigolard) T’es sûr que tu ne veux pas nous faire une gâterie pendant que tu y es ?
- (Florian) Filez bande d’obsédé !!
Depuis quelques temps plus rien ne les arrête ou presque car ils n'ont toujours pas fait l'amour ni beaucoup d'autres choses d'ailleurs, se contentant pour l'instant de ses jeux de "gamins" qui les éclatent à chaque fois un maximum.
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Depuis tout va bien et les shorts tombent aux chevilles à peine la porte fermée à double tour, ils se plaquent l’un contre l’autre en s’embrassant avec passion et les reins ondulent lascivement pour frotter doucement leurs sexes dans leurs touffes de poils pubiens.
La montée du plaisir arrive alors, le long frisson annonciateur de l’orgasme remonte d’une façon exquise jusqu’à l’extrémité de leur sexe.
1ere année août deuxième partie : (6/43) (Dorian)
Cela fait déjà plusieurs fois ce matin que Dorian range avec nervosité son téléphone portable dans sa poche, l’envie d’appeler Gérôme devient de plus en plus pressante bien qu’il sache pertinemment que ce n’est pas la bonne façon de procéder.
Trop longtemps déjà qu’il ne l’a pas vu et ce qu’il avait commencé au début comme une plaisanterie pour s’amuser à ses dépens lui retombe dessus en boomerang, il s’aperçoit qu’en fait il tient réellement à ce mec au point que ça commence même à le travailler sérieusement.
Patrice est au commissariat pour régler avec le commissaire les derniers détails qui éviteront certainement de faire convoquer comme témoin Florian devant un juge.
Il a fallu remonter assez loin dans la hiérarchie pour en arriver là, mais il semblerait que quelques personnes influentes soient également intervenues dans ce sens.
En redescendant, il décide d’aller faire un petit coucou à Gérôme et frappe à la porte de son bureau.
« Toc-toc-toc »
- Oui !! Entrez !!! Ah c’est toi ? Qu’est ce qui t’amène
- Juste quelques papiers, je repartais alors j’ai eu envie de venir te faire un petit coucou et voir comment tu vas vu qu’on ne t’a pas vu depuis l'agression ?
- (Gérôme hésite) Entre s’il te plaît il faut que je te parle, en fait si je ne viens pas c’est pour une bonne raison et ça m’emmerde autant que toi.
- Ah oui ? Laquelle ?
- C’est au sujet de Dorian.
- (Patrice étonné) Qu’est-ce qu’il t’a fait Dorian pour que tu aies pris une décision pareille ?
- (Gérôme gêné) C’est assez perturbant pour moi mais je crois qu’il me drague et je ne sais pas si c’est du sérieux ou juste pour me faire marronner.
- (Patrice surpris) Tu es sûr de ton coup, là ?? Ça m’étonne de lui quand même et c’est quoi qui te dérange dans cette affaire ? qu’il te drague ou que tu ne saches pas s’il se moque de toi ?
- (Gérôme renfrogné) J’ai vingt-huit ans, je sais encore où vont mes préférences quand même !! Je le lui ai dit l’autre jour mais je ne suis pas sûr qu’il l’ait bien compris.
Patrice voyant bien que la question perturbe réellement le garçon en face de lui, cherche à en connaître la raison qui n’a pas l’air d’être aussi simple qu’il veut bien le prétendre.
- Envoie le bouler alors et ne t’occupe plus de lui, tu veux que je lui en parle ?
- Non ! Laisse ! Je le ferais moi-même, je l’aime bien et c’est ça qui me trouble le plus. J’aimerais réellement que nous soyons amis mais ce ne sera pas possible s’il dit à tout le monde qu’il veut me mettre dans son lit, tu comprends ?
- Je comprends surtout que tes sentiments ne sont pas si simples qu’ils y paraissent, tu ne serais pas plutôt bloqué sur la question ? Je ne sais pas moi ! Un tabou ? Une expérience mal vécue ? Un problème familial sur le sujet ? Je ne veux pas défendre Dorian ni le juger mais s’il t’a révélé une chose pareille, c’est que cela doit être sérieux pour lui et je ne pense pas qu’il s’amuserait à ce genre de chose sur ton dos.
Gérôme s’énerve légèrement de l’insistance de Patrice.
- Je ne veux qu’être ami avec lui, rien de plus bordel !!
- Bah !! Si tu le dis !! Parle-lui s’en une bonne fois pour toutes alors !! Je me sauve, j’espère que tu passeras bientôt nous voir !! Bonne fin de journée « Gégé » !!
Il éclate de rire.
- Il est plutôt mignon pourtant notre Dorian, vous iriez bien ensemble tous les deux Hi ! Hi !
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Patrice reste un moment sur le trottoir à réfléchir sur cette conversation, étrange tout de même de la part de Gérôme d’en avoir abordé le sujet à peine était-il entré dans son bureau pour lui dire bonjour.
Ses cours de psychologie étant encore très frais dans sa mémoire, il sourit amuser en se disant que cette histoire était loin d’être terminé et qu’il ne se passerait pas longtemps avant qu’il n’en entende reparler.
Lui n’a pas ce genre de questions existentielles car il aime depuis toujours celle avec qui il partage sa vie quand il n’est pas en mission.
En pensant à sa petite amie justement, il se dit qu’il ferait bien de l’inviter à venir le rejoindre car tous ses petits couples autour de lui commencent à lui donner de grosses envies et qu’à son âge il ne serait pas bon d’en revenir trop souvent aux bonnes vieilles méthodes, comme c’est le cas en ce moment.
***/***
Gérôme depuis que Patrice a quitté la pièce n’a pas bougé d’un cheveu, il cherche à comprendre le sens caché des dernières phrases qu’il lui a dit.
Un tabou, c’est sûr que l’éducation qu’il a eu de ses parents a été faite en sorte de toujours éviter les sujets de ce genre.
Une expérience mal vécue, là il ne voit pas où il aurait pu l’avoir sauf peut-être la fois au lycée en sport où un garçon l’a regardé d’une drôle de façon et qu’il a senti son sexe réagir, mais c’était il y a si longtemps et cela n’a duré que quelques secondes, ça ne voulait rien dire.
Un problème familial, si le fait d’entendre son père depuis toujours traiter de tous les noms les personnes qu’ils soient garçons ou filles du même sexe qui s’embrassent ou se caressent à la télévision ou dans la rue est un problème familial, alors oui il en a vécu un toute sa vie jusqu’à ce qu’il les quitte à vingt-quatre ans, après ses études pour venir vivre dans son propre appartement.
Patrice avait l’air d’être sûr également que Dorian ne plaisanterait pas sur un sujet pareil et que donc même si cela avait l’air de beaucoup l’étonner que son collègue s’intéresse aux garçons, celui-ci ne pouvait qu’être sérieux dans ses propos.
Un sourire amusé lui vient alors adoucir son visage jusque-là plutôt soucieux, quand il repense au rire de Patrice en lui disant que Dorian était plutôt mignon et qu’ils iraient bien ensemble.
Il serait difficile pour lui de nier cette évidence, du moins pour la première partie de la phrase car il a tout de suite été charmé par ce jeune homme et c’est d’ailleurs cette première impression qui a fait qu’il souhaitait et qu’il souhaite toujours, devenir son ami.
Quant au fait qu’ils iraient bien ensemble, c’est une autre paire de manches qu’il n’est pas prêt à accepter, du moins pas encore.
Le pas encore résonne dans sa tête en le faisant sourire, déjà quand ils se sont tenus par la main sur la plage il n’a rien fait pour s’en dégager tellement cela lui a alors semblé naturel.
Quelque chose se passe dans la tête de Gérôme, une compréhension de ce qu’il n’a jusqu’à ce jour jamais voulu voir et encore moins admettre.
Il sort son portable de son étui en cherchant dans son répertoire un numéro qu’il y a récemment inscrit, il hésite quelques secondes puis sourit béatement de ce qu’il s’apprête à faire et va pour appuyer sur la touche verte.
1ere ANNEE Août deuxième partie : (7/43) (Disparition)
Son téléphone de bureau sonne à ce moment-là, il le regarde un instant puis en poussant un énorme soupir se dit qu’il doit se remettre au travail et que ses histoires personnelles devront attendre.
- Oui ? Allô !!
- …………………
- (Inquiet) Vous êtes sûr ? Vous avez regardé partout ?
- ………………..
- Merde !! Ou peut-il être allé ?
- ……………….
- Continuez à chercher dans le camping, je prends quelques gars avec moi pour vous rejoindre là-bas. Il ne doit pas être parti bien loin quand même, surtout sans prévenir personne.
Gérôme raccroche, se lève et d’un pas rapide monte l’escalier pour aller frapper à la porte du commissaire.
« Toc-toc-toc »
Mattiony relève la tête de sa lecture.
- Oui ? Qu’est-ce que c’est ?
- Sergent Lestat commissaire, j’ai quelque chose d’important à vous dire.
- Entre !!
Il voit tout de suite l’anxiété sur le visage du garçon.
- Qu’y a-t-il ?
- C’est au sujet de Florian De Bierne commissaire !!
- Oui et bien ?
- On vient de me signaler sa disparition.
- Quoi !!! Comment ça ?
- C’est Flavien un de ses amis qui vient de me prévenir, ils le cherchent partout depuis tôt ce matin et ils commencent sérieusement à s’inquiéter.
- Bon Dieu !! Il ne manquait plus que ça !! Prends une équipe et file là-bas, surtout vous restez discret je ne veux pas que ça s’ébruite pour l’instant. Si ça tombe ce n’est qu’une fugue ou encore juste une balade, tiens-moi au courant dès que tu en sauras plus.
- Bien commissaire !!
Le téléphone résonne dans le bureau, Mattiony décroche et écoute son interlocuteur à l’autre bout du fil.
Gérôme remarque de suite qu’il y a un problème sérieux au teint blême que prend soudainement son supérieur, un geste nerveux de celui-ci lui fait signe d’attendre et après quelques paroles rassurantes à son interlocuteur, il raccroche brutalement l’appareil.
- Prends Stéphane avec vous et tu lui dis qu’il se munisse de son fusil spécial, ensuite tu files au cirque qui s’est installé depuis avant-hier à environ deux kilomètres du camping. Avertis ses amis qu’ils nous rejoignent là-bas ainsi que les quatre « gus » de la DST, fais vite c’est sérieux.
- Vous venez aussi ? Mais dites-moi au moins ce qu’il se passe bon sang !!
- Hein !! Ah oui !! Je crois que nous venons de retrouver le jeune Florian.
- Où ça ? Au cirque ?
- Oui !! Allez sors la voiture et prends « Steph » au passage avec un autre gars.
Il réfléchit rapidement.
- Attends-moi, j’arrive !! Je vous expliquerai tout en route.
Gérôme s’empresse d’exécuter les ordres reçus même s’il n’en comprend absolument pas le pourquoi, il entraîne au passage un de ses collègues et appelle Stéphane qui met un certain temps à décrocher avant de lui répondre.
- …..
- Ah !! Quand même !! Prépare ton arme et attends-nous devant chez toi, nous passons te prendre d’ici cinq minutes.
- …………..
- Je n’en sais absolument rien, les plus puissantes je pense.
- ………………
- Tout ce que je peux te dire, c’est qu’un jeune garçon vient d’être retrouvé dans un cirque et que ça urge, alors magne ton cul pépère on arrive.
- ………………..
- Puisque je te dis que je n’en sais pas plus !! Prends tout ce que tu as sous la main, tu verras bien une fois sur place !! Après tout, c’est toi le spécialiste non ?
Gérôme raccroche et range son portable, prend les clés d’une voiture au planton et démarre le moteur, son collègue pas plus curieux que ça s’asseyant à l’arrière en attendant la suite des événements.
Le commissaire arrive juste au moment où il commence son créneau pour se positionner devant la route, il monte devant en claquant sèchement la porte.
- Mets la sirène et le gyrophare, ensuite magne-toi !!
Gérôme applique la lampe bleue clignotante sur le toit et actionne le dispositif d’avertissement puis démarre en trombe toutes sirènes hurlantes, faisant se retourner les passants curieux à leur passage.
- (Mattiony) Et Stéphane ?
- Nous le prenons devant chez lui chef !!
- Avec son matos ?
- Oui chef !!
- Alors c’est bien !! Espérons juste qu’il ne soit pas trop tard.
1ere ANNEE Août deuxième partie : (8/43) (Disparition) (suite)
Pendant un court instant, ils n’entendent plus que le vacarme de la sirène et les crissements de freins des automobilistes qui pilent soudainement pour les laisser passer.
Mattiony nerveux, regarde Gérôme qui fonce comme un fou et traverse la ville comme une fusée.
- Ne va pas nous tuer quand même ! Tu as prévenu ses amis ?
- Putain !! Non !! J’ai complètement zappé.
- Tiens ! Voilà Stéphane, gare-toi et aide-le à mettre son attirail dans le coffre.
Pendant que ses hommes s’exécutent, il prend la place du conducteur et une fois tous remontés dans la voiture, il démarre nettement plus rassurer maintenant que c’est lui qui conduit.
- Profites-en pour les mettre au courant, d’autant plus qu’ils nous attendent devant l’entrée. Je ne veux surtout pas qu’ils aillent voir ce qu’il se passe à l’intérieur, ça risquerait d’énerver les animaux et ce n’est pas le moment, « Steph » ? Tu as pris quoi comme tranquillisants ?
Stéphane capte le regard du policier dans le rétro.
- Un peu de tout, nous avons à faire à quoi cette fois-ci ?
- Des gros chats !!
Connaissant l’humour de l’homme.
- Du genre ?
- Très gros !! D’après le patron du cirque le gamin serait dans la cage aux tigres, il ne bouge plus donc il ne sait pas dire s’il est mort, s’il est inconscient ou s’il dort. Mais ça ?
Ça m’étonnerait quand même.
- Merde !! Qu’est-ce qu’il fout là-dedans ?
- Si seulement je le savais, ses amis devraient pouvoir nous en dire un peu plus. C’est du moins ce que j’espère.
- Les bêtes sont agressives ? Elles viennent d’où ?
- Bengale !! D’après le gars qui nous a prévenus, les tigres seraient allongés et n’arrêteraient pas de le lécher partout.
- Bizarre ça !! À moins qu’ils soient dressés et issus de plusieurs générations nées en captivités sinon je ne me l’explique pas, ce n’est pas le genre de ses animaux d’agir ainsi.
- C’est peut-être parce qu’il ne bouge pas ? Va savoir ?
Stéphane réfléchit car sa carrière de vétérinaire ne s’étant passé qu’en France, il en sait très peu sur les fauves et leurs habitudes, mais il est content d’avoir pris avec lui ce qu’il faut pour ne pas avoir à s’en approcher tant qu’ils ne seront pas drogués et inconscients.
Gérôme aperçoit enfin le chapiteau.
- Nous allons le savoir très vite, nous arrivons. Pourvu qu’ils ne lui aient rien fait de mal ? Mais pourquoi est-il rentré là-dedans aussi ?
Flavien et Sébastien entendent comme tous ceux qui sont là avec eux le son de la sirène se rapprocher rapidement, ils soutiennent Thomas complètement décomposé et les yeux rougis par les larmes, se demandant ce qu’il a bien pu arriver au garçon de sa vie.
Voir arriver la voiture de police l’inquiète encore plus et c’est en tremblant qu’il aperçoit les quatre hommes sortir du véhicule.
Quand deux d’entre eux sortent du coffre une mallette et un fusil, il pousse un gémissement et s’effondre à son tour, retenu in extremis par les deux garçons ayant plus ou moins anticipé sa réaction.
Patrice et son équipe se présentent devant le commissaire, ils écoutent durant quelques secondes ses explications l’air atterré.
Tous se dirigent ensuite vers un groupe d’hommes qui les attendent depuis l’entrée d’une roulotte.
Quand ils les voient s’approcher, le plus vieux se dirige alors vers eux le visage fermé par la peur.
- (Mattiony) C’est vous le propriétaire de ce cirque ?
- Vous êtes ??
- Commissaire Mattiony, c’est avec moi que vous avez discuté tout à l’heure.
- enchanter !!
- Qu’y a-t-il eu de nouveau depuis votre appel ?
- Rien Monsieur le commissaire !
L’homme semble hésiter.
- Je ne comprends pas comment ce jeune homme a pu pénétrer dans la cage !!
- Elle était fermée à double tour ??
- Vous le pensez bien ? nous vérifions plutôt deux fois qu’une !!
- Nous verrons ça plus tard, ce n’est pas le plus urgent.
- Je m’en doute bien commissaire !!
- Amenez-nous sur les lieux et dites-nous-en plus sur ses animaux ??
- Que voulez-vous comme renseignements ??
- Sont-ils d’un naturel méchant et agressif ?
L’homme entraîne tout le monde vers des roulottes spéciales contenant des cages à l’intérieur desquelles ils peuvent voir divers fauves et autres animaux exotiques.
Ils passent devant deux énormes pachydermes aux pattes avant entravées par de lourdes chaînes, un couple de girafes et quelques chevaux et poneys, avant de se rapprocher de la première cage où un lion et sa femelle les regardent en rugissant.
- (Le patron) Les tigres se trouvent dans la dernière cage au fond !!
Alors qu’ils s’avancent vers la cage.
- ils ont été capturés très jeunes et normalement ils sont habitués à l’homme !!
- (Le dresseur) il n’y a que moi qui entre habituellement dans la cage pour les nourrir.
- (Le commissaire) juste vous ??
- parfois aussi ma femme mais jamais personne d’autre n’a pénétré à l’intérieur.
- (Le premier homme) Avant ce jeune garçon !!
Il parait évident pour le commissaire qu’il ne comprend pas ce qu’il se passe, pas plus que leurs propriétaires d’ailleurs qui n’en reviennent pas eux non plus.
La vision qu’ils ont quelques mètres plus loin les stoppe instantanément, sur tous les visages on peut lire la stupeur devant ce que leurs yeux leurs révèlent.
Un jeune garçon roux qu’ils reconnaissent tous est allongé au beau milieu de la cage, inerte et leur tournant le dos, deux fauves énormes d’une beauté sauvage sont de chaque côté de son corps allongé eux aussi et ils lui lèchent le visage ainsi que les mains, de la même façon qu’ils agiraient pour faire leurs propres toilettes ou celles de leurs petits.
1ere ANNEE Août deuxième partie : (9/43) (Disparition) (fin)
« Quelques heures plus tôt »
Les deux garçons sont endormis l’un contre l’autre dans le lit, plus un bruit dans le camping indiquant par là même l’heure tardive.
Florian se lève et sort de la tente visiblement toujours dans son sommeil, ensuite il marche dans l’allée jusqu’à sortir de l’enceinte du camp.
Il est comme attiré vers un endroit précis car à peine arriver le long de la petite route qui mène au camping, il part d’un bon pas vers la droite sans paraître hésiter.
Quinze minutes plus tard environ, il se retrouve devant le cirque et toujours en état de somnambulisme, il s’avance près des cages.
Les animaux devant lesquels il passe restent mystérieusement silencieux, comme s’ils étaient habitués à voir ce jeune garçon déambuler à côté d’eux.
Le lion se contente d’ouvrir un œil pour l’observer, il arrive devant la cage aux tigres et un son indistinct pour un humain ordinaire sort de sa gorge.
Le couple majestueux se lève pour silencieusement venir à sa rencontre et c’est toujours dans son état de sommeil que Florian tente d’ouvrir la cage.
Celle-ci étant fermée, il cligne les yeux et observe un moment la porte, puis ramasse un peu plus loin un morceau de métal qu’il tord avec une facilité déconcertante pour ensuite d’un geste sûr crocheter la serrure grossière et pénétrer dans la cage en refermant soigneusement derrière lui.
Les animaux l’entourent en feulant doucement et en se frottant contre lui, le garçon s’allonge alors sur la litière et reprend tranquillement sa nuit, allongé en chien de fusil en tremblant légèrement de froid.
La femelle s’allonge à son tour prêt de lui en se collant un maximum pour le réchauffer, le mâle après l’avoir fixé des yeux un long moment en fait tout autant de l’autre côté.
Les deux félins se rendorment à leur tour et le calme de cette nuit sans lune retombe sur le campement endormi jusqu’au lendemain matin, où un des employés du cirque réveillé le premier par une envie pressante passe devant la cage et aperçoit sidéré le gamin allongé sur le sol.
***/***
« Retour au présent »
Ils font tous le tour de la cage pour essayer d’apercevoir le visage du jeune garçon, les tigres relèvent la tête et les regardent en découvrant leurs énormes crocs en signe d’avertissement.
Stéphane pose la mallette et en sort une fléchette composée d’une seringue avec un empennage en petites plumes pour en garder la trajectoire lors de l’envoi avec le fusil à air comprimé qu’il prend des mains de l’agent de police resté près de lui.
Il charge l’arme en y insérant ensuite la fléchette, c’est quand il commence à la lever et à viser un des deux tigres, que tout change brusquement autour d’eux.
Comme s’ils s’étaient donné le mot, tous les animaux du cirque se déchaînent et leurs oreilles sont alors agressées par les divers rugissements et barrissements des animaux en colère.
Le capharnaüm de sons tout comme l’immense agitation qui vient de remplir soudainement les lieux, les prennent tous par surprise et tous les hommes et les femmes présents, se resserrent les uns contre les autres avec la peur au ventre et des frissons d’angoisse remontant du plus lointain de leur humanité leur couvrant le corps.
La main de Gérôme prend celle de Dorian en la serrant fortement, un énorme bruit de chaînes qui se tendent leurs fait tourner la tête vers les deux éléphants aux pattes avant levées en essayant de se détacher.
Seuls les félins n’ont pas bougé et regardent toujours en feulant doucement la gueule ouverte.
Aurélien s’approche doucement de Stéphane pour d’un geste tranquille lui faire baisser son arme, presque aussitôt le calme revient et les animaux comme par magie perdent toutes agressivités, leurs yeux restant malgré tout fixés hypnotiquement sur le groupe d’hommes.
Aurélien avec calme.
- Laissez-moi aller le chercher, je ne le laisserai pas une minute de plus dans cette cage.
Damien regarde son frère avec effroi.
- Tu ne vas pas faire ça « Aurel » !! C’est trop dangereux.
- Il n’y a pas d’autres solutions.
Le dresseur pose alors sa main sur l’épaule du garçon.
- Tu es courageux mon garçon mais c’est à moi d’y aller, ils me connaissent et je vous ramènerai votre ami. J’espère juste qu’il est toujours vivant.
L’homme se dirige vers la porte de la cage et au moment où il pose la main dessus, recule hébété devant l’agressivité de ses deux tigres qui viennent de se dresser et foncer sur lui en cognant la cage si violemment qu’elle en tremble sur sa base.
Une main ferme l’attrape sous le bras, l’homme se retourne et a devant lui le grand jeune homme blond magnifique, qu’il avait déjà repéré tout à l’heure soutenu par ses copains.
Thomas d’une voix blanche mais ferme.
- C’est à moi d’y aller.
- (Le dompteur) Vous êtes fou mon garçon !! Vous avez vu leurs réactions ?
- Laissez-moi essayer !! C’est trop dur pour moi de rester à ne rien faire alors que mon ami est étendu dans la paille tandis que je ne sais même pas s’il va bien.
L’homme hésite, puis soupire en lui donnant quelques conseils.
- Approchez-vous lentement et surveillez leurs réactions, ne tentez pas d’entrer s’ils se montrent une nouvelle fois agressifs.
Mattiony dégaine son arme de service, il indique par son geste à ses hommes d’en faire autant.
- Faites ce qu’il dit et s’il y a un problème nous n’aurons pas d’autres choix que de les abattre ainsi que tout animal qui aurait la malencontreuse idée de s’interposer. Stéphane, tu tires sur le premier éléphant qui se détache de ses chaînes et j’espère que tu auras le temps de recharger pour le suivant. Je ne pense pas qu’il y ait un quelconque danger pour les autres animaux qui sont enfermés dans les cages, mais si c’était le cas nous les abattrons également. Maintenant reculez tous lentement et toi mon garçon surtout pas de gestes brusques, tu m’as bien compris ?
Thomas livide mais décidé.
- Bien monsieur.
Mattiony à ses hommes.
- Tant qu’il n’y a pas de danger vous ne pointez surtout pas vos armes, c’est bien compris ?
Gérôme et son collègue en avalant difficilement leurs salives, les mains moites d’appréhension.
- Oui commissaire !!
Mattiony en fixant Thomas.
- Vas y mon gars, nous sommes prêts !!
Thomas s’approche lentement de la cage en essayant au maximum de contenir les tremblements de son corps, au moment où sa main attrape la poignée de la porte « Tic » et « Tac » passent à travers les barreaux sans que personne ne les ait vus venir.
Ils crachent devant les deux tigres qui les regardent étonnés, ceux-ci reculent doucement jusqu’au corps de Florian toujours allongé dans la même position.
Les deux siamois avancent au même rythme qu’eux, en montrant toujours des signes d’extrêmes agressivités envers leurs « cousins » qui se retrouvent bientôt au fond de la cage et s’y allongent docilement, devant la mine perplexe de ceux qui assistent à la scène.
Thomas entre à son tour prêt à faire dans son pantalon au moindre signe d’attaque, car il est conscient qu’il n’aura pas le temps de revenir en arrière avant qu’ils ne lui tombent dessus.
Il avance lentement vers Florian et se baisse pour le prendre dans ses bras, son corps est souple et chaud, le rassurant sur le fait qu’il soit toujours en vie.
Doucement en reculant, il l’emmène vers la sortie en le tenant serrer contre son cœur qui n’a jamais battu aussi fort et ni aussi vite de sa vie.
Une fois sorti de la cage, il la repousse derrière lui en laissant le soin au dresseur de refermer à double tour.
« Tic » et « Tac », d’un bond passent à travers les barreaux de fer et le rejoignent en miaulant doucement en se frottant à ses jambes.
Thomas pose Florian au sol et s’écroule lui aussi sous l’effet de la trop forte émotion qu’il vient de subir et de la tension qui vient de le lâcher une fois que son cerveau s’est enfin rendu compte qu’ils étaient sains et saufs tous les deux.
C’est à ce moment-là que Florian reprend ses esprits et ouvre les yeux, étonné tout d’abord de se retrouver au milieu de tant de monde alors qu’il vient de faire un rêve merveilleux.
Il revoit alors comme dans un flash l’incident sur la plage et d’une voix à peine audible mais où perce une extrême appréhension, il répète la phrase qu’il a l’impression d’avoir déjà prononcée à peine quelques secondes plus tôt.
- « Thom » Tu n’as rien ? Je ne le supporterais pas tu sais ?
1ere ANNEE Août deuxième partie : (10/43) (Un jour comme un autre)
Cet épisode marqua beaucoup les esprits, jusqu’au moment où il finit par être accepté comme une énième particularité liée à Florian.
La vie reprit donc son cours comme si de rien n’était, enfin presque car ici et là, les conversations reviennent sur l’aspect « extraordinaire » de cette matinée qui n’est pas près de s’évanouir de leurs mémoires.
Patrice est allongé sur le sable cet après-midi-là à regarder Dorian dormir près de lui, il se rappelle de sa conversation avec Gérôme mais aussi de la façon dont le jeune sergent a pris la main de son collègue au moment où tous tremblaient plus ou moins de peur lors de l’incident du cirque.
Ce simple geste est en parfaite contradiction avec les paroles qu’ils ont eu au commissariat, en souriant Patrice n’attend plus que de connaitre la suite des événements et voir si elle va bien dans le sens qu’il pense qu’ils vont aller.
***/***
Marc écarte machinalement la ceinture de son maillot de bain, il a dû pense-t-il, mettre la machine à laver sur une température trop importante car il lui semble bien que celui-ci le serre anormalement.
D’ailleurs il n’y a pas que son caleçon de bain qui lui donne cette impression, mais aussi quasiment tous ses vêtements et ce depuis déjà plusieurs jours, justement depuis la dernière lessive.
***/***
Thomas regarde Florian s’amuser comme un petit fou avec Guillaume et Alexie, il sourit en le voyant redevenu comme avant.
Il a eu très peur que son esprit ait sombré lors du choc de l’agression que lui-même a failli subir sur cette même plage.
De le voir aussi joyeux le fait sourire béatement en ne le quittant pas un instant du regard, la peur de le perdre a été si terrible pour lui qu’il le dévore des yeux et éprouve un plaisir indicible à le voir aussi turbulent.
***/***
Julien est heureux depuis qu’il vient d’avoir une longue conversation au téléphone avec son chéri, ils se sont mis d’accord quand à ce qu’il compte faire en rentrant à Reims.
L’idée de quitter aussitôt ses parents le chagrinait et il l’a dit franchement à Maxime qui l’a très bien pris en lui assurant que ce n’était pas un problème vu qu’il s’en doutait un peu.
***/***
Damien regarde Mathis jouer avec sa sœur et Chloé, il garde en mémoire les avertissements de Florian quant au besoin de son petit copain de ne pas être sans arrêt collé à lui et leur relation s’en porte à merveille.
Il se rappelle quand il a connu Thomas de la pensée qu’il a eu, de la chance qu’avait Florian d’avoir un garçon aussi magnifique et aussi gentil comme petit ami au point qu’il aimerait lui aussi avoir le même.
Son vœu a été exaucé au-delà de ses espérances en rencontrant Mathis qui non seulement a le même physique que son cousin, mais aussi un esprit et une façon d’être qu’il apprécie de plus en plus.
***/***
Sylvain vient d’apprendre que ses parents avec sa petite sœur vont venir passer une semaine auprès d’eux, qu’ils lui demandent de voir pour leurs trouver une location pas trop loin d’où ils sont installés.
Il compte bien aller voir le père de Raphaël ce soir même pour regarder avec lui ce qu’il peut lui proposer.
Ce serait super s’il restait une caravane à louer, un mobile-home serait trop cher à cette période il s’en rend bien compte.
***/***
Sébastien sourit en voyant sa sœur avec Flavien en train de se bécoter un peu à l’écart des autres, il sait que leur relation va finir un de ses quatre matins devant monsieur le maire et pourquoi pas également monsieur le curé, aussi il n’en éprouve que de la joie pour eux.
Le grand costaud dont il est devenu ami lui donne parfois envie de faire du sport de façon plus assidue, mais il sait très bien que si Flavien est devenu tel qu’il est c’est parce qu’il a commencé très jeune et que ce n’est pas à son âge qu’il va se forger une musculature équivalente à la sienne.
***/***
Gérôme se gare à côté des voitures qu’il connaît maintenant par cœur.
Quand il est passé au camping et qu’il ne les a vus ni à leurs emplacements ni à la piscine, il s’est bien douté qu’il les trouverait ici et le voilà donc serviette de plage sous le bras pour venir passer quelques heures de détente avec eux tous.
Il a eu le temps de repenser sérieusement à toutes ses choses qui le retiennent à être lui-même et cette introspection s’est terminée par une décision qu’il juge capitale, ce qui le fait sourire maintenant qu’il est près du but et qu’il va l’annoncer au principal intéressé.
Il arrive à l’entrée de la plage et s’arrête un moment pour les regarder tous s’amuser, nus pour la plupart ce qui ne manque pas d’attirer son regard sur l’anatomie plus qu’appétissante de ses nouveaux amis.
Il sourit appréciateur en voyant la « banane » qui pend entre les jambes du petit rouquin et connaissant les relations qu’il a avec son meilleur ami, il s’amuse à imaginer ce que cela doit donner quand ils sont en plein boum et que le grand blond s’occupe « intérieurement » d’un pareil engin.
Il capte Patrice et Dorian allongés près des autres, nus également et la vue de la magnifique paire de fesses toute bronzé du jeune homme ne le laisse pas indifférent, aussi il reprend sa marche vers eux en ne la quittant plus du regard.
Deux petites fossettes de chaque côté de ce postérieur musclé l’obnubilent alors à un tel point, qu’il ne voit pas la personne allongée vers laquelle il s’avance et sur laquelle il trébuche en s’étalant de tout son long.
- Aïe !!
- (Confus) Pardon !! Excusez-moi j’avais l’esprit ailleurs !!
La femme en se frottant la hanche.
- Faites attention tout de même où vous marchez.
- Encore une fois je suis désolé madame.
Bien sûr sa chute n’a pas échappé aux yeux acérés de Patrice qui n’arrive pas à retenir l’éclat de rire qui s’échappe alors de sa gorge, il a bien suivi depuis qu’il l’a aperçu sur quoi le regard du garçon était fixé et la gamelle qu’il a prise ne l’a pas surpris outre mesure, puisqu’il la voyait venir depuis le début.
1ere ANNEE Août deuxième partie : (11/43) (Santé précaire)
« Pendant ce temps, au camping »
Le médecin quitte l’appartement situé au-dessus de l’accueil et redescend l’escalier la mine soucieuse, sa patiente il la connaît bien depuis le temps qu’il la soigne.
Sa santé a toujours été fragile mais les quintes de toux dont il vient d’être témoin l’inquiètent fortement, quand il arrive au bureau où se trouve Jean son mari, il se dirige vers lui et toussote pour l’avertir de sa présence.
- Hum ! Hum !
Jean relève les yeux.
- Ah !! Docteur !! Alors ? De quoi souffre ma femme ? Encore sa bronchite ?
- Je crains que cette fois-ci cela ne soit bien plus grave, j’aimerais l’hospitaliser afin de lui prescrire des examens complémentaires.
- (Jean alarmé) Ce serait quoi d’après vous ?
- Un problème aux poumons !! Peut-être même un début de pneumonie, en tout cas elle en a hélas tous les symptômes mais j’aimerais quand même m’en assurer avant de lui prescrire les médicaments qu’elle aura besoin.
- (Jean livide) Que dois-je faire docteur ?
Le médecin s’aperçoit vite du début de panique du brave homme.
- Si vous m’y autorisez, je vais m’occuper de prévenir l’hôpital et d’y faire transporter votre femme en ambulance. Cela vous permettra de vous retourner afin de trouver quelqu’un pour vous remplacer ici au cas où vous voudriez rester auprès d’elle.
- Merci docteur, je vais prévenir mon fils pour qu’il vienne tenir la permanence. Je vous demanderais juste de m’avertir vers quel établissement elle sera transportée.
- C’est un peu loin, mais je pense que le CHU de Bordeaux sera le mieux à même de la prendre en charge.
- Entendu docteur !! Si vous pensez que c’est le mieux pour ma femme.
- J’ai un ami pneumologue là-bas, il est très compétent et je pense sincèrement qu’il saura s’en occuper comme il faut.
Pendant que le médecin part s’occuper d’appeler les secours, Jean d’une main tremblante sort son calepin et cherche le numéro de téléphone de Florian que lui a laissé son fils au cas où il aurait besoin de le joindre.
***/***
Raphaël arrive en courant juste après que l’ambulance soit repartie avec sa mère à bord, Éric est avec lui mais les autres ne sont pas loin, juste qu’ils préfèrent rester discrets en attendant dehors.
Les deux garçons sont inquiets et la tête que fait Jean en les regardant arriver n’est pas pour les rassurer.
- (Raphaël) Nous avons croisé une ambulance qui sortait d’ici, c’était maman ?
- Oui !! Ils l’emmènent à Bordeaux, tu t’occupes de l’accueil mon fils ? Il faut que j’y aille, je t’appellerai dès que j’en saurai un peu plus.
Éric pose son bras sur l’épaule de Raphaël.
- Vas y avec ton père, si vous le permettez je m’occuperai de l’accueil à sa place. De toute façon tel que je le connais, il ne va pas arrêter de s’inquiéter et il ne sera bon à rien ici, tenez-nous quand même au courant.
Jean avec un pâle sourire.
- Merci Éric, je vais chercher quelques affaires de rechange pour ma femme pendant que Raphaël te montre ce qu’il y a à faire.
Pendant qu’il repart à l’étage, « Raph » montre vite fait les différents cas de figure qu’il pourrait rencontrer.
Le jeune garçon est mort d’inquiétude, aussi son ami le réconforte-t-il en lui rappelant une chose fondamentale à quoi le jeune rouquin n’a pas l’air d’avoir pensé.
- Si tu sens qu’il y a quelque chose de grave, tu nous appelles ok ? Rappelle-toi que nous avons le meilleur des toubibs parmi nous.
- Ah oui ? Qui ça ?
- Mais Florian voyons !! Tu as déjà oublié tout ce qu’il est capable de faire ?
Raphaël retrouve alors le sourire.
- Mais c’est vrai ça !! Tu crois qu’il serait d’accord ?
Éric abasourdi par sa dernière question.
- Tu es son ami, non ? Je ne pensais pas que tu douterais de lui comme ça. À la moindre embrouille, tu nous appelles et crois-moi quitte à refaire le coup de Marc et d’Alexie l’autre jour, il sera là et fera en sorte que ta mère sorte aussi vite de cet hosto qu’elle en sera entrée.
Raphaël essuie la larme qui vient de s’échapper du coin de son œil.
- Je suis con hein ? Mais j’ai la trouille tu comprends ? Ma mère n’a jamais été en bonne santé et nous nous attendions à un coup comme aujourd’hui depuis déjà un bon moment.
Éric l’embrasse sur le front.
- Allez !! J’entends ton père qui descend !! Ne t’inquiète pas tout se passera bien, fais nous confiance.
Quand Jean et son fils se sont suffisamment éloignés, le reste du groupe entre dans le bureau afin d’avoir les dernières nouvelles.
La mine perturbée d’Éric ne rassure personne et l’inquiétude les gagne en attendant qu’il prenne la parole.
Éric regarde Florian dans les yeux avant de parler, puis il lâche un profond soupir avant de les mettre au courant de tout ce qu’il sait en terminant par.
- Il va peut-être nous falloir trouver une bonne idée pour leurs venir en aide, qu’est-ce que tu en penses « Flo » ? Je propose que nous commencions à nous creuser les méninges dès maintenant.
Je suis surpris qu'ils n'y aient pas pensé.
- C'est pourtant simple et évident, non ?
1ere ANNEE Août deuxième partie : (12/43) (L’idée de génie)
Voyant bien que pour eux ce n’est ni si simple ni si évident que ça, je les regarde consterné par ce qui est pour moi d’une telle simplicité.
- Il faut y aller maintenant avant qu’elle ne commence ses examens et si les toubibs s’aperçoivent que ça va mieux, ils penseront certainement à une fausse alerte.
- (Sébastien) Putain !! Maintenant que tu le dis, ça paraît être la meilleure solution.
Allez !! On y va ? Je vous emmène en voiture.
- D’accord !! Mais quelqu’un passe chez Franck chercher une bouteille avec une boisson genre sirop de grenadine, assez sucré pour que ça reste épais.
- (Chloé) J’y vais !! Je vous rejoins au parking les gars.
Sébastien note l’adresse et nous nous retrouvons à la voiture, heureusement qu’il n’y a pas de radars sur la route sinon le permis de « Seb » en aurait pris un sacré coup.
Nous arrivons au CHU quasiment en même temps que l’ambulance, un sourire de Thomas à la femme de l’accueil suffit pour qu’elle nous donne le numéro de la chambre et quand nous prenons l’ascenseur, je peux remarquer qu’elle a toujours les yeux braqués sur lui.
À peine la porte s’ouvre que nous voyons Raphaël dans le couloir avec un gobelet de café fumant à la main, il nous aperçoit et manque de le faire tomber par terre, tellement sa surprise de nous trouver ici aussi vite est grande.
- Qu’est-ce que vous venez faire là les gars ? Ça ne fait pas dix minutes que nous sommes arrivés.
Je lui prends son café des mains pour aller le vider dans un pot de fleurs sous ses yeux ahuris, je le lui tends avec la bouteille de sirop et gentiment je le pousse vers la chambre.
- Fais-en boire le plus possible à ta mère, elle va surement trouver ça trop sucré mais tu t’en fous et tu insistes pour qu’elle termine la bouteille.
Raphaël regarde ses amis et les voit hocher la tête en souriant, il me fixe dans les yeux et comprend enfin de quoi il retourne, aussi il me prend la bouteille et le gobelet des mains, les yeux brillants de gratitude.
- Merci « Flo » je te revaudrai ça promis.
- (Amusé) J’espère bien !! Tu me devras un gros service, ne l’oublies pas Hi ! Hi !
- Tout ce que tu veux.
Je fixe son entrejambe en rigolant.
- Vraiment tout ? Miam !!
Le voyant piquer son bol.
- Allez !! Pour l’instant c’est ta mère qui prime, le reste nous aurons tout le temps de voir Hi ! Hi !
Raphaël entre dans la chambre en refermant la porte derrière lui, je sens les regards de Sébastien, de Thomas et de Chloé, se poser sur moi et je me retourne vers eux le sourire toujours aux lèvres.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore ?
- (Chloé) Tu as vraiment l’intention de lui demander de faire ça ?
- (Sébastien) Tu t’es bien foutu de sa gueule, maintenant il ne va plus arrêter de se poser des questions le pauvre.
Thomas qui n’avait aucun doute là-dessus.
- Ne t’étonne pas si un jour il déboule dans notre lit hi ! Hi !
Chloé comprenant enfin que c’était encore une de mes farces, me sourit gentiment.
- Il n’y a pas !! Il faut toujours que tu déconnes, même dans les pires moments.
Je l’embrasse sur la joue.
- Quels pires moments ? Dans deux heures sa mère sera rentrée chez elle et si tout va comme je le pense, s’en est fini de ses maladies chroniques. C’est plutôt Jean qui devra faire attention maintenant.
- (Sébastien) Pourquoi donc ?
- (En riant) Il risque de faire un petit frère ou une petite sœur à « Raph » cette nuit, s’il ne fait pas gaffe.
- (Chloé amusée) Je ne pense pas qu’ils feraient ça sans qu’elle prenne un moyen de contraception, il y a la pilule tu sais ? Même si pour vous les garçons il n’y en a pas besoin.
Je la regarde en me moquant gentiment.
- Et tu crois qu’avec ce qu’elle va boire ça sera vraiment efficace ?
Chloé comprend d’un coup la portée de mes paroles.
- Mon Dieu !!! Carole !! Elle m’a dit qu’elle se l’était fait prescrire au cas où avec Flavien ça deviendrait plus sérieux.
- (Sébastien inquiet) Tu crois qu’ils en sont déjà là tous les deux ?
- (Chloé) Non je ne pense pas, elle m’en aurait parlé mais il va quand même falloir la prévenir car personne n’a pensé à ça. Et c’est seulement maintenant que tu nous dis ça toi ?
Je la regarde, étonné.
- Parce que tu crois que j’y avais pensé avant ? Bon !! Il serait temps de partir avant que quelqu’un nous remarque, moins ils nous verront et moins il y aura de risques que quelqu’un fasse le rapprochement au cas où.
- (Thomas) Pas bête ça !! Partons vite d’ici alors !!
Nous reprenons donc le chemin inverse, devant l’accueil la femme refixe Thomas avec insistance un léger sourire aux lèvres en montrant bien l’intérêt qu’elle porte au beau blond passant devant elle.
Une fois dans la voiture, nous éclatons tous de rires en le regardant.
- (Thomas) Eh bien quoi ?
- (Sébastien) T’as eu une touche mon gars, cela ne fait pas de doute.
Thomas amusé, fait semblant de sortir de l’auto.
- Attendez-moi alors, je n’ai même pas son numéro de téléphone.
Je le regarde avec un grand sourire.
- Tu as déjà le mien, cela ne te suffit pas ?
Thomas fait celui qui hésite, puis se recale au fond du siège.
- En fait tu as raison, tu serais capable de te venger et d’aller avec « Raph » !!
- (Chloé amusée) Heureusement qu’on vous connaît tous les deux, pas vrai « Seb » ?
Sébastien nous regarde dans le rétro.
- Vos yeux disent le contraire de vos paroles les gars, en tout cas en repensant à la mère de « Raph » je dis chapeau !! Super-idée que tu as eu « Flo », je t’avouerai que je nous voyais encore embringuer dans une sacrée affaire sans cela.
1ere année août deuxième partie : (13/43) (Une soirée pleine de surprises)
Ce n’est qu’au repas du soir que nous revoyons Raphaël, le sourire qui illumine son visage nous en dit plus que toutes les paroles qu’il pourrait prononcer.
Il s’approche de Florian et l’embrasse en guise de remerciement, puis il va s’asseoir à sa place et se jette sur la nourriture avec appétit.
Franck qui a assisté à la scène s’interroge sur le pourquoi de cette embrassade reconnaissante de son « neveu » envers son ami, il est au courant des dernières nouvelles mais bien sûr ne peut en faire le rapprochement d’avec Florian.
Il a été content d’apprendre qu’Anne soit rentrée aussi rapidement et que les médecins n’aient rien trouvé lors des divers examens qu’ils lui ont fait passer.
D’ailleurs Jean arrive bientôt dans la salle, tenant son épouse souriante par le bras et s’installe à une table pour dîner.
Fait suffisamment peu courant pour que Franck aille de suite les accueillir chaleureusement.
- Eh bien dites donc !! Heureux de constater que c’était une fausse alerte, comment tu te sens Anne ?
- (Anne épanouie) Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis très longtemps et je meurs de faim.
- Qu’est ce qui te ferait plaisir ?
- Une bonne grosse grillade bien épaisse avec de la salade.
- Et toi Jean ?
- La même chose avec une bonne bouteille de rosé bien fraîche, tu trinqueras bien un petit coup avec nous ?
- Avec joie, je m’occupe des grillades et j’arrive.
Voyant que nous sommes tous tournés vers eux à les regarder, Jean nous fait un grand sourire avec un petit signe de la main.
Le bonheur que nous pouvons lire dans ses yeux nous fait un immense plaisir et ne voulant pas les embêter plus, nous reprenons nos conversations à bâtons rompus comme à notre habitude.
Sébastien repense à tout à l’heure et s’adresse à sa sœur jumelle.
- Au fait « Caro » !! Florian a un truc important à te dire.
- (Carole intriguée) Ah oui ? Quoi donc ?
Sébastien reporte son regard vers moi.
- Dis-lui « Flo ».
- En fait tu as le choix, ou on arrête de se faire la bise tous les deux ou tu mets des préservatifs avec le grand.
Un bruit bizarre nous fait nous retourner vers Flavien, qui vient de recracher ce qu’il avait dans la bouche.
Flavien en toussant.
- Qu’est-ce que tu racontes là ?
- (Damien écroulé) Il vient de te faire du « Flo » Hi ! Hi ! C’est direct et sans détour, tu n’en as pas une autre « Flo » ? Pendant que tu y es ?
Je regarde Raphaël.
- Tu ferais bien de dire à ton père de faire pareil ce soir si tu ne veux pas ne plus être fils unique toi.
- (Raphaël sidéré) Pourquoi ? Mon paternel te fait la bise ?
Sébastien mort de rire.
- Mais non couillon !! Juste que ce qu’on a donné à boire à ta mère tout à l’heure risque fort d’annuler l’effet de la pilule pendant un certain temps, si c’est ça que prend ta mère comme contraceptif bien sûr.
Carole les yeux ronds.
- Tu veux dire que je ne suis pas protégée ?
Je la regarde, confus.
- Hé oui ma vieille, il y a de grandes chances pour que ce soit le cas et c’est pareil pour Chloé et Léa, rassure-toi.
- (Chloé) Et c’est maintenant que tu nous le dis ? Mais c’est sur ta bouche qu’on va le mettre le préso !!
- (Aurélien tranquille) Hé les frangins ? Vous avez idée d’un prénom ? Parce qu’il ne nous manquerait plus d’apprendre que maman est enceinte maintenant !
- (Thomas) Je ne crois pas que ta salive aille à l’encontre de la pilule tu sais ? Sinon il y aurait du monde en marmot dans notre quartier.
- (Éric) C’est vrai ça !! Depuis que « Flo » est tout petit il embrasse tout le monde et nous sommes tous ou presque fils unique.
- (Thomas) Peut être qu’une bise n’est pas suffisante mais pour la mère de « Raph » faudrait faire gaffe quand même, avec tout ce que tu as envoyé dans la bouteille pendant le trajet on ne sait jamais.
- (Raphaël) Explique-moi comment je vais aller dire à mon père de mettre une capote ? J’imagine facilement sa réaction, au mieux il me dit de m’occuper de mes affaires et encore là je suis poli. Au pire il va vouloir savoir pourquoi je lui demande ça.
- (Guillaume) Mettons-les au courant alors !! Ou on laisse faire et tu verras bien si dans quelques mois tu apprends une bonne nouvelle.
- (Raphaël) Tu parles d’une bonne nouvelle !! Mes parents ont la grosse quarantaine et je ne crois pas qu’ils seraient ravis d’apprendre ça.
- (Alexie) Donc nous n’avons pas le choix, il faut leurs dire. Mais comment ? Et jusqu’où peut-on aller dans les confidences ?
Je me lève.
- J’y vais !! C’est en effet la meilleure solution je crois.
- (Damien) Tu vas leurs dire ça comment ? À la Florian ? Je veux entendre ça moi Hi ! Hi !
Je me dirige vers les parents de mon ami qui discutent tranquillement le sourire aux lèvres, Jean qui est face à moi me voit m’approcher près de leur couple et me regarde l’œil interrogateur.
Je prends un siège et m’assois à côté de lui sans attendre qu’il m’y invite et j’attaque tout de suite ce que j’ai à dire, avant que les questions ne viennent d’eux.
- Bonsoir madame, vous avez bien bu toute la bouteille qu’on vous a amenée cet après-midi ?
1ere ANNEE Août deuxième partie : (14/43) (Une soirée pleine de surprises) (suite)
- (Anne surprise) La bouteille ??? Tu veux parler du sirop que Raphaël m’a obligé à boire ? Oui je l’ai bue pourquoi ?
- (Jean) Comment ça que vous avez amené ?? Vous êtes venus à l’hôpital cet après-midi ?
- Nous vous avons suivis avec quelques amis, il y avait… disons… Un « médicament » de ma conception dans la bouteille et c’est pour ça que « Raph » a autant insisté pour que vous la buviez en entier.
Jean n’en croit pas ses oreilles.
- Un médicament !!!!
- Parlez moins fort si ça ne vous dérange pas monsieur, je vous expliquerai tout si vous vouliez bien nous rejoindre à notre campement après le repas. J’étais juste venu vous prévenir que ce « médicament » est très puissant comme vous avez dû le remarquer et que s’il vous prenait envie de faire des galipettes ce soir et bien de faire attention car les moyens chimiques de contraceptions ne seront pas efficaces durant un certain temps.
Jean en reste baba.
- Si c’est un gag, il n’est pas de très bon goût mon garçon.
Je vois une petite marque de naissance sur le dos de sa main, je m’excuse en disant que je reviens et je vais prendre un verre de boisson sur notre table en n’en gardant qu’un tout petit peu dedans.
Ensuite je me retourne pour pas qu’ils me voient et je fais mine de sortir quelque chose de la poche de mon short et d’en verser dans le verre.
En réalité j’y dépose un bon jet de salive devant mes amis, qui me couvrent au mieux des éventuels regards de personnes dans la salle.
Je retourne enfin vers eux et me rassois à côté de Jean en lui prenant la main.
- Vous permettez ?
Je verse alors sur la petite marque de naissance un peu du breuvage et je l’étale pendant quelques secondes sur sa marque.
Jean me regarde d’un drôle d’air.
- Mais !! Qu’est-ce que tu fais à la fin ??
- Ne dites plus rien surtout !! Regardez bien ce qui va se passer et ce soir je vous expliquerai tout, mais s’il vous plaît essayez de ne rien dire ici. Ce que je viens de faire n’est encore qu’expérimental et je ne voudrais pas que ça s’ébruite pour l’instant.
Jean va pour parler malgré tout car apparemment ma tirade ne l’a pas convaincu du sérieux de ma demande, quand sa femme les yeux fixés sur le dos de sa main lui coupe la parole.
- Chéri !! Il a raison, regarde ?
Son mari surpris se tait et fixe le petit grain de beauté qu’il a toujours connu pour le voir s’estomper petit à petit et finalement disparaître complètement.
Je ne lui laisse pas le temps de parler.
- Là !! Vous voyez !!
Je me lève en souriant.
- Tout à l’heure si vous le voulez bien, en attendant suivez mon conseil. Sauf bien sûr si vous voulez donner un petit frère à « Raph ».
Une fois de retour près de mes amis, les chuchotements entre eux vont bon train et je vois bien qu’ils meurent d’envies de savoir ce qu’il s’est dit.
Je leurs explique brièvement et je termine mon repas car je me doute bien que la curiosité étant trop forte, il ne serait pas prudent de laisser les langues se délier dans un lieu aussi fréquenté qu’en ce moment.
De retour au campement, j’ai le droit à un interrogatoire en règle sur mes intentions.
Je leurs explique que comme pour leurs parents au début, j’ai l’intention d’en dire le moins possible et laisser libre court à leurs propres conclusions en essayant d’aller le plus possible dans leurs sens.
Raphaël part à leurs rencontres afin d’avoir une idée à me transmettre des pensées qu’ils ont sur le petit « miracle » qu’ils viennent de vivre.
Du côté de mes amis les avis sur la question sont mitigés, une partie voudrait me protéger et de ce fait souhaite que j’en dise le moins possible, alors que l’autre partie beaucoup moins nombreuse préférerait la version plus honnête de tout révéler.
Quand ils arrivent enfin accompagnés de leur fils, nous les faisons s’installer sur un banc et Raphaël l’air de rien m’entraîne à l’extérieur pour me parler.
- Ils n’ont rien dit devant moi « Flo », mais je connais bien mes parents et tu peux leur faire confiance. Maintenant je n’ai jamais eu de secrets pour eux et je n’ai jamais eu à le regretter, à toi de voir tu es le seul juge.
- Merci « Raph », maintenant il serait temps d’aller leurs parler, car je suis sûr qu’ils doivent trépigner d’impatience.
J’entre à nouveau sous la tente et je vais m’asseoir en face d’eux, leurs regards ne me quittent plus et je les sens à la fois nerveux mais également curieux de ce que je vais bien pouvoir dire, aussi je ne les laisse pas mariner plus longtemps.
- Comment vous sentez-vous madame ?
- (Anne) Très bien jeune homme, le temps que ça durera sera déjà un très grand soulagement pour moi.
- (Jean) Pourrions-nous avoir de ce médicament en réserve ?
- Non car ce n’est pas la peine, vous êtes guérie madame et ce qui vous a rendue faible toutes ces années quoi que ce soit, ne reviendra plus vous tourmenter soyez en sûr. Juste qu’il va vous falloir me faire confiance et ne rien me demander de plus, en conséquence je vous prierai de n’en parler à personne et ce à qui que ce soit. Me le promettez-vous ?
Jean regarde sa femme qui tient depuis son retour de l’hôpital une forme olympique.
- Tu es certain de ce que tu viens de dire ?
- Certain monsieur, Raphaël s’il le désire pourra vous en dire plus mais je tiens au secret le plus absolu de ce qu’il vient de se passer, puis je compter sur vous ?
Anne m’envoie un magnifique sourire.
- Je te serais toujours redevable mon garçon, je te promets que ça restera entre nous.
Jean me sourit à son tour.
- Ta confiance envers mon fils me va droit au cœur car si j’ai bien compris il connaît ton secret, je ne lui demanderai jamais de le trahir même si tu l’y as autorisé. Plus de monsieur ni de madame entre nous, à partir de maintenant quand tu t’adresseras à nous…
Il regarde toute la tablée.
- …Et c’est bon aussi pour vous tous, ce sera Jean et Anne. Compris ?
- (En souriant) Message reçu !! Et moi ce n’est plus mon garçon ou jeune homme mais Florian ou « Flo », D’accord ?
- (Jean amusé) Top là « Flo » !!
- (Rire) Top là « Jeannot » !!
1ere année août deuxième partie : (15/43) (Une soirée pleine de surprises) (fin)
Il n’est pas encore très tard, aussi comme à leurs habitudes les couples se séparent et ne reste bientôt plus au campement qu’Éric, Raphaël, Thomas et Florian.
- (Éric) Qu’est-ce qu’on fait les gars ?
Je les regarde tous les trois alors que de drôles d’envies me passent par la tête, je me rappelle les paroles de Thomas quand il m’a avoué qu’il avait eu des relations avec Éric et que celui-ci ne rêvait que de me mettre dans son lit.
De plus Raphaël me plaît vraiment beaucoup, bien sûr Thomas est très loin devant eux dans mes pensées mais l’idée d’un câlin collectif m’attire et pimenterait agréablement notre quotidien.
- (Raphaël) Je n’en sais rien, t’en penses quoi Thomas ?
- (Thomas) Je n’ai pas trop envie de sortir ce soir, peut être un jeu si ça vous dit ?
- (Raphaël) Et toi « Flo » tu dis quoi ?
- (Amusé) Si je vous dis ce qu’il vient de me passer par la tête les gars, vous allez me croire malade.
- (Éric) Tu veux retourner au cirque ?
Thomas qui reconnaît la lueur dans les yeux de son copain hausse les sourcils, intrigué il regarde Florian puis ses deux autres amis et comprend d’un seul coup l’idée qu’a dans la tête son petit copain.
- Je ne pense pas qu’il ait pensé à ça, non.
- (Raphaël) C’est quoi alors ?
- (Thomas) Ça aurait un rapport avec un « gros service » que tu lui dois que ça ne m’étonnerait pas plus que ça, si tu vois de quoi je parle.
Raphaël comprend très bien le message, il regarde avec un air ahuri Florian qui lui répond par un petit sourire si craquant, que son cœur s’emballe d’un coup.
- C’est à ça que tu pensais ?
Je lui fais un petit clin d’œil en haussant les épaules.
- Hé !!!
Éric sur le cul
- Attends !! Je n’y crois pas là !! Tu veux te taper « Raph » ??
Je m’approche d’Éric, toujours souriant.
- J’étais moins restrictif dans mes pensées, mais bon !! Je vous avais prévenus que j’allais sûrement passer pour un malade à vos yeux.
- (Thomas) Je n’aurais pas cru ça possible venant de toi, tu te sens bien « Flo » ?
Je m’aperçois qu’il semble déçu.
- Ne me dites pas que vous n’avez jamais pensé à ce genre de truc quand même et arrêtez de croire que je suis l’être parfait. Je suis comme tout le monde et j’ai aussi parfois des envies, le seul hic c’est que moi j’ai la franchise de les reconnaître et d’en parler. Maintenant c’est juste pour le fun et le plaisir, ça n’enlève rien aux sentiments que j’éprouve pour toi Thomas.
- (Thomas) Je ne voulais pas dire ça, je te connais suffisamment pour te faire confiance. Juste que je suis surpris que tu ne m’en aies jamais parlé. Tu sais les relations que j’ai eues avec Éric, mais c’était avant qu’on soit ensemble.
Je me rends compte que je n’aurais jamais dû parler de ça et que j’aurais mieux fait de chasser ses idées de mon esprit, plutôt que de les étaler au grand jour au risque comme cela vient de se produire de ne pas être compris.
- Excusez-moi les gars, j’espère que vous ne m’en voudrez pas. Comme je l’ai dit c’était juste un délire qui m’était venu en vous voyant et que j’ai eu la mauvaise idée de vous révéler. N’y pensez plus, je vais me coucher et j’espère que demain tout ça sera oublié pour de bon.
Sur ses paroles, je les laisse et je rentre dans notre chambre où après un déshabillage rapide, je me couche.
Je cherche le sommeil en me disant que malgré tout, Raphaël et Éric, sont de tous mes amis les seuls avec qui j’ai ses idées cochonnes et que ça ne va pas aller en s’arrangeant.
Dans l’autre tente Thomas avec ses deux amis reste un moment assis sans rien dire, essayant de comprendre ce qu’il vient de se passer avec Florian.
- (Raphaël gêné) Je ne sais plus quoi dire les gars, ce qui est sûr c’est que je ne lui en veux pas car j’ai eu les mêmes pensées que lui.
- (Éric amusé) Quant à moi ce n’est pas d’hier alors c’est clair que si je dois lui en vouloir, c’est de me l’avoir reproché à un moment alors que maintenant c’est à son tour d’en avoir envie.
- (Thomas) Il t’a juste reproché la façon dont tu en parlais et quelque chose me dit que si ça n’avait pas été vous deux, il n’en aurait jamais fait allusion ce soir ni même eu l’idée.
- (Éric) Tu insinues quoi là ?
- (Thomas) Je n’insinue rien je vous dis ce que je pense c’est tout, j’ai déjà remarqué l’intérêt de « Flo » sur Raphaël et toi Éric ce n’est pas d’hier qu’il t’aime beaucoup et tu le sais très bien en plus. Seulement voilà, quelque chose a changé en lui depuis tous ses événements et je crois qu’il a mûri, qu’il commence à ressentir des pulsions comme nous en avons tous.
- (Raphaël) Tu veux dire par là qu’il nous kiffe et que les autres ne lui font pas le même effet ?
Thomas répond avec le sourire.
- C’est ce que je pense oui, tu sais il y a des choses qui arrivent et que nous avons du mal à contrôler. Je pense que chacun de nous est attiré sexuellement par un type bien particulier de personne que ce soit garçon ou fille, ensuite il y a des préférences au niveau entente avec ces personnes et enfin il y a l’attachement ou l’amour qu’on éprouve pour l’une d’entre elles en particulier. Je vais peut-être vous surprendre car je suis assez réservé quand il s’agit de parler de sexe, avec Florian j’éprouve les trois étapes et avec vous deux les deux premières.
Éric agréablement surpris.
- Je comprends !! En gros ce que tu essaies de nous dire c’est que si tu n’avais pas connu Florian, tu serais tombé amoureux d’un de nous deux parce que nous sommes ton type de mec et que tu nous aimes beaucoup.
- (Thomas) Tu le sais bien, sinon nous n’aurions jamais fait ce que nous avons fait ensemble étant plus jeune et Raphaël ressemble tellement à « Flo », qu’il doit bien le comprendre aussi.
- (Raphaël) Honnêtement je reconnais que j’ai flashé direct sur Éric, que Florian dans votre bande était celui qui me plaisait le plus après lui. Pour toi « Thom » j’ai tout de suite vu que tu étais un beau mec, mais c’est seulement avec le temps que j’ai appris à t’apprécier. Je ne saurais dire pourquoi au début je n’accrochais pas, sans doute parce que tu étais trop top et que j’en éprouvais sans le reconnaître une certaine jalousie.
Éric éclate brusquement de rire.
- Après tout ce que je viens d’entendre, je me demande bien pourquoi on a envoyé bouler « Flo » parce que si je fais la synthèse de tout ça. Je dirais que nous en avons tous les trois au moins autant envie que lui.
- (Raphaël) Pourquoi ne pas le reconnaître franchement alors ?
- (Thomas) Tout simplement parce qu’on a chacun peur de blesser l’autre et de foutre son couple en l’air, voilà pourquoi !!
- (Éric) Mais c’est con !! Ce n’est pas que tu aies tort dans ton analyse, mais prends nous deux par exemple ? Tu ne crois pas que si nous sommes aussi complices, c’est aussi parce que nous avons découvert notre sexualité ou du moins une partie ensemble ? te l’es-tu reproché une seule fois ?
- (Thomas) Bien sûr que non tu le sais bien.
- (Éric) Ah !! Tu vois ?
- (Raphaël amusé) Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire les gars ? Vous vous cherchez une excuse alors qu’il suffirait de reconnaître simplement que vous crevez d’envie d’aller rejoindre « Flo » et de vous éclater tous ensemble.
Éric prend Raphaël par la taille.
- Comment ça vous ? J’ai cru comprendre que tu étais dans le même état d’esprit, ou alors je me trompe du tout au tout ?
Raphaël l’embrasse.
- Tu ne te trompes absolument pas.
- (Thomas) Si vous êtes d’accord, j’aimerais qu’on attende que Florian oublie un peu et lui faire la surprise au moment où il s’y attendra le moins.
- (Éric) Méfiez-vous les gars, car d’habitude les farces que nous voulons lui faire se retournent systématiquement contre nous.
- (Raphaël amusé) Demain je le coince dans les douches et je lui fais du rentre-dedans, dès qu’il est chaud je trouve un prétexte et je le laisse en plan avec la queue en l’air ! Hi ! Hi !
- (Thomas) Méfie-toi de ce que vient de dire Éric !! Tu risques de te faire prendre à ton propre jeu, c’est très difficile de lui résister quand il s’y met.
- (Raphaël) Après ce qu’il a dit tout à l’heure, il va venir me manger dans la main le garçon vous verrez.
Thomas et Éric se regardent en souriant.
- C’est ça oui !! Dans tes rêves !! Nous verrons bien demain qui mangera dans la main de l'autre.
1ere année août deuxième partie : (16/43) (Explication au commissariat)
Ce matin-là, Gérôme n’arrive pas à avoir les idées claires et son boulot s’en ressent, Dorian est dans toutes ses pensées depuis qu’il a réalisé son introspection en reconnaissant enfin son attirance pour lui.
***/***
Patrice et son collègue approchent du commissariat, il a donné comme prétexte qu’il voulait s’assurer que tout était bien réglé pour Florian alors qu’en fait il en a marre de voir son ami tourner comme un animal en cage à fixer son téléphone à tout bout de champ.
Quand Gérôme s’est étalé sur la femme hier après-midi sur la plage, il a pensé que les deux garçons auraient une conversation pour mettre au clair l’attirance qu’ils ont l’un envers l’autre.
Au lieu de ça ils se sont contentés de se dévorer des yeux sans rien dire, ensuite le coup de téléphone donner à Raphaël pour le prévenir de l’hospitalisation de sa mère a éclaté tout le groupe et après ça il n’a plus fait attention à eux.
C’est seulement arrivé le soir quand il a constaté l’état de nervosité de Dorian, qu’il a compris qu’il ne s’était rien passé.
- (Patrice) Tiens !! Il y a de la lumière dans le bureau à Gérôme, On va lui faire un petit coucou ?
- (Dorian maussade) Si tu veux.
- (Patrice) Ça n’a pas l’air de t’emballer dis donc ?
- (Dorian) Ce n’est pas ça !! Mais je ne peux pas t’en parler, c’est personnel.
- (Patrice en souriant) Je suis au courant tu sais ? Gérôme m’a tout raconté.
- (Dorian étonné) Tout quoi ?
Patrice toujours avec le sourire.
- Tout !! Et je pense que si tu lui demandes de la bonne façon, il aura quelque chose à te dire qui devrait te faire plaisir et arrêter de nous énerver à patasser comme une âme en peine dans le mobile-home.
- Tu es sûr ? Il te l’a dit ?
Patrice lui fait un gros clin d’œil.
- Sûr, oui. Dit, non !! Mais j’ai bien vu comment il t’a pris la main au cirque et le gadin en te regardant à poils sur la plage hier. Aller, viens !! Je lui serre la main et je vous laisse discuter le temps que je vois le commissaire.
S’apercevant que Dorian reste figé dans l’entrée, Patrice soupire d’exaspération et lui plaque une main dans le dos, puis le pousse comme un gosse tout le long du bref trajet menant au bureau de Gérôme.
« Toc - toc - toc »
Gérôme se demande bien qui ça peut être.
- Oui ???
Patrice ouvre la porte et pousse un bon coup Dorian dans la pièce, celui-ci vient atterrir quasiment sur les genoux du sergent tellement la poussée a été forte.
- Salut Gérôme !!
Gérôme surpris de l’entrée fracassante.
- Salut !! Qu’est-ce qui vous arrive ?
- (Patrice) Rien !! Je t’amène le gamin à garder, j’en ai marre de l’avoir à tourner en rond dans mes pattes à attendre que tu l’appelles.
Patrice fait demi-tour en refermant la porte derrière lui, une fois sortie du bureau il part s’aérer dehors pour finalement s’allumer une cigarette.
De là où il est, il n’entend bien sûr rien mais peut voir les deux garçons qui s’agitent derrière la fenêtre du bureau.
Il s’installe alors tranquillement pour fumer sa clope et suivre la suite des événements, se doutant bien du résultat final.
***/***
Dorian n’a pas bougé depuis qu’il s’est retrouvé propulsé dans la pièce, Gérôme sourit car le terme « gamin » qu’a employé Patrice est des plus indiqué en ce moment précis.
Le jeune homme devant lui se tenant tout penaud à attendre une réaction de sa part, lui amène une énorme bouffée de chaleur et de tendresse, sa main va doucement prendre celle de Dorian qui en n’en ressentant le contact relève les yeux vers lui et lui sourit, devenant en un instant le plus heureux des hommes.
Gérôme l’attire vers lui pour le faire s’asseoir sur ses genoux, puis de sa main libre il approche son visage du sien et doucement l’embrasse avec d’abord un zeste de timidité pour ensuite y mettre une grosse rasade de passion.
***/***
Patrice sourit satisfait, en écrasant son mégot dans le caniveau avant de rentrer dans l’immeuble et de monter l’escalier jusqu’au bureau du commissaire.
Celui-ci fort surpris de sa présence car ne l’attendant pas, Les dossiers qu’ils avaient en commun étant classés.
- (Mattiony) Ah !! Lieutenant !! Que me vaut cette visite ?
- (Patrice sourit) L’amour commissaire.
Mattiony répond à son sourire en attendant la suite.
- Et ??
Patrice avec un clin d’œil.
- En très bonne voie et c’est très bien comme ça.
- (Mattiony) Ils vont pouvoir se remettre au boulot, parce que là ça devenait pénible.
Patrice soupir de soulagement.
- À qui le dites-vous !!!
Les deux hommes se regardent un instant et éclatent de rires dans un ensemble parfait.
1ere année août deuxième partie : (17/43) (Reims)
Maxime soupire de satisfaction en refermant la porte de son appartement pour partir au boulot, il vient de finir le grand nettoyage ainsi que le remplacement de quelques meubles comme le lit qui datait de son enfance et n’était de toute façon qu’à une seule place.
La conversation avec Julien et sa décision ne l’a pas réellement étonné, mais il compte bien dans un premier temps l’avoir rien qu’à lui les week-ends et pourquoi pas une nuit ou deux dans la semaine.
De toute façon il comprend très bien sa réaction, le fait déjà de l’avoir trouvé est pour lui un immense bonheur.
Une fois arrivé au CHU, il est comme d’habitude interpellé par du personnel lui demandant des nouvelles de « qui tu sais » et quand « qui tu sais » va reprendre son travail.
Maxime rit franchement de cette appellation car Florian est l’antithèse de Voldemort, mais personne ne semble avoir fait le rapprochement.
René comme chaque jour depuis qu’il a repris son travail, lui demande également s’il a des nouvelles et si son ami passe de bonnes vacances.
- (Maxime) On dirait bien qu’il manque à beaucoup de monde ici.
- (René amical) C’est peu de le dire, le jour où il va pointer son nez ça va lui faire tout drôle crois-moi.
- (Maxime) Du boulot en perspective ?
- (René) On peut dire ça, mais je m’attendais à pire.
- (Maxime) Bah !! C’est aussi bien !! Au fait j’y pense, tu sais que Julien le gamin à Denis commence son internat à la rentrée ?
- (René) J’en ai entendu parler oui !! Pourquoi tu me demandes ça ?
- (Maxime) C’est un bon copain à « Flo », alors je me disais que ça serait sympa qu’il fasse partie de notre équipe.
René regarde le jeune homme suspendu à ses lèvres à attendre sa réponse.
- C’est marrant que tu me parles de ça, justement j’ai eu Florian avant-hier et il me disait la même chose.
- (Maxime) Ah oui !!
- (René) Oui !! Et aussi que ça éviterait de séparer les nouveaux amoureux, pourtant je croyais qu’Émilie avait déjà son beau pompier.
- (Maxime gêné) Elle n’a pas que lui en fait, c’est un Julien aussi mais ce n’est pas le même. Celui-là fait déjà partie de l’équipe.
- (René taquin) Tiens donc !! Eh bien alors vu que vous n’êtes que trois avec Florian, que dois-je en déduire jeune homme ?
Maxime devient rouge brique, se sachant découvert par cet homme perspicace.
- Bon d’accord !! J’avoue mais il ne faut pas en parler à Denis, c’est à « Ju » de le faire quand il jugera le moment opportun.
René lui serre amicalement l’épaule.
- T’inquiète, mais j’ai hâte de voir à quoi il ressemble.
Maxime rassuré par ce geste d’affection.
- Pour ça ce n’est pas dur !! Suffit de savoir que « Flo » nous appelle les « Dupont » et tu comprendras qu’il me ressemble beaucoup.
- (René amusé) Manquait plus que ça !! Aller !! File au boulot et pour votre ami je vais voir ce que je peux faire, mais comme de toute façon le dirlo ne refuse rien à « qui tu sais », tu as déjà ta réponse.
***/***
Émilie et « Juju » sont en salle d'opération avec Frédéric, celui-ci termine ses derniers points de sutures sur une femme d’un âge certain qui vient de se casser le col du fémur.
L’opération très délicate à cet âge est une réussite en soi, reste à voir maintenant si le corps de la vieille dame sera encore en mesure de se réparer d’une telle blessure.
N’étant endormie que par péridurale, elle écoute la conversation entre le médecin et ses aides.
Le fait d’entendre parler d’une histoire où deux chats siamois auraient aidé à prendre un voleur sur le fait l’interpelle, quand ensuite elle entend prononcer le prénom de Florian elle sursaute de surprise faisant se retourner Émilie sur elle.
- (Émilie) Quelque chose qui ne va pas madame ?
- Non, mais je vous écoutais et votre histoire me fait penser à un jeune garçon à qui j’ai fait cadeau de mes deux siamois il y a quelques mois.
Frédéric surpris dévisage la vieille femme.
- Ce jeune garçon s’appelait-il Florian ?
- Oui en effet ! Un petit gars très gentil et qui semblait être capable de leurs parler.
- (Julien) Vous pourriez nous le décrire ?
- Bien sûr !! Comment oublier un si beau garçon, des cheveux roux qui partent dans tous les sens avec de beaux yeux verts.
Frédéric en lui souriant.
- Ainsi c’est donc vous ?
- Moi quoi ?
- (Frédéric) La brave femme que nous a décrit Florian et qui lui a fait si généreusement cadeau de « Tic » et « Tac ».
- Vous connaissez mes chats ?
- (Frédéric) Bien sûr puisqu’ils vivent chez moi avec leur maître.
- Quelle heureuse coïncidence vous ne trouvez pas ? Mais dites-moi docteur ? Quand pourrais-je rentrer chez moi, je vis seule et je n’aime pas laisser ma maison vide trop longtemps.
- (Frédéric) Bientôt je vous le promets, nous allons vous garder ici encore deux ou trois semaines le temps que les os se ressoudent. Si vous voulez nous pourrons passer chez vous pour prendre des affaires et ramasser votre courrier ?
- Ce serait très gentil de votre part docteur.
- (Émilie) S’il y a des choses à faire pour vous être agréable, n’hésitez pas à nous en parler madame.
- Merci mademoiselle, mais ça ira.
- (Julien) Florian viendra vous rendre visite avec « Tic » et « Tac » dès son retour.
La vieille dame sourit, heureuse de tant d’attentions.
- Vous êtes tous très gentil avec moi.
- (Frédéric) Nous ne connaissons même pas votre prénom.
- Mireille !
- (Frédéric) Emmenez Mireille en salle de réveil et prévenez Denis qu’il prépare une chambre individuelle pour elle dans un coin tranquille de son service en attendant sa guérison.
1ere année août deuxième partie : (18/43) (Tel est pris qui croyait prendre)
Raphaël surveille les douches avec Thomas et Éric, il se bidonne à l’avance du bon coup qu’il réserve à Florian.
L’idée de base étant de l’exciter suffisamment pour le mettre dans un état de tension évidente, pour ensuite le laisser en plan au moment de conclure.
Éric et Thomas se sourient, dix-sept ans près du jeune rouquin les ont vaccinés quant à entreprendre ce genre de farce sur sa personne.
Thomas regarde de plus près Raphaël maintenant que les choses sont dites quant à leurs envies communes, il le trouve de plus en plus craquant surtout qu’il s’imagine avec Florian plus âgé puisque d’ici deux ans il devrait avoir plus ou moins ce physique-là.
L’idée qui au départ l’a fortement surpris venant de « Flo », entre petit à petit dans l’acceptation et même dans une certaine envie de revivre quelques bons moments comme ceux qu’il a connus avec Éric, qu’il a toujours eu l’honnêteté de reconnaître qu’il n’avait regretté à aucun moment.
Éric depuis la nuit dernière est aux anges, l’idée d’avoir perdu « Thom » à tout jamais était tellement ancrée dans son esprit qu’il avait fini par s’en faire une raison.
L’attirance de jeunesse qu’il a envers son copain n’a jamais faibli malgré tout, même s’il n’en est plus aussi obnubilé qu’au début.
Par contre là où il tombe sur le cul, c’est d’apprendre qu’il en va de même pour Florian, les nuits innombrables qu’il a passé en s’imaginant dans les bras du jeune rouquin lui reviennent en mémoire.
Bien sûr il y a Raphaël maintenant, ses sentiments envers lui sont bien réels et sans appels, seulement de savoir qu’il va lui être sûrement possible de partager de temps en temps quelques bons moments avec ses deux premiers « amours » le rend euphorique.
Thomas n’en est pas dupe, il connaît son ami par cœur et sourit à le voir si heureux, cela lui montre bien qu’il y avait toujours en lui de profonds sentiments que l’amitié à elle seule n’expliquait pas entièrement mais que les seules paroles de Florian ont fait remonter au grand jour comme une bulle de pur bonheur.
Quoi qu’il se passe maintenant entre eux, Thomas réalise que ce ne sera plus pareil et les non-dits de ses dernières années même s’ils n’en ont pas forcément tous étés conscients jusqu’à aujourd’hui, venant d’être révélé au grand jour et il ne reste plus qu’à attendre ce que ça va donner.
Mais si Thomas est sûr d’une chose, c’est bien qu’Éric et Raphaël vont tenir une place encore plus privilégiée dans son cœur tout comme dans celui de Florian.
Raphaël n’a pas le recul de ses trois amis pour s’embrouiller la tête, il aime Éric et s’avoue sans honte qu’il aime également même si ce n’est pas comparable, Florian et Thomas.
En fait pour Florian ça a été rapide, dès qu’ils se sont parlé la première fois il a aimé ce petit gars qui lui ressemble beaucoup et son physique attrayant tout comme sa gentillesse l’ont vite amené à des pensées moins sages.
Pour Thomas c’était pareil en fait même si ce qu’il leur a dit était exact aussi, c’est plus par timidité envers ce garçon qu’il a trouvé tout de suite hors du commun et donc hors de portée d’un simple « Raphaël » qui ne lui arrive pas du moins le pensait-il alors, à la cheville.
Il a vite compris comment fonctionnait ce beau gosse que tout le monde dévore des yeux, qui justement aussi bizarrement que cela puisse paraître ne se considère pas autrement que les autres.
Trouvant même toujours surprenant, quand quelqu’un lui fait la remarque sur sa physionomie.
Donc Raphaël l’a bien compris maintenant, Thomas ne juge pas les gens par rapport à son physique à lui mais bien par rapport à ce qu’il aime lui et ce n’est pas du tout pareil.
Ce qui fait qu’il soit tombé amoureux de Florian malgré son jeune âge et qu’il soit attiré également par lui, chose que « Thom » lui a bien fait comprendre hier soir et par Éric, chose que lui est très bien placé pour comprendre également.
Thomas à voix basse, le fait sortir de ses pensées.
- Psstt !!! « Raph » !! Le voilà qui arrive, à deux heures.
Raphaël tourne légèrement la tête vers la droite, il aperçoit sa « victime » avec sa trousse de toilette sous le bras, chantant à tue-tête en faisant se retourner les gens amusés par sa dégaine et sa gaieté juvénile.
« Raph » attrape ses affaires de toilette, puis en faisant un petit détour il arrive juste derrière Florian déjà prêt à entrer dans une des douches et qui ne l’a pas vu arriver.
- Hep !! « Flo » ? Je peux venir avec toi ? J’ai à te parler.
Je le regarde, étonné.
- Tu ne peux pas attendre après la douche ?
- Heu !! Si bien sûr, je trouvais ça sympa de la prendre ensemble mais si ça te gêne ce n’est pas grave.
- (Hum !! Bizarre) Bah !! Si ça te fait plaisir, vient !!
Je fais mine de regarder dans ma trousse.
- Vas y !! Fais chauffer l’eau j’arrive, j’ai dû faire tomber mon gel en route.
- Ok !! Je t’attends
Je profite qu’il entre dans la douche pour aller à la porte d’entrée du bâtiment, je jette un coup d’œil à l’extérieur et je vois tout de suite Thomas avec Éric à moitié caché un peu plus loin, je souris en me disant que j’ai eu raison de trouver louche l’attitude de Raphaël.
Ne sachant pas ce qu’ils me préparent, je retourne tranquillement rejoindre celui qui en me proposant et surtout en insistant pour partager la même cabine que moi, m’a mis la puce à l’oreille sans toutefois savoir ce qu’ils manigancent.
Quand j’entre dans la cabine, je prends soin de bien la refermer à clé derrière moi en évitant ainsi d’être pris par surprise au cas où.
L’eau coule déjà dans le bac et Raphaël tout nu se positionne en dessous, il me regarde l’observer avec un grand sourire.
- Allez !! Viens « Flo », elle est bonne.
Le temps d’ôter mon short et mon tee-shirt et me voilà nu également à me coller à lui, la douche n’étant faite que pour une personne.
Le contact de son corps me fait frissonner, il s’en aperçoit et son sourire s’accentue en même temps qu’il se colle encore plus contre moi.
Je suis peut-être plus jeune que lui, mais certainement pas né d’hier quand même et je comprends très bien son petit manège et d’ici à ce qu’il ait un rapport direct avec mes aveux de la soirée, il n’y a qu’un pas à franchir.
En plus le fait que les deux autres et juste eux seulement soient là également, me conforte rapidement dans mon idée.
Maintenant que me réservent-ils, il me paraît évident qu’une fois parti coucher la conversation qu’ils ont pu avoir ne pouvait se terminer que par une des deux conclusions possibles.
La première de dire que mon envie n’était pas réciproque, donc de ne plus en parler et à la limite éviter ce sujet-là dorénavant devant moi, la deuxième de dire le contraire et donc de m’en faire la surprise, quitte à me faire saliver d’excitation rien que pour rire de mes réactions à mes propres dépens.
Y voyant plus clair maintenant en ressentant de plus en plus prononcées les caresses faussement involontaires que me fait « Raph » avec son corps, le doute n’est plus permis et je regarde maintenant le beau gosse d’un autre œil.
Quelles sont ses intentions, apparemment celles de m’exciter et je sens mon corps commencer à réagir.
Ce que j’ai dit hier, je le pensais vraiment et il m’attire à un point que je n’aurais pas cru possible, tant mon amour pour Thomas me semble toujours aussi exclusif.
Je me dis que s’il est là, c’est que « Thom » et Éric sont d’accord, aussi je décide d’entrer dans leurs jeux et de découvrir ce qu’ils me préparent comme coup « tordu » avec le beau Raphaël tout lascif et bandant en première ligne.
1ere année août deuxième partie : (19/43) (Tel est pris qui croyait prendre) (fin)
- Dis donc « Raphi » ? À quoi tu joues là ?
- (Raphaël étonné) Comment ça à quoi je joue ?
- Tu es en train de te frotter contre moi comme un matou en chaleur, ou je me trompe ??
- C’est juste qu’il n’y a pas de place, c’est tout. Pourquoi ? Ça t’excite ?
- Hum !!! Plutôt oui !!
- Désolé !! Vraiment !! Tu veux bien me frotter le dos ?
Je prends une bonne rasade de gel douche dans ma main et je commence à l’appliquer sur ses épaules musclées, j’avoue que le contact de sa peau m’est particulièrement agréable même si je ne ressens pas les mêmes ondes de plaisirs que quand c’est mon Thomas qui est à sa place.
Là ce serait plus l’animal en moi qui se réveille au contact de cette peau ou du moins l’aspect sexe amical à prendre du plaisir avec un ami que j’aime trop et qui me plaît beaucoup physiquement et non la passion dévorante que j’éprouve quand je suis avec mon Thomas.
Mes mains descendent, sculptent son corps tout en creux et sillons, mon sexe maintenant dresser à son maximum vient se blottir entre ses deux globes musclés et bronzés.
Un long frémissement le parcourt de la tête aux pieds, mes mains viennent doucement lui enserrer le ventre et l’une d’elle palpe tout en douceur le renflement de son pubis aux poils roux flamboyants.
Je sens son sexe dressé venir donner des coups répétés sur mes doigts qui lui caressent toujours lentement la peau satinée de son ventre, mes lèvres viennent dans son cou et l’effleurent de petits bisous qui finissent par lui faire rejeter la tête en arrière afin qu’elles puissent aller plus loin dans leur exploration pour lui faire ressentir toutes les sensations qu’il attend avec avidité.
Raphaël ne sait plus où il en est, il comprend qu’il perd sa faculté de raisonnement sous les caresses ciblées de son ami.
Le membre énorme qui s’insère et se frotte avec douceur dans sa raie fessière, lui donne l’envie irrésistible de se faire prendre sur le champ.
Son sexe à lui est parcouru par d’incessants fourmillements qui l’énervent et lui donne envie de le prendre à pleine main, pour le libérer de cette envie de jouir qui domine maintenant son cerveau.
Il se rappelle par moments qu’il doit se détacher de Florian qu’il sait aussi exciter que lui et le laisser seul avec son énorme engin entre les jambes à pester contre lui pour l’avoir laissé en plan, alors que sa libido est à son maximum et que l’orgasme le gagne.
Seulement voilà, il n’a pas assez de volonté pour y arriver et les quelques mots qu’il arrive tout juste à prononcer sans réelle conviction disent le contraire de ce qu’il a envie.
- Je te remercie « Flo » c’est bon je vais sortir, tu auras toute la place pour toi comme ça.
***/***
« Pensées »
« Ah !! C’était donc ça !! » Attends mon gars si tu crois pouvoir t’en sortir en me laissant en plan, tu ne sais pas à qui tu as à faire.
***/***
Ma bouche donne de petits coups de langue sur son oreille pendant qu’une de mes mains prend son sexe en l’enserrant doucement, l’autre main remonte et le bout d’un doigt frotte ses tétons un par un.
Son corps frémit et frissonne, sa gorge commence à laisser passer comme un ronronnement sourd.
À voix basse à son oreille.
- Tu es certain que tu ne veux pas rester ? Tu n’as pas envie qu’on aille plus loin ?
C’est alors que je me détache de lui en souriant, il se retourne le visage rouge marqué par l’envie de jouir et me regarde étonné de me voir ricaner en le fixant dans les yeux.
- Tel est pris qui croyait prendre, non ? Maintenant il ne te reste plus qu’à attendre ce soir ou de te finir en solo.
- (Raphaël gêné) Tu savais ?
- Pas très discret les deux loulous dehors et puis ça m’a semblé louche dès le début.
- Pourquoi tu t’es arrêté si tu le savais, tu aurais pu en profiter. J’étais à ta merci, tu le sais bien.
- Écoute « Raph », tu ne vas peut-être pas me croire mais je t’assure que j’en ai tout autant envie que toi, tu me plais trop et je suis sincère.
Raphaël se rapproche de Florian.
- Bah !!! Alors qu’est-ce que tu attends, c’était trop bon.
Je le repousse gentiment.
- Ce soir avec les autres si tout le monde en a envie, tu ne croyais tout de même pas que je ferais ce genre de truc sans que Thomas soit avec moi ?
1ere année août deuxième partie : (20/43) (Gérôme)
Son invité ne devrait pas tarder à arriver, aussi Gérôme regarde une dernière fois si tout est prêt.
La petite table dressée pour un dîner entre amoureux avec les bougies en guise de lumière fait très romantique pour des garçons de leur âge, Gérôme s’en moque car c’est ainsi qu’il voit cette soirée et il espère juste que se sera suffisamment au goût de Dorian pour qu’il ne se moque pas de lui en entrant.
Il passe ensuite en cuisine et baisse le feu sous les marmites où mijote le repas qu’il a entièrement préparé de ses mains, pas de boîtes ni de surgelés rien que du frais qu’il est parti chercher tôt ce matin au marché de Biscarosse.
Au fur et à mesure que le temps d’aller ouvrir au jeune homme approche, son cœur bat de plus en plus fort et son cerveau s’emballe en mille questions sur l’avenir qu’ils pourraient avoir ensemble.
Heureusement la sonnette de la porte d’entrée retentit en lui évitant ainsi de continuer à trop se poser de questions, il s’essuie les mains sur le tablier qu’il a autour de la taille pour aller d’un bon pas ouvrir à son ami.
Un grand sourire commun fige les deux garçons se retrouvant de chaque côté de la porte, Dorian a une main cachée derrière son dos ce qui fait sourire encore plus Gérôme.
- Hé !! J’espère que tu n’as pas apporté de fleurs, parce que je n’ai pas de vase.
Dorian amusé, sort une bonne bouteille de derrière son dos.
- Bah non quand même !! Mais le prochain coup je penserais au vase Hi ! Hi !
- Aller !! Entre !! Ne reste pas figé là comme un couillon.
Dorian se déchausse et attend que le maître des lieux lui fasse visiter l’appartement, il regarde à la fois curieux et ravi de constater que ça ne ressemble pas à la tanière d’un célibataire endurci, mais plutôt au lieu de vie d’une personne ayant du goût et qui est quelque peu maniaque sur les bords.
En effet l’appartement respire la fraîcheur et l’entretien d’une personne qui ne se laisse pas abattre par les tâches ménagères.
- Wouah !! C’est cool chez toi !!
Gérôme en lui prenant la bouteille des mains.
- Tu t’imaginais quoi ?
- Rien en fait !! Mais je suis plutôt agréablement surpris, au fait ? C’est comme ça que tu accueilles tes invités ? Pas un bisou ? Juste en le traitant de couillon ?
- Mes invités ? À part ma famille et quelques collègues, tu es la première personne à venir ici depuis que j’y habite et ce n’est pas d’hier.
- (Dorian étonné) Je n’y crois pas !! Pas même un petit copain ou une petite copine ?
- (Gérôme amusé) Sûrement pas un petit copain, je te rappelle quand même que jusqu’à il n’y a pas longtemps je ne reconnaissais même pas mon attirance pour un certain jeune homme.
- Ah oui ? Qui ça ?
- C’est ça fais l’idiot, remarque que tu peux y aller vu que ça te va bien Hi ! Hi !
- Merci c’est sympa !! Bon ok pour les garçons je veux bien te croire, mais pour les filles ça donnait quoi ?
- Bah !! Pas grand-chose, je crois bien que je ne m’y suis jamais réellement intéressé.
- (Dorian surpris) Et ta famille ne t’a jamais fait de remarque sur le fait que tu sois seul ?
- Non pas vraiment, ou alors je n’y ai pas fait attention. Mais dis-moi ? Tu en auras fini quand de toutes ces questions ? Je t’en pose moi ?
Dorian vient le prendre dans ses bras.
- Non, mais tu pourrais. Je n’ai rien à cacher et j’y répondrai volontiers.
- En fait j’en ai une qui n’arrête pas de tourner en boucle dans ma tête.
- Bah alors !! Qu’est-ce que tu attends pour la poser ?
- C’est assez délicat car je ne voudrais pas que tu le prennes mal.
- Vas y toujours, maintenant que je suis prévenu.
- Juste que je me demande ce que tu veux exactement de moi ? Du sérieux ou juste un mec pour passer quelques bons moments ?
Dorian reconnaît bien là ce qu’il aime chez Gérôme en plus de son physique et de sa gentillesse, sa franchise et son honnêteté.
Cette question il n’a pas eu à se la poser car il a bien compris que le beau mec en face de lui n’a jamais eu de rapports avec les garçons, ses réactions depuis qu’il le connaît lui ont démontré ses différents blocages sur la question que seul son insistance lui a permis de s’en rendre compte et de faire le point dans sa tête pour en accepter l’idée.
- Et toi ? Tu attends quoi de moi ?
- (Gérôme amusé) C’est moi qui ai posé la question le premier je te signale, réponds-y d’abord et après ce sera mon tour.
- Si je te dis que je suis encore puceau ? Cela répond-il à ta question ?
- (Gérôme surpris) En partie oui !! Mais pas de ce qui est de ce que tu attends de moi ?
- Tu as l’air surpris ? Tu t’attendais à quoi ? Que je te dise que je me tapais des mecs en veux-tu en voilà ?
- Pour être honnête jusqu’au bout avec toi je dirais que j’y ai pensé, de la façon dont tu m’as dragué j’ai cru un moment que ….. Enfin tu comprends ?
- Si je te dis qu’à ce moment-là je m’amusais et que je ne connaissais pas encore à cent pour cent mes réelles préférences ?
- Tu t’amusais ????
- Oui !! J’avais lancé ça comme ça, juste pour déconner. C’est plus tard que je me suis aperçu que tu comptais peut-être un peu plus que ça pour moi.
- Donc toi aussi tu es….
- Puceau ? Oui c’est le cas et dans ton bureau c’était la première fois que j’embrassais quelqu’un, de cette façon tout du moins.
Gérôme ravi, reprend d’une voix très émue.
- Alors tu aimerais qu’on soit ensemble ?
Dorian avec un sourire épanoui.
- C’est mon plus grand désir, pourquoi sinon crois-tu que je serais venu ?
Gérôme l’entraîne doucement vers la salle à manger, Dorian comprend tout de suite en voyant la table et les bougies allumées, ce que ressent son ami à son égard.
Aussi il n’est pas surpris quand il l’entend lui dire d’une voix sincère aux trémolos emplis d’émotions.
- Bienvenue chez nous Dorian.
1ere année août deuxième partie : (21/43) (Thomas)
Un sourire d’amusement ne peut s’empêcher de s’étaler sur son visage quand Thomas voit arriver Florian vers les douches en chantant à tue-tête, ensuite il regarde Raphaël le rejoindre pour entrer à sa suite dans le bâtiment dédié aux sanitaires du camping.
Éric sourit lui aussi en se disant qu’il ne reste plus qu’à attendre lequel des deux garçons sortira le premier, en se doutant bien dans quel état le second se retrouvera alors.
- D’après toi « Thom » ?
- Raphaël va se prendre une gamelle c’est sûr !!
- Je le crois aussi, il ne se rend pas compte encore à qui il a à faire.
- Tu en parles comme si ça t’était déjà arrivé ?
- Tu sais bien que ce n’est hélas pas le cas, mais je connais quand même suffisamment le loustic pour me faire une idée.
- J’espère juste qu’ils vont s’arrêter là !!
- (Éric surpris) Je croyais que tu étais d’accord ?
- Sans doute oui, mais pas comme ça. J’ai une boule à l’estomac depuis qu’ils sont enfermés là-dedans, c’est comme si nous en profitions tous les deux pendant qu’ils ont le dos tourné tu comprends ?
- Pas trop non !!
Thomas regarde fixement son ami.
- Cela ne te fait rien de les savoir tous les deux et de ce qui pourrait se passer si comme je le crois « Flo » lui fait perdre la tête.
- Tu n’as pas confiance en lui ?
- Bien sûr que si !! Mais ça n’empêche pas un moment d’égarement.
- (Éric incrédule) Je pensais pourtant bien suite à notre conversation d’hier soir que tu en avais envie autant que nous, je ne te comprends plus là. C’était bien la peine de me remettre tout ça dans la tête, j’ai pourtant assez souffert crois-moi.
Thomas passe son bras autour du cou d’Éric et le secoue gentiment.
- Je pense réellement ce que j’ai dit hier, juste que je ne le conçois pas sans que « Flo » soit présent c’est tout. D’ailleurs, je m’étonne qu’il n’en soit pas de même pour toi avec « Raph ».
- (Éric pensif) Je crois bien que si je n’y ai pas pensé, c’est juste parce que je suis sûr qu’il ne se passera rien.
- Moi aussi, mais tu ne trouves pas qu’ils sont un peu longs à revenir ?
- Ouaih !! Je commence à trouver aussi.
***/***
Pendant ce temps-là dans les douches.
- (Raphaël) Tu as raison « Flo » c’est moi qui ne suis pas normal, j’étais prêt à faire ça derrière le dos d’Éric et ce n’est pas cool.
- (Amusé) Mais si tu es normal !! C’est juste que je dois dégager quelque chose qui inhibe ton raisonnement.
- (Raphaël rassuré) Tu crois ?
- (En riant) Tu aurais vu ta tête tout à l’heure Hi ! Hi ! Maintenant si tu es d’accord, j’aimerais jouer un tour aux deux loustics qui attendent dehors. Tu en es ?
Raphaël comprenant à demi-mot commence à se marrer.
- Tu veux qu’on leurs fasse croire qu’on a fait l’amour sous la douche ?
- Tout juste Auguste et tu gardes ton sérieux, ok ? Je pense que d’ici pas longtemps j’en connais deux qui vont nous tirer une sale tronche je te le garantis.
Raphaël mort de rire.
- T’as de ses idées quand même Hi ! Hi !
Il regarde sa queue toujours raide.
- Mais avant il faut que je me soulage, pas toi ?
Je mate avec un certain amusement mon sexe qui est largement au-dessus de mon nombril, tout frétillant et impatient lui aussi, je me dis alors que ça ne me ferait pas de mal.
- Ok, mais vite fait alors !!
- D’acc !!
***/***
Un passage sous l’eau rapide quelques secondes plus tard, pour nous débarrasser des traces de notre petite joute en double solo et nous voilà enfin sorties, un rhabillage rapide et un coup de peigne (pour Raphaël) plus tard, nous sortons bras dessus bras dessous en nous marrant comme des gosses.
Une fois dehors, nous faisons semblant de regarder dans tous les sens si personne ne nous voit et nous nous embrassons en un magistral patin, qui ne nous laisse ni l’un ni l’autre indifférent.
- (Raphaël) Wouah !! Tu es sûr qu’on faisait semblant là ?
- Pas vraiment non, mais ça prouve qu’on se plaît beaucoup.
- Putain !! Pour ça tu peux le dire, j’ai les jambes en coton là !! Tu devais avoir raison tout à l’heure quand tu disais que tu dégageais quelque chose de spéciale.
Je commence à me poser sérieusement la question.
- Allez !! On y va ? J’ai hâte de voir leurs têtes après ça Hi ! Hi !
***/***
Thomas et Éric se regardent décontenancés, déjà quand ils les ont vus sortir ensemble en riant aux éclats ils se sont demandé quoi.
Mais là après ce magistral patin qu’ils viennent de se donner, un énorme doute les envahit.
Éric en avale difficilement sa salive.
- Je crois bien qu’on s’est fait avoir tous les deux « Thom »
Thomas blanc comme un linge.
- Ce ne peut être qu’une plaisanterie, ou alors c’est que je ne le connaissais pas aussi bien que je le croyais.
Éric voit bien l’état soudain de détresse sentimentale que traverse son ami.
- Tu as raison « Thom » à tous les coups ils viennent de nous monter une couillonnade à la Florian, les deux rouillés se sont mis d’accord ça ne fait aucun doute. Décidément qui se ressemble s’assemble et arrête de te biler pour ça mon pote, je soupçonne que c’est justement ce qu’ils veulent !! Allez !! Viens !! Allons voir ça de plus près pour nous en assurer.
Thomas, ses yeux bleu azur magnifiques noyés de larmes.
- J’ai envie d’être seul un moment, excuse-moi.
Éric le voit alors s’éloigner avec tristesse et ce dit qu’il espère réellement avoir raison, le cas contraire serait un énorme problème pour eux tous et pour ses deux amis en particulier.
Il part ensuite d’un bon pas non sans avoir fixé encore son ami un long moment, le regardant s’éloigner le dos voûté par l’énorme tristesse qu’il éprouve en cet instant.
Plus jamais se promet-il, il n’essayera de jouer un tour à Florian qui doit aussi avoir le « don » de les retourner contre ceux qui s’y essaient.
1ere année août deuxième partie : (22/43) (Nuit de réconciliation)
Éric reste fortement préoccupé de l’état dans lequel il a laissé partir Thomas quand il arrive au campement, il entre sous la toile commune en cherchant des yeux les deux rouquins qui ne perdent rien pour attendre de l’engueulade qu’il va leurs passer.
Ne les voyant pas il va regarder dans les deux autres toiles, il aperçoit les trousses de toilettes avec les serviettes humides mises à sécher sur les dossiers des sièges mais pas les deux énergumènes qui se sont volatilisés.
Regardant sa montre il en conclut qu’ils sont partis au restaurant car c’est bientôt l’heure du repas, il repart alors d’un bon pas dans cette direction et il les trouve comme il le pensait, attablés avec les autres qui sont déjà presque tous là.
Quelque chose de peu courant de sa part lui arrive alors en les regardant s’amuser comme si de rien n’était, une colère noire qui le pousse vers eux à les prendre par le col devant les regards surpris et ahuris de leurs amis, qui n’en comprennent évidemment pas la raison.
Éric rouge de colère.
- Bande de petits cons !! Vous êtes fiers de vous et en plus vous vous marrez !! Je ne sais pas ce qui me retient de vous en mettre une dans la gueule à tous les deux !!
Flavien se lève et prend les bras d’Éric qui tiennent brutalement ses deux copains devenus livides devant cet accès de fureur qu’ils ne s’attendaient certainement pas à subir.
- Lâche-les s’il te plaît !! Ne m’oblige pas à utiliser la force contre toi !! Tu te calmes et tu t’expliques.
Éric lève les yeux vers la montagne de muscle qui le regarde froidement, il lâche les deux garçons qui n’en mènent pas larges ni l’un ni l’autre et se regardent avec effroi, puis posent les yeux sur Éric qui en a les dents qui grincent de rage.
- Demande leurs plutôt ce qu’ils ont fait ensemble sous la douche et pourquoi ils se sont roulés une pelle en en sortant.
Flavien stupéfait, reporte son regard sur Florian et Raphaël.
- C’est quoi cette connerie ?
Raphaël en tremblant.
- Mais c’était pour rire !!
Flavien en lâche Éric de surprise.
- Comment ça pour rire ? Mais vous avez quel âge ? Passe pour « Flo » qui est encore un gamin, mais toi ce n’est quand même plus ton cas.
Raphaël baisse les yeux pour d’une voix emprunte de remords expliquer dans les grandes lignes toute l’histoire, toute la bande est suspendue à ses lèvres et prend connaissance de ce qui au début ne devait être qu’une farce destinée à Florian, mais qui se termine en un début de drame entre les meilleurs amis du monde.
Mathis qui s’est levé de sa chaise, prend Éric par le bras pour lui parler.
- Et tu as laissé partir Thomas tout seul ? Tu le connais pourtant ? Maintenant dieu seul sait ce qu’il peut bien être en train de faire !!
Chloé les larmes aux yeux.
- Tu sais comment il est pourtant ? Il faut vite aller le chercher !!
- (Carole) Chloé a raison, il ne doit pas rester plus longtemps tout seul !!
Elle me fixe avec colère.
- Et toi arrête ce genre de jeux débiles, pour un surdoué il y a des moments où je me demande si tu es normal !!
J’essaie de me justifier.
- Mais !! Ce sont eux qui ont commencé !!
Chloé rouge tomate de colère.
- Oui et alors !! Pour une fois tu ne pouvais pas avoir l’intelligence d’entrer dans leurs jeux ? Tu vois où ça nous mène maintenant ? Le jour où il arrivera quelque chose à « Thom » tu feras quoi ? Déjà l’autre fois quand il est entré dans la cage, il aurait pu se faire tuer !! Tu y as pensé ? Il est fragile quand il s’agit de toi, nous le savons tous et toi qu’est-ce que tu fais ? Tu t’arranges pour qu’il croie que tu le trompes, après ça tu vas dire que tu l’aimes ?
Je sens mes jambes commencer à trembler.
- Mais !!!
- (Chloé déchaînée) Il n’y a pas de mais !! Va !! Cours rattraper tes conneries maintenant, j’espère juste qu’il n’y aura pas de drame sinon je ne suis pas prête à te pardonner crois moi !!
Mon regard cherche une aide parmi mes amis mais tous baissent les yeux afin d’y échapper, je me rends compte alors de l’immensité de ma connerie et qu’ils ont raison de m’en vouloir.
Les larmes coulent sur mes joues quand je les quitte afin de partir à la recherche de Thomas, je commence à stresser sérieusement car ce qu’a si bien dit Chloé à un tel accent de vérité que je ne peux pas lui en vouloir.
- Ne vous inquiétez pas pour moi s’il arrive quelque chose à mon Thomas, vous ne me reverrez plus comme ça vous n’aurez pas à me rejeter.
Un grand silence se fait autour de la table pendant qu’un gamin de tous justes dix-sept ans, s’éloigne en pleurant.
Ils le regardent partir le cœur serré, si fluet dans la pénombre de cette fin de mois d’août.
Damien en pleurs lui aussi, s’adresse à Chloé.
- Mais !! Tu n’es pas bien dans ta tête de lui parler comme ça toi ?
Chloé regarde le gamin en souriant tristement.
- Il en avait besoin crois-moi et puis je suis vraiment inquiète pour Thomas.
Éric calmé, vient soutenir sa copine.
- Tu l’aimes toujours autant ? Avoue ?
Chloé lève sur lui ses yeux humides.
- Tu crois que je me serais mise dans un état pareil si ce n’était pas le cas ?
1ere année août deuxième partie : (23/43) (Nuit de réconciliation) (suite)
Thomas après avoir monté la dune, redescend jusqu’à la plage et s’assied au bord de l’eau face à l’immensité marine.
Il ne peut croire qu’il se soit réellement passé quelque chose entre Florian et Raphaël mais c’est plus fort que lui, son cœur est déchiré et n’écoute pas sa raison.
Le soleil est magnifique ce soir, il est orangé et descend lentement sur l’horizon pour rejoindre l’océan.
La mélancolie qu’il éprouve le désespère, à son âge il ne devrait plus en être aussi souvent atteint il s’en rend compte mais dès que cela touche Florian il ne contrôle plus rien.
Il l’aime tellement que le moindre signe de sa part qui lui laisserait à penser qu’il s’éloigne de lui, est comme un fer rouge que l’on enfoncerait dans son ventre.
Plus le temps passe et plus il le ressent, sa vie il en est parfaitement conscient ne tient plus que par cet amour qui le lie à ce garçon.
Si un jour Florian devait s’éloigner de lui, cela lui serait tellement intolérable qu’il y mettrait fin sans aucun regret.
Depuis qu’il a l’âge d’avoir des souvenirs bien à lui et non ceux qu’il a par ouïe dire à force d’entendre ses parents les raconter, Florian a été là toujours présent à ses côtés.
D’abord simple copain d’enfance, puis ami fidèle et enfin amour d’abord inconscient, puis au fil du temps reconnu comme tel.
Beaucoup s’en sont étonnés au tout début car la différence d’âge qui maintenant devient moins flagrante était au départ si visible, qu’elle prêtait à sourire de voir ce grand garçon de dix-sept ans passer son temps avec ce petit freluquet roux d’à peine quatorze ans mais déjà si pétillant de vie, de malice et d’intelligence.
Thomas sourit en repensant à tout ça, cela lui semble si loin maintenant et pourtant cela ne date que de quelques années seulement.
Le jeune homme si mignon qu’est devenu « Flo » est l’amant si ardent avec lequel il passe depuis quelques mois des nuits de rêves, lui est devenu indispensable.
Des pas discrets derrière son dos lui envoient un long frisson dans la colonne vertébrale, il ne se retourne pas car il sait au plus profond de lui à qui ils appartiennent et ses yeux prennent une couleur d’eau limpide rien qu’à imaginer la personne qui se trouve maintenant tout près de lui et qui se baisse doucement pour lui envoyer son souffle chaud dans le cou.
Une voix douce et sensuelle qu’il aime par-dessus tout, fait vibrer son cœur en lui amenant la chair de poule quand elle murmure avec une extrême gentillesse à son oreille.
- Pardonne-moi Thomas, je voulais juste vous prendre à votre propre jeu. Il ne s’est rien passé avec Raphaël et il ne se passera jamais rien avec qui que ce soit tant que nous ne serons pas ensemble, je croyais que tu le savais.
Thomas sans bouger.
- Je le sais Florian, mais ce n’est pas normal tu sais ?
Je me plaque lentement derrière lui le sentant frissonner à mon contact, d’une voix douce je lui demande.
- Qu’est ce qui n’est pas normal « Thom » ??
Thomas est si bien en cet instant magique qu’il ne répond pas tout de suite, laissant son cœur battre à l’unisson avec celui de son amour tout en profitant de ce magnifique coucher de soleil.
- D’aimer quelqu’un à ce point.
Mon cœur s’affole en entendant ses paroles dites avec autant de tendresse, ma tête vient se poser sur son épaule et ma joue se frotter doucement dans sa chevelure bouclée à l’odeur si enivrante.
- Mais si c’est normal, je ne pourrai plus vivre sans toi tu sais. Tu me pardonnes d’être aussi « gamin » parfois ?
Thomas frotte également sa joue contre celle de Florian, le contact de sa peau contre la sienne lui donne envie de goûter ses lèvres.
Le beau jeune homme tourne lentement la tête jusqu’à ce que leurs regards se rencontrent, ses yeux presque transparents maintenant se noient alors dans ceux d’un vert éclatant de l’élu de son cœur et dans un frémissement de tout son être, leurs bouches se prennent avec douceur puis sont pris d’une passion dévorante.
Un très long moment passe alors, le temps semblant figé autour de ces deux amoureux qui s’embrassent enlacés sous ce ciel rougeoyant.
Le vent délicieusement tiède faisant virevolter les magnifiques cheveux blonds du plus grand, alors que ceux du plus frêle se confondent à la couleur du ciel.
Deux paires d’yeux aussi verts que ceux de leurs maîtres les fixent, les deux siamois sont allongés en haut de la dune et assistent en ronronnant à la réconciliation des deux garçons.
L’adoration que l’on peut lire dans leurs regards perçants en dit long sur l’amour que ces deux magnifiques félins leurs portent, il ne serait pas bon à qui que ce soit d’avoir un geste menaçant ou même dérangeant envers eux car ils ont déjà prouvé de quoi ils sont capables si cela devait une nouvelle fois arriver.
1ere année août deuxième partie : (24/43) (nuit de réconciliation) (suite)
La première chose que voit Éric quand il arrive en haut de la dune, sont les deux matous allongés sur le sable tels les sphinx d’Egypte.
Il s’arrête et regarde dans la même direction qu’eux pour apercevoir à son tour les deux amants enlacés sur la plage, Raphaël arrive à sa hauteur et le prend par la hanche en se serrant contre lui, il observe alors lui aussi ses deux amis à s’embrasser en bas de la dune.
- Eh bien tu vois ? Il n’y a pas mort d’homme !!
- Oui parce qu’il ne s’est rien passé, imagine si cela n’avait pas été le cas.
- Florian est plus fort qu’il n’y paraît tu sais ? J’étais à sa merci et c’est lui qui a eu la force de tout arrêter, avec le recul je n’en reviens toujours pas de ma façon d’agir.
- Comment ça ?
- Au début c’était bien parti comme nous l’avions décidé, j’attendais qu’il soit bien excité pour le laisser en plan et puis d’un seul coup tout à basculer, je n’avais plus qu’une seule envie… qu’il me fasse l’amour là tout de suite, pourtant je te jure que ce n’est pas mon genre de perdre les pédales comme ça.
- Ok pour ce qu’il s’est passé à l’intérieur, mais en sortant des sanitaires vous vous êtes embrassés et ça ne ressemblait pas vraiment à du chiqué.
- Et tu as encore une fois raison, ce n’en était pas. Nous voulions vous faire croire qu’il s’était passé quelque chose entre nous et là encore ça a dérapé, j’ai l’impression que je n’en ai pas encore fini avec Florian tu sais ? Mais tu verras bien quand ça t’arrivera à toi aussi.
- Qui te dit que ça va m’arriver ? Il n’y a rien de moins sûr et puis maintenant c’est toi que j’aime.
- C’est mon cas aussi et pourtant ça a bien failli !! J’ai idée qu’il y a du vrai quand je ne sais plus qui a dit qu’il n’a pas que le don de soigner les gens, je suis sûr qu’il y a un truc pas habituel qui se passe quand nous commençons à être trop près de lui avec des pensées sur nos envies de sexe.
- Florian ne ferait pas ce genre de coup bas à ses amis.
- Mais… je le sais bien !! Puisque je t’ai dit que c’est lui qui a tout arrêté, peut-être n'en est-il même pas conscient lui-même qui sait ?
- Mouaih !! Tu as peut-être raison, sûrement même !! Juste que ça fait mal à la panse d’imaginer son petit ami faire des galipettes derrière son dos et je comprends très bien la réaction de « Thom » même si elle m’a semblé excessive, promets-moi de ne jamais faire quoi que ce soit avec un mec si nous ne sommes pas ensemble et d’accord pour le faire tous les deux ?
- Il n’y a que comme ça que je le conçois figure toi !! Et encore juste avec « Thom » et « Flo », personne d’autre.
Éric remarque que ses deux amis assis plus bas se sont enfin décollés légèrement, il décide alors d’aller les rejoindre pour voir si tout va comme les apparences ont l’air de le laisser penser.
- Allez !! Viens !! Profitons qu’ils se sont arrêtés de se bécoter pour les rejoindre.
Ce n’est qu’à cet instant que Raphaël aperçoit les deux chats.
- En tous les cas ils ne risquaient pas de se faire agresser cette fois-ci.
- (Éric sourit) Et quand on sait de quoi ils sont capables, ça donne froid dans le dos non ?
- Tu peux le dire, mais au fait ? J’y pense tout d’un coup ? Tout à l’heure quand tu nous as pris par le col pour nous en mettre une, ils n’ont pas bougé il me semble !! Plutôt bizarre, tu ne trouves pas ?
Éric s’arrête et regarde Raphaël.
- Tu aurais voulu qu’ils me mettent en charpie comme les quatre gus l’autre jour ?
- Mais non !! T’es con ? Juste que je me demandais pourquoi ils ne sont pas intervenus.
Éric réfléchi un instant.
- Sans doute parce qu’ils sentaient bien que je ne vous aurais jamais touchés (Il rit) Ou alors ils sont super-intellos et ils ont compris que vous méritiez une bonne trempe.
Raphaël en se serrant contre lui.
- Hum !! Tu sais que tu es impressionnant quand tu es en rogne toi ?
Éric sonde son regard.
- Tiens donc !! Serais-tu comme Sébastien par hasard ?
- (Raphaël amusé) Bah non quand même pas !! Mais je t’avouerais que ça m’a fait un truc pas déplaisant du tout après réflexion, parce que sur le coup j’ai bien cru m’en prendre une… grande brute.
Éric sent son ami tout excité.
- Oh ! Oh ! Qu’est-ce que tu me fais là ? Une poussée de libido subite ? Va falloir que je t’emmène consulter, ça tombe bien je connais un bon toubib et en plus il n’est pas loin.
Raphaël cherche dans ses poches en ronchonnant.
- Rhaa !!! Mais où est-elle encore passée ?
- (Éric intrigué) Qu’est-ce que tu cherches ?
Raphaël les yeux brillants de malices.
- Ma carte vitale tient !! Tu crois qu’il me fera crédit ?
Thomas et Florian se retournent intrigués en entendant une cavalcade et des rires arriver vers eux, ils n’ont que le temps de relever les bras en guise de protection que leurs deux amis leur tombent dessus morts de rires.
***/***
Thomas en souriant, repoussant doucement Éric qui est affalé sur lui.
- Ça vous arrive souvent de débouler comme ça sans prévenir les gars ?
Raphaël qui a complètement englouti Florian sous sa masse.
- C’est pour une urgence.
Éric n’aperçoit plus qu’une touffe de cheveux roux.
- Il est où le comique ?
Une petite voix arrive de dessous Raphaël et demande sérieusement.
- Hou Hou !!! Par ici !!! Quelqu’un peut-il me passer une torche s’il vous plaît ? Je ne vois plus rien !!!
Les rires fusent alors dans le silence de la plage, Raphaël roule sur lui-même et regarde en pleurant de rire le petit gars qui apparaît devant eux les yeux pétillants d’amusement.
1ere année août deuxième partie : (25/43) (Dorian/Gérôme)
Dorian termine son café confortablement installé sur le canapé, le repas était délicieux et l’ambiance un sans-faute.
Il regarde Gérôme débarrasser et remplir le lave-vaisselle puis une fois celui-ci en marche, revenir avec sa tasse fumante s’asseoir près de lui.
Les deux garçons passent une soirée délicieuse que ni l’un ni l’autre n’a envie de voir se terminer, ils se sentent bien ensemble et chacun cherche pensif l’excuse pour ne pas se quitter.
- (Dorian) Je passe sans doute une des plus belles soirées depuis fort longtemps.
- (Gérôme) Et moi donc !! J’ai l’impression de sortir d’une période de dépression.
- Bah !! Quand même !! N’abuse pas.
- Si je t’assure !! Il y a très longtemps que je ne m’étais senti aussi bien, et puis d’avoir quelqu’un à la maison me change de mes habitudes de vieux garçon.
- Pffttt !!! N’importe quoi !
Gérôme voyant qu’il a terminé son café.
- Un petit pousse ?
- Je ne sais pas si c’est très raisonnable, j’ai déjà pas mal bu et si je veux pouvoir conduire sans risque…
Gérôme profite de ses dernières paroles avec l’espoir qu’il ira dans son sens.
- Tu peux rester là cette nuit si tu ne te sens pas pour faire de la route ce soir.
Dorian qui n’attendait que ça.
- Alors dans ce cas, je veux bien un petit verre !!
Il remarque aussitôt le grand sourire de contentement sur le visage de son ami et sourit lui aussi en retour.
- Bon !! Maintenant que nous avons le temps, tu n’aurais pas un petit film à nous mettre ?
- Regarde dans le meuble sous la télé !! Il y a un tas de DVD, choisis ce que tu veux. Un Scotch ou un Cognac ?
- Scotch avec de la glace si tu as ?
- Ok !! Tu trouves quelque chose qui te plaît ?
Dorian est assis sur la moquette devant les portes ouvertes du meuble et lit les titres sur les pochettes, il y a un tas de films intéressants ce qui prouve qu’ils ont des goûts communs sur le sujet mais ce n’est pas à ce genre de films qu’il pensait pour terminer la soirée.
- Heu !! J’aime beaucoup, mais tu n’aurais rien de plus corsé ?
Gérôme au bar à préparer les digestifs.
- Comme quoi ?
- (Dorian amusé) Blanche neige ou Cendrillon ? Un truc comme ça ?
Un rire dans la pièce d’à-côté retentit, Gérôme revient les verres à la main et lui tend le sien.
- Je n’avais pas prévu d’inviter quelqu’un d’aussi jeune excuse-moi.
- Justement !! Un papy comme toi doit bien avoir un ou deux petits films pour lui rappeler sa jeunesse.
- (Gérôme rit) Attends fiston !! Je vais te chercher ça !! Tu préfères quoi ? Gay ? Bi ? Hétéro ?
Dorian imite une voix d’ado.
- Un avec des gros zizis papy, mais faudra que tu m’expliques ce qu’ils font avec parce que moi je ne savais pas qu’on pouvait faire autre chose que pipi.
- D’accord Hi ! Hi ! Je vais t’apprendre à jouer avec… voyons voir… ah !! Celui-là devrait te plaire !!
Gérôme revient avec un DVD à la main, il éteint les lumières en ne laissant qu’une veilleuse pour faire plus intime et allume le lecteur.
Quelques minutes plus tard il rejoint Dorian dans le canapé et tous deux commencent à visionner le film, l’ambiance monte vite de plusieurs crans devant les scènes et les sons de ce film au titre très prometteur.
Dorian qui n’est pas habitué à regarder ce genre de film commence très vite à avoir chaud, il jette de temps en temps un œil vers son copain qui se masse doucement l’entrejambe les yeux rivés sur les deux garçons à l’écran.
La forme qu’il voit au travers du pantalon, lui met l’eau à la bouche et il sent l’humidité caractéristique au niveau de son sexe, sa main part lentement pour ne pas se faire repérer vers sa braguette qu’il descend doucement puis entre à l’intérieur de celle-ci remettre en place son engin qui est dur comme l’acier.
Gérôme fait comme si de rien n’était mais suit depuis le début ce que son ami est en train de faire, sa main imite alors la sienne et ouvre sa braguette puis entre également à l’intérieur chercher la bête qui ne demande que ça.
Tous deux comprennent très bien où ça va les mener au final, un sourire banane éclaire leurs visages en prémices de cette nuit qu’ils ne seront sans doute pas prêts d’oublier.
1ere année août deuxième partie : (26/43) (nuit de réconciliation) (suite)
Les quatre garçons reprennent leurs sérieux et restent un moment immobile à contempler les vagues qui s’arrêtent à quelques pas seulement de leurs pieds.
- (Éric) On est bien là tous les quatre vous ne trouvez pas ?
- (Thomas) Oui c’est sûr !!
Raphaël toujours contre Florian s’aperçoit qu’il recommence à avoir envie de le caresser, il décide juste pour vérifier une idée qu’il a depuis un moment de changer de place et d’aller se placer près de Thomas pour voir si l’envie persiste en lui.
***/***
Je suis surpris de le voir s’éloigner alors que je me sentais particulièrement bien, du coup je me rapproche d’Éric qui quand il sent mon corps contre le sien a un long frisson que je perçois ainsi que mon plaisir à être serrer contre lui.
Thomas suit toute la scène avec curiosité, il se tourne alors vers Raphaël pour vérifier si ce qu’il croit comprendre de son geste est exact.
- Qu’est-ce qu’il se passe « Raph » ?
- Je vérifiais une idée que j’ai eue, c’est tout.
- Et ???
Raphaël sourit au beau blond qui attend sa réponse avec attention.
- Pareil, mais en moins fort.
- Tu en conclus quoi ?
Raphaël voit bien que les deux autres garçons écoutent et tendent l’oreille pour mieux entendre sa réponse.
- Je veux bien vous dire à quoi je pense mais ne vous moquez pas de moi, d’accord ?
Il comprend à leurs silences qu’ils sont curieux d’entendre ce qu’il a à dire, il fait le tri dans son esprit puis se lance en essayant d’expliquer au mieux ce qui le turlupine depuis cet après-midi.
- Je crois que « Flo » dégage un truc auquel il n’a lui-même pas conscience, vers les gens qui lui plaisent et qui éprouvent quelque chose de fort envers lui. J’ai remarqué que quand je suis près de lui, j’ai une envie beaucoup plus forte que d’habitude de lui faire…
Il hésite, sourit et termine sa phrase.
- …Disons des câlins.
- (Thomas) Pour ta réponse à ma question, tu vois ça comment ?
- J’ai l’impression que tu as toi aussi ce truc, mais en moins fort et je pense que c’est parce que tu es en contacts intimes avec « Flo ».
Éric écoute les paroles de son ami et en est entièrement d’accord, car il ressent à présent les mêmes choses et l’analyse de Raphaël lui ouvre les yeux.
- Rappelle-toi « Thom », les réactions des tigres dans la cage ?
- (Thomas amusé) Tu crois qu’ils avaient envie de me sauter eux aussi ?
- (Éric) Il n’aurait plus manqué que ça Hi ! Hi ! Non sérieusement je pense qu’ils ont senti quelque chose en toi comme en Florian et que c’est pour ça qu’ils t’ont laissé le prendre sans rien dire, ce n’est pas les deux siamois qui les auraient arrêtés sinon.
- (Thomas) Je vais essayer de faire une synthèse de ce que j’ai compris et vous me direz si vous êtes d’accord ? En quelques mots, je dirais que nous avons inconsciemment tous plus ou moins envie les uns des autres et que Florian de par sa nature renforce et amplifie nos sentiments par je ne sais quel « fluide » ou quoique ce soit d’autre qui décuple nos envies communes. Quant à moi j’aurai hérité d’une partie de ce truc depuis que nous ne faisons plus qu’un pendant nos soirées intimes.
Je suis sur le cul d’écouter « Thom ».
- Eh bien dis donc !!! Tu ne fais pas souvent de grandes phrases mais quand tu t’y mets, alors là chapeau !!!!
- (Raphaël excité) C’est exactement les mots que je cherchais depuis tout à l’heure.
- (Éric) Pareil pour moi.
Thomas avec un sourire éclatant.
- Donc pour faire la synthèse de ma synthèse, je dirais simplement ce que je pense de tout ça.
Nous sommes suspendus à ses lèvres, n’attendant plus qu’il nous dise tout haut ce que tous nous pensons très fort tout bas.
- Alors !!!!
- (Thomas amusé) Qu’est-ce qu’on attend !!!
1ere année août deuxième partie : (27/43) (Nuit de réconciliation) (fin)
Mathis et Damien sont seuls au campement et s’astiquent le jonc comme ils le font à la moindre occasion et cela un maximum de fois chaque jour, ils sont face à face à genoux sur le lit et chacun masturbe d’une main le sexe de l’autre pendant que l’autre main s’occupe du petit sac pendant au-dessous.
Ils en sont au début de leurs « manipulations » quand ils entendent des pas et des rires égrillards se diriger dans leur direction, ils arrêtent net leur petit jeu en tendant l’oreille curieux de savoir lesquels de leurs amis peuvent bien rentrer aussi tôt.
Ils sont quelque peu soulagés quand ils comprennent que les arrivants entrent dans l’autre toile de tente et se sourient malicieusement en reprenant tranquillement leurs petites branlettes, en restant toutefois vigilant à ce qui se passe à côté.
***/***
Florian et ses amis entrent sous la tente et choisissent tout naturellement la chambre maintenant libre d’Émilie et de Julien qui est toujours équipée des deux grands lits.
Les garçons enlèvent rapidement les quelques vêtements dont ils sont vêtus, puis s’allongent en couples sur les lits et commencent à se caresser, en faisant monter l’envie de sexe qui les taraude depuis un bon moment déjà.
Le grand blond et le beau brun se retrouvant au-dessus des deux rouquins qui se tiennent la main en se regardant, laissant leurs deux compagnons mener le bal et faire ce qu’ils veulent de leurs corps.
Les sexes luisent de leurs excitations respectives et sont bandés au maximum de leurs capacités tant le fait de se retrouver tous les quatre décuple leurs libidos.
Éric ne sait plus où porter son regard devant les corps magnifiques qu’il a sous les yeux et qu’il découvre ou redécouvre intimement avec bonheur, il n’ose pas faire le premier pas et attend avec impatience un signe de l’un d’entre eux pour assouvir son immense envie de partage et de communion.
C’est Florian avec sa nature franche et sans fausse pudeur qui déclenche les hostilités, après un énième baiser enflammé envers Thomas qui en frissonne de plaisir.
Il se tourne vers Raphaël qui a droit au même traitement qui le laisse sans souffle puis en se dégageant doucement des deux garçons, attrape son ami d’enfance et l’enlace fiévreusement, laissant Thomas et Raphaël se découvrir tous leurs soûls.
Le cœur d’Éric cogne dans sa poitrine presque douloureusement, sentir le corps de Florian enlacer le sien est une chose qu’il a tant attendue qu’il ne réalise pas encore qu’enfin le fantasme de toute une vie est en train de se concrétiser.
Des larmes lui montent aux yeux alors qu’il serre très fort son ami contre lui en tremblant.
Florian réalise lui aussi à quel point son geste déclenche d’émotions au beau brun qu’il tient dans ses bras, lui aussi est ému de ce contact intime avec son ami et se traite de tous les noms de ne pas avoir vu clair plus tôt dans son cœur et de l’avoir laissé tout ce temps seul avec toute la tristesse qu’il a dû ressentir à être mis de côté, face à ses deux amis qui apprenaient à se découvrir sans lui.
Thomas trouve étrange de tenir dans ses bras celui qui ressemble tant à Florian, les yeux verts du garçon le fixe en brillant de plaisir à pouvoir partager cet instant si intense avec ce garçon magnifique qui est devenu son ami.
Les mains de Raphaël viennent timidement explorer le corps doux et brûlant qui vibre sous ses attouchements, les visages se rapprochent et s’embrassent d’abord timidement puis avec plus de vigueur, jusqu’à rompre les ultimes barrières.
Pendant un long, très long moment les garçons s’échangent et se découvrent emmêlant leurs corps, les mains palpent, caressent, masturbent, s’introduisent dans des lieux chauds et soyeux.
Les bouches embrassent, lèchent, sucent et picorent tout ce qui leur passe à portées, les sexes s’exhibent, se frottent, investissent des intimités buccales et anales d’une douceur inouïe.
Les gorges râlent, crient, grognent dans une moiteur de corps en rut et une odeur piquante de muscs et de sueurs.
Un étrange carré se forme, Florian sent la bouche d’Éric le prendre avec passion alors que lui donne la réciprocité sur celui de Raphaël qui s’acharne goulûment sur Thomas, celui-ci ne reste pas inactif en faisant lui aussi une fellation gourmande sur le sexe tendu à l’extrême d’Éric.
Une étrange compétition se passe alors sans qu’il y ait eu la moindre concertation, chacun voulant donner le plus de plaisir au sexe qu’il s’occupe tout en résistant du mieux qu’il peut aux succions et caresses qu’il reçoit.
***/***
« Sous la tente où sont Mathis et Damien »
Les deux jeunes entendent tout ce qui se passe comme s’ils y étaient tellement les autres ne prennent aucunes précautions pour rester discrets en se croyant sans doute seuls, ils sont allongés sur le ventre ayant cessé toutes activités sur leurs membres respectifs afin de ne rien manquer au spectacle.
- (Damien) C’est sûr qu’on fait petit bras à côté.
- (Mathis) C’est chaud !!!
- (Damien surpris) Putain !! J’y crois pas !! C’est la voix de Thomas ça ?
Mathis sur le cul.
- Il y a aussi Raphaël et Éric !!!
- (Damien) Mais alors le dernier c’est « Flo » ?
- (Mathis) Qui veux-tu que ce soit d’autre ?
- (Damien) Je suis scié là !! Jamais je n’aurais pensé qu’ils fassent ça à quatre.
- En tous les cas ça a l’air de leur plaire !! Les salauds !! Qu’est-ce qu’ils se mettent, tu entends ça ?
- (Damien excité) Tu crois qu’ils se sucent ?
- Un peu oui !! Et pas que ça à mon avis, tiens !! Écoute !! Si Raphaël n’est pas en train de s’en prendre une dans le cul, je me fais direct cureton.
- Ça me donne envie, pas toi ?
- Fellation ou sodomie ?
- Bah les deux !!
Mathis se tourne sur le côté face à son ami qui en fait autant.
- Je te vois venir toi avec tes gros sabots, tu n’aurais pas l’idée d’essayer ?
Damien remarque le sourire qui accompagne la question ainsi que le sexe tout dur d’où s’échappe un mince filet dû à l’excitation.
- Il n’y a pas que moi à ce que je vois.
Mathis avec un grand sourire.
- Chiche on se suce ?
Damien qui se retourne pour faire face au sexe de son copain.
- En même temps, ok ?
Mathis en approchant son visage du bas-ventre qui l’attire tant.
- Ok, ça le fait pour moi !!
Les deux jeunes se découvrent alors d’une manière qu’ils n’avaient pas encore osé faire, les débuts sont hésitants puis très vite se rendant compte du plaisir que ça leur amène et qu’ils prennent à le faire.
Ils se donnent à fond avec gourmandise et une bonne volonté manifeste, remplaçant leurs manques de pratiques par une envie de bien faire et de donner un maximum de plaisir à l’autre.
Les divers bruits venant d’à côté les stimulent encore plus, quand une nouvelle fois ils entendent le son rauque d’un des garçons.
Ils n’en peuvent plus et leurs membres tendus à l'extrême les font se pâmer sous les ondes de plaisirs intenses que leur envoient leurs cerveaux.
***/***
« Un bon moment plus tard »
Le calme est revenu dans l’autre tente quand ils reprennent leurs esprits et se tournent l’un vers l’autre avec encore des milliers d’étoiles dans les yeux.
Mathis dans un souffle.
- Eh bien !! Je comprends mieux maintenant l’expression « prendre son pied ».
Damien en l’embrassant sur la joue.
- C’était super !! Les branlettes vont nous sembler bien fades derrière ça !!
- (Mathis amusé) Pourquoi tu as encore l’intention de t’en taper souvent ?
- Bah non !! Et puis j’aimerais aussi connaître ce que ça fait de se faire prendre.
- T’inquiète, tu le sauras très vite.
Damien qui vient de découvrir le rôle actif, avec un sourire malicieux.
- Faut juste que je trouve une bonne queue et pas une « tite quéquette » comme la tienne Hi ! Hi !
Mathis les yeux brillants, en lui mettant son sexe toujours raide surmonté d’une petite touffe de poils blonds sous le nez.
- C’est le molosse que t’appelle une « tite quéquette » ?
1ere année août deuxième partie : (28/43) (Avant dernier week-end)
Sylvain fait grise mine en ressortant de l’accueil, Jean désolé tout comme lui n’a plus rien de disponible en location pour la semaine à venir.
Il lui a promis de se renseigner auprès de ses collègues des autres campings afin de trouver quelque chose, ils doivent se revoir au repas du soir pour faire le point.
Éric depuis leur folle nuit est le plus heureux des garçons du monde, il vient de retrouver son « ex » et être accepté par « Flo » comme partenaire occasionnel, pour s’octroyer de temps en temps des petites soirées coquines.
Raphaël étant pour sa part aussi réceptif que lui à l’idée, il n’y a plus maintenant qu’à profiter de cette chance et de croquer la vie à pleines dents.
Thomas le regarde de loin en souriant devant la transformation de son ami, pas qu’il faisait la gueule avant ça mais leur rapprochement depuis lors le rend plus épanoui que ces dernières années.
Il se rend bien compte que leur « rupture » avait laissé un énorme vide dans l’affectif du grand brun qu’il connaît depuis l’enfance et que tout ce temps où il est resté seul, l’avait marqué plus qu’il ne l’aurait cru.
Ils en ont discuté Florian et lui, ils ont décidé qu’ils ne les laisseraient dorénavant plus de côté et que quand l’envie s’en fera sentir, ils se referont en toutes complicités ce genre de soirée où ils ont pris un plaisir manifeste à être ensemble, la seule condition sine-qua-non étant qu’ils soient ensemble.
Raphaël voit sortir Sylvain le visage soucieux et se demande bien pourquoi, il rejoint son père et lui pose la question.
- P’pa ? Qu’est-ce qu’il se passe avec Sylvain ?
- Ses parents avec sa petite sœur arrivent dimanche et il n’y a rien de libre pour eux.
- Merde !!! La poisse !!!
- Je me renseigne auprès des autres campings mais je ne me fais pas d’illusion, cette année tout est complet partout.
- Ils vont aller où alors ?
- Il ne reste pas de place dans les tentes ?
- Si bien sûr !! Mais bon ce n’est pas l’idéal tu sais (Il rit) Les nuits sont plutôt chaudes avec tous ces couples, tu comprends ??
Jean fixe son fils d’un air goguenard.
- Tu m’en diras tant !! Tu es bien placé pour le savoir, pas vrai ?
Raphaël comprenant bien l’allusion commence à rougir fortement, son père bien sûr le remarque et sourit, comprenant bien qu’il n’est certainement pas le dernier à participer aux nuits « plutôt chaudes ».
- Revenons aux parents de Sylvain p’pa, cela vaudra mieux sinon tu risques d’apprendre des choses qui ne sont plus de ton âge.
- Tu as raison fiston !! Revenons-en à ton copain vu que tu ne sais pas tout ce qu’il se passe à la maison, puisque monsieur ne daigne plus y dormir.
Raphaël amusé s’attrape les cheveux pour bien les montrer à son père.
- Ne me faites pas un petit frère hein ? Déjà vu dans l’état ou je suis c’était déjà limite, là tu risques d’en perdre un morceau en route Hi ! Hi !
- Te voilà bien déluré tout d’un coup mon fils !! (Il rit) Décidemment il ne manquait plus que tu sois tombé amoureux toi, bon !! Trêve de plaisanteries !! Pour ton copain j’ai peut-être une idée.
- C’est vrai p’pa ?? Ce serait cool !!
- Je pensais à vos quatre amis qui louent un mobile-home, peut-être qu’ils accepteraient de le laisser aux parents de ton copain et d’aller passer la dernière semaine avec vous ?
Raphaël surpris de ne pas y avoir pensé.
- Mais c’est vrai ça !! Tu as raison, je vais déjà demander aux autres s’ils sont d’accord mais je ne pense pas qu’il y ait de problèmes et après j’irais voir si Patrice et ses amis sont ok eux aussi.
- Je continue à chercher de mon côté, va voir tes copains maintenant ça évitera à Sylvain de se faire du souci pour rien.
- Merci p’pa, j’y vais !!
Quand Raphaël arrive au campement, il a la chance d’y trouver quasiment tout le monde et il leurs pose la question.
Bien sûr comme il s’en doutait, personne n’y voit à redire bien au contraire et accompagné de Sylvain qui a retrouvé le sourire, ils partent d’un bon pas chez leurs amis.
***/***
« Après les explications »
- (Patrice) Vous voulez qu’on emménage quand ?
Sylvain les yeux brillants de reconnaissance.
- Vous êtes d’accord alors ??? Youpi !!! Merci les gars vous me sauvez la mise, je vous revaudrais ça promis.
- (Léonie taquine) Comme ça, ce sera plus facile pour notre travail.
Elle regarde amusée les deux garçons se raidir.
- Hé !! Je déconne là !! Vous verriez votre tête Hi ! Hi !
1ere année août deuxième partie : (29/43) (Avant dernier week-end) (suite)
André fait un grand signe d’au revoir au couple qui est resté en bas de l’immeuble pour les regarder partir, la voiture quelques minutes plus tard quitte la nationale pour entrer sur l’Aquitaine.
Fabienne est près de lui avec la glacière entre les jambes et sourit en pensant qu’elle va bientôt revoir son fils qui lui manque beaucoup depuis ses deux mois ou presque qu’il est parti avec ses amis.
Mélanie regarde la route défiler heureuse à l’idée de cette semaine de vacances au bord de la mer qu’elle va passer près de son grand frère, Maxime qui est passé la voir il y a quelques jours lui a raconté comment c’est là-bas et tous les jeux qu’elle va pouvoir faire sur la plage.
C’est d’ailleurs grâce à une idée à lui qu’elle ne sera pas la seule de son âge ou presque pour s’amuser, elle repense alors aux derniers jours qu’elle a passé avec ses parents à organiser leur départ avec l’invité surprise qui est dans l’auto et qui est déjà plongé dans ses mots croisés depuis qu’ils sont partis.
***/***
« Quelques jours plus tôt. »
La visite de Maxime que ses parents connaissent très bien car ils l’ont vu à maintes reprises à l’hôpital pendant son séjour, puis comme chauffeur de l’ambulance qui venait régulièrement la chercher chez elle pendant sa rééducation.
Sa visite donc leurs a fait un immense plaisir et ils l’ont assailli de questions sur Sylvain et ses amis, il a fallu qu’il leurs raconte comment ils vivent et comment ils passent leurs temps.
Rassuré par ses réponses et surpris de la description de leur campement, ils se sont ensuite inquiétés sur leurs moyens financiers à savoir s’ils n’étaient pas obligés de se priver pour rester plus longtemps.
- (Maxime) Ne vous inquiétez pas pour ça, ils ne manquent de rien. Les repas sont payés d’avance et ils ont assez d’argent de poche pour se faire des petits plaisirs quand ils en ont envie.
- (André) Et c’est Florian qui paye tout ça ?
- (Maxime) À part les frais d’argent de poche et d’essence oui, il a gagné pas mal en bossant au CHU et il a voulu en faire profiter tous ses amis. C’est un sacré loustic vous savez ? Il a le cœur sur la main et en plus il n’en parle jamais, comme si ce qu’il faisait pour nous était tout naturel.
- (Fabienne) Nous avons eu une sacrée chance qu’il ait croisé la vie de Sébastien et de Carole, je suis sûre que sinon notre Mélanie serait encore en fauteuil roulant à l’heure qu’il est et pas près de remarcher non plus.
- (André) Mais dis-moi Maxime, toi qui le connais bien tu ne saurais pas ce que nous pourrions faire pour lui faire plaisir ?
- Pffttt !!! Alors là !! Je n’en sais absolument rien, il ne parle jamais de quoi que ce soit quant à ses envies. Je crois honnêtement que dès l’instant qu’il est avec son Thomas et tous ses amis, Florian est comblé.
- (Fabienne surprise) A son âge quand même, il doit bien y avoir un truc qu’il aimerait faire ou avoir ?
Maxime cherche un moment.
- Désolé vraiment mais je n’en ai aucune idée !! Comme je vous l’ai dit, dès l’instant qu’il a ses amis près de lui il est comblé. Faire plaisir à quelqu’un sûrement mais là comme ça, je ne vois vraiment pas.
- (André) Allons !! Cherche un peu mieux mon garçon !! Je ne sais pas moi, un copain qu'il aimerait voir ? quelqu’un ? Un ami ? Un parent ?
- (Maxime sursaute) Mais oui !! Imbécile que je suis !! Vous connaissez Flavien ?
- (André) Le grand costaud !! Bien sûr !! Nous avons même été voir le petit Ludovic pendant qu’il était hospitalisé.
Maxime avec un grand sourire.
- Eh bien il nous a plusieurs fois parlé de son petit frère pendant nos soirées en nous disant qu’il lui manque beaucoup et Florian à chaque fois était là pour tenter de le réconforter, je suis sûr qu’il serait hyper content de le voir lui aussi car si j’ai bien compris ils se sont pris d’affections « Ludo » et « Flo » après l’opération et Florian a même passé une ou deux nuits chez eux je crois bien en partant pour le sud.
Fabienne souriante en regardant son mari.
- Tu crois que ses parents seraient d’accord ?
- (André) Difficile à dire sans le leurs demander, il est encore en convalescence et je ne sais pas s’ils accepteraient de le laisser partir si loin d’eux.
Maxime qui connaît toute l’histoire.
- S’ils savent que c’est pour rejoindre Flavien et Florian, je ne pense pas qu’ils feront des difficultés. Et puis peut-être qu’ils auront aussi envie de venir avec vous ?
André se lève et va jusqu’au téléphone placé dans le couloir, il compose les renseignements et demande.
- C’est comment le nom de famille déjà ?
Maxime après une courte réflexion.
- Lemont !! Oui c’est ça, son père s’appelle Bastien Lemont
- Merci « Max »
Profitant que son père est au téléphone, Mélanie vient s’asseoir sur les genoux de son bel ambulancier et discute avec lui toute souriante, sous le regard de sa mère qui est heureuse de constater la complicité de sa fille avec ce charmant jeune homme qu’elle apprécie elle aussi à sa juste valeur.
André discute toujours dans le couloir puis fini par raccrocher et revenir auprès d’eux.
Fabienne suspendue à la réponse de son mari.
- Alors ???
- (André déçu) Bastien travaille et il ne peut pas prendre de vacances, il dit qu’il les a pris pour l’opération de son fils.
André voit la déception marquer le visage de son épouse et reprend très vite.
- Mais ils sont d’accord pour que nous prenions « Ludo » en passant.
1ère année août deuxième partie : (30/43) (Avant dernier week-end) (suite)
***/***
“Retour au présent”
Mélanie tourne la tête vers le petit garçon qui suce son crayon le temps qu’il réfléchit aux réponses, puis les inscrives dans les cases une fois trouvées.
Elle reconnaît qu’il est brillant puisqu’elle-même pourtant âgée de deux ans de plus que lui, n’y arriverait certainement pas du simple fait que le magazine qu’il tient en mains est noté de force quatre ce qui est beaucoup trop fort pour elle.
- Ce n’est pas possible « Ludo », tu as les réponses quelque part ?
Ludovic tourne la tête vers elle et lui sourit.
- Bah non !! Pourquoi tu dis ça « Mél » ?
Fabienne prend la parole en les regardant dans le miroir du pare-soleil.
- Laisse-le donc !!
Curieuse malgré tout.
- Tu peux me le prêter deux minutes ?
Ludo lui tend le magazine.
- Tenez !! Mais vous ne me donnez pas les solutions à haute voix d’accord ? Parce que c’est l’amusement de ma mère et je ne trouve pas ça drôle.
Fabienne prend le bouquin et commence à tourner les pages, constatant qu’il a déjà rempli pas mal de grilles et qu’il n’en a pas laissé une seule incomplète.
Ses yeux s’agrandissent quand elle lit les questions, revenant vite fait sur la couverture pour s’assurer qu’elle n’a pas la berlue.
Quand elle voit qu’il s’agit bien d’un numéro réservé aux personnes déjà férues de mots croisés, elle ne peut s’empêcher de se retourner pour regarder le gamin avec attention.
- C’est toi qui as rempli toutes ses grilles « Ludo » ?
- Oui pourquoi ?
- (André curieux) Pourquoi tu lui demandes ça chérie ?
Elle lui met sous le nez la couverture du magazine, de façon à ce qu’il puisse lire sans danger pour la conduite.
- Regarde un peu et tu comprendras.
André intrigué, jette un œil en lisant l’entête.
- Wouah !! Puissance quatre !! Nous voilà avec un deuxième surdoué dans nos connaissances. Il y a longtemps que tu t’intéresses aux mots croisés « Ludo » ?
- Depuis la fin des cours, je m’embêtais alors j’ai commencé à faire les jeux qu’il y a sur le magazine télé et ensuite comme j’aimais bien, j’ai demandé à papa de m’en acheter.
- (André) Il a dû être surpris que tu t’intéresses à ça à ton âge ? Mais ce n’est pas trop difficile pour toi ?
- (Ludovic) Maintenant avec ceux-là ça va, avant c’était trop facile et ce n’était plus marrant à force.
Grand silence dans la voiture, Fabienne lui rend le bouquin en regardant son mari qui a le front plissé tellement il est perplexe de ce qu’il vient d’apprendre.
Ludovic tranquillement reprend son crayon pour remplir à nouveau les cases avec application en contrôlant de temps en temps le sens des mots sur un petit dictionnaire de poche qu’il a également emporté, le tout sous l’œil émerveillé de Mélanie.
***/***
Florian raccroche le téléphone et sourit aux anges, Éric le voyant ainsi s’approche de lui en le prenant doucement d’un bras autour de ses épaules et lui frotte gentiment les cheveux de sa main libre.
Geste qu’il n’aurait jamais osé faire avant leur mise au point tellement il est empreint de sentiments très forts, les yeux émeraude de Florian le fixe alors en pétillant de joie.
- Tu ne devineras jamais qui vient avec les parents de Sylvain ?
- Si je trouve j’ai droit à quoi ?
Florian les yeux fixés dans ceux de son ami.
- Devine déjà et nous verrons après.
- (Éric sourit) C’est quelqu’un que je connais ?
Florian lui fait une bise sur les lèvres.
- Tiens une petite avance, oui tu en as entendu parler.
Éric le cœur battant plus vite.
- Wouah !! Un ami à toi qui ne pouvait pas venir ?
Éric ferme les yeux et attend, il entend le rire de son ami qui se moque gentiment de lui et sent ses lèvres lui redonner un baiser plus appuyé.
- Tu brûles mon « Ricounet » !! Je l’aime beaucoup en effet et il manque aussi terriblement à quelqu’un qui nous est très proche.
Éric ouvre les yeux et reçoit le regard perçant avec le sourire mutin de Florian en pleine figure, son cœur passe une vitesse supplémentaire et son cerveau pédale comme un fou à tenter de ne pas montrer son trouble en public.
Il pense d’un coup à Flavien et à son envie souvent exprimée devant tout le monde de revoir son petit frère.
- « Ludo » ??
- Yep !!!
Florian lui saute au cou et l’embrasse rapidement puis se détache de lui en le regardant reprendre ses esprits, il est touché par les réactions de son ami et se rend compte du trouble qu’il ressent à son contact.
Florian est heureux lui aussi de pouvoir être avec Éric comme il a envie de l’être depuis qu’il a fait son introspection et qu’il a reconnu les sentiments très forts qu’il ressent pour lui.
- Mais tu ne dis rien, hein ? Promis ? C’est une surprise.
- Promis !! Merci « Flo ».
- (Florian surpris) Merci pourquoi ?
Éric sentant son cœur s’emballer de nouveau.
- D’être comme ça avec moi maintenant.
- Ça me fait plaisir tu sais.
Éric en soupirant.
- Et à moi donc !!
1ere année août deuxième partie : (31/43) (Avant dernier week-end) (suite)
Le déménagement du mobile-home aux tentes a été très rapide car tout le monde est venu aider, les quatre nouveaux campeurs s’installent donc dans la tente des « célibataires » qui ne l’est plus vraiment maintenant excepté Julien qui se retrouve seul depuis le départ de Maxime.
Léonie avec Camille se mettent comme de bien entendu ensemble, ce qui ne manque pas d’en surprendre certains qui n’avaient pas encore remarqué leur entente plus qu’amicale.
Une petite mise au point plus tard et les voilà installées dans leur petite chambre de toile, Dorian et Patrice, choisissant chacun une chambre libre sous le regard amical de Julien.
- Ah !! Ça fait du bien de ne plus se sentir tout seul, (Avec humour) bienvenu au club des isolés de la vie.
- (Patrice amusé) Parle pour nous deux, parce que j’ai idée que nous ne verrons pas souvent Dorian.
- (Julien) C’est sérieux alors avec « Gégé » ?
- (Patrice) Regarde-le !! Rien que d’entendre prononcer son prénom, il sourit comme un benêt.
Dorian en riant.
- Bande de jaloux !! C’est marrant les gars mais je préfère être ici qu’au mobile-home, pourtant c’est plus spartiate.
- (Patrice) Je me disais la même chose, sûrement parce que nous sommes tous ensemble maintenant. C’est plus convivial et c’est du vrai camping.
Quelques heures plus tard, après le repas qu’ils ont pris tous en commun et une fois de nouveaux réunis sous la tente de jour avant de partir chacun à ce qu’il a prévu pour la soirée, une dernière mise au point a lieu avant l’arrivée des parents de Sylvain.
Mise au point pratique mais également financière, qui a été demandée par Patrice après avoir consulté ses collègues.
- (Patrice) Bon !! Déjà je prends la parole en accord avec mes amis et nous vous remercions de nous accepter parmi vous avec autant de plaisirs manifestes.
- (Sylvain sourit) Faut dire aussi que vous m’enlevez une sacrée épine du pied en acceptant de laisser votre place à ma famille.
- (Dorian) Et en plus cela ne leurs coûtera rien, nous avions payé d’avance !! comme ce n’est pas sorti de notre poche, il n’est pas question de se faire rembourser.
- (Sébastien surpris) C’est un beau cadeau que vous leurs faites, je ne sais pas s’ils l’accepteront mais c’est cool de l’avoir proposé.
- (Thomas) En contrepartie vous prendrez les repas avec nous, de toute façon tout comme pour vous, c’est déjà payé. Nous avions prévu pour une vingtaine alors comme ça le compte est bon.
- (Léonie) J’irai voir Franck demain matin pour voir s’il accepte de continuer à nous valider nos notes de frais. Si oui, à ce moment-là les parents de Sylvain pourront aussi manger gratos et ils passeront une semaine de vacances à peu de frais.
- (Camille) En plus ce n’est pas du vol puisque nous mangerons avec vous, donc c’est un juste retour des choses.
- (Aurélien tranquille) Bon !! Je vois que tout est dit alors excusez-moi les gars mais ce soir j’ai une petite femme sur le feu et je ne voudrais pas que ça colle au fond si je ne surveille pas la cuisson.
Chloé comprend qu’il parle d’elle.
- Oh !!!
- (Guillaume amusé) Tout ça pour nous dire qu’ils vont faire « crac-crac », comme c’est chou !!
Léa lui prend le bras.
- En tous les cas lui il assume, ce qui n’est pas le cas de tout le monde si tu vois à quoi je fais allusion.
Mathis en riant.
- Heureusement que la frangine elle est bonne cuisinière, hein mon gars ? Alors Léa !! Ce soir tu lui mijotes quoi ? Saucisse purée Hi ! Hi ! Fais gaffe à pas trop écraser les patates hein ?
Léa lui répond du tac au tac.
- Heu !! Alors là mais excuse-moi gamin !! Occupe-toi de ta Knacki lentilles sur pattes s’il te plaît.
Damien mort de rire.
- Il en prend un sacré coup le « molosse » dans cette histoire, hein « Math »
- (Mathis) Heu !! Je ne suis pas sûr que ce soit de moi qu’elle parle là.
Damien voit tous les regards rigolards braqués sur lui et devient rouge de confusion, ce qui déclenche l’hilarité générale dans la tente.
Après cette joute verbale divertissante, c’est l’éclatement de la bande vers les diverses activités qu’ils ont prévues pour la soirée.
Chacun s’habille plus ou moins bien suivant ce qu’il a prévu de faire, Marc s’approche d’Alexie en semblant gêné de venir lui demander quelque chose.
- (Alexie) Tu en fais une tête ? Habille-toi si tu veux qu’on n’arrive pas trop tard en boîte.
- (Marc) Heu !! Tu es sûr que tu ne préfères pas qu’on passe une petite soirée en amoureux ?
- (Alexie surpris) Mais enfin !! Dis-moi ce qui cloche ? Ça fait déjà plusieurs fois qu’on annule, je croyais pourtant que tu aimais bien aller danser ?
- (Marc gêné) Oui j’aime ça et tu le sais parfaitement, mais j’ai dû faire une connerie en lavant mon linge et tout a rétréci, du coup je n’ai plus rien à me mettre et je n’ai pas pris assez de fric pour en racheter.
- (Alexie soulagé) S’il n’y a que ça, tu n’as qu’à te servir dans ma valise, ce sera peut-être un peu large pour toi mais pour le reste nous faisons la même taille alors ça devrait le faire.
- (Marc soulagé) Tu es sûr que ça ne te gêne pas ?
- Bien sûr que non !! Tout ce qui est à moi est à toi, tu le sais bien.
Alexie va dans ses affaires pour choisir ce qu’il pense qui ira le mieux à son ami, il lui présente un pantalon en toile légère de couleur crème assorti à une chemisette à carreaux du plus bel effet.
Marc les accepte avec reconnaissance et s’habille rapidement, une fois chose faite et se sentant enfin à l’aise pour la première fois depuis quelques temps, il se tourne vers Alexie en lui demandant.
- Comment tu me trouves ?
- Super-craquant !! Mais dis-moi !! Viens voir un peu par ici toi ?
Quand Marc n’est plus qu’à quelques centimètres de lui, Alexie le regarde incrédule et attrape les vêtements qu’il lui a prêtés, en vérifiant de plus près ce qui l’a autant surpris.
La chemise et le pantalon, loin de bailler dans tous les sens comme il s’y attendait lui vont quasiment à merveille, à peine le pantalon a-t-il besoin d’une ceinture pour se tenir correctement sur le corps de son ami.
- Dis donc « Marco » ? Tu n’aurais pas plutôt pris du poids depuis que nous sommes ici ?
Marc étonné par la question.
- Comment ça ?
- Eh bien regarde ? Mes fringues te vont presque aussi bien qu’à moi, d’accord je t’ai passé celles qui me moulaient le plus mais j’ai comme idée que « Flo » ne s’est pas contenté de nous transformer en schtroumf avec ses piquouses.
Pour s’en assurer Alexie palpe les côtes de son ami et sourit en constatant qu’elles sont beaucoup moins saillantes qu’avant mais qu’à le voir tous les jours il n’y avait pas fait attention, il lui met une main aux fesses et l’autre sur l’abdomen, faisant avec un plaisir grandissant la même constatation.
- Ce doit être ça parce que tu te remplumes on dirait, en fait je n’ai plus trop envie de sortir mais plutôt de vérifier ça de visu Hi ! Hi !
1ere année août deuxième partie : (32/43) (avant dernier week-end) (suite)
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« Le lendemain »
Une voiture roulant au pas arrive près du parking, elle ralentit encore plus jusqu’à se retrouver devant la Clio blanche de Carole.
- (Mélanie) Là p’pa !! Regarde c’est la voiture des jumeaux, gare-toi à côté nous sommes au bon endroit.
André est soulagé d’être enfin arrivé à bon port, il tourne la tête sur sa droite et regarde en rigolant son GPS manuel.
- Tu peux ranger la carte m’man !! Le prochain coup fait moi penser à la mettre à jour hein ? J’ai bien cru que nous n’y arriverions jamais avant la panne sèche.
- (Fabienne) Je t’avais dit de tourner à droite en sortant de l’autoroute, si tu m’avais écouté nous serions déjà là.
- Tu ne me l’aurais pas dit un peu tard par hasard ? C’est bizarre, je me rappelle bien avoir vu la route que tu m’indiquais mais dans le rétro.
- Oui !! Bon !! Tu ne vas pas en faire tout un plat, nous y sommes quand même arrivés finalement.
- Ok !! C’est bon !! Tu as raison !!
Tout bas ne croyant pas être entendu.
- Comme d’habitude.
- Quoi !! Qu’est-ce que tu marmonnes encore ?
- Rien !! Tu as raison, nous y sommes alors allons-y !! Tu as prévenu quelqu’un de notre arrivée ?
- Et à quel moment j’aurais pu ? Je te signale que je tenais la carte dans mes mains !!
Pendant toute cette discussion, Mélanie et Ludovic se regardent en souriant.
- (Mélanie) Ils sont comment les tiens ?
Ludovic les yeux rieurs.
- Pareil !!
Les voilà maintenant tous les quatre à se présenter à l’accueil, Jean les voit arriver et comprend tout de suite qui ils sont, tellement Sylvain n’a rien à renier à son père.
Il est au courant de la venue du petit garçon et le regarde attendri, ayant appris à quoi il avait réchappé sans savoir bien sûr le rôle qu’a tenu Florian dans cette histoire.
Jean en se levant de sa chaise avec le sourire.
- Monsieur et madame Dufour je présume ?
- (André étonné) Heu !! Oui !! Mais comment vous avez su ?
- Sylvain vous ressemble beaucoup et j’étais prévenu de votre arrivée, je vous attendais un peu plus tôt ?? vous avez eu un problème sur la route ?
André regarde sa femme qui ne sait plus où se mettre.
- Une petite erreur d’aiguillage nous a fait faire un « léger » détour.
Jean voit bien le regard de l’homme dirigé vers sa femme et sourit.
- Je vois !! Vous devez être fatigués d’un si « long » voyage.
André comprend à demi-mot, il trouve que cet homme est décidemment vraiment très sympathique.
- Un peu oui !!
- Alors suivez-moi, je vais vous montrer où vous allez loger.
- (Fabienne) Les enfants ne sont pas là ?
Jean amusé par le terme qu’elle emploie.
- Ils doivent être sur la plage à faire des châteaux de sable, à leurs âges vous comprenez !!
Ludovic mort de rire.
- J’imagine bien mon frère Hi ! Hi ! Un bon gros bébé, non ?
Jean amusé par sa repartie.
- En effet oui, mais il ne sait pas que tu es là alors à toi de lui faire la surprise. Mais tout à l’heure, pour l’instant installez-vous tranquillement !! Suivez-moi s’il vous plaît.
Il les emmène jusqu’au mobile-home, ouvre la porte et leurs fait la visite, puis leurs tend les clés en leurs souhaitant un bon séjour en les laissant s’installer tranquillement.
- (Fabienne sourit) C’est confortable ici et il y a tout ce qu’il faut regarde ?
- (André) Installez-vous, je vais chercher les bagages.
Il marche tranquillement vers la sortie en admirant le paysage autour de lui, ça fait une éternité qu’il n’a plus mis les pieds dans un tel endroit en privilégiant de vivre correctement tout au long de l’année plutôt que de se serrer la ceinture pour quelques semaines de dépaysement.
Malgré tout d’être ici le revivifie et il ne regrette pas d’être venu, même si une semaine cela va passer trop vite.
André arrive à la voiture et décharge les deux valises ainsi que le sac à dos de Ludovic qu’il met sur ses épaules.
En repassant devant l’accueil il fait le détour pour aller payer ce qu’il doit, s’attendant à une facture assez salée étant donné le confort du mobile-home.
Jean le voit revenir étonné avec son chargement, quand il entre dans le bureau et le voit sortir son portefeuille après avoir déposé ses valises à l’entrée, il comprend que personne n’a pensé à le mettre au courant.
- Un souci ?
- Non pas du tout, juste que je viens payer la note.
- Sylvain ne vous a rien dit ?
- (André étonné) Comment ça ?
- Tout votre séjour est déjà réglé ainsi que les repas, ne me demandez rien !! Vous verrez ça avec « les enfants » Hi ! Hi !
André extrêmement surpris.
- Vous êtes sûr ??
Jean avec un grand sourire.
- Puisque je vous le dis !! Passez une très bonne semaine avec votre famille et vos amis et acceptez le cadeau qu’ils vous font, il n’y a pas beaucoup de parents croyez-moi qui ont cette chance.
André remercie, reprend ses valises et sort de l’accueil les larmes aux yeux.
Qui aurait pensé qu’à son âge il se laisse encore aller à autant de sensibilités, mais là c’est plus fort que lui et il remonte le chemin avec des tremblements d’émotion dans tout le corps.
1ere année août deuxième partie : (33/43) (avant dernier week-end) (suite)
Sylvain regarde l’heure en faisant signe à Sébastien et à sa sœur qu’il retourne au camping, ceux-ci hochent la tête en souriant et le regardent remonter la dune.
Sébastien s’apprête à le rejoindre, quand sa sœur l’arrête en le prenant par le bras.
- Laisse-le, il a besoin d’être un peu seul avec eux.
- Tu as raison !! Ils n’ont pas l’habitude d’être aussi longtemps loin les uns des autres.
– Retournons nous baigner, nous les verrons tout à l’heure.
Pendant ce temps Sylvain redescend la dune et s’approche du mobile-home, il sourit de contentement quand il voit que celui-ci est ouvert et c’est en courant qu’il fait les derniers mètres.
Une fois sur la terrasse, il entend les voix bien connues qui commençaient à lui manquer terriblement.
Une petite fille sort alors en courant morte de rire en tenant dans la main un morceau de tissu, une autre voix remplie de rires également éclate derrière elle et un petit garçon tout nu déboule sur la terrasse.
- « Mél » !!! Rends-moi mon slip de bain !! Aller !! Soit pas vache !!
Mélanie le nargue en faisant remuer le vêtement au-dessus de sa tête comme un drapeau.
- Viens donc le chercher !! Mais… !! Tu n’as pas honte de sortir tout nu ?
- T’as qu’à me le rendre !!
Les deux enfants se figent quand ils aperçoivent Sylvain qui les regarde avec le sourire, une voix sort alors de la cuisine.
- « Mél » !!! Tu vas le lui rendre oui !! Et toi « Ludo » tu rentres tout de suite, qu’est-ce que les gens vont dire s’ils te voient comme ça ? Tu es trop grand maintenant pour te balader tout nu !! Allez !! Dépêchez-vous de revenir tous les deux à l’intérieur.
La jeune fille envoie le slip de bain dans la direction de Ludovic qui l’attrape au vol et l’enfile aussitôt, elle court alors dans les bras de son grand frère qui lui a trop manqué pour l’enlacer en le couvrant de bisous.
Ludovic rentre dans le salon, Fabienne le voit habillé et soupire de satisfaction.
- Ah !! Quand même !! Elle te l’a rendu ?
Elle hausse la voix.
- Mélanie !! Qu’est-ce que tu fais ?
- (Ludovic) Elle embrasse un garçon dehors !!
Fabienne se fige de stupeur.
- Quoi !! C’est quoi encore cette histoire !!
Fabienne sort de la cuisine et fonce dehors, elle voit sa fille dans les bras de son frère en train de se faire un gros câlin et elle aussi se jette dans les bras de son fils en l’embrassant sur tout le visage.
André arrive charger de ses deux valises en assistant au tableau qu’ils forment en souriant, il va vers eux une fois les valises posées sur la terrasse.
- Laissez-le respirer vous deux quand même !!
Grand moment de retrouvailles familiales, Sylvain explique à ses parents ce qui a été convenu pour le logement et la nourriture en leurs précisant bien que cela ne leurs coûte rien à eux non plus.
Comprenant que leur séjour est payé par l’état, Fabienne et André éclatent de rires et soupirent de soulagement, ayant cru un moment qu’ils s’étaient tous privés pour le leur offrir.
- (Sylvain) On n’est pas Rothschild, faut pas pousser.
- (Fabienne) Je crois que je vais les apprécier comme il se doit ses vacances.
- (André ravi) Tu as raison maman, pour une fois que c’est l’état qui rase gratis on ne va pas s’en priver Hé ! Hé !
- (Ludovic) Il est où « Flav » ? Pourquoi il n’est pas là ?
Sylvain regarde le petit bonhomme amusé.
- Parce qu’il ne sait pas que tu es là, ça te dirait de lui faire une grosse surprise ?
Ludovic avec un grand sourire.
- Oh oui !!
- P’pa !! M’man !! J’emmène « Ludo » avec moi et on se retrouve tout à l’heure pour le repas, d’accord ?
Mélanie en faisant des yeux doux à son grand frère.
- Je peux venir aussi, dis ??
Sylvain amusé mais se gardant bien de le montrer.
- Hum !!! C’est que ce n’était pas prévu.
Mélanie en rajoute une couche.
- S’t’eu plaît mon grand frère chéri que j’aime très fort ??
- (Sylvain soupire) Je veux bien mais à une condition ?
- Tout ce que tu veux mon frère adoré !!
Sylvain lui montre sa joue en la tapotant du doigt.
- Un gros bisou alors !!
La petite fille se lève d’un bond et saute dans les bras de son grand frère en le couvrant de bisous, celui-ci en rit à gorge déployée n’en demandant certainement pas tant.
- Arrête « Mél » je me suis déjà lavé ce matin tu sais, allez suivez-moi la petite classe que je vous montre où nous habitons.
Pendant qu’ils marchent d’un bon pas, Sylvain sort de sa poche le téléphone que lui a prêté Thomas et lance un appel.
À l’autre bout Florian décroche en souriant, il tape sur l’épaule de Thomas près de lui et lui fait un petit signe de la tête pour qu’il se lève.
- Ok !! On arrive, planque le bien en attendant
- …………………….
- Oui t’inquiète !! J’ai tout ce qu’il faut, pas de soucis.
1ere année août deuxième partie : (34/43) (avant dernier week-end) (suite)
Ils sont tous les cinq sous la toile, Ludovic et Mélanie en voyant Florian, poussent un cri de joie en lui sautant au cou pour l’embrasser.
Ludovic en fait autant pour Thomas alors que Mélanie le regarde avec de grands yeux, l’effet que lui fait le jeune homme se lit dans ses yeux et les fait sourire.
- (Florian amusé) C’est vrai que tu ne connais pas Thomas !! Alors je te présente le plus beau garçon de la terre, mais pas touche fillette car il est avec moi.
Mélanie en faisant de grands yeux étonnés.
- C’est ton petit ami ?
- Hé oui ma puce et puis il est un peu trop âgé pour une petite fille comme toi, tu ne crois pas ?
Devant le silence médusé de la fillette, tout le monde éclate de rire. C’est Ludovic qui leur scie les pattes en prenant la parole l’air vraiment très sérieux.
- Oh !! « Mél » !! Et moi alors ? Je compte pour du beurre ?
Sylvain les larmes aux yeux.
- Eh bien dites donc !!! Précoce les minots vous ne trouvez pas ?
Le temps de reprendre leur sérieux et Florian part dans sa chambre pour en revenir rapidement en tenant une petite mallette, il regarde Ludovic en souriant et lui fait un clin d’œil malicieux.
- Tu es d’accord pour qu’on fasse une bonne farce à ton frère ?
Ludovic avec les yeux qui brillent à l’avance.
- Oh oui !!
- Tu n’as pas peur des piqûres ?
Grimace du petit garçon.
- Heu !! Non pas trop.
- Tu ne sentiras rien promis !! Par contre ton frère va avoir du mal à te reconnaître, allez !! Suivez-moi aux douches, surtout ne vous faites pas repérer ce serait dommage.
Ils entrent rapidement dans le bâtiment vide à cette heure, aussitôt Thomas et Sylvain emmènent Ludovic au lavabo et commencent à lui teindre les cheveux, ceux-ci blonds habituellement deviennent noir corbeau, ce qui amuse beaucoup le petit garçon qui se regarde dans le miroir.
Pendant ce temps-là, Florian sort de sa mallette les ingrédients nécessaires à sa petite farce et commence à en faire le mélange dans une des seringues qu’il a achetées la veille à cet effet.
Quelques bons jets de salive pour couronner le tout et il secoue bien le mélange pour qu’il devienne homogène, ensuite il regarde la seringue et satisfait de lui mouille entre ses lèvres le bout de l’aiguille pour bien désinfecter en se tournant ensuite vers le petit garçon qui d’un seul coup se sent beaucoup moins courageux.
Florian sourit pour le rassurer.
- Allons !! Un grand garçon comme toi n’a pas peur d’une petite piqûre quand même ?
Ludovic d’une petite voix.
- Petite ??? Dis « Flo » ? C’est quoi qu’il y a dedans ? Beurk !! On dirait du charbon ?
- (Florian amusé) Tu verras bien mais je te garantis qu’avec ça ton grand frère ne te reconnaîtra pas, bon !! Tu es prêt ? Ferme les yeux et tu ne sentiras rien.
Le petit garçon étonne les grands du fait qu’il ne dit plus rien, se contentant d’obéir et de fermer les yeux, confiant à cent pour cent dans celui qui lui a sauvé la vie il n’y a encore pas si longtemps que ça.
Florian lui prend entre deux doigts le petit bourrelet de graisse qu’il a sur la hanche et sans plus attendre y plante l’aiguille en lui injectant le produit, une fois terminé il regarde amicalement le petit bout d’homme qui bravement n’a pas bronché.
- C’est fini !! Tu peux rouvrir les yeux « Ludo » !! Bravo !! Tu as été très courageux, je suis fier de toi.
Mélanie qui jusque-là s’est contentée de regarder.
- Et maintenant qu’est-ce qu’il va se passer ?
Florian avec le sourire.
- Rentrons au campement en attendant que ça fasse effet, je vous garantis qu’on va bien s’amuser aux dépens du grand.
Une fois sous la tente, Thomas offre une boisson aux enfants et leur demande d’aller faire une petite sieste pour se reposer afin d’être en forme pour tout à l’heure après les heures de route qu’ils viennent de passer.
Il rejoint ensuite ses amis avec les yeux brillants d’amusement anticipé.
- Tu crois que ça va marcher ?
- Ça l’a bien fait sur « Seb » et Marc non ? En plus j’ai mis la dose de colorant, ce que je n’avais pas fait pour eux.
- (Sylvain) Tu es sûr que ce n’est pas dangereux ?
- Certain !! T’inquiète tous les produits sont inoffensifs, si j’avais eu le moindre doute je ne l’aurais pas fait.
- (Thomas) Bon !! On fait quoi maintenant ?
- On attend !! Cela ne devrait normalement pas être long, je pense que d’ici une demi-heure ça devrait être bon.
- (Sylvain) En attendant ça vous dit un petit quatre-heures, j’ai vu des petits gâteaux sur l’étagère qui ont l’air sympa.
Après le goûter, Florian retourne fouiner dans sa mallette pour en sortir un pot de gel pour les cheveux afin de fignoler l’apparence qu’il veut donner au petit « Ludo ».
Il part ensuite dans la toile où les deux enfants sommeillent, il y réveille gentiment le garçonnet qui se demande un bref instant où il est.
Florian avec un grand sourire de satisfaction le fait asseoir sur le lit et s’applique à disposer ses cheveux maintenant bien noirs dans la forme qu’il veut leur donner, quelques minutes plus tard quand tout est en place il ne peut s’empêcher de rire tellement l’effet escompté est réussi.
- Viens avec moi maintenant, que tu puisses te regarder dans une glace.
Il réveille Mélanie en lui disant qu’il est l’heure d’aller à la plage, prenant ensuite « Ludo » par le bras pour l’emmener rapidement aux sanitaires afin qu’il puisse se regarder tout son soûl.
Le petit garçon se place devant le miroir et éclate de rire, ses yeux se remplissent de larmes tellement il trouve irrésistible la personne qu’il découvre et qui pourtant n’est que son propre reflet « légèrement » modifier quand même.
Florian amusé lui tend une petite boîte.
- Tiens !! Il ne te reste plus que ça à mettre et ce sera parfait.
Toujours éclaté de rire le petit garçon met les deux lentilles de contacts non correctrices, qui vont faire passer ses yeux d’un bleu magnifique à un marron foncé qui terminent la transformation du petit bout de chou.
Florian mort de rire.
- Salade et loukoum petit frère !!
Ludovic en courant vers les toilettes car il ne tient plus.
- Loukoum et salade petit « blanc » Hi ! Hi !
1ere année août deuxième partie : (35/43) (Reims)
Denis sort de la chambre ensoleillée et couverte de fleurs en souhaitant une bonne journée à la vieille dame qui est ravie de son séjour, n’ayant pas été dorloté ainsi depuis très longtemps et ne cherchant plus à comprendre ce qui fait qu’elle soit chouchoutée ainsi par tout le personnel de l’hôpital.
Il soupire en se dirigeant d’un bon pas vers le service de chirurgie que tient son ami Frédéric, celui-ci le voyant arriver la mine soucieuse se lève rapidement pour le rejoindre dans le couloir loin des oreilles indiscrètes.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu en fais une tête ?
- C’est Mireille !!
- (Frédéric surpris) Oui ? Eh bien quoi ? Je l’ai vue hier et tout allait bien.
Denis la voix morne.
- Elle est très âgée tu sais ?
- Comme nous le serons tous un jour, elle est heureuse depuis qu’elle est ici et je ne comprends pas ton pessimisme à son sujet.
- (Denis) Tu n’as pas consulté ses dernières radios à ce que je vois, les os ne se ressoudent pas et nous allons devoir la réopérer très rapidement pour lui mettre une plaque. Tu sais ce que ça veut dire à son âge ? Une chance sur dix de s’en remettre et encore !! Je veux paraitre optimiste sur ce coup là.
- (Frédéric) Cela ne pourrait-il pas attendre encore une semaine ou deux ?
- (Denis) Plus nous attendrons et plus se sera compliqué tu le sais aussi bien que moi, tu penses que « Flo » fera encore un miracle ? C’est ça ?
Frédéric hoche des épaules.
- Il voudra essayer de toute façon, tu le connais ?
- Cette femme à tant d’importance pour lui tu crois ? Après tout, il ne l’a vue qu’une fois si j’ai bien compris.
Frédéric avec un petit sourire.
- Qui n’a pas d’importance pour Florian ? Tu veux bien me le dire ? En plus n’oublie pas le cadeau qu’elle lui a fait si gentiment.
- Tu veux parler des deux chats ?
- Oui !! Ils ont une grande valeur tu sais, je me suis renseigné sur internet et quand j’ai vu le prix d’un seul sur le marché, j’ai été scotché.
- Peut-être n’en était-elle pas consciente ? Tu connais les personnes âgées, elles ne se rendent pas toujours compte de la valeur des choses.
Frédéric met amicalement sa main sur l’épaule de son collègue et ami.
- Elle a toute sa tête et en était parfaitement consciente, crois-moi.
Denis sourit au geste amical.
- Si tu le dis !! Donc on attend que l’équipe se remette en place ?
- Oui !! Occupe-toi bien d’elle en attendant.
Les deux hommes se quittent pour reprendre chacun ses occupations, Frédéric reste pensif malgré tout en sachant bien ce que va donner l’intervention de Florian et il craint une fois de plus pour sa tranquillité.
***/***
Maxime rentre chez lui puis s’allonge sur son divan en allumant la télé, encore huit jours à attendre pour qu’enfin son Julien soit de retour.
Rien qu’à penser à lui son cœur s’affole et son sexe prend rapidement de l’ampleur, pour finir par tenir une rigidité plutôt gênante qui le fait sourire en cherchant une position plus confortable.
Il décide d’aller prendre une bonne douche qui il n’en doute pas remettra les « choses » en place, peine perdue car en sortant de celle-ci revêtu de son peignoir en éponge, le monstre fait toujours des siennes et c’est maintenant un magnifique chapiteau qui orne son bas-ventre.
Maxime passe par la cuisine en soupirant d’amusement et prend le rouleau d’essuie-tout puis retourne d’un bon pas s’asseoir dans son fauteuil préféré, un genou sur chaque accoudoir et la ceinture de la robe de chambre dénouée, laissant apparaître celui qui ne va pas le laisser en paix tant qu’il ne s’en sera pas occupé sérieusement.
Maxime frissonne en caressant doucement sa poitrine et ses abdos, ses yeux se ferment sous la caresse et son esprit lui renvoie l’image d’un beau jeune homme brun souriant qui est devenu en très peu de temps l’objet unique de ses pensées.
***/***
Un sourire satisfait et quelques feuilles de « sopalin » plus tard, il regarde son sexe redevenu à la normale en souriant.
- Encore content de toi, hein ?? Attends que « Ju » soit là mon gaillard !!
1ere année août deuxième partie : (36/43) (Avant dernier week-end) (suite)
Dix-sept heures, ils sont tous à la plage profitant de ce dimanche qui sera le dernier ici à être ensemble pour cette année, les voilà tous tout bronzés et en pleine forme, les couples se sont reformés pour discuter ou s’embrasser suivant l’envie du moment.
Sylvain, Florian et Thomas arrivent accompagnés d’une petite fille très mignonne riant aux éclats sans doute encore d’une bêtise à la Florian, c’est du moins ce qu’ils se disent tous en la regardant.
Le fait de la voir fait comprendre au groupe que les parents de Sylvain sont arrivés, aussi ils lui sourient tous quand elle arrive sur eux.
Sébastien et Carole sont les premiers à lui faire une grosse bise, ils sont quand même étonnés de la voir se bidonner comme une folle en n’arrivant manifestement pas à retrouver son sérieux.
Carole la serre dans ses bras.
- Eh bien ma puce ? Qu’est ce qui te fait marrer à ce point ?
Mélanie qui n’arrête pas de rire depuis qu’elle a vu la transformation de Ludovic.
- C’est Florian qui n’arrête pas de m’embêter Hi ! Hi !
- (Sébastien amusé) Ah oui !! Raconte ?
- (Mélanie) Il a voulu me trouver un copain et depuis il ne nous lâche plus Hi ! Hi !
Elle montre un petit garçon du doigt.
- Tiens !! Regarde, il est là-bas Hi ! Hi !
Pendant ce temps-là Flavien regarde sa petite amie discutant avec la petite sœur de Sylvain et se dit qu’il a de la chance car il aurait bien aimé lui aussi avoir son petit « Ludo » près de lui, plus le temps passe et plus il lui manque.
Depuis l’accident qui a failli lui coûter la vie c’est encore pire qu’avant, il se demande même ce que ça va donner quand il va reprendre ses études à Reims.
Alexie et Marc viennent près de lui en comprenant sans qu’on leurs fasse un dessin pourquoi le visage de leur grand copain s’est soudainement attristé, ils savent que Ludovic lui fera la surprise ce soir et se réjouissent à l’avance pour lui.
Ils ne sont pas au courant de la farce que lui réserve Florian et donc ne font pas plus attention que ça au gamin qui s’approche vers eux.
Sébastien aperçoit le jeune métis à la peau chocolat foncé et aux cheveux raides d’un brun assez peu courant presque noir, mais aux traits fins se rapprochant beaucoup du type européen et du coup le trouve très mignon.
- Eh bien ma grande !! Tu aurais pu tomber pire !! Il est mignon tout plein ton petit dragueur, tu devrais l’inviter à venir te rejoindre. En plus apparemment il ne demande que ça, regarde comment il te regarde !! Ce n’est pas du chiqué, il en pince vraiment pour toi en dirait bien.
Mélanie toujours éclatée de rire en regardant « Ludo ».
- C’est vrai qu’il est mignon Hi ! Hi ! Tu crois que je peux lui dire de venir ?
- (Carole amusée) Bien sûr !! On ne te le prendra pas, promis !! C’est vrai qu’avec une dizaine d’années de plus ça devrait faire un beau garçon, mais là je t’assure qu’il ne risque rien avec nous Hi ! Hi !
Sylvain fait un signe au garçon qui paraît d’abord étonné et qui lui fait un grand sourire en courant à toutes jambes vers eux.
Arrivée à quelques mètres à peine, il trébuche et pousse un cri en se retrouvant les quatre fers en l’air.
- Aïe !!!
Aussitôt Florian va à sa rencontre et une fois agenouillé près de lui, lui envoie un petit clin d’œil complice en souriant.
- Tu es un bon comédien « Ludo », bravo !!
- Je me suis vraiment cassé la gueule « Flo », ce n’était pas du chiqué !!
- (Inquiet) Tu as mal quelque part ?
- Non t’inquiète !!!
Je le regarde un instant, puis lui fait un gros clin d’œil.
- Bon et bien ça va nous donner une bonne excuse pour faire venir Flavien, voyons voir quand il va se rendre compte de qui tu es vraiment.
- Hi ! Hi !
Je commence à le porter en faisant celui qui a du mal à le tenir, je fais quelques pas puis je le repose à terre.
- Flavien !!! Tu pourrais venir m’aider quand même !! C’est bien la peine d’être un grand costaud et de rester à faire le loukoum pendant que j’essaie de le porter !!
Flavien lève la tête surpris car il n’avait pas suivi les derniers événements, trop pris dans ses pensées dirigées vers son petit frère et ses parents.
Il voit Florian mettant un au sol en tenant dans ses bras un enfant qui apparemment se serait blessé, il se redresse rapidement pour venir les rejoindre et prend le gamin des bras de Florian, qui en profite pour se relever.
- Ah !! Quand même !!
- Excuse « Flo » mais je ne vous avais pas vus.
- Ah !! Ok !! Désolé de t’avoir crié dessus alors, tu peux l’emmener jusqu’aux autres ? Je vais regarder ce qu’il a à son pied.
- Bien sûr !! Pas de soucis.
Il regarde pour la première fois le gamin qu’il tient dans ses bras et ressent un truc bizarre qu’il ne saurait définir, le petit garçon a l’air intimidé car il évite de le regarder.
- Ça va petit ?
Ludovic d’une petite voix.
- Oui monsieur
- C’est cool alors, mon copain va regarder ton pied et ça ira mieux après, tu verras c’est un bon toubib.
C’est alors que Mélanie arrive affolée.
- Tu t’es fait mal ?
- (Flavien étonné) Tiens !! Tu le connais ?
Mélanie a du mal à garder son sérieux quand elle voit le petit sourire en coin de « Ludo ».
- Heu oui !! On s’est rencontré au camping tout à l’heure et il n’arrête pas de me suivre depuis.
Carole étale au sol une serviette de plage pour que Flavien y dépose le gamin.
- C’est moi qui lui ai fait signe de venir.
Elle regarde le petit.
- Fallait pas courir, c’était couru d’avance que tu allais te prendre un gadin
Marc et Alexie s’approchent d’eux, Marc regarde bizarrement le gosse.
- J’ai l’impression de l’avoir déjà vu ce gamin, pas toi ?
Alexie le détaille une minute mais ça ne lui dit rien, en plus vu la couleur de sa peau il s’en souviendrait s’il avait déjà aperçu le petit métis quelque part.
- Dans tes rêves alors !! J’ai jam…
Il sursaute et aperçoit alors Florian qui lui fait des gros yeux.
- ...ais vu ce gamin par ici.
1ere année aout deuxième partie : (37/43) (Avant dernier week-end) (suite)
Florian examine le pied de Ludovic sous l’œil scrutateur de Flavien qui le regarde faire avec une grosse pointe d’angoisse sur le visage.
Son instinct protecteur il ne saurait pas réellement dire pourquoi est particulièrement mis à l’épreuve sur le petit bonhomme qui se laisse manipuler en poussant des petits cris de douleur.
- (Florian) Va falloir le porter jusqu’au campement, je ne peux pas faire grand-chose ici devant tout le monde. Tu te sens ? Grand !! Pour le porter jusque-là ?
- (Flavien soucieux) Bien sûr !! Quelle question !! Mais tu ne crois pas qu’il serait préférable de le ramener à ses parents ?
- Si on fait comme ça, il en aura pour la semaine à se remettre. C’est ce que tu veux ?
Flavien le cœur serré devant le petit métis qui chougne, lui tend les bras avec un énorme sourire.
- Bien sûr que non !! Aller petit !! En selle !!
Ludovic ne demande que ça et se laisse porter dans les bras de son grand frère avec un plaisir évident qui étonne quelque peu celui-ci.
Il croise ses bras noués au-dessus des épaules et pose sa tête tout contre son cou en se frottant doucement le front comme il en a l’habitude.
Flavien commence à escalader la dune, suivit par Florian et Thomas qui essaient autant que possible de ne pas se faire repérer à cause du fou rire inextinguible qui les a pris depuis qu’ils voient le visage préoccupé de leur grand copain.
Flavien est très sensible aux câlins du petit garçon et sourit comme un benêt en pensant à son « Ludo » qui a les mêmes gestes d’affections que lui.
Instinctivement il a lui aussi les mêmes gestes et sa main part lui caresser la base du crâne à l’endroit qui fait toujours ronronner de plaisir son petit frère.
L’enfant appréciant la caresse pousse de petits gémissements de bien-être qui donne la chair de poule à Flavien, ce n’est qu’au moment où ses doigts rencontrent la ligne couverte de cicatrice qu’il sursaute et se crispe d’un seul coup.
Ludovic pas fou s’aperçoit que sa supercherie n’en a plus pour très longtemps avant d’être découverte, aussi il préfère y aller carrément.
Avec une voix douce qu’il ne cherche plus à masquer.
- Continue « Flav » c’est trop bon tu sais !!
Sous l’effet de surprise Flavien lâche le gamin qui reste suspendu à son cou par la force de ses petits bras pas encore trop musclés.
Les rires derrière lui le font se retourner d’un seul coup envoyant valdinguer dans le sable le petit garçon qui n’a pas eu cette fois ci la force de résister.
Flavien voit les deux compères écroulés de rires derrière lui et plus bas le reste de la bande dans le même état, prévenus de la supercherie par Alexie et comprend instantanément la mystification.
Florian n’a pas le temps de se rendre compte de quoi que ce soit à peine le voit-il arriver vers lui en courant, qu'il est soulevé de terre et emmené tambours battants en dévalant la dune jusqu’à l’océan où Flavien avec une force phénoménale l’envoie voler quelques mètres plus loin dans un « PLOUFF » impressionnant.
L’eau froide après une après-midi passée à bronzer le saisit en lui faisant pousser un cri qui se termine en gargouillis quand il boit la tasse.
Thomas voit débouler sur lui Flavien et tente de s’échapper en prenant ses jambes à son cou, mais c’est peine perdue car le grand remonte la pente à une vitesse incroyable alors que lui n’arrive pas à mettre un pas devant l’autre tellement son fou rire lui fait perdre tous ses moyens.
Des sons mélangeant le rire aux paroles s’échappent des lèvres du grand blond qui se sent happer et soulever du sol par une force incroyable.
La descente de la dune au pas de course ainsi que l’envol parabolique qui suit, envoi Thomas rejoindre son rouquin qui tousse encore de l’eau salée qu’il vient d’ingurgiter.
Deuxième « PLOUFF », deuxième série de cris de saisissements et bien sûr deuxième tasse, avalée cette fois ci par le play-boy du groupe.
Bien sûr toute cette scène se passe devant des spectateurs très réceptifs à ce genre de programme, qui se bidonnent à qui mieux mieux en se tenant les côtes.
Flavien remonte la dune lentement avec un sourire aux lèvres et retrouve le petit garçon qui ne s’est toujours pas relevé ayant lui aussi un fou rire de circonstance, il l’attrape comme un vulgaire paquet de chiffon et repart aussi lentement qu’il était venu, vers l’eau glacée.
Ludovic ayant assister en spectateur aux deux précédents lâchés de corps humains, commence à pousser des petits cris et tente d’amadouer son grand frère afin qu’il ne lui fasse pas subir le même sort.
- Aïe !! Grande brute, tu veux bien me lâcher ? Aller « Flav » c’était pour rire tu sais, tu n’es pas content de me voir ? S’il te plaît mon grand frère que j’aime !!
Flavien sourit intérieurement aux paroles de son jeune frère qui ne le laissent pas de marbre, il résiste malgré tout et poursuit son idée de « vengeance » qu’il mérite tout autant que les deux loustics qui crachent leurs boyaux à quelque mètre de lui.
- (Flavien) Ferme la bouche et bouche ton nez !!
- (Ludovic) Tu ne vas pas faire ça dit !!! « Flav » !! Noonnn !!!!
« PLOUFF »
Le gamin rejoint ses deux compères dans un magnifique vol plané, Flavien se tient alors les côtes en riant à gorge déployée.
- Alors les comiques !! L’eau est bonne ??
1ere année août deuxième partie : (38/43) (Avant dernier week-end) (fin)
Une fois calmé, il entre dans l'eau rejoindre Ludovic qui malgré ses conseils avisés a bu un bon bol d'eau salée et insipide, il le prend à nouveau dans ses bras comme s'il tenait le plus précieux des joyaux et l'embrasse avec une rare douceur compte tenu de son physique impressionnant mais aussi de la façon dont il l'a envoyé valser juste avant.
Le gamin les yeux rougis par le sel, en a perdu ses lentilles qui n'étaient de toute façon pas réellement adaptées pour lui et justes mises à l’occasion pour donner le change, ses yeux bleus déparent maintenant bizarrement de la couleur de sa peau et de ses cheveux.
Flavien tente d'en effacer les marques mais bien sûr, se rend vite compte avec étonnement que c'est peine perdue.
Les frottements des mains de son frère sur sa peau commençant à le chauffer désagréablement.
- Arrête « Flav » ! Florian a dit que ça partirait tout seul d'ici un ou deux jours, tu es quand même content de me voir ?
Flavien les yeux brillants de joie.
- Bien sûr qu'est-ce que tu crois ?
- Et ben dis donc !!! Qu'est-ce que ça aurait été si ça n'avait pas été le cas ?
***/***
Anne les voit revenir avec le sourire, le groupe quand il est au complet l’impressionne toujours autant.
Raphaël est manifestement dans son élément avec eux et rayonne de joie, le rendant quasiment méconnaissable à ses parents par rapport au début de l’été.
Les présentations des deux nouveaux arrivants ne manquent pas cependant de la surprendre, Mélanie ressemble suffisamment à Sylvain pour qu'elle fasse le rapprochement mais quand Flavien présente son petit frère elle ne peut s'empêcher de le regarder étonner.
- (Anne) Excuse-moi si je suis indiscret mais tu veux certainement parler de ton demi-frère ?
- (Flavien amusé) Non pas du tout, c'est bien mon frangin. Juste qu'il y a des comiques qui ont voulu me faire une farce.
- (Anne) Et bien sûr tu t'y es laissé prendre ?
- À pieds joints oui Hi ! Hi !
- (Anne) Il est tout mignon comme ça !!
- C'est vrai mais c'est assez perturbant.
***/***
La surprise d'André et Fabienne fut l'occasion d'une nouvelle crise de fous rires, il fallut leur expliquer longuement car autant ils comprennent la teinte des cheveux, autant la teinte chocolat de son corps était plus difficile à justifier.
- (Flavien) C'est une invention de Florian, il ne faut pas trop l'ébruiter pour l'instant vu qu’il voudrait en garder la primeur pour éventuellement y déposer un brevet. Ça fera fureur dans les magasins de farces et attrapes, je vous le garantis.
L’explication est tellement grosse qu'elle passe comme une lettre à la poste, Flavien s'étant contenté de remettre au goût du jour l'histoire de la crème anti acné d'Alexie.
L’heure commençant à être bien avancée, ils s'apprêtent tous à repartir quand Ludovic tend les bras vers son frère qui bien sûr ne résiste pas à l'invite et le serre contre lui.
Ludovic d'une voix câline.
- Je peux rester avec toi « Flav » ?
- Tu sais j’ai une copine maintenant, tu dois également lui demander.
Ludovic frotte alors sa tête dans le cou de son frère.
- Tu peux lui demander dis ??
- Pourquoi ? Tu as perdu ta langue ?
Ludovic couvre le visage de son frère de bisous.
- Demande-lui toi !!
Carole amusée suit bien sûr toute la scène, elle est attendrie devant les deux garçons et sait très bien qui sortira vainqueur de cette joute fraternelle.
Elle joue le jeu malgré tout.
- Qu’est-ce qu’il y a vous deux ?
Flavien la regarde avec un petit sourire amusé.
- Il veut te demander quelque chose.
- (Carole) Ah oui !!
Flavien à « Ludo ».
- Allez !!! C’est le moment.
Il voit les yeux de son petit frère s’embuer de larmes, soupire un grand coup puis en hochant la tête d’incompréhension regarde Carole.
- Il veut rester avec nous cette nuit, je lui ai dit qu’il devait aussi avoir ton accord et depuis monsieur joue son timide.
- Ah !! C’est pour ça tous ses câlins ? Bien sûr qu’il peut rester, il a le droit d’être avec son grand frère depuis le temps qu’il ne l’a pas vu.
Flavien à « Ludo ».
- Tu vois !! Elle ne t’a pas mangé ? Mais c’est juste pour cette nuit je te préviens, après tu coucheras dans ta chambre au mobile-home.
Une fois toute la bande mise au courant, la soirée s’organise en conséquence et ceux qui sont en manque de « câlins », cherchent l’endroit idéal en dehors du campement.
Pour Raphaël pas de soucis, il invite Éric a passé la nuit dans sa chambre ce que celui-ci accepte avec joie en profitant ainsi de l’occasion pour mieux connaître les goûts de son ami en découvrant son espace intime.
Florian et Thomas envisagent un petit coucher de soleil en haut de la dune, ce qui leurs rappellera de très bons et récents souvenirs.
Damien et Mathis se disent que la nuit les toilettes sont désertes et qu’ils pourront y aller autant de fois que nécessaire, ce qui leurs promet un certain nombre pour ne pas dire un nombre certain de va et vient durant la nuit.
Pour Carole et Flavien bien sûr ce sera le minimum syndical, petits bisous et rien d’autre, pour Aurélien et Chloé ainsi que pour Marc et Alexie, ce sera la plage s’ils en ont envie au retour de la soirée boite de nuit qu’ils ont prévu le matin même.
Guillaume et Léa prévoient eux une petite balade en amoureux et peut-être un cinéma si Dorian et Gérôme les emmènent comme promis, ensuite et bien ce sera sûrement la participation à une animation dans un des campings du coin.
Sébastien et Sylvain ne savent pas encore comment passer la soirée, ils hésitent d’aller en boîte avec les autres ou passer la soirée dans une salle de jeux avec Patrice pour se faire une soirée billard.
Avant que tout le groupe s’éclate dans ses diverses prévisions d’activités, Florian discute tranquillement avec les parents de Sylvain qu’il apprécie beaucoup de par leurs gentillesses et pour les remercier également d’avoir pris Ludovic avec eux.
- (Fabienne) Nous cherchions quelque chose qui vous fasse plaisir et Maxime nous a donné l’idée de prendre le petit Ludovic avec nous.
- (André) Un gamin très intelligent en plus, il a passé sa journée de route à faire des mots croisés.
- (Je sursaute) A son âge ?
Fabienne prend un magazine sur la table pour le tendre à Florian.
- Tiens !!! Même moi je n’arrive pas à finir les grilles tellement elles sont ardues, mais regarde un peu celui de « Ludo » !!
Je lui prends le bouquin des mains et force m’est de constaté que les grilles sont toutes terminées, sans aucune rature qui plus est.
- C’est lui qui a fait ça ?
- (André) Et oui !! Avec juste un petit dictionnaire de poche.
- Excusez-moi mais il faut que j’aie une petite conversation avec lui.
Je sors du mobile-home pour attraper le gamin qui est toujours collé à son frère.
- Viens un peu par ici toi, j’ai à te parler seul à seul.
- (Flavien surpris) Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Rien t’inquiète juste que je dois vérifier un truc, mais tu peux venir aussi si tu veux.
Une conversation qui au fur et à mesure qu’elle avance me laisse à penser que mon intuition était la bonne, Flavien n’en revient pas de ce qu’il apprend et en reste bouche bée.
Apprendre de but en blanc que son petit frère a une intelligence en pleine expansion due à l’intervention qui lui a sauvé la vie, a de quoi perturber le grand costaud.
- Et tu crois que ça va durer ?
- Bien sûr !! Une fois la zone cérébrale en activation, il n’y a pas de raison qu’elle s’arrête autrement qu’avec le vieillissement et vu l’âge de « Ludo » ce n’est pas demain la veille.
- (Flavien ahuri) On fait quoi alors ?
- C’est là où je voulais en venir
J’attrape gentiment Ludovic par l’épaule.
- Écoute-moi « Ludo » !! Si tu veux que les gens te laissent tranquille, il va te falloir la jouer serrer. Évite de trop montrer que tu sais des choses trop en avance sur ton âge et tu pourras vivre tranquillement, fais quelques erreurs de façon à ne pas passer pour la grosse tête devant tout le monde et tout ira bien.
- (Ludovic) C’est ce que tu as fait toi ?
- Et oui et depuis tout petit, je sais que ce ne sera pas facile pour toi mais je t’assure que tu seras gagnant en fin de compte. J’y suis tellement habitué que je n’y pense même plus, est ce que j’ai l’air d’un intello ?
Ludovic mort de rire.
- Bah non !! Hi ! Hi !
- Et pourtant regarde !!
Je prends son bouquin et un stylo, une grille vierge et en quelques secondes, je la remplis sous les yeux sidérés des deux frangins.
Je lui tends le magazine en le regardant avec le sourire.
- Alors !!!
- (Ludovic) Et ben ça alors !!
- (Flavien) C’est vrai que tu caches bien ton jeu « Flo » et pourtant ce n’est pas faute de le savoir.
Je termine avant de les laisser.
- Donc c’est bien compris ? Tu feras attention à l’avenir ? Parce que tu sais, quelqu’un pourrait remonter jusqu’à moi et me causer des soucis. Tu ne voudrais pas ça quand même ?
- (Ludovic atterré) Surtout pas « Flo », je te le jure !! Promis, je ferais attention maintenant !!
Un bruit résonne non loin d’eux, ils tournent tous les trois la tête dans sa direction et n’aperçoivent qu’une ombre qui s’éloigne rapidement.
Ils rient de leurs nervosités qui les verraient épiés par tout le monde et s’en retournent rejoindre les autres.
1ere année août deuxième partie : (39/43) (Jean sur RTL)
« Quelques jours plus tôt »
Alexie voit Florian sortir des toilettes ce matin-là et aussitôt va le rejoindre avec la mine soucieuse, le petit rouquin le fait malgré tout sourire avec sa dégaine et son rouleau de papier toilette bien en évidence dans sa main, ne laissant aucun doute à qui que ce soit sur ses derniers agissements.
- (Alexie) Tu te sens plus léger « Flo » ?
- Hi ! Hi ! Oui ça fait du bien. Hi ! Hi !
- Tu as cinq minutes à me consacrer ?
- Bien sûr pourquoi ?
- C’est au sujet de Marc.
Je m’arrête inquiet du ton qu’il vient d’employer, je reste un instant à le regarder.
- Un problème entre vous ?
- Non ! Non ! T’inquiète ! Tout va bien et même très bien, tu n’as rien remarqué de différent depuis quelques temps ?
- (Surpris) Non ! Quoi ?
- Il prend du poids et je pense que ça a un rapport avec ta piqûre à l’hôpital.
Je souris, amusé par son constat.
- C’est ce que vous vouliez ? Alors je ne vois pas où est le souci.
Alexie sourit également.
- Oui ce n’est pas ça le problème, figure toi que maintenant il ne rentre plus dans ses fringues et que je lui prête les miennes depuis plusieurs jours déjà.
- Bah !! Ça va lui permettre de refaire sa garde-robe, non ?
- Tu oublies juste une chose, ses parents lui versent juste ce qu’il faut pour qu’il s’en sorte et qu’il n’a pas une tune de côté.
- Il n’a qu’à les appeler et leur demander un peu plus.
- Tu sais comment est Marc et ça va faire un an qu’il ne les a pas vus !! Jamais il ne fera ça, il est bien trop fier.
Je réfléchis un instant.
- Alors c’est à nous de trouver une solution.
Tout en discutant, nous passons devant un emplacement où un homme installé sur la terrasse écoute la radio.
J’écoute sans y faire trop attention le jeu qui passe en fin de matinée, quand soudain je m’arrête pris d’une idée subite.
Alexie stoppe pour ne pas me rentrer dedans et me regarde surpris.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je crois que j’ai une idée !! viens avec moi chez Jean, j’ai un truc à lui demander.
Quelques minutes suffisent pour que nous nous retrouvions dans son bureau et qu’en nous voyant arriver, il nous demande.
- Bonjour les gars !! Que me vaut cette visite ?
Je vais lui faire la bise.
- Tu n’aurais pas un poste radio à me prêter pour quelques jours ?
- Je vais bien te trouver ça quelque part, attendez-moi ici je reviens dans cinq minutes.
Pendant qu’il remonte à l’appartement, Alexie me fixe n’y comprenant absolument rien et surtout ne voyant pas le rapport avec Marc.
- Tu peux m’expliquer « Flo » ? Parce que là je ne vois pas où tu veux en venir.
- Attends un peu et tu vas comprendre.
Jean redescend en tenant à la main une petite radio à pile qu’il me tend en souriant.
- Tiens !! Elle n’est plus toute jeune mais elle fonctionne encore très bien.
- Merci Jean, je te la rendrais dans trois ou quatre jours.
- Oh !! Tu peux même la garder tu sais, mais tu m’intrigues là !! Qu’est-ce que tu veux faire avec cette radio ?
Je m’installe près du comptoir et j’allume le poste, une fois les ondes réglées sur Radio Luxembourg, j’écoute l’émission en prenant quelques notes sur mon petit calepin.
Satisfait de moi, je coupe le poste et reporte mon attention sur mes amis qui m’ont regardé faire sans rien dire.
Alexie commence à comprendre.
- Tu n’aurais pas l’intention de participer à l’émission par hasard ?
- Si !! Pourquoi pas ? Seulement il me faut un adulte car je ne crois pas qu’un mineur puisse s’inscrire !!
Je fixe Jean en souriant.
- J’ai bien quelqu’un à qui je pense, tu serais d’accord pour nous aider ?
- (Jean perplexe) Bien sûr mais pourquoi as-tu besoin d’argent ?
- (En riant) Pour rhabiller un ami qui prend du poids.
- (Jean) Ça lui coûterait moins cher de faire un régime.
- (Alexie alarmé) Hé !!! Surtout pas !! Il faudrait même qu’il prenne encore quelques kilos pour se remplumer.
Je lui explique alors que c’est pour Marc ainsi que ses différends avec sa famille, Jean écoute et quand il comprend enfin mon idée, me sourit en me prenant dans ses bras.
- Tu es vraiment un garçon qui vaut le coup d’avoir pour ami, mais je ne suis pas un puits de science tu sais !! A mon avis et en admettant être sélectionné, nous n’irons pas loin.
Je crois alors bon de préciser.
- Je te donnerai les réponses ne t’inquiète pas pour ça.
Devant l’incrédulité du père de Raphaël, Alexie explose de rire.
- Tu ne connais pas encore « Einstein » Jean !! Tu vas voir de quoi notre « Flo » est capable.
- Bon !! Maintenant il reste le plus difficile, faire en sorte que ta candidature soit prise en compte pour une prochaine émission. Je peux t’emprunter ton téléphone ? J’ai un ami à contacter et j’espère qu’il connaît quelqu’un de l’antenne sur Paris.
1ere année août deuxième partie : (40/43) (Jean sur RTL) (fin)
« Retour au présent »
Jean arrive tout excité devant le campement de nos amis suivit d’un Raphaël mort de rire à ses talons, c’est Guillaume qui le voit arriver le premier et qui se demande bien ce qu’il se passe.
Bien sûr il remarque la crise de fou rire de « Raph » et se dit qu’il n’y a sans doute rien de grave.
- Hé !! Les gars !! Voilà de la visite.
Tout le monde encore attablé en plein petit déjeuner tourne la tête vers l’entrée de la toile et voient eux aussi arriver le père suivit du fils qui se bidonne derrière lui.
Jean tout excité.
- Florian !!! Ils viennent de m’appeler, je passe à l’antenne aujourd’hui. Ils rappelleront vers onze heures trente pour le début de l’émission, c’est un miracle qu’ils m'aient sélectionné.
À part Alexie qui sourit aux anges, les autres me regardent en n’y comprenant absolument rien des paroles de Jean.
Je leurs explique en quelques mots notre idée d’il y a quelques jours en restant volontairement vague sur la raison qui m’a poussé à le faire, mais c’est sans compter sur leurs curiosités.
- (Aurélien) Pourquoi tu fais ça « Flo » ?
- Pour une bonne action (rire) Il y a dans la bande un gars qui fait du lard depuis qu’il est ici et si nous ne voulons pas qu’il rentre à Reims tout nu, il va bien falloir lui refaire une garde-robe avant de repartir Hi ! Hi !
Chloé cherche qui ça peut bien être.
- Tu te moques de nous ?
Damien amusé regarde Marc qui est devenu rouge de confusion, comprenant que c’est de lui que je parle.
- C’est vrai qu’on voit moins tes côtes depuis un moment et que tu commences à avoir un super popotin mon gars.
Du coup tous les regards se reportent sur lui, Flavien s’approche de son ami et le soulève à bout de bras en riant.
- Wouah !! Mais ce n’est pas des conneries !!
Il me regarde un instant les yeux brillants avant de reporté son attention sur Marc.
- Il te fallait l’air de la mer pour t’étoffer, enfin !! Ce n’est pas trop tôt.
Le temps passe alors très vite, Marc qui au début se sentait un peu vexer dans sa fierté finit par comprendre que c’est pour l’aider et lui éviter d’avoir à réclamer quoi que ce soit à ses parents.
Quelques larmes de reconnaissance très vite remplacées par la joie de n’avoir autour de lui que des amis qui lui montrent une fois de plus qu’il n’est plus seul sur cette terre.
Onze heures et quart, le bureau de Jean est envahi par toute la bande de copains qui attendent le coup de téléphone, Florian s’est installé près de lui à une petite table avec son éternel calepin posé dessus.
Il a fallu révéler aux parents de Raphaël ce que savent également Patrice et son équipe, depuis ils regardent Florian avec encore plus d’étonnement encore que quand il a ôté la tache de naissance sur le dos de la main de Jean.
« Dring » !! « Dring » !!
L’émission commence, au fur et à mesure des questions le carnet de Florian se remplit des réponses que le brave homme répète au téléphone.
Quelques mètres plus loin pour ne pas perturber la communication, nos amis se sont confortablement installés et écoutent eux aussi la radio en poussant des cris d’encouragement au fur et à mesure que les bonnes réponses sont données.
Arrive le moment tant attendu de la super cagnotte ou quatre questions sont alors posées, Jean y répond en faisant celui qui hésite pour paraître plus vrai car « Flo » lui a déjà donné dès le début des énoncés et sans hésiter, les réponses qui vont bien.
- (JPF) Pour la quatrième question vous avez répondu "Amsterdam", je vous rappelle mon cher Jean que vous jouez pour la coquette somme de vingt-huit mille Euros. Qu’allez-vous faire de cet argent si je ne suis pas indiscret ?
Jean la voix tremblante.
- C’est pour aider un ami de mon fils dont les parents ne s’occupent qu’au minimum, afin qu’il puisse poursuivre ses études de médecine sans plus se soucier des problèmes d’argent.
- (JPF) Voilà qui est fort louable mon cher Jean, la réponse à la dernière question qui peut vous faire gagner vingt-huit mille Euros est…… Nous connaîtrons la réponse après ces quelques minutes de pose….. Nous retrouverons donc Jean après ces quelques réclames pour savoir s’il sera l’heureux gagnant de notre super cagnotte d'été. Ne quittez pas messieurs et mesdames, la suite de notre émission avec cet homme de cœur dans quelques instants.
Pendant la pause publicitaire, Jean continue à parler avec son « cher Jean Pierre ». Celui-ci le félicite de sa générosité hors antenne, la pub se terminant sa voix revient dans le poste radio.
- (JPF) Nous revoici à l’antenne pour la fin de l’émission, toujours dans le sud de la France avec notre ami Jean qui je vous le rappelle, joue pour la super cagnotte de ce midi s’élevant à vingt-huit mille Euros et qu’il destine s’il la remporte, à soutenir un ami de son fils pour l’aider à poursuivre ses études. Mon cher Jean, vous avez répondu "Amsterdam" à la dernière question et la réponse est !!!! Monsieur l’huissier s’il vous plaît ?
- (L’huissier)…………………… "Amsterdam" !!
Un énorme « hourra » s’échappe alors de nos amis qui s’embrassent devant l’accueil au grand dam des estivants passant près de là et n’en comprenant pas la raison.
- (JPF) Bravo !!! Jean vient de gagner la super cagnotte !!! Vingt-huit mille Euros !!
Le logo musical de la station se fait entendre avant qu’il ne reprenne.
- Demain nous recommencerons donc l’émission avec une nouvelle cagnotte de cinq mille Euros, félicitations mon cher Jean et restez en ligne pour que nous puissions prendre vos coordonnées. Un chèque de Vingt-huit mille Euros vous sera envoyé dans les plus brefs délais de la part de RTL !!! Mesdames et messieurs je vous dis à demain onze heures trente pétante sur votre radio favorite.
La joie est intense et Marc pleure à chaudes larmes, sa sensibilité mise à rude épreuve par tous ses gestes d’affection qu’il reçoit de ses amis.
Jean après avoir raccroché, félicite Florian avec une tape amicale dans le dos et ouvre le tiroir de son bureau pour en sortir son carnet de chèque, quelques secondes pour le remplir et il le tend à Marc qui le prend d’une main tremblante.
- Tiens !! Rien ne sert d’attendre, tu peux dire mon garçon que tu as des amis exceptionnels et je suis fier que mon « Raphi » en fasse désormais partie.
1ere année août deuxième partie : (41/43) (Après midi shopping)
Le repas du midi fut comme de bien entendu un délire de joie, Marc au début a voulu rendre le chèque à Florian qui bien sûr n’a même pas fait mine de sortir les mains de ses poches et l’a regardé avec son sourire si craquant, que Marc s’est remis à pleurer.
- Calme-toi « Marco », si j’ai fait ça c’est pour toi alors tu vas déjà venir avec nous cet après-midi pour te trouver des vêtements et le reste te sera utile par la suite.
- (Marc ému) Mais !! Et toi ?
- J’ai largement ce dont j’ai besoin ne t’en fait pas, juste un conseil quand même. N’achète que le strict nécessaire parce que tu ne sais pas encore quel poids tu vas prendre au final et ce qui t’ira aujourd’hui, n’ira peut-être plus demain Hi ! Hi !
- (Mathis) Ou alors tu prévois large tout de suite.
Alexie en prenant son compagnon par la taille.
- Encore une quinzaine de kilos et tu seras comme moi.
- (Sylvain sourit) Déjà cinq ou six ne lui feront pas de mal, il n’a pas ton ossature et je ne crois pas que prendre quinze kilos lui irait si bien que ça.
Flavien en fixant Florian.
- C’était bien ça alors ? J’en étais sûr !!
Une heure plus tard après être passé déposer le chèque à la banque, les voilà tous en ville entrant dans la galerie marchande du supermarché le plus proche.
Les sacs commencent à remplir leurs mains suite aux divers passages dans les boutiques, Marc ayant insisté pour que chacun se fasse plaisir et se choisisse quelque chose qui lui plaît.
Guillaume disparaît un moment et les rejoint avec un petit sac en papier venant de la parapharmacie, devant les regards rieurs de ses amis il pique un magnifique bol et rejoint Léa qui devient vite dans le même état que lui.
- (Mathis) Je vois que ça va être le grand soir pour vous deux ?
Léa surprise du ton enjoué de son petit frère.
- Tiens !! Tu ne m’engueules plus là ?
Damien qui comprend sa réaction.
- Manquerait plus que ça !! Vous devez être les derniers à part Mélanie et Ludovic à passer le pas, alors il serait très mal placé pour te faire la morale cette fois.
Léa regarde son frère avec de grands yeux troublés, comprenant le sens des paroles du garçon.
- Ah !! Parce… !!!! Eh bien d’accord !!! Vous n’avez pas perdu de temps vous deux !!!
Mathis devient la réplique exacte de son cousin quand on lui parle de sexe, son visage devient rouge brique jusqu’à recouvrir complètement ses oreilles qui doivent chauffer dur à ce moment précis.
- Tu étais obligé de parler de ça toi ? J’ai l’air de quoi maintenant ?
C’est Ludovic qui les fait rire tous en répondant.
- Tu ressembles à un indien maintenant, dis Damien ? Pourquoi vous n’avez pas perdu de temps ? Vous avez fait quoi ?
Flavien attrape son petit frère et le prend dans ses bras.
- Ce sont des histoires de grandes personnes, tu es encore trop jeune pour comprendre.
- (Mélanie sérieuse) Ils ont joué au docteur !! C’est ce que font les grands à l’école, j’en ai entendu plusieurs en parler et ils avaient l’air de bien s’amuser.
- (Ludovic intéressé) Tu m’apprendras « Mél » ?
Les rires redoublent dans la galerie marchande car l’innocence des deux petits dans leurs paroles est irrésistible, ils finissent tous par sortir en se tenant le ventre.
Passant devant les gens qui les regardent en souriant, loin de penser à ce qui peut amuser autant toute cette troupe d’enfants et de jeunes adultes.
De retour au camping chacun va dans sa chambre essayer sa nouvelle tenue, Marc a son lit couvert de paquets qu’il regarde avec émerveillement et ce malgré son âge, c’est la première fois qu’il en a autant et ses yeux brillent tellement son plaisir est grand.
Alexie l’observe depuis l’entrée de la chambre et frissonne d’émotion en regardant son petit ami émerveillé pour si peu, il se promet alors de faire en sorte qu’il ait souvent maintenant droit à ses petits plaisirs de la vie et qu’à la première occasion il ira dire ce qu’il en pense à ses parents quant à la façon qu’ils ont de s’occuper de leur fils.
Florian déballe d’un petit sac les deux petites balles qu’il lance amusé à « Tic » et « Tac », qui sautent dessus aussitôt pour se rouler au sol et jouer avec.
Guillaume sort la boîte de préservatif en regardant Léa avec les yeux brillants, la décision de les acheter venant d’eux deux après en avoir longuement discuté.
Les nuits passées à entendre tout ce qui venait des autres chambres faisant que leurs préliminaires assez poussés malgré tout ne leur suffisent plus, l’envie de passer à l’acte se faisant de plus en plus difficile à refréner.
1ere année août deuxième partie : (42/43) (Dernier jour)
Quand ils se lèvent ce samedi-là, c’est un peu avec le moral dans les chaussettes même s’ils n’en ont plus mises depuis deux mois.
C’est le dernier jour et ils repartent tous le lendemain matin pour retourner chez eux, Sylvain et les jumeaux vont passer quinze jours chez les parents de ces derniers, Dorian et ses collègues vont suivre Florian encore une semaine ou deux avant de clore le dossier, du moins c’est ce qu’ils croient.
Alexie a tellement insisté auprès de Marc que celui-ci a finalement accepté de l’emmener voir sa famille, en lui précisant bien toutefois qu’ils n’y resteraient qu’une journée et pas une minute de plus.
Florian ne l’a pas encore dit à Raphaël mais il va le prendre avec lui pour les deux prochaines semaines afin qu’il aille faire les papiers nécessaires pour son entrée en fac, puis ensuite commencer à prendre ses marques chez ses grands-parents avec qui il va passer les quatre années qui lui seront nécessaires pour terminer ses études.
Jean et ses grands-parents sont aux courants et ont déjà fait l’essentiel pour que tout se passe bien, ne reste plus qu’à lui en faire la surprise.
Éric était hyper tendu à l’idée de quitter celui qui a rallumé son cœur depuis ses deux mois merveilleux et inoubliables qu’il aura passé ici, déjà dans sa tête il prévoyait ses week-ends à rejoindre son ami en se demandant comment il allait bien pouvoir faire au niveau pécuniaire car ce n’est pas avec les quatre-vingts pour cent du SMIC qu’il gagne en apprentissage qu’il aurait pu payer tous ses allers retours.
S’il en avait parlé à ses parents, il était quasiment sûr qu’ils l’auraient aidé mais ce n’était pas dans sa façon de voir les choses et il cherchait désespérément depuis plusieurs jours d’autres alternatives pour y arriver, maintenant et avec l'idée géniale de Florian, son cœur est rempli de joie à la pensée d'avoir son petit ami près de lui durant toutes ses années.
Patrice et le commissaire Mattiony doivent se rencontrer ce matin, il a déjà eu cette conversation avec son chef il n’y a pas plus tard qu’hier et celui-ci lui a répondu qu’il ne mettrait pas d’entrave à son idée, même s’il le regrettera forcement au cas où elle aboutit.
Ses paroles venant de cet homme respecté, lui ont été droit au cœur et il a bien compris en les entendant prononcer toute l’estime qu’il a maintenant envers eux.
L’idée qu’il a maintenant venant d’ailleurs plus de Maurice car il n’avait pas réellement celle-là en tête au moment de son appel, est de faire muter Dorian dans la police nationale pour qu’il soit en binôme avec son Gérôme.
Afin de les faire affecter ensuite dans une unité spéciale à la surveillance de Florian, non pas à cause de la mission actuelle mais de ce que Maurice lui a révélé en lui faisant promettre de n’en parler à personne.
Quand il a appris que Florian était un « héritier » et qu’il n’en savait absolument rien, il a été plus que surpris mais a très vite compris que c’était sans doute grâce à ça que celui qui est maintenant devenu son ami était tel qu’il était.
Un jeune garçon au cœur gros comme ça et qu’il aurait pu en être autrement s’il avait été élevé dans le luxe.
Donc lui faire affecter deux agents en civil pour sa protection étant un fait courant pour ceux qui versent à l’état des millions en impôts chaque année, devrait ne pas poser de problèmes si ce n’est qu’ils ne devront pas lui en révéler la raison.
L’excuse en étant d’ailleurs toute trouvée car il suffira simplement de lui faire croire que s’ils sont là, c’est tout simplement pour poursuivre la mission pour laquelle Florian est déjà au courant.
Patrice sourit par avance de la joie qu’il va leurs faire si tout ça se concrétise, lui devrait être muté sur Paris ce qui le réjouit également car son amie y a son travaille elle aussi.
Léonie et Camille resteront sur Aix, leur affectation à une brigade régionale de la DST leurs permettra de rester ensemble et de pouvoir revoir régulièrement toute la fine équipe, ce qu’il s’est d’ailleurs promis de faire lui aussi.
Ce matin donc bien qu’ils devraient être tous joyeux, reste assez triste du fait de leurs ignorances.
Personne n’a envie de s’éloigner des autres aujourd’hui, sentant bien la séparation imminente.
Ils prennent les paniers repas et d’un commun accord décident de passer la journée pour une dernière bronzette naturiste sur « leur » plage.
Léa allongée sur le sable pense aux deux dernières nuits passer avec Guillaume, le plaisir qu’ils ont découvert ensemble est tellement torride qu’elle en a la chair de poule rien qu’en y repensant.
Le jeune garçon aux cheveux longs maintenant qu’il attend d’être rentré pour aller chez le coiffeur lui est devenue indispensable, qui aurait cru quand elle l’a vue pour la première fois tout empreint de timidité qu’il deviendrait le point central de toutes ses pensées au point de le chercher sans cesse des yeux dès qu’il se trouve loin d’elle.
Chloé regarde tous ses couples qui se sont formés autour d’elle depuis cette merveilleuse année et soupire profondément, le cœur remplie d’émotions et de joie à l’idée qu’ils sont tous devenus inséparables.
Elle voit son amour de jeunesse s’amuser comme un fou avec Ludovic et Mélanie sous le regard rempli d’amour de Thomas assis à quelques mètres de lui, ce jeune rouquin plein de vie qui est le maillon central de toute cette bande de copains et qui par sa gentillesse a su les réunir autour de lui comme une famille ou une (Elle sourit) "Smala".
***/***
Léonie se mord les lèvres, depuis qu’elle a passé ce coup de téléphone, les remords ne cessent depuis lors de l’assaillir.
Pourtant elle n’a fait que ce pour quoi elle a été payée, son patron l’avait bien prévenue que le choix de l’équipe par le directeur de la DST cachait quelque chose et qu’elle devrait utiliser toutes ses facultés d’adaptation pour s’assimiler à leur groupe afin de ne pas être découverte.
Déjà qu’il n’a pas été facile pour lui de lui créer un dossier similaire à Camille qui a été choisie la première, dossier qui bien sûr a été retenu par Maurice car correspondant en tout point à sa recherche.
Le fait qu’elle ait suivi le même cursus dans la même école et donc qu’elle les connaissait déjà, à beaucoup aider à sa mission et par la suite à son intégration dans l’équipe.
Les larmes s’échappent de ses yeux quand elle repense à ce qu’elle vient de faire, jamais ils ne lui pardonneront sa trahison.
Pourtant ce qu’elle a découvert est tellement extraordinaire qu’elle ne pouvait pas le garder pour elle, maintenant les dés en sont jetés et advienne que pourra pense-t-elle en pleurant cette fois toutes les larmes de son corps.
1ere année août deuxième partie : (43/43) (Dernier jour) (fin)
Patrice entre dans le bureau après avoir frappé trois petits coups à la porte, le commissaire lève les yeux et sourit en reconnaissant celui qui petit à petit est devenu un ami.
- Ah !! Patrice !! Jamais en retard à ce que je vois ?
- Hé non !! Vous allez bien commissaire ?
- Comme un vieux qui prend de l’âge mon jeune ami, tu as demandé à me voir ? C’est officiel ou officieux ?
- Moitié-moitié !! Disons que la première partie est officieuse et que si tu es d’accord et bien la seconde deviendra officielle.
- Alors commence donc par m’expliquer la première.
Mattiony se lève et va à la cafetière.
- Un petit jus ça te dit ?
- Volontiers oui !! Ma démarche concerne les amoureux, ça ne devrait pas t’étonner ?
Mattiony lui tend son gobelet.
- Sucre ? Non en effet pas vraiment et je présume que ton idée serait qu’ils ne restent pas trop éloignés l’un de l’autre.
Patrice prend un sucre.
- Merci !! Je pensais même qu’ils pourraient faire équipe.
Le commissaire en haussant les sourcils.
- Police ou DST ?
Patrice tourne lentement son café en regardant dans les yeux son collègue, il soupire et boit une gorgée avant de reprendre.
- Ni l’un ni l’autre ou tout du moins pas comme tu l’imagines, je pensais qu’ils pourraient être affectés à la brigade de la PJ chargée de la surveillance des VIP. Mon patron est déjà d’accord pour y faire muter Dorian, si bien sûr tu es d’accord également pour en faire de même avec Gérôme.
- (Mattiony réfléchi) Et perdre par là même un de mes meilleurs éléments sur le terrain !!
- C’est exactement ce qu’a répondu mon patron mais il est prêt à le faire pour eux.
- Et je présume que ton VIP n’est autre qu’un certain Florian de Bierne ?
- Dans le mille Émile !!! Heu !! Pardon je ne voulais pas être grossier.
- (Mattiony amusé) Ils sont amis avec lui n’est-ce pas ?
Patrice avec un grand sourire.
- On peut dire ça oui.
- Tu parles d’un boulot !! Moi j’appellerais plutôt ça de très longues vacances payées par le contribuable.
Patrice avec un petit rire.
- Je crois aussi Hi ! Hi ! Mais de toute façon tu sais très bien que Florian y aura droit, alors une année ou deux plus tôt qu’est-ce que ça y fait ? Et puis autant que ce soit eux qui en profitent, non ?
- Sûrement après tout !!
- Tu serais d’accord alors ?
Le commissaire y va d’un grand sourire.
- Je vais y perdre au change assurément mais top là !!
Patrice se lève pour lui serrer chaleureusement la main.
- Merci beaucoup !! Mon patron m’a dit de te dire que si tu étais ok, il faudrait que tu l’appelles pour mettre les choses aux points. J’aimerais que ce soit une surprise pour eux tu comprends ?
Mattiony se lève à son tour.
- Entendu je le ferai, ils ont de la chance d’avoir un ami comme toi. Malgré tout il faudra que Gérôme signe à un moment ou un autre sa demande officielle de mutation, mais je dois pouvoir m’arranger pour que cela se fasse au dernier moment pour garder l’effet de surprise.
Patrice en ouvrant la porte pour sortir.
- Encore une fois merci commissaire, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je me ferais une joie et un devoir de vous rendre service.
Patrice se retrouve dans la rue et chantonne en allumant une cigarette, le premier point étant réglé il ne lui reste plus qu’à retourner finir sa journée avec les autres sur la plage.
***/***
Raphaël est avec son père au bureau, attendant avec impatience l’heure d’aller retrouver ses copains.
Une question lui arrive subitement aux lèvres, il n’y avait pas pensé plus tôt mais maintenant elle le turlupine suffisamment pour qu’il la pose.
- P’pa ? J’y pense tout d’un coup ? Ils repartent bien tous demain matin ?
Jean lève les yeux de sa paperasse.
- Oui pourquoi tu me demandes ça ? Tu le sais aussi bien que moi.
- Et pour le campement ? Ils n’auront jamais le temps de tout démonter avant de partir ?
- (Jean sursaute) Tiens !! Mais tu as raison !! Je sais que la camionnette doit passer demain dans la journée, mais je n’ai pas posé la question. Parle leurs en tout à l’heure qu’ils ne soient pas pris de court avec ça, peut être que le mieux serait d’en démonter deux ce soir et la dernière demain avant de partir.
- (Raphaël pensif) Bah !! Sinon au pire je m’en occuperais quand ils ne seront plus là.
- Ce n’est pas à toi de le faire, ou tout du moins pas tout seul. Ils doivent comprendre qu’ils sont suffisamment adultes pour ne pas laisser tout le boulot aux autres, dis-leurs de faire comme j’ai dit et tu verras qu’ils trouveront ça tout à fait normal.
- Entendu p’pa !!
***/***
Le repas de midi sur la plage est très convivial si ce n’est Léonie qui semble bizarre, elle n’a pas décroché une parole depuis le matin aussi pensent-ils que c’est dû à la séparation imminente et la laissent-ils tranquille.
Raphaël leurs a parlé pour le nettoyage du camp et ils décident de rentrer plus tôt afin de se mettre à la tâche avant le soir, à eux tous cela ne devrait pas prendre très longtemps en plus.
Dernières baignades et derniers jeux moins à la franche rigolade que d’habitude toutefois, mais c’est très compréhensible de leurs parts étant donné le contexte particulier de cette journée.
***/***
Juste avant le dîner les deux tentes sont démontées et tout le matériel ne servant pas pour la nuit est proprement rangé pour qu’il n’y ait plus qu’à le charger, un grand lit commun dans la dernière tente leurs permet d’enlever déjà les séparations.
Toute la nourriture restante et emmenée chez Franck qui les en remercie et qui les invite à prendre leurs petit-déjeuner au restaurant le lendemain matin.
Dernier dîner quelque peu morose malgré tout, suivi d’une dernière ballade nostalgique sur la dune.
Ensuite voulant tous être en forme pour le départ, ils vont donc se coucher assez tôt et ils s’endorment finalement assez rapidement.
2eme année septembre : (01/58) (Le kidnapping)
Éric et Thomas sont les premiers levés, ils sortent de la tente et s’habillent sans faire de bruit, ne voulant réveiller personne pour ce qu’ils ont prévu de faire.
Arrivé devant chez Jean qui les attend déjà devant la porte avec une valise manifestement pleine à craquer, ils l’embrassent amicalement et sans plus tarder emmènent le bagage jusqu’à la Ford, où ils la casent au fond du coffre afin qu’elle soit le moins visible possible.
Ils retournent ensuite au campement en se souriant à l’avance de leur blague, puis ils enlèvent un à un les piquets autour de la tente jusqu’à ce que celle-ci s’effondre sous les cris de surprises de ceux qui dormaient encore à l’intérieur.
Le remue-ménage est assez impressionnant, quelques voisins alertés par le boucan arrivent et constatant la plaisanterie, s’amusent beaucoup eux aussi à les voir essayer de se dépêtrer de la grande toile qu’ils ont sur le dos.
Thomas avec son complice, se sauve jusqu’à chez Franck et ils s’installent ensuite tranquillement, morts de rires à la table réservée où les attendent de grosses cafetières fumantes et un énorme tas de tartines, ils en sont à leurs deuxième bol de café quand ils entendent une cavalcade et se regardent en soupirant, sachant très bien ce qui va leurs arriver.
Ils sont soulevés de terre et emmener tambour battant sous les douches où ils se retrouvent toujours habillés sous l’eau glacée, ils se laissent faire en gardant le sourire ce qui finit par payer car leurs amis ne les entendant pas brailler comme ils s’y attendaient, les laissent finalement tranquille sans trop les chahuter.
C’est en tremblant de froid malgré tout qu’ils regagnent le restaurant, Franck les voyant dans cet état leurs amène quelques serviettes.
Une fois débarrassés de leurs vêtements trempés et séchés avec les serviettes, ils se réinstallent en slip pour reprendre leurs petits déjeuners sous les quolibets plutôt coquins de leurs amis.
- (Mathis) Ce n’était pas la peine de les garder, de toute façon on voit à travers alors !!
- (Éric amusé) C’est un peu fait exprès figure toi, comme ça la bande de cochons que vous êtes peut se rincer l’œil.
- (Chloé) Pour ce qu’il y a à mater Hi ! Hi ! Les escargots sont rentrés dans leurs coquilles à ce que je vois Hi ! Hi !
Éric sur le même ton de plaisanterie.
- Ce n’est pas plus mal !! Ça vous évitera de faire des complexes.
Je vais m’asseoir sur les genoux de Thomas en le regardant dans les yeux, ma main part direct lui caresser la nuque en le connaissant suffisamment pour connaître sa réaction.
- Voyons voir le temps qu’il va mettre à sortir, Oups !!! Rapide le gallinacé Hi ! Hi !
Je quitte ses genoux en regardant avec amusement mais aussi avec envie, la barre qui maintenant tend le sous-vêtement au maximum.
- Eh bien !!! Tu n’as pas honte ? Devant tout le monde en plus !!
Je capte aussitôt le visage d’Éric qui se mordille la lèvre inférieure et aussi sec je vais également m’asseoir sur ses genoux en le regardant dans les yeux, le contact de mon corps sur le sien lui développe instantanément la bête qui était jusqu’à présent recroquevillée par l’eau froide.
- Hum !!! C’est la levée de rideau aussi là-dedans à ce que je vois.
Les regards égrillards et moqueurs de toute la bande sur la partie de leur anatomie en pleine gloire, les font rougir instantanément et leurs mains partent dans un parfait accord tenter de cacher au mieux cette marque manifeste d’excitation.
Franck qui a assisté à toute la scène en a les larmes aux yeux à force de rire et gentiment pour qu’ils reprennent un semblant de pudeur, il leurs amène à chacun une serviette de plage pour qu’ils s’en entourent les reins.
- Tenez les gars !! Emballez-vous là-dedans !! Et vous laissez les tranquille, j’aimerais bien vous y voir à leurs places. En plus bande de cochons vous êtes dans le même état qu’eux alors vous feriez mieux d’essayer de vous calmer, sinon on va croire que mon établissement est en fait un énorme lupanar Hi ! Hi !... Ah !! Jeunesse !!
A l’écoute de ces paroles amicales, il nous est bien forcé de constater qu’en plus il a raison et que la plupart d’entre nous tiennent une érection manifeste qui déforme de très belle façon nos pantalons.
Flavien, Aurélien et Guillaume qui eux n’en sont pas affectés, s’éclatent un maximum en se foutant de notre gueule.
- (Guillaume) Ce ne sont pas des gars normaux mais plutôt une vraie bande de phoques
Hi ! Hi !
Flavien écroulé de rire.
- Je n’aurais pas employé ces termes mais en y réfléchissant bien je trouve que ça leur va comme un gant Hi ! Hi !
Carole en faisant la moue.
- Et dire que ce n’est même pas pour nous les filles qu’ils sont dans cet état !!
- (Léa amusée) Dommage quand même d’avoir tous ces beaux mecs excités autour de nous et qu’ils ne nous regardent même pas.
Chloé les yeux pétillants de malice mais qui ne rate pas une miette du spectacle.
- C’est à nous dégoûter d’être des filles Hi ! Hi ! C’est sûr que si nous étions des mecs il en serait tout autrement, pas vrai les queutards ?
Elle entend la porte s’ouvrir, se retourne et voit Raphaël entrer dans la salle.
- Tiens voilà le dernier de la bande ? Voyons voir combien il va mettre de temps à se transformer en rouquin à trois pattes.
Raphaël qui n’a rien suivi des derniers événements, s’approche de ses amis et capte tout de suite l’état pour le moins gênant de leurs entrejambes.
La vue de Thomas et Éric qui en soupirant devant son regard interrogateur ont ouvert en même temps leurs serviettes, met instantanément le beau rouquin dans un état de transe et son sexe vient magnifiquement déformer son short devant le regard égrillard des autres qui n’attendaient que ça.
- (Chloé) Qu’est-ce que je vous disais ? Il ne reniera pas ses copains celui-là Hi ! Hi !
2eme année septembre : (02/58) (Le kidnapping) (suite)
Cette petite séance de foutage de gueule aura au moins eu le mérite de remonter le moral des troupes, les œillades de convoitise que n’arrête pas d’envoyer Florian à ses trois amis ne passent pas longtemps inaperçus.
Thomas discrètement envoie un léger coup de coude à Éric en lui montrant le petit rouquin qui n’arrête pas de les regarder, celui-ci fait un signe à Raphaël qui remarque également le manège et sourit.
Un signe de la tête vers le plafond lui fait comprendre où son ami veut en venir et il lui fait aussitôt un magnifique clin d’œil.
- Dites les gars !! Ça vous dirait de monter dans ma chambre pour vous changer ?
Éric parfaitement raccord.
- Merci « Raph » !! Je ne nous voyais pas traverser le camping en slip.
Thomas qui comprend le stratagème.
- Faudrait juste que quelqu’un aille nous chercher des affaires de rechange, tu veux bien faire ça pour nous Florian ?
Je sursaute en entendant mon prénom, trop pris dans ma contemplation de leurs corps.
- Hein !! Quoi !!! Ah oui, des vêtements !! Ok j’y vais !!
- (Raphaël sourit) Tu n’auras qu’à nous rejoindre chez mes parents, c’est la deuxième porte à ta droite en haut de l’escalier.
- Ok
Pendant qu’ils le voient partir en courant, ils quittent le restaurant par l’arrière et font rapidement les quelques mètres qui les séparent de l’appartement où vit Raphaël.
Jean les voit arriver dans cette tenue pour le moins surprenante et sourit.
- Eh bien !! Qu’est-ce qu’il se passe encore ?
Raphaël lui explique en deux mots.
- Ils vont se changer dans ma chambre, Florian arrive avec des fringues (Il rit) sèches Hi ! Hi !
Ils montent l’escalier quand Raphaël à mi-chemin se retourne vers son père.
- Heu !! P’pa !! Tu ne t’inquiètes pas si nous restons un moment en haut, j’ai plein de truc à leurs dire avant qu’ils partent.
Jean en gardant son sérieux.
- C’est vrai que tu vas être un moment sans les voir, prenez tout votre temps les gars !!
Raphaël reprend son ascension et retrouve ses deux amis dans sa chambre.
- (Éric) Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- (Thomas amusé) Eh bien on attend « Flo » !!
- (Raphaël) Oui, mais encore ?
Thomas prenant un air de conspirateur.
- Si on l’allumait un peu pour voir ?
- (Éric) Hum !! Ça va encore nous retomber dessus je vous le dis.
Raphaël les yeux brillants.
- Tu entends quoi par l’allumer ?
- (Thomas) Le faire baver quoi !! Qu’il ne tienne plus à l’envie de s’envoyer en l’air.
- (Raphaël) Oui mais après ?
- (Thomas rit) Quand il sera chaud bouillant, on se rhabille vite fait et on sort dehors rejoindre les autres.
- (Raphaël septique) Ça ne marchera pas, tu ne te rappelles donc pas de la dernière fois ?
- (Thomas) Oui mais là ce n’est pas pareil, nous sommes tous là.
- (Éric) Tu oublies juste un truc essentiel mon pote.
- (Thomas surpris) Ah oui !! Et quoi donc ?
Éric en souriant à pleines dents.
- Son « don » tout simplement, tu sais bien que quand il est excité nous le devenons autant que lui.
Thomas en lui rendant son sourire.
- Ah oui !! Et alors où est le problème ?
Raphaël en regardant fixement Thomas.
- J’ai compris !! Toi aussi tu as envie ? C’est ça ?
- (Thomas) Pourquoi ? Pas vous ?
- (Éric égrillard) Ah d’accord !! En gros tu veux qu’on l’excite à mort et après qu’on s’envoie en l’air ?
Thomas leurs fait son sourire le plus craquant.
- Eh bien !! Quand même !! Vous êtes durs à la comprenette le matin vous deux, ce n’est pas possible !! On va se taper une grosse demi-journée de train ou de voiture alors un petit câlin tous ensemble avant ce n’est pas du luxe, non ? en plus « Raph » n’aura plus l’occasion avant longtemps, alors…
Éric regarde son ami avec un sourire en coin et les yeux pleins d’envie.
- C’est sûr !! Et on l’attend comment le rouquin ?
Raphaël la langue légèrement pendante.
- À poils face à la fenêtre, comme ça il aura une belle vue sur nos popotins en entrant le gaillard !! Mon avis que ça va lui faire un choc Hi ! Hi !
Éric vire vite fait sa serviette et son slip.
- Vendu comme ça Hi ! Hi !
Thomas imite son copain.
- Il va en prendre plein les mirettes c’est sûr.
Raphaël se déshabille alors avec frénésie.
- Je vous adore les gars Hi ! Hi !
Les voilà tous les trois nus accoudés à la fenêtre, ils discutent de tout et de rien en attendant l’arrivée de Florian.
Le sexe dressé au zénith en attendant d’être tous les quatre comme ils se le sont promis, afin de pouvoir s’éclater comme ils en crèvent d’envie depuis que l’idée leurs est venue.
- (Raphaël) Pour moi et Florian il n’y aura pas de tentations mais pour vous deux ça va être dur, non ?
Éric comprend où il veut en venir.
- Je reconnais que tu n’as pas tort, mais bon !! C’est déjà bien si nous pouvons en profiter quand nous sommes ensemble.
Raphaël après un moment de réflexion.
- Je ne t’en voudrais pas si vous le faisiez tu sais ? Maintenant ce n’est plus pareil, je sais bien que j’aurais du mal à résister si j’étais tout le temps avec Thomas ou Florian.
Thomas tourne la tête vers lui et le regarde attentivement.
- C’est vrai ? Tu tiens à ce point-là à nous ?
Raphaël reste les yeux plantés dans les siens.
- Bien sûr sinon crois-tu vraiment qu’on serait là à en parler ?
- (Éric) « Flo » n’est pas près de nous et ne peut donc pas déformer notre jugement, je pense comme « Raph », pas toi ?
- (Thomas hésitant) En fait je serais tenté à penser comme vous mais je me demande si c’est la chose à faire et puis je trouve que si ça reste comme nous en avons tous convenu…
Il cherche ses mots.
- …Eh bien, ce sera plus fort entre nous et surtout cela évitera à celui qui est seul d’y penser et d’avoir mal au cœur.
- (Raphaël) Je comprends, excuse-moi.
- (Thomas) Tu n’as pas à t’excuser tu sais ? Je suis sûr que nous y avons tous pensé, attendons de voir ce que Florian en dira et puis nous verrons.
Éric en rigolant, se tient fermement son membre toujours raide comme un manche à balai.
- En attendant il y a popole qui ne se pose pas autant de questions, qu’est-ce qu’il fout le nain ? J’ai trop envie moi !!
2eme année septembre : (03/58) (Septembre) (Le kidnapping) (suite)
***/***
« Vu du côté Florian »
J’arrive après un passage aux toilettes rapide en vue du campement où tout est déjà prêt à mettre en voiture, Julien aidé par Aurélien commence même à charger la sienne en pestant comme un malade qu’il ne comprend pas puisque tout était rentré dedans au départ et voilà que maintenant il n’arrive plus à tout y mettre.
Carole et Chloé terminent de plier les couettes, pendant que Ludovic avec son grand frère dégonfle les derniers matelas.
Les tentes et tout le mobilier qu’ils ont trouvé à l’intérieur à leur arrivée sont impeccablement rangés, prêts à être chargé dans la camionnette quand celle-ci viendra les chercher dans l’après-midi.
Je vais direct vers Chloé qui est du même voyage que mes amis et qui doit savoir où sont rangés les vêtements des garçons.
Après lui avoir expliqué ce que je recherche, elle part fouiller dans les valises et revient avec les tenues sous le bras.
- Tu devrais te dépêcher à les leurs apporter sinon vous allez finir par être en retard, n’oublie pas que nous devons déjà vous conduire au bus.
- Bah !!! On a encore un peu de temps tout de même ?
- Pas tant que ça !! En plus tu n’as pas encore choisi tes affaires, tu ne vas quand même pas prendre le train dans cette tenue.
- Je ferai ça après, donne-moi leurs fringues que je leurs amène. Ils m’attendent dans la chambre de Raphaël, je me préparerai après ne t’inquiète pas.
Chloé garde les vêtements dans ses bras.
- Pas question !! Tu vas te préparer maintenant, c’est moi qui leurs porterai leurs affaires.
Je ne sais pas sur quel pied danser là, où j’insiste et je vais lui mettre la puce à l’oreille sur mes intentions et si je la laisse y aller s’en est terminé pour la journée, du moins de l’idée libidineuse que j’avais en tête.
Je réfléchis très vite en me disant qu’en fait nous serons tous les quatre ce soir pour reprendre ma petite idée et qu’il est vrai que l’heure avance très vite.
- Bon ok !! Vas y, mais tu frappes à la porte avant d’entrer car ils risquent d’être en petite tenue.
- (Chloé amusée) Comme si je ne les avais pas déjà vus à poils depuis ses deux mois ?
Sa réplique m’amuse car elle a raison.
- Ok fais comme tu veux, sa chambre est à droite en haut de l’escalier, deuxième porte.
J’attends qu’elle soit partie pour mettre à profit ses conseils avisés, je vais prendre une bonne douche qui me fait un bien fou et je me change en remettant un pantalon.
Ça me fait tout drôle du fait que je viens de passer deux mois en short ou en maillot de bain, voir même souvent tout nu.
Je termine d’aider les autres et une fois que tout est ok, j’emmène Ludovic prendre une glace chez Franck.
***/***
Chloé après avoir pris le temps de discuter avec Jean à l’accueil, monte les marches et ouvre tranquillement la porte indiquée par Florian, un instant de stupeur manque de lui faire lâcher le paquet de vêtements qu’elle dépose sur le premier lit en face d’elle.
Elle se retient de rire car elle comprend bien en ne les voyant pas se retourner, que c’est fait volontairement pour exciter celui qu’ils pensent être entrés dans la chambre.
Chloé claque la porte et ferme à clé, leurs faisant croire ainsi que c’est bien Florian qui vient d’arriver.
Elle s’approche tranquillement en faisant des petits « Hum !! » assez graves qui les font se trémousser encore plus, en effet la vision devient de plus en plus osée ce qui lui amène un fou rire qu’elle a de plus en plus de mal à réfréner.
Les trois garçons ayant entendu la porte claquer et la serrure se fermer sont entrés dans leurs jeux, ils remuent les fesses d’une façon plus que lascive en se regardant en coin morts de rires à l’idée de l’état dans lequel ça va mettre le petit rouquin.
Éric est entre Thomas et Raphaël, ce qui donne à Chloé une magnifique vue sur trois rosettes dévoilées par leurs déhanchements obscènes, deux d’un rose très clair avec au centre une troisième beaucoup plus foncée mais tout aussi magnifique que les autres.
Chloé est maintenant juste derrière eux et s’amuse à les caresser deux par deux, ses mains explorent ses magnifiques pommes d’amour et mine de rien elle se régale de l’occasion unique qu’elle a d’en apprécier la fermeté et la douceur.
Les garçons sont de plus en plus excités, cette caresse sur leurs postérieurs même si elle reste très pudique les excite à un point tel que leurs sexes fuient de belles façons et que trois fins filets de liquides laiteux font la course à celui qui touchera le sol le premier.
***/***
Florian et Ludovic arrivent chez Franck et en ressortent avec chacun une énorme glace dans la main, une fois dehors Florian décide de lui montrer où habite Raphaël et passe par l’arrière du restaurant.
Il voit les trois garçons, torses nus accouder à la fenêtre et trouve qu’ils font une tête bizarre comme s’ils étaient en plein trips, il lève la main pour attirer leurs attentions et voit leurs mines plus que surprises quand ils l’aperçoivent, puis quand ils se retournent d’un bond vers l’intérieur de la chambre.
***/***
Les garçons aperçoivent en dessous d’eux quelqu’un qui apparemment leurs fait des grands signes de la main, leurs regards se fixent sur le personnage.
Ils sursautent violemment en reconnaissant Florian et Ludovic juste en dessous d’eux, qui leurs font de grands signes en souriant.
Le sourire lubrique qui marquait leurs lèvres jusque-là se transforme vite en extrême étonnement suivit d’une grande perplexité, aussi c’est avec la vitesse de l’éclair qu’ils se retournent et tombent sur Chloé qui se sachant découverte, éclate de rires en voyant leurs trombines tout comme les trois sexes raides et baveux qu’ils lui mettent à présent sous les yeux.
- Heu !!! Salut les gars !! Je peux aussi caresser ce côté-là si vous voulez parce que ça avait plutôt l’air de vous plaire ? Je ne pensais pas qu’une fille pourrait vous faire cet effet-là, Wouah !!! Ce n’est pas du toc !!
Les trois garçons en même temps.
- Chloé !!!!!!
- Oui !! Pourquoi ?? Vous attendiez quelqu’un d’autre ??? Hi ! Hi !
- (Raphaël) Putain !! On s’est encore fait avoir !! Je vous l’ai dit les gars et voilà où on en est !! Bravo !!
Éric mort de rire en regardant sa copine d’enfance.
- Tu es contente là ? Un gros fantasme de réalisé ??
Thomas amusé maintenant, mais qui n’en menait pas large quelques secondes plus tôt.
- Les deux tiers de son fantasme tu veux dire, parce que pour « Flo » elle peut se rhabiller Hi ! Hi !
Chloé en fixant Raphaël.
- Bah !! J’ai eu le même en plus vieux !! Bon !! Ce n’est pas le tout, vous allez encore vous exhiber longtemps comme ça ? Si dans une minute vous êtes encore à poils, je vous jure que je vous saute dessus et vous aurez intérêt à assurer !! Compris ?
2eme année septembre : (04/ 58) (Septembre) (Le kidnapping) (fin)
Les au revoir et les embrassades prennent un certain temps, tout le monde ressent une boule à l’estomac à se quitter après un si long et merveilleux séjour passer tous ensemble.
Jean, sa femme et Franck sont dans le même état d’esprit que les jeunes, ils ont particulièrement apprécié la bonne entente et l’esprit de camaraderie qui a régné pendant ses neuf semaines.
Jean a bien sûr d’autres raisons d’avoir le cœur serré à les voir partir, la guérison de sa femme en étant une des principales.
Le fait que son fils soit tombé amoureux et baigne dans le bonheur en est une seconde, puis l’amitié qu’il a forgée jours après jours avec l’ensemble du groupe termine la liste.
Il est près de dix heures quand « enfin » Julien raccompagne ceux qui partent en train jusqu’à la gare de bus routière de La Teste-de-Buch, Flavien est absent puisqu’il repart avec les parents de Mélanie qui doivent de toute façon redéposer Ludovic à Orléans.
Carole, Sylvain et Sébastien partent direct chez les parents des jumeaux, ils les ont eus au téléphone et ceux-ci les attendent pour le début de soirée.
Julien une fois de retour au camping, prend avec lui les trois frères et les deux siamois du fait que Thomas et Florian ont prévu de retourner à Aix.
Il reste encore deux semaines à Florian avant la reprise des cours en fac, il tient à profiter de ses grands-parents et bien sûr de son amoureux jusqu’au dernier moment.
Une fois qu’ils seront arrivés à la gare de Bordeaux, les quatre garçons devront ensuite se séparer.
Florian et Thomas en prenant la direction d’Aix en Provence, tandis que Marc avec Alexie celle d’Orléans en passant par Paris.
Éric et Mathis préparent leurs coups alors que Chloé et Léa montent à l’arrière de la voiture.
Quand Raphaël vient leurs dire au revoir, il se penche à l’intérieur pour faire la bise à ses deux copines quand il est poussé par Mathis alors que Chloé sort par l’autre porte afin de laisser la place aux trois personnes se retrouvant maintenant à l’arrière.
Chloé monte à l’avant très rapidement, elle a à peine le temps de refermer la porte que la voiture démarre en trombe sous les cris d’incompréhensions de Raphaël qui tente de sortir mais qui en se trouvant au milieu n’en a pas la possibilité.
- Hé !!! Je suis encore dans la voiture !! Arrête-toi… Éric !!
Éric le regarde dans le rétro et sourit.
- C’est un Kidnapping mon gars !! Désolé mais tu viens avec nous !!
- Arrêtez vos conneries les gars !!! Je dois aider mon père et je n’ai rien prévu pour aller avec vous.
- Tout est dans le coffre ne t’inquiète pas pour ça et tes parents sont au courant.
- C’est vrai ???
- Si je te le dis !! Tu ne croyais tout de même pas que je pourrais me passer de toi aussi longtemps ?
Raphaël maintenant qu’il est rassuré, arbore un magnifique sourire qui ne laisse pas de glace le conducteur qui jette fréquemment un coup d’œil dans le rétro.
Il ne lui reste plus qu’à le présenter à ses parents, mais il ne doute pas une minute qu’il soit accepté comme un second fils.
Raphaël curieux d’en savoir un peu plus.
- Combien de temps serai-je retenu contre ma volonté ?
- (Éric) Quinze jours, le temps de tout préparer pour que tu viennes habiter chez les grands-parents de Florian.
- (Raphaël surpris) Quoi !!!! Qu’est-ce que les grands-parents de « Flo » viennent faire là-dedans et pourquoi j’irais vivre chez eux d’abord ? Et combien de temps en plus ?
- Quatre ans ou tout du moins jusqu’à la fin de tes études.
Raphaël amusé car il comprend mieux maintenant le pourquoi de tout ce cirque.
- Et si je vais à Bordeaux ???
- Ça !! Ça m’étonnerait beaucoup !! Tu as déjà reçu ton acceptation pour Aix depuis plus d’une semaine.
- Wouah !!! Et pourquoi je ne suis pas au courant ?
- Parce que tout simplement nous voulions te faire la surprise et j’espère qu’elle te plaît au moins ??
- (Raphaël taquin) Bof !!! Tu sais pour ce que ça change, une fac en vaut bien une autre, non ?
Mathis qui écoute depuis tout à l’heure sans rien dire.
- Dis Léa ? Ils sont cons ses deux là où c’est moi qui ne suis pas normal ? Si « Dami » venait faire ses études à Aix je lui sauterais dessus et je suis certain que pour lui ce serait pareil. Je n’irais pas faire croire que « Bof » ça n’a aucune importance, vous êtes deux grands tarés vous deux !! Promis !!
- (Léa sourit) Tu ne vois pas qu’ils adorent ça ?
- (Raphaël) Et pourquoi chez les grands-parents de « Flo » ?
- (Chloé) Déjà parce que comme ça, tu auras ta chambre à toi (rire) En plus c’est déjà une chambre de rouquin, alors tu ne devrais pas être trop dépaysé et ensuite cela leurs fera de la compagnie, tu seras très bien avec eux car ils sont vraiment trop gentils.
- (Éric) Ce n’est pas que je ne te veux pas chez moi tu sais, mais je pense aussi que tu seras plus tranquille avec ta chambre pour toi tout seul et puis j’habite juste en face, donc pas de soucis pour qu’on se voie quand on en aura envie.
- (Chloé) Alors tu vois ?? Tout est déjà prévu à l’avance, tu n’as plus qu’à te laisser vivre en attendant la rentrée et faire connaissance avec nos familles et les habitants du quartier.
- (Raphaël) Et quand Florian reviendra en vacances ou le week-end, on fera comment ?
- (Éric) Ce ne sont pas les solutions qui manquent, soit vous couchez ensemble et rassure-toi c’est un grand lit. Soit tu viens dormir chez moi ou Florian chez Thomas, ou encore nous pouvons en profiter pour aller chez tes parents.
- (Raphaël) Tu en as oublié une hi ! Hi ! Soit on couche tous ensemble Hi ! Hi !
- (Chloé) Oui tiens au fait !! C’est quoi cette histoire ? Ce matin je m’étais déjà posé la question en vous voyant dans la chambre de « Raph » à poils et maintenant le voilà qui remet ça ? Vous n’êtes plus en couples ?
- (Éric amusé) Tu es bien curieuse !! Bien sûr que si nous sommes toujours en couples mais il y a un truc en plus entre nous quatre de temps en temps, tu ne veux tout de même pas tous les détails.
Chloé avec un petit sourire gourmand.
- Bien sûr que si, qu’est-ce que vous croyez !!!
Mathis tout aussi curieux, malgré qu’il soit déjà au courant et pour cause, ayant assisté avec Damien en stéréo à une de ses fameuses soirées.
- Raconte, ça nous intéresse aussi !! Pas vrai la frangine ?
Léa pas convaincue.
- Bof !! Tu sais moi vos histoires de mecs ? pour ma part j’ai Guillaume et ça me suffit, je ne cherche pas à partouzer avec les amis.
Raphaël la reprend à la volée.
- Qui t’a parlé de partouzer ?? Tu n’y es pas du tout !!! Je ne sais pas comment t’expliquer mais c’est plus ressenti comme si…
Il cherche ses mots.
- …j’étais en couple avec chacun des trois, enfin je ne sais pas si je m’explique bien mais c’est ce que je ressens en tous les cas.
- (Éric) Je ne trouve pas de meilleures explications moi non plus, même si ce n’est pas tout à fait ça quand même.
2eme année septembre : (05/58) (Changement de destination)
***/***
« CHU de Reims »
Denis sort de la chambre la mine soucieuse, Mireille ne va pas fort et il s’inquiète de plus en plus pour elle.
Ses os n’arrivent pas à se ressouder et en plus la fatigue qu’elle ressent n’est pas habituelle, même pour une personne de son âge.
Il retourne dans son bureau pour prendre le téléphone, il compose un numéro et attend avec impatience que quelqu’un décroche à l’autre bout.
Il tombe sur la boîte vocale et laisse un message suffisamment alarmant pour être sûr d’être rappelé rapidement.
***/***
Thomas entend le « bip-bip-bip » de la messagerie sortant de la poche de Florian, il réveille doucement son ami pour le lui signaler.
Florian décroche et écoute le message, son visage change d’expression rapidement quand il clique sur la touche cinq pour rappeler son correspondant.
- Allô !!!
- ………..
- Non !! J’avais prévu de rester encore deux semaines chez moi.
- ………….
- Qui ça ???
- ………………
- Non !!! Prépare un bloc pour ce soir j’arrive !!
- ………….
- T’inquiète pas je serais là.
- …………
- Salut Denis, à ce soir !! Ah oui !! N’oublie pas de prévenir Frédéric et l’équipe, qu’ils soient prêts !!
Thomas curieux, regarde Florian avec gravité.
- Un souci « Flo » ???
- On dirait bien oui !! Tu sais la vieille dame qui m’a donné si gentiment « Tic » et « Tac » ? Eh bien elle s’est cassé le col du fémur et il y a des complications. Denis est inquiet et me demande de venir, alors nous changeons de destination.
- Nous ??
- Bah oui quoi !! Tu viens avec moi, il n’y en a pas pour longtemps. Au plus tard demain ou après-demain on est rentré chez nous, ce soir nous dormirons chez les Viala ce qui ne devrait pas manquer en plus de leurs faire plaisir.
Alexie qui écoute la conversation.
- C’est cool alors !! On va être ensemble jusqu’à Paris ?
- (Thomas) On dirait bien oui.
Je repense soudainement à un truc.
- Tu crois qu’on aura le temps de changer nos billets ?
Marc en regardant les horaires sur sa brochure SNCF.
- Pas de soucis, tu auras une heure d’attente à Bordeaux pour faire l’échange.
- Ok cool !! Ça devrait le faire, dis-moi Thomas ? Il nous reste assez d’argent j’espère ?
J’ai oublié de te demander.
- (Thomas) Largement, rappelle-toi qu’on n’a pas payé autant que prévu au camping.
- Ça va alors !! Bon !! Vous m’excuserez les gars mais il faut que je dorme parce que ce soir j’ai du taf.
***/***
Maxime sort de la chambre où Mireille est endormie, ses fonctions vitales baissent régulièrement aussi il s’en inquiète beaucoup.
Il regarde sa montre en soupirant d’impatience, encore deux heures avant que Florian et Thomas n’arrivent en gare de Reims.
Grégory avec un de ses amis pompiers les attendront sur le parking pour les emmener d’urgence au CHU, Julien et Émilie sont déjà là et préparent le bloc pour l’intervention.
L’anesthésiste ne devrait plus tarder à arriver lui aussi, le plus difficile à trouver étant un paravent suffisamment haut pour que la vieille dame ne puisse pas voir la personne qui l’opère.
***/***
Thomas secoue Florian qui s’est tapé tout le trajet à roupiller comme un loir, juste pendant la correspondance à Bordeaux et à Paris où il était réveillé.
Une chance qu’il y avait Marc et Alexie pour passer le temps, qui sinon lui aurait paru très long.
Chacun son sac à dos en bandoulière, ils sortent de la gare et comme il est déjà presque vingt-deux heures, la nuit est tombée depuis un bon moment déjà.
Une camionnette rouge de pompier attire leurs regards, un signe de mains sortant de la portière leurs confirme que Grégory les a bien aperçus.
« Van » est curieux de connaître les deux garçons car il en a tellement entendu parler depuis que suite à son accident il a été transféré dans ce service de secours aux personnes, qu’il n’a pas la patience d’attendre et descend du véhicule pour les accueillir.
Grégory s’amuse de la curiosité de son collègue et descend à son tour juste pour voir sa tête quand « Van » les verra de plus près, Florian et Thomas qui traversent le parking le sourire aux lèvres heureux de retrouver leur ami, s’amusent de voir son équipier écarquiller les yeux et rester la bouche ouverte de stupeur.
Grégory secoue amicalement son ami.
- Hé !! « Van » !! Reviens-en, en plus je t’avais prévenu Hi ! Hi !
Vanyel n’arrivant pas à détacher son regard du beau blond qui lui donne des frissons dans le dos rien qu’à le voir sourire.
- La vache !!! Même prévenu ça fout un sacré coup !!!
- Ferme la bouche, rentre ta langue et arrête de le dévorer des yeux comme ça.
2eme année septembre : (06/58) (Sauvé de justesse)
Quand la camionnette de pompier arrive aux alentours de l’hôpital, elle se gare discrètement dans un endroit tranquille pas trop loin et repart presque aussi vite une fois les deux garçons descendus.
Florian et Thomas s’avancent à pas de loups jusqu’à l’entrée réservée au personnel, ils y entrent toujours en évitant de se faire trop remarquer.
- (Thomas) On voit bien que tu connais les lieux toi, mais pourquoi tu la joues autant furtif ?
- (Amusé) Tu t’en rendras compte assez vite et puis je ne voudrais pas qu’il y ait trop de crises de nerfs après ton passage, tu comprends ?
Thomas hausse les épaules.
- Pfft !!!! Te voilà encore avec ça ?
- Non, mais tu n’as donc pas vu la trombine du collègue à « Greg » quand il t’a vu ?? J’ai cru qu’il allait marcher sur sa langue Hi ! Hi !
Thomas lève les yeux au ciel.
- Tu n’as rien de plus important à dire ou à faire toi ?
- Bah si justement et c’est bien pour ça que j’évite qu’on se fasse repérer trop vite.
C’est en sortant de l’ascenseur qu’ils rencontrent les premières personnes, à cette heure de la nuit il n’y a que le personnel strictement nécessaire et la seule zone de turbulence se trouve du côté des urgences qui certaines nuits ne désemplissent pas.
Les réactions à leurs arrivées sont multiples et concernent tout autant Florian que Thomas, le fait est qu’il ne faut guère de temps pour que le bouche-à-oreille se répande jusqu’aux étages les plus élevés pour que tous sachent que « qui tu sais » est enfin revenu et qui plus est avec un mec « à tomber ».
Florian emmène Thomas dans la petite salle de repos du sous-sol, il le quitte après avoir bu un café très fort toujours disponible et spécialement dosé pour tenir en éveil les chirurgiens pendant les longues heures d’opérations.
Maxime entre en trombe, il se jette sur eux comme s’il ne les avait plus vus depuis de longues années.
- « Flo » « Thom » !!! Ça va les gars ?? Comment je suis content de vous voir !! Vous ne pouvez pas savoir !!
- (Amusé) Hé !! Du calme « Max » !! Ne va pas m’esquinter maintenant, ce n’est pas le moment. Tout est prêt ?
- Dans dix petites minutes, tu as le temps de prendre ta douche. J’ai mis tes affaires à l’entrée, tu n’as plus qu’à y aller.
- Ok !! Tu me ranges mon « Barbie boy » quelque part qu’on ne vienne pas me le chiper et tu me rejoins, quel bloc au fait ?
- (Maxime amusé) Le trois !! Aller vient « Kent » !! Je vais te mettre aux premières loges, comme ça tu pourras voir le « Docteur Flo » dans ses œuvres.
Frédéric et Denis sont déjà dans la salle vitrée en surplomb du bloc opératoire, ils discutent en attendant qu’il soit temps pour Frédéric d’aller jouer les figurants pendant que Denis pour tout l’or du monde ne quitterait les lieux tellement il est comme à chaque fois subjugué par le talent du jeune rouquin.
Maxime entre dans la salle, la vue de Thomas fait sourire de joie le chirurgien qui le présente à son collègue.
- Tiens, Denis !! Je te présente Thomas le copain de Florian (Il l’embrasse) Vous avez fait bonne route ? « Flo » est en forme ?
- Thomas serre une main amicale au dénommé Denis qui le fixe avec étonnement.
- Bonsoir monsieur.
Revenant à la question de Frédéric.
- J’ai voyagé avec un loir alors s’il n’a pas la pêche c’est qu’il est malade Hi ! Hi !
- C’est très bien alors !! Bon !! J’y vais !! Profitez-en pour faire connaissance en attendant que « le maître » nous montre encore une fois son talent.
Quand Florian arrive devant le bloc, Frédéric l’attend déjà depuis cinq minutes avec un immense sourire.
Pour une question évidente d’hygiène opératoire, ils réservent à plus tard leurs effusions et entrent dans la pièce, Florian restant un maximum derrière celui qu’il considère maintenant comme son « père » afin de ne pas être remarqué par Mireille qui attend patiemment derrière son paravent.
Julien et Émilie lui tenant compagnie tandis que Maxime termine de lui mettre en place les différents capteurs, ceux-ci raccordés à l’instrumentation de surveillance placée près de la table d’opération.
Thomas ne voit pas passer les deux heures qui suivent tellement il est captivé par l’adresse des mains de Florian, qu’il voit virevolter avec une précision que même lui pourtant néophyte en la matière doit bien lui reconnaître.
Émilie et Julien restent devant Mireille, leur rôle est de la maintenir éveillée mais aussi qu’elle en voit le moins possible sur l’intervention.
La vieille dame n’est pas née de la dernière pluie et se rend bien compte que les choses ne se passent pas comme la première fois, le chirurgien même si c’est le même que l’autre fois se conduit des plus bizarrement comme si ce n’était pas lui qui officiait.
Frédéric fait de son mieux pour lui donner le change mais il est bien obligé de laisser suffisamment de place à Florian pour ne pas le gêner, c’est lui par contre qui demande à Maxime les différents outils qui tombent ensuite dans les mains de Florian qui depuis qu’il a ré ouvert Mireille fronce les sourcils.
Il regarde à un moment Thomas et Denis, la présence de ce dernier le gêne puisqu’il ne peut pas agir comme il le voudrait maintenant qu’il va être temps de refermer la plaie et de s’attaquer aux points de sutures pour terminer l’opération.
Comme il l’a déjà fait pour Ludovic, il relève légèrement son masque facial devant Frédéric qui percute aussitôt.
Un regard vers Denis qui a les yeux fixés sur leurs moindres gestes, lui fait comprendre qu’il faut qu’il trouve rapidement une astuce pour lui détourner l’attention.
- Julien ? Tu peux t’occuper de Denis ? Sa façon de m’observer me perturbe beaucoup, j’ai l’impression de passer un examen comme un débutant.
Julien nous regarde et finit par comprendre.
- Je vais lui demander d’arrêter ça tout de suite monsieur.
Pendant que « Juju » sort, prend un plateau et y dépose deux tasses de café fumant, Mireille surveille toujours le garçon qu’elle a reconnu depuis le début de ses doutes sur l’activité feinte du chirurgien et cela depuis la fente entre les panneaux du paravent.
Elle a suivi toute la partie visible pour elle de ses agissements, sans montrer son étonnement à ce que ce soit le très jeune garçon qui réalise l’opération.
Un bruit de porcelaine qui se brise la fait lever les yeux vers la grande vitre où se trouve un autre jeune garçon d’une réelle beauté, accompagné du chef de service qui s’occupe si gentiment d’elle depuis qu’elle est hospitalisée.
Denis tout comme Mireille est attiré par le bruit et Frédéric fait un signe de tête à Florian qui tourne toujours le dos à la vitre, pour lui indiquer que c’est le bon moment pour agir.
Ni Mireille ni Denis ne voient alors le garçon envoyer sur la cassure trois longs jets de salive, aussi quand ils reviennent de leurs surprises et reprennent l’observation de ses faits et gestes, Florian s’est déjà attaqué à refermer la plaie.
Ce ne fut plus ensuite que la routine jusqu’à la salle de réveil, où l’anesthésiste vient prendre des nouvelles de sa patiente.
2eme année septembre : (07/58) (Aix)
Quand la Ford se gare dans la rue près de chez Éric après avoir déjà déposé Chloé au passage, c’est avec un réel soulagement que le conducteur et ses passagers en descendent.
Même si la voiture est relativement confortable, le long trajet les a laissés engourdis et le plaisir de se détendre en faisant quelques pas leurs fait à tous un bien fou.
Michel et sa femme entendent les portes claquées, ils sortent aussitôt à la rencontre des jeunes gens pour les accueillir.
La joie du vieux couple quand ils les serrent dans leurs bras, met à rude épreuve l’émotivité naturelle de Raphaël qui a du mal à retenir les larmes qui lui piquent les yeux.
Éric ouvre son coffre pour en sortir la valise pleine à craquer de son ami, puis le laisse entre de bonnes mains pendant qu’il va raccompagner Léa et Mathis jusqu’à chez eux.
Maryse conduit son invité jusque dans sa chambre et le laisse seul une fois qu’elle lui a montré où il pourra ranger ses affaires en lui précisant bien de faire comme chez lui, les affaires de Florian étant rangées de telle façon qu’il lui reste largement assez de place pour y mettre les siennes.
Raphaël pose sa valise et observe ensuite la pièce un long moment d’un regard avide, il sourit de ce qu’il y voit car ça reflète bien ce qu’est Florian.
Un grand lit recouvert d’une couette aux couleurs vives et relaxantes, une grande armoire, une bibliothèque assortie à un grand bureau, le tout en bois d’orme sentant bon l’encaustique.
Sur le bureau parfaitement rangé, se trouve un nécessaire d’écriture et de dessin, quant à la bibliothèque elle est remplie de livres rangés par auteurs et par thèmes.
Une chaîne hi-fi sur une étagère et une télévision avec un lecteur de DVD clôture le tout, un grand sourire illumine son visage car il se sent déjà comme chez lui dans cette chambre qu’il découvre pourtant pour la première fois.
Un long frisson lui remonte le long de l’épine dorsale, quand il pense que peut-être ils auront tous les deux souvent l’occasion d’y passer de bons moments.
Pendant que Raphaël prend ses marques en rangeant ses affaires, Éric revient de chez les Louvain et après avoir garé la Ford dans l’allée de sa maison, il revient chez les De Bierne retrouver son ami.
Michel le voit arriver en souriant en le trouvant changé, visiblement resplendissant et les yeux pétillants de bonheur.
La pensée que Raphaël y est pour beaucoup lui vient de suite, aussi est-il content pour ce beau garçon qu’il considère tout comme Thomas et Chloé, plus comme des petits enfants que comme les amis de son petit-fils.
- Je ne crois pas me tromper mon grand si je te dis que je suis heureux pour toi, tu as trouvé ton Florian et tu ne peux pas t’imaginer le plaisir que j’ai à te voir aussi radieux. Je sais quel garçon tu es et Raphaël malgré le peu que j’en connais sur lui, est vraiment fait pour aller avec toi.
- (Éric surpris) Ça se voit autant que ça ??
- Bien sûr !! Tu as les mêmes expressions que Thomas quand il voit « Flo », j’ai assez vécu pour reconnaître ce genre de regard que tu portes sur lui. J’étais triste de te voir seul alors que tes amis resplendissaient de bonheur. Je sais également combien tu aimes Florian et Thomas, ils sont ensemble maintenant mais ils t’aiment aussi beaucoup même si ce n’est pas comme tu l’aurais souhaité.
Éric prend les mains du vieil homme en lui offrant son plus beau sourire.
- Beaucoup de choses ont changé pendant cet été tu sais, Florian s’il le souhaite t’en dira plus mais sache quand même qu’il y a plus que de l’amitié entre nous quatre.
Michel le regarde les yeux ronds de surprises de ce qu’il croit comprendre des paroles franches du jeune homme, un énorme rire le prend alors et l’oblige à s’asseoir en ameutant de par sa force sa femme qui sort étonnée de sa cuisine.
- (Maryse) On voit que vous êtes revenus, la gaieté entre à nouveau dans cette maison.
Michel fixe Éric avec intensité.
- Je dois comprendre que vous avez trouvé la formule magique qui satisfait à tous vos besoins si longtemps réprimés d’être ensemble, c’est ça ?
- (Éric surprit) Tu savais ça aussi ?
- Il suffisait de vous regarder depuis toutes ses années pour comprendre certaines choses, je suis juste stupéfié que Raphaël en fasse aussi manifestement et aussi rapidement partie intégrante.
Éric comprend qu’il n’y a rien à révéler au vieil homme qui a déjà tout compris.
- Un autre « don » de Florian que nous avons découvert récemment.
- (Michel) Tiens donc ?? Un de plus ??
Éric en riant raconte ce qu’ils en ont déduit ainsi que les expériences menées sur la plage qui les ont confortés dans l’idée qu’ils en avaient, sans bien sûr aller jusqu’à lui raconter la soirée qui en a suivi.
- Et c’est sans compter Florian passant la nuit avec un couple de tigres du Bengale Hi ! Hi ! La trouille qu’il nous a fait ce jour-là !!
Maryse met une main effrayée devant sa bouche.
- Mon Dieu !!! Mais qu’est-ce que tu nous racontes là !!!!
2eme année septembre : (08/58) (Lille)
Ce n’est que vers vingt-trois heures qu’arrivent à Lille la Clio avec ses trois occupants, les jumeaux sont heureux de retrouver depuis le temps la maison familiale qui leur manque parfois.
Sylvain n’en mène pas large, malgré toutes les paroles rassurantes qu’ont eues ses amis pendant le trajet.
Le fait de revoir depuis qu'ils sont enfin ensemble la famille de son compagnon lui amène une boule de stress qu’il a beaucoup de mal à gérer, il descend donc de la voiture avec une certaine appréhension.
Et si ça se passait mal et s’ils étaient rejetés de par l’incompréhension de leurs rapports amoureux.
Ce sont ses questions qui tournent en boucles depuis plusieurs heures et qui le rendent mal à l’aise.
Une fois la porte d’entrée franchie, il voit arriver vers eux cet homme et cette femme souriante, qu'il connaît depuis son plus jeune âge et trouve qu'ils portent toujours aussi bien leurs âges.
Ils posent leurs bagages dans le petit couloir, commence ensuite la séance d’embrassade et de questions sur comment s’est passé les vacances et si le trajet n’était pas trop fatiguant.
Carole qui est la pipelette reconnue du groupe, ne manque pas cette fois encore à sa réputation et fait quasiment à elle seule toute la conversation de la première heure.
Ce n’est qu’une fois à table devant un petit encas qu’ils ne manquent pas d’apprécier, que les questions intéressant plus particulièrement Sylvain commencent.
Henry le père des jumeaux en s’adressant au jeune homme qu’il connaît depuis quasiment la naissance du garçon.
- Et toi Sylvain ? Tu ne dis rien ? Comment vont tes parents et Mélanie ? Nous avons appris avec joie qu’elle s’était bien remise de son opération et qu’elle remarchait de nouveau comme avant l’accident ?
- (Sylvie leurs mère) Paraitrait qu’elle aurait eu affaire à un chirurgien de talent ?
- (Sylvain) En effet, paraîtrait qu’il y en aurait très peu capable de réaliser et de réussir ce qu’il a fait sur ma sœur.
- (Henry sourit) Et pour toi ? Les études se passent comme tu l’espères ?
- Pas de soucis, j’entame ma deuxième année de droit à la rentrée.
- (Sylvie) Tu veux toujours être avocat ? C’est un très bon métier tu sais et ça pourra toujours aider les jumeaux, il parait que de nos jours être médecin n’est pas une sinécure.
La conversation continue comme ça un bon moment, c’est quand Henry commence à parler de leurs relations que ça se corse et que Sylvain laisse le soin aux jumeaux de répondre.
- (Henry) Alors ?? Et les amours ça donne quoi ?
- (Sébastien) Nous ne sommes plus « célibataires » si c’est ce que vous voulez savoir ?
Sylvie amusée jouant la curieuse.
- À oui !!! Et c’est du sérieux ?
Carole, des papillons dans les yeux quand elle pense à Flavien.
- Je crois bien que oui maman, c’est un garçon qui est à la fac avec nous et avec qui je viens de passer des vacances merveilleuses.
- (Henry ravi) Il ne faudra pas trop tarder à nous le présenter alors, tu sais combien ta mère est curieuse.
- (Sylvie amusée) Ha !! Parce que toi tu n’y es pas peut-être ?
Henry fait un clin d’œil à sa fille.
- J’avoue que si, un peu quand même. Il est comment ce garçon ?
Carole essaie de leurs décrire brièvement son copain mais elle en a tant à dire que ça s’éternise un peu, les garçons commençant à sourire du bagout intarissable de la jeune fille.
Henry les yeux brillants d’amusement s’en rend bien compte.
- Eh bien !! Vivement que tu nous le présentes !! Et vous les garçons ? Les amours ça donne quoi ?
Sébastien remarque aussitôt les yeux de Sylvain se concentrer sur son assiette et sourit, ce que ne sait pas son ami c’est que ça fait déjà un moment qu’il a mis ses parents au courant de leur relation et il se rend bien compte que son père s’amuse en posant la question, car il n’ignore pas que Sylvain n’en a pas été averti.
Sébastien faussement gêné.
- Heu !! Demande à Sylvain !! Quant à moi, je baigne dans le bonheur depuis maintenant un an que j’ai trouvé l’âme sœur.
Sylvain sent les regards qui se posent sur lui et relève la tête avec angoisse, la sueur commence à apparaître sur ses tempes alors qu’il essaie de trouver la force d’avouer à ceux qu’il considère depuis qu’il les connaît comme un oncle et une tante.
D’une voix tremblante il prend la parole.
- Je l’ai trouvé aussi figurez-vous et je l’aime de tout mon cœur, seulement voilà ce n’est pas facile pour moi de vous parler de ça car j’aurais aimé prendre le temps nécessaire pour ne pas vous choquer.
Sylvie s’approche de lui en lui enlaçant les épaules.
- Tu sais que nous te considérons un peu comme notre fils mon grand, Henry et Sébastien te font marcher, tu ne t’en rends même pas compte.
- (Sylvain surpris) Comment ça, ils me font marcher ?
Sébastien ému devant le trouble de Sylvain et surtout comprenant que son ami est prêt à tout révéler par honnêteté envers sa famille.
- Ils sont au courant pour nous deux tu sais, je le leurs ai dit il y a déjà plusieurs mois. Après les fêtes de fin d’année pour être exact.
Sylvain n’en revient pas, son regard fait le tour de la table et ne voit que des expressions souriantes et amusées.
- Et moi qui viens de passer neuf heures de voiture à me demander quelles seraient vos réactions !!
Il fixe les jumeaux.
- Vous auriez pu me le dire quand même !!
Carole morte de rire.
- Comment ça te le dire !! Pour ne pas avoir le plaisir à voir ta tête depuis tout à l’heure ?
Sébastien les yeux remplis d’émotions.
- Je voulais juste entendre la façon dont tu allais ou pas en venir aux aveux sur notre couple, je dois dire que j’ai aimé la manière directe mais aussi les précautions que tu voulais prendre pour le dire.
Sylvie avec douceur.
- Comme te l’a si bien dit Henry, nous te considérons comme notre fils et là vous venez juste de nous en faire renforcer l’idée.
- (Henry amical) Bienvenue officiellement dans notre famille mon grand. Depuis que notre fils nous en a parlé, nous avons eu le temps de nous faire à l’idée et de savoir qu’il était amoureux de toi nous y a beaucoup aidés, sois en certains.
Sylvain les larmes aux yeux, se lève et va les embrasser.
- Merci !!
2eme année septembre : (09/58) (Les Lorias/les Lemont)
Bruno attend à la gare d’Orléans que les « enfants » arrivent, leur train est annoncé et ne devrait donc plus tarder.
Un crissement de freins l’avertit qu’ils sont arrivés et qu’ils ne devraient plus être longs à sortir, aussi se place-t-il de façon à ce qu’ils ne puissent pas le manquer.
Marc et Alexie descendent du wagon en portant chacun une valise et un sac à dos, ils cherchent du regard un visage connu et sourient en voyant Bruno leurs faire des grands signes de la main.
C’est d’un bon pas qu’ils vont à sa rencontre, trop content d’être enfin arrivé après un si long voyage.
Bruno les observe et s’étonne en trouvant quelque chose de différent dans leurs allures générales, c’est quand Marc est suffisamment près qu’il sursaute en s’apercevant combien le jeune homme a changé.
Il le trouve encore plus beau et comprend d’un seul coup ce qui lui avait semblé bizarre, le garçon a pris en deux mois les quelques kilos qui lui manquaient de façon aussi criante.
- (Bruno sourit) Eh bien dis donc !!! Ces vacances vous ont réussi les gars, heureux de vous voir en si bonne forme.
Alexie embrasse son père.
- Merci p’pa !! Tu as vu comment Marc s’est remplumé ? L’air de la mer lui a fait du bien, non ?
- Pour sûr !! Te voilà tout transformé et c’est très bien comme ça, maintenant reste à espérer que tu vas les garder.
Marc en l’embrassant également.
- C’est vrai que je me sens beaucoup mieux comme ça.
- (Bruno) C’est Anne qui va être surprise, mettez vos bagages dans le coffre et vous me raconterez tout ça en route.
- (Alexie) A la maison plutôt, sinon il nous faudra reprendre tout depuis le début avec maman. Juste un truc à te dire, nous repartons demain soir pour deux jours voir les parents de Marc, ça ne te dérange pas ?
- (Bruno) Bien sûr que non et puis c’est normal.
Il se tourne vers Marc.
- Tu vas leurs dire pour vous deux ?
Marc avec une grimace révélatrice de son appréhension.
- Oui bien sûr, quoique je m’attende au pire côté réaction.
Bruno dont les yeux s’assombrissent.
- Tes parents sont homophobes ?
- (Marc tristement) Ce n’est pas le peu que je les connais qui m'en donne la moindre idée, depuis que je suis en âge de faire des études je suis placé dans des pensionnats et je ne les vois quasiment pas.
- (Bruno) Mais ça compte pour toi qu’ils le sachent ? Sinon tu n’es pas obligé de le leurs dire tout de suite tu sais ?
- De toute façon ils le sauront un jour, je crains fort que ce ne soit jamais vraiment le moment alors maintenant ou plus tard cela n’y changera rien et je saurai au moins à quoi m’en tenir.
- (Bruno sourit) De toute façon tu as une famille maintenant et nous ne te laisserons certainement pas tomber, "nous".
Ses paroles venant du cœur brisent la contenance que Marc tentait de garder depuis le début de la discussion et le jeune homme craque devant tant de gentillesse, ses larmes ainsi que sa détresse éclatent au grand jour en le laissant comme un petit garçon brisé par le chagrin au grand dam de son petit ami et de son père.
***/***
Il est à peu près la même heure dans la soirée quand Flavien avec son petit frère arrive devant l’appartement, ils sont heureux eux aussi d’être enfin parvenus à destination.
Le grand frère portant le petit, celui-ci s'endort dans ses bras dans l’escalier et c'est avec un immense sourire que Flavien l’emmène directement dans sa chambre, puis le borde sans même le déshabiller.
Un gros bisou sur ses cheveux blonds et une grande main caressante sur sa joue, avant qu’il ne referme la porte doucement derrière lui et le laisse dormir en paix.
Les Dufour les ont déposés et ont repris aussitôt la route car ils leurs restent encore trois bonnes heures avant d’être enfin chez eux.
Flavien entre dans la cuisine pour se servir à boire en se retrouvant nez à nez avec ses parents, ceux-ci ne l’ayant pas entendu rentrer tellement il y a été doucement pour ne pas réveiller Ludovic.
Henriette sursaute et se retient de pousser un cri de surprise face à l’armoire à glace tout souriant qui se trouve maintenant tout à côté d’elle, Bastien sourit à son grand fils et vient lui donner l’accolade, trop content de le voir.
Henriette après s’être reprise de sa surprise.
- Tu sais ce que c’est qu’une crise cardiaque ? Oui ? Alors ne me refais jamais ça !!
Flavien se baisse pour l’embrasser.
- Désoler M’man !! Mais je vous croyais coucher à cette heure-là.
Henriette avec douceur.
- Comment voulais-tu que je dorme en vous sachant sur la route ? Et « Ludo » où est-il ?
- Dans son lit, il dormait si bien que je n’ai pas eu le courage de le réveiller.
Bastien à voix basse.
- Tu as dû avoir une drôle de surprise en le voyant débouler au camping.
Flavien repense à ce jour-là.
- Pour ça oui !! Plus que vous pouvez l’imaginer !!
Il leurs raconte en quelques phrases la farce que lui a faite Ludovic avec l’aide de Florian, ses parents comprenant et imaginant facilement la tête que leur grand a dû faire, sont éclatés de rires.
Bastien s’essuie les yeux.
- Ils s’entendent comme larrons en foire ces deux-là, au fait en parlant de « Flo » !! Tu lui as parlé pour qu’il enlève sa plaque à "Ludo" ?
- (Flavien) Oui pas de soucis, il vous demande d’entrer en contact avec Frédéric pour organiser ça dans trois ou quatre semaines quand il sera de retour à Reims. En parlant de ça j’ai un truc à vous dire, il va falloir faire attention avec « Ludo » car l’opération réalisée par « Flo » a eu d’autres conséquences que de simplement le sauver.
Henriette soudainement inquiète.
- Qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas grave au moins ?
Flavien lui envoie un sourire rassurant.
- Mais non !! Juste qu’il va vous falloir vous faire à l’idée d’avoir un petit génie à la maison, apparemment l’opération aurait activé selon « Flo » des zones de son cerveau qui devraient augmenter assez fortement son intelligence.
Bastien les yeux ronds d’effarement.
- Ses bonnes notes à l’école depuis Pâques, c’était donc à cause de ça ? Mais vous !! Comment vous en êtes-vous aperçus ?
Flavien tout fier de son petit frère.
- Les magazines de mots croisés qu’il remplit comme moi je vide le frigo Hi ! Hi ! Tiens en parlant de lui, ça fait un moment que je ne lui ai pas fait un petit coucou à celui la Hi ! Hi ! Je peux ?
- (Henriette) Fais attention qu’il te reconnaisse avant, c'est qu'il n’est plus tellement habitué Hi ! Hi !
2eme ANNEE Septembre : (10/58) (Le lendemain matin au CHU)
Florian accompagné de Thomas arrive au CHU après quelques heures de sommeil, ce coup-ci impossible de se la jouer discret et à peine a-t-il franchi le seuil, qu’un brouhaha s’entend dans la salle principale et qu’un nombre pour le moins impressionnant de personnes n’arrivent sur eux.
Le « c’était donc bien vrai, qui tu sais est de retour » se repend à la vitesse d’un concorde à Mach deux.
Il n’y a que l’autorité de René qui renvoie avec force vocalise tout le monde au boulot, pour qu’enfin ils puissent envisager d’avancer dans les lieux.
Malgré tout, les regards ne les lâchent pas et Thomas n’en revient pas de sentir autant de joies tout comme de voir autant de sourires dirigés vers eux ou plutôt il en est conscient vers « Flo » qui rayonne de bonheur en se retrouvant là où il se sent utile.
René l’embrasse en le portant à bout de bras durant quelques secondes, ses yeux viennent ensuite admirer le grand blond qu’il reconnaît tout de suite sans l’avoir jamais vu tellement les descriptions qu’il a entendu sur lui étaient encore au-dessous de la vérité.
- Alors Florian ? Content de rentrer au bercail ?
- Et ben dis donc !! Je vous ai manqué tant que ça ??
René fait un grand geste de la main, montrant les personnes qui les fixent depuis la salle.
- Comme tu peux le voir mon garçon.
- Moi je suis sûr que c’est plus pour « Thom », il fait toujours cet effet-là tu sais ?
René qui admet qu’il y a sûrement du vrai.
- Alors disons que c’est pour tous les deux. Tu es venu voir ta gentille grand-mère ? Paraîtrait qu’elle va déjà beaucoup mieux ce matin, j’ai appris que tu t’en étais occupé hier soir. Comme d’habitude tes amis peuvent compter sur toi, mais tu dois être crevé pas vrai ?
- Un petit peu mais ça va, j’ai dormi pendant tout le trajet.
- (Thomas amusé) Je confirme !!
René reporte son regard sur le grand blond au sourire ravageur.
- Mais dis-moi « Flo » ? Tu ne me présentes pas ton ami ?
Je capte son regard.
- Hé !! Arrête de le regarder comme ça !! Il ne va pas fondre Hi ! Hi ! Je te présente Thomas mon chéri.
René tend la main au jeune homme en la lui serrant énergiquement.
- Enchanté Thomas, moi c’est René le responsable du service des urgences. On m’avait prévenu que Florian était amoureux d’un beau mec, mais je dois reconnaître que le mot est faible.
Il soupire.
- Enfin !! Je suis heureux pour vous deux les garçons, vous allez très bien ensemble.
Thomas prend son déguisement préféré, celui d’écrevisse après dix minutes de cuisson au court-bouillon avant de répondre un timide.
- Merci beaucoup monsieur.
- René !!!
Thomas en souriant franchement cette fois.
- Merci beaucoup René
René s’adresse à Florian cette fois.
- Je l’aime bien ton copain.
Il capte mon regard égrillard.
- T’inquiète Hi ! Hi ! Je ne te le prendrais pas, j’ai déjà ce qu’il faut à la maison Hi ! Hi ! Allez !! Ce n’est pas tout ça, il y a le boulot qui m’attend. Je ne suis pas encore en vacances moi, pas comme certain Hi ! Hi ! Fais la bise à Mireille pour moi.
Il repart au travail et nous nous dirigeons vers le dernier étage où Mireille a sa chambre, il ne nous faut pas moins de trois quarts d’heures pour y arriver étant donné toutes les poignées de mains et les bises, sans compter les présentations de Thomas que nous devons faire à tous ceux que nous croisons.
C’est dans le couloir près de la chambre que Thomas s’arrête en me regardant, admiratif.
- Eh bien !! Tu es le chouchou de l’hôpital tout entier ma parole !! Je crois que j’ai serré plus de poignées de mains en une heure qu’en un an !! Je comprends mieux maintenant pourquoi tu aimes bien ton boulot.
Je l’embrasse pendant que le couloir est vide.
- Hum !! Oui je l’adore et il n’y a pas que lui tu sais ? Mais toi au fait !! Tu ne me parles jamais du tien, en rentrant à Aix il faudra que tu m’y emmènes que je vois comment tes collègues et tes chefs te regardent. J’espère que je ne vais pas être trop jaloux.
- (Thomas gêné) Heu !!! Oui bien sûr !! Mais tu sais c’est beaucoup plus petit, nous ne sommes qu’une trentaine à l’agence.
Je vois bien qu’il y a quelque chose qui le dérange, est-ce le fait que je lui ai demandé qu’il me montre où il travaille ou la façon qu’il est perçu vis-à-vis de ses collègues.
- On dirait que ça ne te fait pas plaisir ? C’est le fait qu’ils me voient avec toi ? Si tu veux on n’est pas obligé de leurs dire qu’on est ensemble ?
Thomas ferme un instant les yeux, puis les rouvre avec le sourire.
- Ils vont être jaloux de me savoir avec un si beau gars, tu sais « Flo » !! Ne pense jamais que je pourrais être gêné ou avoir honte de notre relation.
Hum !! Sa première réaction était bizarre quand même et je n’aurais de cesse d’en connaître la raison, même si je suis sûr qu’elle ne concerne pas notre couple.
- Je te crois et je n’ai jamais pensé à une chose pareille, bon !! Tu me montreras alors ?? En attendant entrons que je te présente cette charmante grand-mère, dommage que je n’ai pas pu amener « Tic » et « Tac » mais c’est interdit ici tu comprends ? Je les lui amènerai chez elle quand elle sera rentrée
2eme année septembre : (11/58) (La veille au soir chez les Viala et les Malvile)
Julien se gare juste à côté de la porte de la résidence tandis qu’Aurélien, ses frères et les siamois, descendent de la voiture et qu’ils déchargent au plus vite leurs affaires afin de libérer leur ami au plus tôt car il n’a envie que d’une chose, « dormir ».
Tout ça se fait en silence, l’heure tardive ne se prêtant guère à la déconnade.
Quand Julien redémarre, il fait un grand signe de la main à ses amis qui déjà s’engagent dans l’entrée.
Une fois devant le palier de l’appartement, pas besoin de sortir les clés que la porte s’ouvre et que les parents tout souriants de les voir rentrer, les accueillent avec les embrassades d’usages en ne leurs laissant pas même le temps de déposer les valises.
« Tic » et « Tac » foncent directement à leurs gamelles boire un bon coup et ressortent ensuite pour partir en chasse de leur nourriture, ils filent juste avant que la porte d’entrée ne se referme et ce en passant entre les jambes de Frédéric, qui les regarde filer en souriant.
- Bah alors !!! On ne dit plus bonjour à papa ???
Damien regarde sa mère en soupirant.
- Et voilà que ça recommence !!!
- (Annie amusée) Et encore tu n’étais pas là !!! Bon !! Les enfants il y a un changement pour cette nuit, Thomas et Florian seront là et donc « Aurel » tu iras dans la chambre de Guillaume et tu prendras le lit de « Flo », tu leurs laisseras le tien pour ce soir.
- (Aurélien surpris) Ils devaient aller direct à Aix pourtant ?
- (Guillaume) Tu n’as pas entendu "Ju" quand il nous a dit avoir reçu un coup de téléphone pendant la première pause sur l'autoroute ? Florian lui disait qu'il avait reçu un coup de fil du CHU, une urgence je crois ou un truc comme ça ?
- (Aurélien) Non je ne m’en rappelle pas, mais bon ce n’est pas grave de toute façon.
- (Frédéric) Nous rentrerons certainement très tard, alors ne nous attendez pas.
Frédéric leurs explique alors la raison de ce changement, précisant que de toute façon Florian et Thomas, repartiront le lendemain après-midi ou le surlendemain matin au plus tard pour terminer leurs vacances.
Tout du moins pour Florian puisque Thomas reprend dès mardi prochain comme certains d’entre eux d’ailleurs, qui feraient bien de commencer à préparer leurs affaires dès le lendemain pour la rentrée scolaire.
- (Aurélien) Et pour moi P’pa ?? Tu as eu des nouvelles ?
- (Frédéric amusé) Heureusement que je suis là pendant que monsieur était à se faire dorer la pilule. Tu rentres en fac de sport à la mi-septembre. Je me suis renseigné auprès de ton copain pompier et il m’a assuré que c’était le mieux pour toi si tu veux aller dans cette voie, mais dis-moi ? C’est bien toujours ce que tu veux faire ?
- Oui, je crois que j'ai enfin trouvé un métier qui va me plaire, du coup j'ai encore quinze jours de libre, je pourrais repartir avec « Flo » et « Thom » ?
Frédéric très sérieux.
- Hors de question mon fils !! Tu as beaucoup de choses à faire avant ta rentrée et j'estime que tu as assez profité comme ça, il faut prendre ton avenir au sérieux maintenant.
- (Aurélien déçu) J'aurais au moins essayé !! Mais tu as raison, je déballerai mes affaires demain. Je suis trop crevé là.
- (Annie souriante) Bonne idée!! De toute façon il est déjà tard, chéri ? Si « Flo » et « Thom » ont faim en rentrant cette nuit, il y a ce qu'il faut dans le frigo.
- Merci chérie, bon !! Je dois y aller, c'est que nous avons une grand-mère à soigner.
***/***
Julien arrive chez lui complètement exténué de ce long trajet en voiture, le silence dans l’appartement lui laisse à penser que sa mère dort et que son père est déjà reparti rejoindre Florian et Thomas.
C’est donc avec beaucoup de précautions, qu’il circule dans la maison pour quelques ablutions et qu’enfin il se retrouve au lit.
Seulement voilà, à peine la tête posée sur l’oreiller il sent bien que le sommeil ne viendra pas aussi facilement qu’il ne l’aurait pensé.
L’image d’un jeune homme souriant le prenant dans ses bras, lui en ôte toute velléité et c’est donc avec un grand sourire accompagné d’un profond soupire, qu’il met ses mains derrière sa tête en s’installant confortablement pour penser à lui.
Plusieurs mises au point venant de sa part vont être rapidement nécessaires, déjà le fait de prévenir ses parents ce qui n’est déjà pas une sinécure malgré qu’il ne s’en fasse pas non plus toute une montagne étant donné la façon dont ils ont accepté sans difficultés que Florian ait un petit ami.
Ensuite gérer son emploi du temps, afin de pouvoir passer le plus de temps possible avec celui dont l’image est en surimpression quasi permanente dans sa tête.
Julien comprend très vite qu’il ne va pas trouver le sommeil, aussi se lève-t-il pour prendre son pantalon pour en sortir les clés de l’appartement de Maxime que celui-ci lui a laissé avant de quitter le camping.
Un petit sourire aux lèvres et la décision est vite prise, en un temps record le voilà habillé et montant dans sa voiture.
Miraculeusement la fatigue a disparu, aussi c’est en chantonnant qu’il parcourt le bref trajet qui le sépare de son chéri.
Premier petit problème quand il arrive devant l’immeuble, il ne se rappelle plus du nom de famille de Maxime ni d’ailleurs s’il l’a jamais entendu.
Il est presque minuit et l’endroit est désert, en hochant les épaules il ouvre la porte d’accès de l’entrée principale pour se diriger directement vers les boîtes à lettres.
Coup de chance, les noms accompagnés des prénoms sont tous inscrits proprement avec des étiquettes gravées ce qui lui facilite la tâche.
Comme le prénom de Maxime n’est pas si courant que ça, il a la chance qu’il n’y en ait qu’un et s’empresse d’en noter mentalement le nom avec le numéro de l’appartement.
Deuxième étage porte B, il s’empresse de prendre l’ascenseur et arrive devant la porte indiquée, l’ouvre et après avoir cherché l’interrupteur et allumé le couloir, il referme derrière lui.
Julien prend le temps de regarder autour de lui et sourit devant le bordel organisé de son copain, il était prévenu car Maxime ne lui a pas caché que lui et le rangement ne faisaient pas bon ménage mais là il doit reconnaître qu’il a fait fort.
Malgré tout même si l’appartement est encombré, il se doit de constater qu’il est bien tenu et en passant par la cuisine, que rien de sale ne traîne dans l’évier à part quelques verres.
Reste plus que deux portes à ouvrir, la première donne sur une salle de bains où un rideau plastifié a été installé au-dessus de la baignoire pour qu’elle serve de douche.
L’autre porte mène à la chambre, il sourit à l’odeur particulière de neuf et comprend qu’il doit en être une des principales causes.
Le fait d’être là lui redonne l’envie de dormir, il sait que Maxime doit être occupé encore un moment avec Florian et qu’il ne rentrera que dans au mieux quelques heures.
Quelques secondes pour se mettre nu et se glisser avec un énorme soupire de satisfaction sous la couette légère, le matelas lui convient parfaitement et l’odeur de son homme dont les draps sont imprégnés, le fait plonger aussi sec dans un profond sommeil.
2eme année septembre : (12/58) (le lendemain matin au CHU) (fin)
Florian et Thomas entrent dans la chambre et sont surpris par l’odeur florale qui s’en échappe, Mireille est tranquillement assise dans un fauteuil devant la fenêtre ensoleillée en lisant sereinement une revue.
Les bouquets de fleurs avec les plantes en pots envahissent la chambre et la font ressembler à une serre d’horticulteur, Mireille entendant la porte s’ouvrir tourne la tête et reconnaît immédiatement le jeune garçon qu’elle a connu il y a quelques mois mais également entraperçu dans la nuit, occupé à l’opérer en prenant soin de ne pas se faire voir.
Le garçon qui l’accompagne est le même que celui qui regardait par la vitre cette nuit avec Denis le responsable gériatrique qui dirige tout l’étage où elle a sa chambre, un jeune homme fort charmant ne peut-elle s’empêcher de penser en regardant Thomas tout souriant serré contre le jeune rouquin.
Elle devine sans mal à les voir tous les deux qu’il y a beaucoup plus que de l’amitié entre eux, leurs physiques pourtant si différents font qu’elle sourit en les trouvant trop mignons et décidément vraiment fait pour être ensemble.
D’ailleurs il émane d’eux deux une aura d’amour tellement présente, qu’elle ne peut lui échapper et c’est donc avec un sourire radieux qu’elle les accueille.
- Bonjour les garçons !!
- (Thomas) Bonjour madame, ça a l’air d’aller ce matin ?
Je vais l’embrasser.
- Bonjour !! Je vous l’avais dit qu’on se reverrait !!
Mireille rayonnante de joie.
- En effet et grâce à toi j’ai été dorloté comme une princesse, regarde toutes ses fleurs !!
- J’ai quelques amis ici et quand ils ont compris qui vous étiez, ils ont fait en sorte que vous soyez installée le mieux possible. Je vois que vous n’êtes plus dans votre lit, quelqu’un vous a aidée à vous installer dans ce fauteuil ?
Mireille fière de son exploit.
- Eh bien non, j’y suis arrivée toute seule. J’ai été réopérée cette nuit et cela va beaucoup mieux depuis, mais je ne t’apprends rien mon garçon n’est-ce pas ?
Je suis surpris de sa question.
- Qu’est-ce qui vous fait dire une chose pareille ?
- Déjà ton ami que je voyais de l’autre côté de la vitre d’observation et puis toi à travers le paravent, d’ailleurs j’aimerais beaucoup que tu m’expliques ce que tu y faisais même si j’ai déjà ma petite idée là-dessus.
Je prends un air de conspirateur.
- Il ne faut surtout rien dire de ce que vous avez vue, comme la première opération que vous avez subie n’était pas une réussite, j’ai été appelé pour m’en occuper moi-même étant donné que nous nous connaissions.
- (Mireille stupéfaite) C’est bien ce que j’avais comprise, mais quel âge as-tu donc ? Tu me parais pourtant bien jeune pour réaliser de telles choses, comment tu expliques tout ça ?
Je suis un peu pris de court par toutes ses questions.
- Me ferez-vous suffisamment confiance pour me croire si je vous dis simplement que si les personnels de cet établissement me laissent faire et me couvrent, c’est qu’ils reconnaissent mes capacités en la matière. D’ailleurs vous devez bien vous en rendre compte par vous-même, puisque dès le lendemain vous arrivez déjà à vous relever et que je vois à votre mine que vous vous sentez particulièrement en bonne forme ce matin, je me trompe ?
Mireille écoute et repense à leur première rencontre.
- C’est comme avec les chats ?
- Exactement !!
- Je peux te poser une dernière question ?
- Bien sûr si je peux y répondre !!
- Qui es-tu exactement ?
Je souris et me penche sur elle pour lui murmurer à l’oreille.
- Je suis un extraterrestre, mais chut !!! Ça reste entre nous, d’accord ?
Thomas qui a entendu ne peut s’empêcher de sourire d’amusement, il se dit que malgré tout il doit bien y avoir un petit peu de vrai dans tout ça sinon comment expliquer autrement tout ce qu’il découvre de son ami au fur et à mesure des années.
Mireille à entendre ses paroles a un sursaut de stupeur, elle fixe le jeune homme dont les yeux verts sont toujours fixés dans les siens.
Elle réalise soudainement ce qui lui a fait apprécier le jeune homme lors de leur première rencontre, ses yeux verts et perçants comme ceux d’un animal sauvage.
Un frisson la prend suivit d’un franc sourire, elle sent que depuis ce matin quelque chose se passe en elle.
Déjà sa hanche qui devrait la faire souffrir suite à l’opération de la nuit et qui au contraire n’a jamais fonctionné aussi bien depuis des années.
Ensuite cette fatigue qu’elle ressentait depuis son accident, qui s’est envolé comme par miracle ce matin à son réveil.
- Je ne sais pas si tu es un extraterrestre mon garçon mais en tous les cas je ne me suis pas sentie aussi bien que ce matin depuis des années et je suis persuadée que tu y es pour quelque chose. Maintenant je comprends que tu ne veuilles pas t’exposer à en dire trop et je te promets de n’en parler à personne, je ne saurais jamais trop te remercier de ce que tu as fait pour moi.
- C’est moi qui vous devais beaucoup, quand vous m’avez fait cadeau de « Tic » et « Tac » vous m’avez fait un énorme plaisir. Grâce à eux mon ami Thomas a évité une agression qui aurait pu être très grave pour lui et ils nous vouent une affection sans faille.
Mireille se lève pour aller fouiller dans ses affaires.
- Pourriez-vous me rendre un dernier petit service si ce n’est pas trop abusé de ma part ?
- Bien sûr que oui vous le savez bien, vous faites partie maintenant des gens qui me sont proches et vous pouvez me demander autant de services que je pourrais vous rendre.
Mireille le prend par la taille et l’embrasse avec beaucoup d’émotion, elle lui tend ensuite une carte de visite.
- Pourrais-tu appeler cette personne et lui demander de passer me voir rapidement ?
Je jette vite fait un œil sur la carte et vois qu’il s’agit d’un office notarial, je suis un peu surpris ayant plutôt pensé à quelqu’un de sa famille.
- Je croyais que vous appelleriez un de vos proches ?
- C’est la personne la plus proche qu’il me reste depuis que mon mari est décédé, enfin avant de vous connaître les garçons.
Thomas agréablement surpris d’être intégré dans le « vous connaître ».
- Vous étiez vraiment seule ?
- (Mireille) Les aléas de la vie jeune homme, des enfants qui décèdent avant leurs parents et une famille décimée par la guerre et voilà ce qu’il reste, une vieille femme seule.
Je pense à une chose qui me fait sourire.
- Si je me rappelle bien votre maison est grande ?
- (Mireille surprise) En effet oui, même si de la rue elle ne le parait pas. Quand nous l’avons faite bâtir, mon mari voulait prévoir assez grand au cas où, comme il disait. À l’étage il y a trois grandes chambres avec un cabinet de toilette, moi les marches me rebutent maintenant aussi j’ai pris la pièce du bas qui était l’ancien bureau de mon mari comme chambre et depuis je n’y monte plus guère.
- J’ai deux amis à moi qui sont en fac et qui vivent en cité U, si vous leurs louez une chambre à chacun, je pense qu’ils seront d’assez bonnes compagnies pour vous changer les idées et comme ils ne grimpent pas aux arbres, vous n’auriez pas à courir après comme avec les siamois.
- (Mireille sourit) Ce serait avec joie, si vivre avec une vieille dame ne les rebute pas.
Thomas lui rend son sourire.
- Ce sont nos amis vous savez et Florian ne se lie pas comme ça.
Mireille fixe à nouveau le jeune rouquin.
- C’est entendu alors !! Ils viendraient à partir de quand ? Je les reconnaîtrais comment ?
- D’ici une quinzaine si vous vous sentez assez bien pour ça, pour les reconnaître pas de souci, ce sont deux "petits gars" super-sympa et qui ne prennent pas de place. De toute façon ils seront avec moi à la première visite.
Mireille regarde Thomas.
- Et toi mon garçon, tu ne seras donc plus là ?
Thomas sourit encore du « deux petits gars ».
- Non je rentre à Aix, mais qu’est-ce qui vous a fait dire ça ?
- (Mireille) C’est quand ton ami a dit, ils seront avec moi et non nous serons avec eux, je vois bien que vous êtes très attachés ensemble tous les deux aussi ça m’a laissé à penser que vous n’étiez peut-être pas de la région d’où ma question.
- Thomas est mon petit ami et nous nous aimons, nous habitons Aix en Provence et je suis à Reims pour mes études de médecine, alors que « Thom » suit les siennes chez nous.
- (Mireille) Je l’avais bien remarqué figurez-vous et j’en suis heureuse pour vous deux.
2eme année septembre : (13/58) (Commissariat de la Teste-de-Buch)
Maintenant que Florian a quitté le Pilat avec tous ses amis, Dorian se doute bien que s’en est terminé pour lui de la facilité et que la galère va bientôt commencer.
Patrice lui a donné rendez-vous à la première heure ce matin-là, ils doivent voir le commissaire Mattiony avant de prendre leurs dispositions pour réintégrer leur service étant averti depuis hier que leur mission était terminée.
Dorian ne comprend pas trop le pourquoi de cette convocation et comme Patrice n’a pas l’air de vouloir ou de savoir en dire plus, il se contente de le suivre en ressassant la conversation qu’il a eu cette nuit avec Gérôme.
Ils ont pris pas mal de décisions pour leur couple, suivant l’affectation de Dorian ils auront plusieurs alternatives.
Soit décaler leurs vacances afin que celui qui y est, vienne rejoindre celui qui bosse et alterné leurs week-ends, un coup chez l’un et un coup chez l’autre, soit Gérôme demandera une mutation si Dorian arrive à avoir l’assurance de rester dans une ville fixe suffisamment longtemps.
***/***
Gérôme regarde sa montre et se lève de son bureau, son chef l’a fait demander et lui a stipulé d’être à l’heure, aussi ne perd-il pas plus de temps et monte-t-il les marches deux par deux pour arriver devant le bureau du commissaire.
Quand il entre après en avoir reçu l’autorisation, il est surpris d’y voir son petit ami accompagné de son collègue.
Apparemment ils l’attendaient car quand ils le voient pénétrer dans la pièce, ils se tournent tous vers lui et entament alors la discussion.
- (Patrice) D’abord je voulais vous remercier au nom de toute l’équipe pour l’aide que vous nous avez apporté, pour ma part ma mission s’est terminée hier quand Florian est reparti pour Aix. Je repars donc vers la capitale ou une toute autre mission doit m’être confiée, ma copine vit là-bas aussi je vous avouerai que je suis très heureux de la retrouver. Les filles sont mutées à notre antenne d’Aix mais elles ne sont plus elles non plus concernées par cette mission, seul Dorian qui ne le sait pas encore et à qui je vais le lui apprendre, continuera à protéger Florian mais en dehors de notre service. J’en ai reçu la confirmation ce matin de la part de notre directeur.
Patrice se tourne vers son collègue et ami.
- Maurice a essayé de te joindre, mais apparemment tu étais occupé à autre chose puisqu’il n’a eu que ta messagerie.
Dorian rougit en jetant un bref coup d’œil à Gérôme qui sourit en le voyant ainsi pris en faute.
- Heu oui !! J’avais dû le couper désoler !! Mais tu veux dire quoi quand tu dis en dehors de notre service ?
Patrice remarque le sourire en coin du commissaire et se retient de sourire à son tour devant l’incompréhension de son ami.
- Simplement que tu es muté dans un autre service qui s’occupe exclusivement des cas comme « Flo »
- (Dorian paniqué) Mais alors !! Ça veut dire que nos rapports n’ont servi à rien ?
Le commissaire lui dévoile alors ce qu’il ne connaissait pas sur les antécédents du jeune De Bierne et en reste soufflé pour le compte quand Patrice leurs révèle à lui et à Gérôme pourquoi eux étaient là, ceux-ci comme Dorian juste avant eux en restent sur le cul.
- (Patrice) Surtout cette fois-ci tu tiens ta langue et tu te contentes de lui faire croire que tu es près de lui pour poursuivre ce pour quoi il sait que nous sommes venus, tu devrais être content non ? Tu vas pouvoir rester à côté de tes nouveaux amis et en plus tu seras payé pour ça.
Dorian prend un moment pour parler, le temps de bien comprendre ce qu’on attend de lui maintenant.
Bien sûr il apprécie déjà sa nouvelle fonction, seulement cela va le faire bouger pas mal et question vie privée ce n’est pas le top.
- Va falloir que je vive tout le temps à l’hôtel ?
Patrice comprend bien son appréhension.
- Je ne sais pas trop, tu verras bien avec ton nouveau chef de service comment ça se passe. Tu pourras sans doute prendre un appartement à Reims car c’est là où vivra Florian le plus souvent.
- (Dorian) Tout seul ? Mais !! Et les congés ? Les week-ends ?
Patrice sourit en pensant « Ha, nous y voilà ».
- Si j’ai bien compris vous serez en binôme, donc tu auras un coéquipier !! Alors ce sera à vous de vous arranger pour maintenir une permanence. Je croyais que ça t’aurait plu quand j’en ai proposé l’idée à notre patron, j’ai fait le con j’aurais dû t’en parler excuse-moi.
Dorian pense surtout à son Gérôme qu’il ne va sûrement pas pouvoir voir aussi souvent qu’ils l’avaient prévu.
- Non !! Ne t’en fais pas !! Je suis content de rester avec « Flo », c’est juste que j’aurais préféré qu’on reste ensemble en équipe tu comprends ? Que là va falloir que je me tape un inconnu et je ne suis même pas sûr qu’on s’entendra bien.
- (Patrice) Apparemment ils n'ont pas encore désigné ton coéquipier, d’après Maurice ils manquent de monde dans ce service et ont fait un appel à candidature pour recevoir de nouvelles demandes en interne.
Gérôme qui jusque-là s’était contenté d’écouter, tique aux dernières paroles de Patrice et il hésite à prendre la parole mais c’est plus fort que lui, il ne peut s’en empêcher.
- De quel service de police il s’agit ?
- (Patrice amusé) C’est une branche spéciale de la police judiciaire.
Mattiony en rajoute une couche en souriant.
- Donc n’importe qui de la nationale peut se porter volontaire pour y être muté ?
- (Patrice) Bien sûr !! C’est le même concours d’entrée, normalement c’est la même demande que pour être affecté à une autre région. Il faut peut-être l’avis favorable de la hiérarchie et encore vu le manque de personnel qu’ils ont l’air d’avoir, je ne serais pas étonné qu’une simple demande personnelle suffise.
- (Mattiony) Depuis quatre ans que tu es chez nous, tu devrais savoir comment ça fonctionne, non ?
- (Gérôme) Bien sûr je sais que ça existe mais comme je suis bien ici, je n’ai jamais ressenti jusque-là le besoin d’exprimer des vœux de mutations.
Dorian qui comprend depuis quelques minutes où le commissaire et Patrice veulent en venir, sourit de toutes ses dents en attrapant son ami par la manche.
- Ça ne te dirait pas d’en remplir une maintenant ?
- (Gérôme sursaute) Bien sûr, mais ça peut prendre des années tu sais.
- (Mattiony) Peut être pas si tu as un bon patron.
Gérôme le regarde interloqué.
- Comment ça ?
Mattiony sort un dossier de son tiroir de bureau et lui tend un stylo.
- En signant en bas de ce dossier par exemple.
Gérôme comprend alors qu’il s’est fait gentiment balader depuis le début, apparemment Dorian n’était pas plus au courant que lui vu l’expression de son visage.
- Vous vous étiez déjà mis d’accord tous les deux ?
Une larme de reconnaissance perle sur sa joue.
- Pourquoi vous faites ça pour nous ?
Patrice ému à son tour.
- Parce qu’on vous aime bien et que nous en avons discuté.
Mattiony, toujours le stylo tendu vers Gérôme.
- Tu te décides ? Après ça si vous voulez qu’on en parle, il vous suffira de nous inviter à prendre un pot en dehors du boulot.
D’une main tremblante, Gérôme prend le stylo des mains de son supérieur et il s’en rend compte maintenant ami, il paraphe la demande et repose le stylo.
Un élan irrésistible le fait prendre Dorian les yeux brillants de bonheur dans ses bras et l’embrasser avec toute la tendresse et l’amour dont il est capable.
2eme année septembre : (14/58) (Maxime la veille au soir)
L’opération de Mireille terminée, Maxime remet ses vêtements de ville et après avoir pris un bon café avec ses équipiers, remonte dans sa voiture pour rentrer chez lui.
La fatigue de ses longues heures arrivant en complément d’une journée déjà bien chargée lui pique les yeux, heureusement que le trajet n’est pas très long pour retourner à son appartement mais aussi qu’au vu de l’heure plus que tardive, il n’y a quasiment personne sur la route.
Il arrive donc assez rapidement sur le parking près de chez lui en s’y garant avec un soupir de satisfaction, son lit n’attendant plus que lui pour passer un long moment de sommeil réparateur.
Maxime rentre dans son appartement en se dirigeant droit dans la salle de bains où il enlève ses vêtements en les laissant là où ils tombent, une douche rapide le revigore un peu et après s’être brossé les dents, il va jusque-là cuisine pour y boire un grand verre d’eau.
Il est nu car l’été n’est pas encore terminé et la chaleur de l’appartement est suffisante pour qu’il se sente bien ainsi, une fois le verre posé avec les autres dans l’évier il sourit satisfait de sa journée et se dirige tout droit dans sa chambre.
Comme il connaît parfaitement les lieux, pas besoin pour lui d’allumer la lumière aussi c’est d’un pas assurer dans le noir qu’il se dirige vers son lit.
Ce n’est qu’au moment où il soulève la couette pour se glisser dessous, que le garçon sursaute en constatant qu’il y a déjà quelqu’un dans son lit.
Bien sûr il ne se pose pas longtemps la question de savoir qui ça peut être vu qu’il n’y a qu’une personne qui possède un double de ses clés et c’est avec un énorme sourire de bonheur, que le jeune homme vient se serrer tout contre le corps nu et chaud de son chéri.
Comme par miracle son envie de dormir disparaît, le contact de Julien lui déclenchant un irrésistible besoin de le caresser.
Sa main vient doucement se poser sur son ventre et le parcourt langoureusement, profitant du soyeux de sa peau comme d’une drogue.
Son visage s’approche de celui de son chéri qui respire doucement et il commence à le couvrir de baisers de plus en plus chauds et appuyés, son intention n’étant pas de le laisser dormir mais bien qu’il se réveille afin de partager à deux un bon moment de retrouvaille.
La respiration de Julien s’accélère, son corps se love et s’imbrique encore plus contre celui de Maxime, la main de l’infirmier se fait plus ferme et descend vérifier si l’impression qu’il a de l’éveil de son ami est bien la bonne, elle rencontre en cours de route la chose qui pulse à son contact et déclenche un gémissement de bien-être de la bouche sensuelle du futur jeune interne.
Les lèvres de Maxime partent alors cueillir celles toutes désirables de Julien et les deux garçons se donnent un baiser rempli de tendresse et d’affection.
Maxime d’une voix émue.
- Tu m’as manqué tu sais ?
- (Julien câlin) Et toi donc !! Mais je n’ai pas envie de parler là !! Du moins pas maintenant.
Maxime l’embrasse à nouveau.
- Ah oui ? Et de quoi tu as envie alors ?
- De toi !! Fais-moi l’amour « Max » !! Ça fait trop longtemps que j’y pense et je ne tiens plus, la preuve puisque je suis venu ce soir.
À ses paroles dites d’un ton si brûlant et implorant qu’il ne peut y résister plus longtemps, Maxime mêle sa langue à celle de son compagnon et son corps vient le recouvrir avec l’avidité de la jeunesse.
Les membres tendus se frottent délicieusement, leurs corps frissonnent des sensations du plaisir intense de se sentir ainsi l’un contre l’autre.
Un long moment se passe ainsi jusqu’à ce qu’ils ressentent le besoin de plus, beaucoup plus et sans aucunes paroles Maxime se retourne…
***/***
« Quelques longs, très longs moments plus tard »
Maxime se soulève afin de libérer le membre qui vient de lui procurer autant de plaisir et vient s’allonger à côté de Julien, les deux mains derrière la tête et les yeux fermés.
- Plus jamais tu restes si longtemps loin de moi, tu m’entends ?
- …….
Maxime étonné du silence qui suit sa question, tourne son visage vers celui de son chéri et constate en souriant avec tendresse que celui-ci s’est endormi.
2eme année septembre : (15/58) (Paris) (aveu de trahison)
Maurice est surpris de cette demande expresse d’entretien venant de la part de Léonie, la jeune femme ne l’ayant pas habitué à autant d’empressement dans ses précédents contacts avec lui.
Il lui a donc accordé ce rendez-vous, en se demandant quand même ce qui motive ainsi la jeune lieutenante.
Léonie est rongée par les remords depuis ce coup de téléphone qu’elle a passé, la honte d’avoir trahi ses collègues mais surtout Florian l’amène depuis lors vers une dépression de laquelle elle n’arrive pas à se sortir.
Elle était là quand Florian a pris le petit Ludovic à part et que suivit par Flavien, il a donné ses conseils de prudence au petit garçon.
Elle allait s’en retourner quand une phrase prononcée par le jeune rouquin l’a scotchée sur place, avide d’entendre la suite en se rendant compte des implications de sa découverte.
Quand elle l’a entendu parler de l’opération et de « l’activation d’une zone cérébrale » du gamin qui le fait devenir de jour en jour plus intelligent, elle n’a pu tenir sa langue devant l’importance du secret et de ce que cette opération pourrait avoir comme conséquences sur d’autres personnes, qui se verraient alors détenteurs d’une intelligence hors norme.
Maintenant elle regrette profondément son impulsivité qui l’a conduite à faire ce rapport auprès de sa hiérarchie.
Camille se doute depuis ce temps-là que son amie traîne avec elle un truc pas net, mais n’a pas osé lui poser la question et commence à se détacher d’elle petit à petit, de cela Léonie le sent bien.
Jamais son amie lui pardonnera c’est sûr et en demandant cet entretien, elle a voulu se libérer de cette chape de honte qui lui noue l’estomac en même temps qu’elle apportera sa démission.
La lettre est prête à être remise en main propre après les aveux qu’elle compte faire sur ses actes passés, actes dont elle commence seulement à en mesurer les conséquences.
Maurice la voit entrer et remarque tout de suite la gravité de son visage, il la prie poliment de s’asseoir et attend avec impatience qu’elle prenne la parole.
Voyant bien qu’elle hésite et qu’elle devient de plus en plus nerveuse, il décide donc de lui demander ce qui l’amène ici de si important pour qu’elle en soit toute retournée.
- Qu’est-ce qu’il se passe lieutenant ?
- ……………
Maurice étonné de son mutisme.
- C’est vous qui avez demandé cet entretien, alors j’attends vos explications.
Les larmes commencent à rouler sur les joues de la jeune femme en faisant hausser les sourcils de son patron, celui-ci commence à comprendre qu’il ne va pas être aisé pour elle de dire ce qu’elle a à dire et il décide de prendre plus de précautions dans ses paroles.
- Allons !! C’est si important que ça ?
- J’ai…fait…une…grosse bêtise, enfin si on peut appeler ça comme ça.
- Hum !!! Dans quel genre d’histoire vous êtes-vous mise ?
Léonie regarde l’homme en face d’elle.
- Je vous ai trahi !!
- (Maurice sursaute) Comment ça trahi ?
- Je travaille pour monsieur Delfosse !!
Maurice se relève d’un bon.
- De quoi !!! Mais c’est impossible !! J’ai vérifié moi-même vos antécédents.
- Des faux pour que je puisse participer à cette mission.
- Mais enfin !! Pourquoi ? Et que savez-vous au juste ? Et surtout pourquoi venir maintenant m’en parler ?
Léonie décide de tout avouer.
- Ce que je sais ? Pas grand-chose en fait, juste qu’il était étonné de votre choix de prendre des jeunes sortis de l’école pour mener à bien cette mission. Il a trouvé ça louche et il m’a infiltrée dans l’équipe grâce à un faux dossier monté de toutes pièces ou presque !! Mais je travaillais déjà pour lui.
Léonie explique ensuite tout ce qu’elle a appris et surtout ce qu’elle a révélé aux Renseignements Généraux dont Jean Delfosse en est le patron, comme Maurice est celui de la DST.
Au fur et à mesure des explications qu’elle lui donne, Maurice respire un peu mieux car ça reste dans l’explicable sans entrer comme il l’a craint d’abord dans l’extraordinaire du secret de Florian.
Voulant tester son idée.
- C’est un coup de chance pour le jeune garçon qui s’est fait opérer, rien ne dit dans votre résumé que c’est une action volontaire de la part du jeune Florian et qu’il serait capable de la renouveler. Maintenant c’est sûr qu’un première année de médecine qui réalise ce genre d’opération ne va pas dans l’envie que j’avais de préserver Florian, pourquoi ce coup de téléphone alors que vous n’aviez rien dit jusque-là ? Vous vous rendez compte que vous avez trahi la confiance de ceux que vous considériez comme des amis ?
Léonie repart en larmes.
- Je m’en veux mais c’est trop tard maintenant.
Elle sort l’enveloppe de son sac.
- Je vais aussitôt sorti de votre bureau donner officiellement ma démission et vous n’entendrez plus parler de moi je vous le promets. Mais !! Qu’allez-vous faire maintenant ? S’il est encore temps de faire quelque chose bien sûr !!
Maurice avec rudesse.
- Ça ne vous regarde plus !! Mais sachez jeune femme que si je suis arrivé à un tel poste ce n’est certes pas en faisant du tricot, maintenant je vous remercie de bien vouloir quitter mon bureau et de ne plus me faire entendre parler de vous, ne vous avisez plus à chercher un emploi dans l’administration quelle qu’elle soit car je ferai en sorte que ça ne se produise pas.
Il attend, les traits durs et tirés, que Léonie soit sortie pour froncer les sourcils et ouvrir son coffre-fort scellé dans un des murs de la pièce, il l’ouvre pour y chercher ensuite un dossier qu’il trouve rapidement.
Maurice le prend et retourne s’asseoir à son bureau, puis relit le dossier avec un sourire de plus en plus prononcé aux lèvres.
Quand il a fini de le parcourir, il le referme en ricanant de satisfaction avant de le remettre dans le coffre et de refermer celui-ci.
« Maurice se parlant à lui-même. »
- Ah mon cher Jean !! Tu as voulu te la jouer à mes dépens mais tu ne t’attends certainement pas à ce qu’il va t’arriver si tu ne fais pas exactement ce que je te demande de faire. J’ai eu le nez creux en gardant cette affaire secrète, je me doutais bien que ça me serait utile un jour.
Il retourne tout excité à son bureau pour prendre son téléphone, quelques secondes d’attentes puis.
- ……..
- Jean ?? C’est Maurice !!!
- ……..
- C’est au sujet d’un dossier que tu aurais entre les mains, celui que t’aurait rapporté ton agent infiltré dans une de mes équipes.
- ………………
- Je te conseille de venir très vite me le remettre, sinon !!!
- ………………
- Des menaces ? Non !! Tu crois ??
- ………………
- L’île de Ré ? Juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze ? Ça ne te rappelle rien ?
- ……………….
- Ha ! Ha ! Ha ! Bien sûr que j’ai des preuves !! Réfléchis bien à ce que tu vas faire de ton rapport, si demain midi il n’est pas à côté de toi en face de moi dans mon bureau et bien… nous verrons bien ce qu’il arrivera et qui ramassera l’autre.
- ……………….
- En tous les cas tu es prévenu et relis bien ce que tu as entre les mains, mes avis qu’il n’y a pas grand-chose et qu’en plus il te faudra encore le prouver !!
- …………………
- Et oui !!! J’avais tout gardé au cas où et j’ai eu bien fait apparemment… bon !! J’ai du travail honnête moi !!! Je t’attends comme prévu !! Bye !!
Maurice raccroche sèchement.
- Pauvre mec !! Comment as-tu pu arriver à un poste pareil !!! Pff !!! Je me le demande !!!
2eme année septembre : (16/58) (Nantes)
Gare de Nantes, Marc accompagné d’Alexie descend du train et sort rapidement dans la rue, Alexie tient un léger sac à dos car ils doivent repartir le soir même ou au pire le lendemain matin car le jeune Orléanais doit reprendre le lycée le surlendemain.
- (Alexie) Tu as bien prévenu tes parents de notre arrivée ?
- (Marc) Oui j’ai eu ma mère hier au téléphone, d’ailleurs elle a été étonnée que je vienne et en plus avec quelqu’un.
- (Alexie) Alors pourquoi ne sont-ils pas là ?
Marc en souriant tristement.
- Ça serait bien la première fois qu’ils se déplaceraient pour moi, non en fait nous devrons prendre un taxi. Il n’y a pas d’autres moyens de transport puisque mes parents habitent en dehors de la ville.
Alexie se demande s’il a eu raison d’insister pour qu’ils viennent, le calme de son copain le rassure un peu mais il ne comprend vraiment pas.
Depuis qu’il connaît Marc, il est sûr que jamais il n’est retourné les voir et s’ils sont ici aujourd’hui, c’est vraiment parce que lui a insisté lourdement.
Marc hèle un taxi en donnant ensuite l’adresse au chauffeur, durant tout le trajet toutes les tentatives d’Alexie pour engager la conversation sont tombées à plat.
Son copain n’étant visiblement pas d’humeur et du coup, il cogite sur ce qu’il va bien pouvoir découvrir et commence à se faire un film de cette journée.
Seul le bruit du moteur rompt le silence à l’intérieur du taxi, Alexie imagine alors les pires scénarios allant de la famille alcoolique jusqu’à la ferme avec les parents paysans.
C’est quand il entend le clignotant du taxi et que celui-ci s’engage dans une grande allée magnifiquement entretenue, qu’il commence à hausser les sourcils.
Au bout de l’allée ombragée, il aperçoit alors un magnifique manoir avec devant une grande place ou deux véhicules de luxe sont garés.
Le premier est un 4x4 Cayenne et le second une BMW 7,35 CSI, Alexie se dit alors que les parents de Marc doivent être les intendants de ce manoir et il cherche des yeux un pavillon qui devrait normalement leurs avoir été attribué pas très loin de là.
Quand le taxi s’arrête devant l’entrée principale, Marc règle la course et descend en faisant signe à son ami d’en faire autant.
Un homme d’un certain âge en tenue de pingouin, sort alors rapidement de l’intérieur du manoir et s’avance en souriant vers les deux jeunes hommes.
Alexie se dit que le père de Marc n’a pas l’air si terrible que ça, même qu’il parait plutôt sympathique et c’est seulement quand il l’entend parler, qu’il comprend son erreur.
- (L’homme) Monsieur Marc a-t-il fait bon voyage ? Je suis heureux de vous revoir depuis tout ce temps.
Marc avec un grand sourire.
- Merci Jean !! Père et mère sont-ils disponibles pour nous recevoir ?
Le visage de Jean s’assombrit le temps de quelques secondes.
- Non monsieur Marc, monsieur De Lamarlière vous fait savoir qu’il ne pourra vous accordez de son temps que durant le déjeuner et madame reçoit des amies très proches au petit salon, elle ne souhaite pas être dérangée.
Marc qui apparemment ne le prend pas mal.
- Très bien alors, je vais montrer ma chambre et faire visiter le parc à mon ami. Serait-il possible d’avoir un petit-déjeuner sous la tonnelle.
- Bien sûr monsieur Marc, tout sera prêt d’ici un petit quart d’heure. Je vous ferais mander par Arnault qui j’en suis sûr sera heureux de vous revoir.
- (Marc sourit) Moi aussi depuis le temps.
Alexie est resté la bouche ouverte pendant toute la conversation, il regarde depuis lors son ami avec les yeux ronds de surprise de ce qu’elle sous-entend.
Marc lui prend doucement la main et l’entraîne à l’intérieur de la maison de maître qui appartient à sa famille depuis neuf générations, aucune parole n’est prononcée jusqu’au moment où ils se retrouvent dans une grande chambre lumineuse où Alexie grâce à l’agencement sympathique retrouve le sourire et sa curiosité.
- (Alexie) Et ben ça alors !!! Si je m’attendais !!!
Marc lâche la main de son compagnon.
- Elle te plaît ma chambre ? C’est moi qui l’ai aménagée à mon goût et c’est certain qu’elle dépare du reste de la demeure, mais je m’y sens bien et crois-moi, c’est un des seuls endroits où je me plais bien ici.
- (Alexie impressionné) Moi qui te croyais issu d’une famille d’ouvrier comme moi, je tombe de haut là !! Ils font quoi tes parents ?
Marc en s’asseyant sur le lit.
- Ils gèrent leur fric et passent leurs temps en réunions mondaines, sinon ils voyagent beaucoup.
- (Alexie) Et toi dans tout ça ??
Marc en se couvrant le visage avec ses mains.
- Moi ? Je ne compte pas ou presque, depuis que j’ai refusé de suivre la voie qu’ils voulaient pour moi.
- (Alexie curieux) La voie ? Quelle voie ?
Marc très triste.
- Ils voulaient que je suive la « carrière » et moi je ne voulais pas, la diplomatie n’a jamais été ma tasse de thé et je préfère être médecin. Seulement voilà !! Ce n’est pas assez bien pour eux et depuis deux ans nous ne nous adressons quasiment plus la parole, mon seul contact avec eux c’est le chèque qu’ils m’envoient
« Royalement » chaque mois et qui suffit à peine pour que je vive correctement mais ça, tu le sais déjà.
- Putain !! Mais c’est quoi ses parents de merde !!
Marc en souriant devant la levée de boucliers de son copain.
- Tu ne peux pas comprendre, ils n’ont eu que moi et ils sont déçus de la voie que j’ai choisie. Rends-toi compte que ma famille n’a jamais eu d’emplois autres que politiques et que leur seul fils va rompre plusieurs centaines d’années de traditions et ça, ils n’arrivent pas à l’accepter car c’est contraire à tout ce qu’ils connaissent de la vie.
Alexie, soufflé par ce qu’il entend.
- Et ben ça alors !!! Si je m’attendais à être le petit ami d’un monsieur « De » Pff !!! Tu parles d’un choc !!!
Marc en riant de sa réaction.
- Tout ça sera à nous un jour et tu seras appelé « monsieur Alexie » Hi ! Hi !
Alexie en fixant son ami.
- À ça certainement pas !! Il ne manquerait plus que ça !! Mais dis-moi ? L’homme de tout à l’heure ? Jean !! Il avait l’air d’être heureux de te revoir ?
- (Marc) Et moi aussi crois-moi !! En fait ce sont eux qui m’ont élevé !! lui, sa femme Yvonne et leur fils Arnault, que je considère d’ailleurs comme mon frère.
- Pourtant c’est la première fois que tu parles d’eux ?
- (Marc désolé) Oui je sais, seulement je n’aime pas trop parler de cet endroit même s’il y a des personnes que j’aime beaucoup qui y vivent.
Alexie va pour répliquer quand un bruit de pas rapide résonne dans le couloir, la porte de la chambre s’ouvre énergiquement en venant claquer contre le mur.
Un garçon aux yeux brillants de plaisirs, vient prendre Marc par la taille et le serrer très fort en le soulevant du sol.
- (Le garçon) T’es là ma poule ??? Putain !! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir !!
Marc a le visage soudainement transfigurer par l’immense joie qu’il ressent à revoir le jeune homme.
- Hé !! Tu m’étouffes espèce de brute !!
Arnault desserre son étreinte et le tient à bout de bras en le détaillant comme un maquignon.
- Mais dis donc toi ? T’as pris du lard on dirait ?? Putain !! Ça te va super-bien !! Tu serais une meuf je te sauterais sur le champ Hi ! Hi !
Alexie rit à gorge déployée en entendant le jeune homme qui n’appartient de toute évidence pas au même monde que les parents de Marc, son franc-parler lui plaît immédiatement et il s’avance vers eux en lui tendant la main.
- Bonjour !! Moi c’est Alexie, ravi de te connaître.
Arnault dévisage le jeune garçon et voit le regard protecteur que Marc pose sur lui, aussi c’est avec un réel étonnement dans la voix qu’il lui demande.
- Non !! Je n’y crois pas !! Putain !! Ne me dis pas que c’est ta « couille » ?
2eme année septembre : (17/58) (Aix)
Raphaël commence vraiment à se plaire dans ce quartier où les gens qu’il croise sont tous souriants et lui souhaitent le bonjour, passer quatre ans ici ne le rebute pas bien au contraire et il comprend mieux comment sont ses copains, ayant vécu dans cette ambiance somme toute très amicale.
Il est malgré tout encore un peu perdu et cherche à se repérer parmi toutes ses maisons
aux couleurs du sud, Éric lui a donné rendez-vous en fin de matinée car il a voulu le laisser dormir après la journée et le voyage de la veille.
***/***
Quand il s’est levé ce matin l’estomac dans les talons, il a sauté du lit et il a descendu l’escalier comme il le fait habituellement quand il est chez lui.
Seulement voilà, quand il s’est retrouvé face à Maryse dans la cuisine et qu’il s’est aperçu qu’il était resté en boxer, ses joues ont pris une magnifique teinte rose foncé qui a bien fait rire la brave grand-mère quand elle l’a aperçu.
Maryse apprécie beaucoup d’avoir ce jeune garçon chez elle car l’année passée sans Florian lui a semblé extrêmement longue, voir ce jeune gaillard plein de vie et si semblable à son petit-fils la ravit donc au plus haut point.
Raphaël malgré un début de gêne vite réprimé devant le sourire naturellement accueillant de Maryse, se sent rapidement à l’aise et n’en fait bientôt plus cas.
- (Maryse) Bonjour mon grand, tu bois quoi le matin ?
- (Raphaël) Bonjour mamy !! Du café s’il te plaît mais laisse-moi faire, je suis bien assez grand pour me servir.
Maryse reconnaissant bien là le garçon courageux et serviable qu’elle a rencontré et qui lui a plu tout de suite dès les premières minutes.
- Bien dormi ? La chambre te plaît ? Tu sais si tu veux l’arranger à ta façon il n’y a pas de soucis, Florian n’y couche pour ainsi dire plus maintenant et il ne s’offusquera pas si tu l’aménages à ta convenance.
- Elle est parfaite comme ça et je n’éprouve pas l’envie d’y changer quoi que ce soit, c’est déjà très gentil de votre part de m’accepter chez vous.
- Tu sais Raphaël, quand nous t’avons rencontré mon mari et moi pour la première fois au camping, Michel nous a dit en repartant que nous ne tarderions pas à te revoir très vite et il ne s’était pas trompé comme tu peux le constater, j’en suis contente comme tu ne peux même pas t’imaginer. Cette maison va revivre avec un jeune homme plein de vie comme toi, nous t’aimons déjà beaucoup tu sais.
Raphaël ne répond pas car l’émotion est trop forte et il craint qu’elle ne s’en aperçoive au son de sa voix, il boit lentement son café en dévorant les tartines se trouvant devant lui.
Quand il a terminé son petit-déjeuner, il range son bol avec son couteau dans le lave-vaisselle puis embrasse tendrement Maryse avant de remonter s’habiller.
Celle-ci est agréablement surprise de son geste et reste un moment la bouche ouverte en le regardant s’éloigner, Michel la voit dans cet état quand il arrive à son tour et sourit tendrement à sa femme.
- Eh bien maman ? Tu as l’air heureuse ce matin ?
- Raphaël est vraiment un gentil garçon, il me rappelle trop notre Florian tu sais même dans ses gestes.
- (Michel) Ils se sont bien trouvé ces deux-là et je suis aussi content pour Éric ? Il méritait quelqu’un comme Raphaël.
***/***
La balade dans le quartier lui a fait du bien, aussi il va pour rebrousser chemin quand il se sent soulever du sol et qu’il pousse un cri de surprise.
- Houlahhh !!!
- Comment va mon rouquin chéri ?
Éric l’embrasse dans le cou et le libère visiblement content de l’avoir eu par surprise, Raphaël se retourne et capte aussitôt son regard rieur.
Sa main part sur les côtes de son copain pour commencer à le chatouiller, Éric se sauve en riant poursuivit par son ami qui essaie de le rattraper pour poursuivre son supplice.
- (Éric) Pouce !! Stop !! Arrête !! Pitié !!
- En voilà un grand gaillard qui craint les chatouilles Hi ! Hi !
Les deux garçons se tiennent par la taille et reprennent leur route, arrivés devant chez les De Bierne, Éric s’arrête et attrape Raphaël par le bras.
- Viens !! Je vais te présenter à mes parents.
Raphaël en rougissant comme une pucelle.
- Déjà !! Mais enfin nous ne nous connaissons qu’à peine monsieur.
Éric mort de rire.
- Mais ça me suffit amplement pour qu’ils te connaissent, qu’ils voient le magnifique garçon qui a pris mon cœur.
- J’ai un peu le trac tu sais ?
- Je me doute bien mais autant crever l’abcès maintenant, je ne me sens pas à jouer la comédie devant eux. Rappelle-toi au camping quand tu as tout dit à tes parents ? Je t’ai promis d’en faire autant alors maintenant c’est l’heure de vérité, allez viens et ne t’inquiète pas, ils seront sans doute surpris mais ça devrait bien se passer.
- (Raphaël tendu) Si tu le dis !! Allons y alors et à la grâce de Dieu !!
- Te voilà bigot maintenant Hi ! Hi !
Éric entraîne son ami sur les quelques dizaines de mètres qui séparent sa maison de celle de Florian, une fois la porte franchie il pousse son amoureux dans la cuisine où ses parents sont encore en plein petit-déjeuner.
Ceux-ci levant la tête en entendant les pas venir vers eux, regardent étonnés le jeune rouquin pas très à l’aise qui arrive devant eux.
Ils détaillent le jeune homme des pieds à la tête en souriants, la ressemblance avec Florian est suffisante pour qu’ils s’en amusent en s’en faisant la remarque.
- (José amical) Voilà je présume le fameux Raphaël dont Michel n’arrête pas de nous parler ? Je dois reconnaître qu’il n’a pas tort en disant que tu ressembles beaucoup à « Flo le terrible » Hi ! Hi ! J’espère que tu n’es pas vraiment comme lui, sinon je revends la baraque illico Hi ! Hi !
- (Monique amusée) Tu parles d’un accueil !! Bienvenue dans notre quartier mon garçon et n’écoute pas toutes les bêtises que raconte mon mari, si Florian n’existait pas je suis sûre qu’il s’ennuierait.
- (Éric) Il a un truc important à vous dire, mais je ne suis pas sûr qu’il le dise à la Florian Hi ! Hi !
Raphaël surpris, regarde son copain et voit bien à ses yeux rieurs qu’il se moque de lui.
- Et pourquoi pas si je lui ressemble tant ?
Éric pâlit d’un coup.
- Hé !! Je plaisantais !! Tu ne vas pas leurs dire comme ça ?
- (José curieux) Nous dire quoi ?
Raphaël sent son cœur s’emballer, quand il lâche d’une voix ferme qu’il essaie de garder la plus naturelle possible.
- Eh bien juste vous dire que j’aime votre fils et que votre fils m’aime !!
2eme année septembre : (18/58) (île de Ré, juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze)
Maurice arpente son bureau de long en large depuis plus d’une heure, un regard à sa montre pour vérifier que le délai n’est pas encore passé et il retourne s’asseoir en soupirant.
« Dring !! Dring !! »
Il décroche le téléphone.
- Allô !!!
- ………………..
- Faites-le entrer s’il vous plaît et que personne ne me dérange tant qu’il ne sera pas sorti de mon bureau.
Il raccroche sèchement, en se frottant ensuite les mains pour éliminer toutes traces de moiteur dont elles sont imprégnées.
« Toc ! Toc ! »
- Oui !! Entrez !!
L’homme qui pénètre dans la pièce doit avoir pas loin de la soixantaine, il s’approche du bureau d’un pas rapide pour y jeter un dossier sous le nez de Maurice.
Un sourire méchant illumine alors le visage du brave homme, il ne propose pas à son visiteur de s’asseoir en prouvant de par ce geste tout le mépris qu’il lui porte.
Maurice ouvre le dossier qui ma foi lui semble bien mince, prenant le temps de lire chaque page avant de reporter le regard sur l’autre homme.
- Eh bien !! Tout ça pour si peu ? C’était bien la peine de se donner autant de mal pour rien !!
L’homme visiblement en colère.
- Je me passerais bien de tes commentaires acerbes, donne-moi ce que tu as sur moi et terminons-en-là !!
Maurice ne s’en laisse pas conter quand il ouvre le tiroir de son bureau pour en extraire un porte-documents, il ouvre celui-ci en prenant tout son temps ce qui enrage encore plus le personnage en face de lui.
Maurice sort une première photo qu’il dépose doucement sur le bureau.
- Marie et François Lacombe, onze et quatorze ans, morts tous deux fauchés par une voiture dont le conducteur s’est enfui le douze juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze à neuf heures cinq très précise selon les témoins. Ça s’est passé sur une route située sur l’île de Ré.
Il fixe sévèrement l’homme qui commence à pâlir, une deuxième photo atterrit près de la première.
- Une Mercédès classe E appartenant à monsieur Jean Delfosse patron des renseignements généraux et dont l’ADN sur le pare-chocs avant retrouver complètement défoncé, s’avère être celui de ces deux enfants.
L’homme devient blême en commençant à trembler sur ses jambes mais ne desserre pas les lèvres en attendant la suite, une troisième photo rejoint les deux autres sur le plateau du bureau.
- Un cliché de gendarmerie pris ce même jour quelques kilomètres plus loin à neuf heures dix-huit et qui montre la même Mercedes prise en excès de vitesse à cent quarante-huit kilomètres heure et à l’intérieur duquel le conducteur très reconnaissable au demeurant, a le visage mortifié par une forte émotion.
Jean en bégayant.
- Maaiss… j’aavais.. fait.. déétrruire …touttes.. sses.. prrreuves !!
- Faut croire que non puisque tu les as devant toi.
- Pourquoi ??
Maurice en se levant nerveusement.
- Pourquoi quoi ? Tu veux savoir pourquoi je n’ai rien dit ? Mais pour justement comme en ce moment obtenir le silence sur un dossier auquel je tiens, de toute façon les petits sont morts et nous ne pouvons plus rien y faire, alors autant garder pour moi l’opportunité de te tenir par les couilles mon vieux.
Jean se sentant impuissant face à cet homme.
- Que vas-tu faire maintenant ?
- Rien !! Du moins tant que tu respecteras notre marché, quand notre affaire n’aura plus lieu d’être je te ferais parvenir toutes ses preuves et je laisserais libre cours à ta conscience pour l’utilisation que tu en feras ou pas.
- (Jean hystérique) Mais qu’est-ce que ce gamin t’a fait pour que tu en sois autant impliqué ? Tu te rends compte du potentiel qu’il a ? Et si ce qui est noté dans le rapport est exact, ça changerait la vie de beaucoup de monde dans ce pays. Imagine un peu !! Nous aurions à notre disposition un pouvoir certain sur le reste du monde, nos dirigeants développeraient une intelligence sans commune mesure avec ce que nous connaissons.
- Et nous obligerions ce jeune garçon à se mettre au service de gens comme toi ? As-tu pensé à lui ? Sa vie ? Et puis…
Il prend le dossier et le met à la poubelle d’un geste rageur.
- Tout ceci est un ramassis d’inepties !! Oui, Florian a des capacités très en avance sur son âge !! Oui, il est doué dans son futur métier et fera un chirurgien hors pair !! Mais crois-tu réellement que cette histoire d’avoir activé des zones censées inactives sur le cerveau de cet enfant était voulue ?
- Je n’en sais fichtrement rien mais ça méritait d’être analysé, au lieu de ça tu fais tout pour que rien ne transparaisse comme si ce gamin était comme tout le monde !!
- (Maurice furieux) Mais enfin merde !! Ce n’est qu’un gosse !! Foutez-lui la paix !!
- Ce que j’ai découvert, d’autres le feront également un jour ou l’autre et tu ne pourras pas toujours être là.
Maurice se calme en rangeant précieusement les clichés toujours exposés sur son bureau.
- En attendant je lui laisse du temps, le temps de vivre une vie de son âge. Maintenant tu peux sortir de ce bureau et j’espère ne plus jamais t’y voir, tu m’as bien compris ?
Il voit qu’il va quitter la pièce.
- Ah oui !! Encore une chose !! Je te tiendrai pour responsable s’il arrive quoi que ce soit au garçon, alors tu ferais mieux de le protéger toi aussi si tu ne veux pas te retrouver en prison pour de très longues années. Sachant qui tu es je ne doute pas que ceux avec qui tu serais enfermé te feraient vite regretter de t’y trouver, je me fais bien comprendre ?
2eme année septembre : (19/58) (Nantes) (suite)
- (Marc amusé) Je reconnais bien là ton parler si pittoresque mon grand.
Arnault toujours dans ce qu’il vient de découvrir.
- Ne me dis pas que je me suis planté ? Ça se voit sur ton visage à la façon que tu as de le regarder.
- Et si c’était bien le cas ?
- C’est cool t’inquiète, en plus il est super-bandant ton mec !! T’as frotté le cul de la lampe pour qu’elle t’en sorte un pareil ? Faudra que tu me la prêtes Aladin, je veux le même en meuf Hi ! Hi ! Allez !! Approche mec que je t’en roule une !!
Alexie craque et se tord à cause du fou rire qui le prend d’un coup, le gars en face de lui est trop de chez trop.
Il s’approche les yeux en pleurs pour lui donner l’accolade, Arnault rapide comme l’éclair vient de se mettre derrière Marc et ne laisse plus apparaître que le bout de son nez.
- Hé !! Aladin !! Referme le couvercle sinon ça va partir en live je le sens, t’as vu comment il me mate ton Rocco ? Rengaine ton « gun » mec ou attends que je sois sorti.
Alexie toujours en pleine crise de fou rire.
- Il est trop ton pote !! Je comprends pourquoi tu ne m’en as jamais parlé, tu voulais le garder que pour toi c’est ça ?
Marc en secouant la tête, faussement exaspéré.
- Arrête de faire ton zouave « nono », soit un peu sérieux pour une fois. Et toi « Alex » ne rentre pas dans son jeu sinon on en n’est pas sortie avec lui.
Alexie toujours en crise.
- Tu l’imagines avec « Flo » ??
Marc qui part en live à son tour.
- Oh !! Putain !! Manquerait plus que ça Hi ! Hi !
Pendant que les deux amis se retrouvent et discutent sur l’année passée, Alexie ne peut s’empêcher de détailler des pieds à la tête le fameux Arnault, qui déjà il le sent bien deviendra quelqu’un qui compte dans sa vie.
Un mètre soixante-quinze au moins pour un bon soixante-quinze kilos, une vraie force de la nature aux cheveux brun et aux yeux noirs dont il n’arrive pas à différencier l’iris de la pupille et qui lui donne un regard spécial assez impressionnant.
Le visage au premier regard paraît quelconque, ce n’est qu’après un certain temps d’adaptation que son charme apparaît et qu’un petit il ne saurait dire quoi d’attirant émane de lui.
Il ne fait aucun doute que ce garçon n’a pas besoin de se forcer pour séduire et qu’il est en plus très à l’aise dans sa peau.
Il ne nous quitte que quelques heures plus tard, après avoir pris tous ensemble notre déjeuner sous la tonnelle et discuté de leurs vies respectives.
Jean arrive alors toujours tirer à quatre épingles, pour leurs annoncer que monsieur et madame leurs accordent un entretien.
Marc se lève en prenant la main d’Alexie avec un petit sourire pâlichon lui signifiant de le suivre sans crainte.
En fait son copain n’en mène pas large et n’est pas loin de tourner casaque tellement l’ambiance lui donne des frissons d’appréhension dans le dos, malgré tout il suit Marc d’un pas ferme jusqu’à une pièce immense nommée petit salon.
Il sourit malgré tout en se demandant comment doit être le grand salon et s’il faut prendre un transport en commun pour le traverser, cette idée le fait rire et il se retrouve bêtement à ricaner devant les deux personnes assises confortablement chacune dans un fauteuil d’époque, mais ne pas lui demander laquelle car il serait incapable de répondre.
L’homme en costume trois-pièces et chaussures en « croco » est assez impressionnant, il dévisage sans aucune expression apparente les deux garçons qui arrivent devant lui et sa femme, comme un maître voit passer des serviteurs.
La femme reste belle malgré la petite cinquantaine et elle aussi est vêtue avec recherche, son visage légèrement plus expressif que celui de son mari leur accorde un très mais vraiment très léger sourire, vite disparu derrière un masque d'indifférence.
Marc s’adresse à eux d’une voix neutre.
- Père ! Mère ! Vous allez bien ?
Jean Philippe le père, répond avec froideur.
- Très bien fils, mais vous n’êtes pas venu seul ?
Marc avec toujours la même voix atone.
- Je vous en avais fait mention lors de mon appel, je vous présente mon ami Alexie, j’espère qu’il sera reçu comme mon invité.
- (Anne Laure sa mère) Il va de soi, mais vous pourriez également faire les présentations à votre ami mon fils.
- (Marc) Alexie je te présente Jean Philippe et Anne Laure De Lamarlière, mes parents
Alexie tique une nouvelle fois devant la particule.
- Enchanté de faire votre connaissance.
Jean Philippe qui a remarqué son léger sursaut.
- Quelque chose dans notre nom vous surprend peut-être ? La particule sans doute ?
Alexie qui commence à bouillir devant tout ce cinéma.
- Bien sûr que non, mon meilleur ami après Marc en a une aussi.
Anne Laure curieuse malgré tout, ne peut s’empêcher de poser la question qui lui vient aux lèvres.
- Ah oui !! Et comment se nomme ce garçon ? Peut-être sommes-nous proches avec sa famille.
- De Bierne madame, mon ami se nomme Florian De Bierne. Nous venons de passer deux mois de vacances avec lui et d’autres amis, il serait étonnant que vous connaissiez ses parents car ils sont décédés quand il n’était encore qu’un bébé.
Alexie ne s’est pas aperçu de la surprise qu’ont eu les parents de Marc à entendre le patronyme de Florian puisqu’il y aurait fallu pour ça avoir l’habitude de fréquenter ces genres de personnes tant ils masquent bien leurs expressions, malgré tout Marc s’en ait rendu compte et enchaîne.
- Connaîtriez-vous les De Bierne mère ?
C’est le père qui répond à son fils.
- En effet si ce sont bien des mêmes personnes auxquelles votre ami fait allusion, c’est une très ancienne famille de la haute noblesse mais qui malgré sa nouvelle grande fortune actuelle est retournée au peuple depuis plusieurs générations. Je suis étonné d’en entendre de nouveau le nom malgré comme je vous l’ai dit qu’ils refont parler d’eux depuis quelques décennies, certains de nos pairs se sont essayés sans résultats à renouer contacts avec cette famille et il me semble bien me souvenir qu’ils se sont fait recevoir d’une façon assez vive par l’aïeul de la famille.
- (Alexie surpris) Michel ??
Jean Philippe se lève brusquement, se ravise et reprend place dans son fauteuil.
- C’est bien son prénom en effet, alors comme cela vous avez dans vos connaissances l’héritier de la fortune des De Bierne ? Voilà mon fils qui me surprend fort venant de vous.
2eme année septembre : (20/58) (Aix) (suite)
Un long moment de silence après les paroles de Raphaël, avouant sa liaison avec leur fils aux parents d’Éric.
Le jeune rouquin observe avec curiosité leurs réactions à chaud, en faisant une analyse rapide des différents cas de figure se présentant devant lui.
***/***
Éric est devenu blême malgré le bronzage de ses deux derniers mois passés au soleil, c’est certain qu’il n’aurait jamais osé présenter les choses d’une manière aussi franche et directe à ses proches.
Il ressent le besoin de s’asseoir et s’affale sur une chaise, le regard rempli d’appréhension posé sur ses parents.
***/***
Monique ne laisse rien paraître de sa surprise, elle se contente de détailler avec circonspection le jeune homme debout en face d’elle et qu’elle ne connaissait pas il y a encore quelques petites minutes, si ce n’est par Michel et Maryse, lors des quelques barbecues qu’ils ont passés ensemble cet été.
Quelque chose pourtant l’attire vers ce jeune homme à l’allure avenante et aux traits du visage d’une virilité qu’elle ne met pas en doute, l’aspect général lui rappelle Florian qu’elle adore comme une mère mais Monique ne retrouve pas la bille de clown et le regard espiègle du jeune garçon.
L’aveu de Raphaël ne la surprend pas plus que ça car cela fait des années qu’elle ne se pose plus vraiment la question sur les préférences de son fils, déjà avec Thomas et leurs nuits passées ensemble il n’y a encore pas si longtemps.
C’est elle qui s’occupait du vidage de la poubelle le lendemain, poubelle contenant des mouchoirs en papiers à l’odeur si particulière qu’elle ne pouvait s’y tromper quant à leurs utilisations.
Ensuite la morosité d’Éric ses deux dernières années, quand les visites de son ami se sont faites plus rares et que Thomas a révélé finalement à tout le monde l’année précédente, son attirance et la passion réciproque qu’il a avec Florian.
Monique n’est pas folle, elle connaît suffisamment les hommes pour savoir que son fils est très attirant et que malgré ça, aucune « amie » n’a jamais passé le pas de la porte.
À part Chloé bien sûr mais avec elle ça n’a toujours été qu’une pure amitié, Monique doit bien reconnaître malgré tout qu’aucun « ami » non plus n’a jamais remplacé Thomas et que Florian tenait lui aussi une place particulière dans le cœur de son fils.
Revenant à la réalité elle adresse un sourire au jeune rouquin qui attend toujours de savoir comment ses paroles vont être reçues, il répond à son sourire par le sien qui transforme son visage d’une façon magnifique qui ne laisse pas Monique de marbre.
***/***
José comme sa femme détaille le jeune homme en même temps que son fils, l’appréhension qui marque le visage d’Éric le dérange beaucoup car il pensait que son garçon les connaissait suffisamment pour ne pas se mettre dans un état pareil.
Raphaël reste très maître de lui tout du moins en apparence et son regard franc passe régulièrement sur les trois personnes qui l’entourent, cherchant sans doute à percevoir leurs réactions.
L’aspect physique du jeune rouquin le fait sourire intérieurement, car il s’était rendu compte depuis plusieurs années des goûts qu’avait son fils pour les garçons et plus particulièrement pour deux d’entre eux.
Les « découvertes » de sa sexualité avec Thomas n’étaient un secret ni pour lui ni pour sa femme ainsi que les longs moments qu’ils passaient à la fenêtre à observer Florian pendant ses innombrables heures de lectures, assis dans le transat sur la terrasse de sa maison en se croyant seul sans jamais remarquer leurs regards portés sur lui.
Il n’y a que lui José qui les voyait souvent en rentrant du travail ainsi posté avec les yeux avides, obnubilés par la plastique de leur ami.
Connaissant donc les goûts de son fils, il n’est pas plus étonné que ça d’avoir ce superbe garçon en face de lui leurs avouant les liens qu’il a avec Éric.
Toutes ses pensées n’ont pris que quelques infimes secondes, la pièce semblant stoppée dans le temps.
***/***
C’est avec un parfait ensemble qu’ils reviennent tous à la réalité, Monique sourit à Raphaël qui le lui rend tandis que José se lève et prend son fils sous le menton en lui redressant la tête, qu’il avait baissée brusquement n’y tenant plus des regards scrutateurs de son père sur lui.
- (José) Aurais-tu honte de ton ami ?
Éric surpris, répond d’une voix mal assurée.
- Non !! Pas du tout !!
- (José) Alors pourquoi tu baisses les yeux et que tu ne nous regardes pas en face comme Raphaël le fait depuis tout à l’heure ?
Éric en déglutissant bruyamment.
- Bah !! Sans doute par peur de votre réaction.
- (Monique troublée) Tu croyais quoi ? Qu’on allait te mettre dehors à coups de pied aux fesses ?
Éric sourit timidement à sa mère.
- Bah !! Non, quand même pas !!
- (José) Sans doute que la franchise de ton ami t’a tout autant surpris que nous ?
Éric reprend du poil de la bête.
- Pour ça oui !! En plus c’était à moi de vous en parler.
- (Raphaël surpris) Mais ?? C’est toi qui as dit à tes parents que j’avais un truc à leurs dire ?
Éric dévore son petit ami du regard.
- Je ne croyais pas que tu le ferais, c’était pour plaisanter.
Raphaël lui renvoi son regard.
- Ah oui ?? Eh bien je suis curieux de savoir comment tu t’y serais pris.
Éric se lève et rejoint Raphaël.
- Il y a d’autres façons tu sais ? Je m’y serais pris autrement c’est sûr.
- (Monique sourit) Surtout maintenant que tu sais comment nous avons réagi.
- (José curieux) Oui tiens !! Au fait !! J’aimerais bien savoir comment tu t’y serais pris ? Je t’écoute monsieur je fais la morale à mon petit copain après coup.
Éric s’approche encore plus de Raphaël, les deux garçons ne se lâchent plus du regard.
- Qui parle de paroles ?
Devant le sursaut de surprise de Raphaël, il l’enlace et l’embrasse avec passion, devant ses parents qui n’en reviennent pas.
Monique rit aux éclats devant la scène.
- C’est sûr que vu comme ça il n’y a pas besoin de paroles d’explications, mais je ne suis pas certaine que tu aurais osé faire une telle chose il n’y a pas encore cinq minutes.
- (José amusé) Je ne crois pas, non !!!
2eme année septembre : (21/58) (Dorian/Gérôme)
Quand ils sortent du commissariat, Dorian et Gérôme respirent le bonheur.
Ils vont pouvoir non seulement vivre ensemble mais en plus faire équipe, ils ont quinze jours pour s’organiser et venir se présenter à leur futur patron qui a ses bureaux en région parisienne.
Le commissaire et le patron de la DST ont été formidables avec eux deux, tout était déjà organisé pour leur nouveau départ dans la vie alors qu’ils se posaient eux tout un tas de questions sur leur avenir ensemble.
Ils rentrent très vite chez eux pour faire le point de tout ça et commencer la recherche d’un appartement, lequel faisant partie de leur mission étant entièrement pris en charge ainsi que les frais annexes et la nourriture par l’administration.
Patrice leurs a conseillé de garder celui qu’ils occupent actuellement comme résidence principale, afin que tout soit remboursé sur notes de frais.
Une fois installé confortablement dans le salon avec une boisson fraîche, ils allument le pc portable de Gérôme et commencent leurs recherches de logements.
Ça leurs prend quelques heures plutôt infructueuses étant donné la date tardive de leurs prospections d’un petit appartement, ceux-ci étant déjà retenus pour la plupart par des jeunes en études à Reims.
Gérôme éteint son pc nerveusement.
- Quelle poisse !! Va falloir courir les agences maintenant.
- (Dorian dégoûté) Ça aurait été trop beau de trouver du premier coup aussi.
- (Gérôme) En attendant nous irons à l’hôtel, de toute façon cela ne nous coûtera rien alors pourquoi s’en faire.
- (Dorian) Ouaih mais ce n’est pas cool quand même, prendre tous nos repas au restau c’est des coups à prendre du lard.
Dorian se lève et va chercher son téléphone portable, puis rejoint son compagnon sur le canapé.
- (Gérôme curieux) Qu’est-ce que tu fais ?
- (Dorian) Eh bien j’appelle « Flo » !! Peut-être connaît-il quelqu’un qui pourrait nous dépanner et puis il faut bien le mettre au courant qu’il a maintenant deux flics qui vont lui coller au cul, pour un moment en plus.
- (Gérôme amusé) Tu ne vas pas lui dire que c’est nous ?
- (Dorian) Rappelle-toi qu’il ne faut jamais lui faire de blagues si tu ne veux pas la reprendre dans la gueule Hi ! Hi ! Non je vais lui dire pour nous deux, j’espère que ça va lui faire plaisir.
- Il n’y a pas de raison !! Nous faisons partie de ses potes maintenant et tu sais combien il est fidèle en amitié
Dorian met sa main devant la bouche de son ami.
- Chut !! Ça sonne. Allô !! Florian ? C’est Dorian !!
- ………..
- Oui c’est cool !! Il va bien aussi et il t’embrasse.
- ………….
- (Dorian rit) Je n’y manquerai pas t’inquiète.
- ………..
- C’est pour ça que je t’appelle et aussi pour te demander un service.
- …………..
Dorian explique à son ami la journée qu’ils ont eue et ce qui va en suivre quant à leurs carrières et leurs vies communes.
- …………
- Mais non t’es con !! Hi ! Hi ! Je sais bien que tu as déjà « Tic » et « Tac » mais tu te rends compte la chance qu’on a avec « Gégé » ? Rester près de nos amis et qu’en plus ce soit pour le boulot.
- ……….
- C’est une idée de Patrice, il a été génial sur ce coup là !!
- ………
- D’ici une quinzaine et c’est aussi pour ça que je t’appelle, tu n’aurais pas entendu quelqu’un qui chercherait à louer un petit appart ou je ne sais pas moi !! Une chambre d’hôte ou un truc comme ça ?
- .......
- Quoi !!! Tu peux répéter s’il te plaît ?
- ….…..
- Hi ! Hi ! Mais non je ne suis pas sourd, juste que tu nous sauves la mise là !!
- ……………………
Dorian écoute longuement les explications de son ami et sourit en hochant la tête, manifestement ravi de ce qu’il entend.
- Avec Marc et Flavien ? Putain c’est cool !!
- …………….
- Et tu sauras ça quand ?
- …………
- Ok !! C’est super !! Merci « Flo » !!
- ………………..
Dorian hésite une seconde.
- Oui c’est pour la même mission, apparemment il y en a pour un bon moment.
- ………………….
- Hi ! Hi ! J’y comptais bien, comme ça nous serons de vrai fonctionnaire Hi ! Hi !
- ……………….
- C’est exactement ça !! Payés à ne rien faire.
- …………..
- Ok mon pote, j’attends de tes nouvelles demain. Bisous !!
Dorian coupe la communication et range son portable dans sa housse puis se tourne souriant vers Gérôme qui ronge son frein d’impatience car s’il a entendu et compris une bonne partie de la conversation, il a encore beaucoup de questions qui lui brûlent les lèvres.
- (Gérôme impatient) Alors !! Il t’a dit quoi ?
- (Dorian amusé) Qu’il avait déjà deux gardes du corps !!
- Pff !!! J’avais bien compris !! Qu’est-ce qu’il t’a répondu pour l’appart ?
- Apparemment ce n’est pas un problème, il doit nous rappeler demain pour nous confirmer si c’est ok !!
Gérôme se lève d’un bond et court jusqu’à un placard qu’il ouvre en grand, il en sort un chalumeau devant le regard étonné de Dorian.
- Hé !! Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ???
- Te faire parler s’il n’y a que ce moyen !! Allez !! Accouche mon gars ou je te fais passer la « question » !!
Dorian mort de rire.
- Non !! Pitié !! Je dirais tout je vous le jure monsieur !!
Gérôme pose l’appareil à gaz sur la table basse, juste devant le nez de son compagnon.
- Alors vas-y et que je n’ai plus à te le redire, c’est compris ?
Dorian mime la terreur.
- Oui m’sieur !! Nous allons habiter chez une vieille dame de ses amies qui vit seule et qui a une grande maison, en plus il y aura Flavien et Marc si j’ai bien compris.
Gérôme souriant se lève et va ranger le chalumeau dans le placard, il revient s’asseoir à côté de Dorian en soupirant.
- Ra-la-la !!! Dire qu’il faut employer la menace pour tout savoir avec toi, ça promet !!
Les deux garçons se regardent et partent ensemble dans un fou rire inextinguible.
2eme année septembre : (22/58) (Reims) (suite)
Florian raccroche lui aussi en se tournant vers la famille Viala et Thomas qui sont près de lui dans la cuisine.
Annie aidée par Thomas prépare le repas, le visage rayonnant de la joie d’avoir toute sa petite famille réunie autour d’elle.
Florian explique la conversation qu’il vient d’avoir avec Dorian et du coup les questions pleuvent de la part des parents qui cherchent à comprendre.
Ils sont étonnés d’apprendre la surveillance policière que le jeune homme a subie et encore plus l’étonnante suite qu’il en a découlée, faisant devenir des amis proches ceux-là mêmes qui étaient chargés d’épier tous ses mouvements.
- (Frédéric) Tu nous étonneras toujours autant toi !! Si j’ai bien compris tu vas les faire habiter chez Mireille ?
- Oui c’est mon intention !! Comme « Marco » et « Flav » d’ailleurs, elle a besoin de compagnie et n’a aucune famille, alors comme ça elle ne se sentira plus seule et devrait retrouver goût à la vie. Je ne pensais pas en acceptant de prendre les siamois que c’était sa seule compagnie, sinon j’aurais refusé c’est sûr.
La conversation continue comme ça jusqu’à l’heure du dîner, l’ambiance familiale de ce repas rend tout le monde joyeux et les rires résonnent dans l’appartement pendant une grande partie de la soirée.
À un moment Florian et Thomas se regardent et leurs yeux s’allument, Florian feint de bâiller à s’en décrocher la mâchoire et bien sûr ça ne rate pas, Annie en bonne mère prend pitié du jeune homme.
- Tu devrais aller te coucher « Flo », tu m’as l’air d’en avoir besoin.
- (Je ris) En fait je l’ai fait exprès Hi ! Hi !
- (Frédéric) Comment ça, tu le fais exprès ?
Je regarde les frangins en riant toujours.
- C’est pour ne pas leurs donner les « abeilles », tu comprends ?
Frédéric qui visiblement n’a pas compris.
- Pas vraiment non.
- Hi ! Hi ! Moi je vais passer une bonne nuit avec « Thom », alors que j’en connais trois qui vont se serrer la ceinture Hi ! Hi !
- (Guillaume) Sadique va !! Et en plus ça l’amuse !! Ris bien camarade, dans quinze jours nous verrons bien qui rira le dernier. Pas vrai les gars ?
Damien mort de rire devant la tête que fait soudainement Florian.
- Je sens que ça va pas mal satelliser dans les mois qui viennent Hi ! Hi ! Y a plutôt intérêt à réapprovisionner le service de nettoyage Hi ! Hi !
- (Annie surprise) Mais enfin de quoi tu parles ?
Frédéric capte le magnifique bol de son fils et comprend de quoi il s’agit.
- Laisse maman, il ne vaut mieux pas que tu creuses dans cette direction crois-moi. Juste qu’il va te falloir séparer comme prévu tes lessives le temps qu’ils se calment tous Hi ! Hi !
Annie comprend elle aussi.
- Ohhhh !!!!! Bandes de cochons !!
Elle éclate de rire.
- Oust !! Du balai !! Pourquoi je n’ai pas fait des filles moi ? Je vous demande un peu !
- (Aurélien stoïque) Heu !! Là je ne vois pas la différence, d’après « Caro » Ce n’est pas triste non plus coté petit plaisir chez les nanas.
Frédéric voit bien les rougeurs qui colorent les joues de sa femme.
- Eh bien !! En voilà une conversation ? Obéissez à votre mère et au lit c’est compris ? Un mot de plus et je vous attache les mains et les pieds aux pieds du lit, comme ça je suis sûr que vous vous tiendrez tranquilles.
Damien qui ne sait pas tenir sa langue.
- Pff !! Encore des paroles !!
- (Frédéric amusé) Ah oui !! Tu crois ça ? Et bien tu vas voir si ce ne sont que des paroles, « Aurel » ? « Thom » ? Voulez-vous bien attraper ce bavard s’il vous plaît ? Pendant que je vais chercher le nécessaire pour lui montrer qui commande ici.
Bien sûr quand il s’agit de faire une blague tout le monde est partant, Aurélien rattrape in extremis par la manche son petit frère qui voulait s’échapper en comprenant parfaitement le sort qui allait lui être réservé.
Thomas la ceinture gentiment et à eux deux ils le mènent dans sa chambre où Guillaume mort de rire et ne voulant surtout pas être en reste, lui ôte ses vêtements pour le laisser juste avec son caleçon.
Quand Frédéric arrive à son tour, il leurs demande d’allonger Damien sur le lit et l’attache comme promis aux quatre pieds de celui-ci, il ne sert pas les liens mais fait en sorte qu’il ne lui soit pas possible de s’en défaire.
Une fois chose faite, tout le monde se recule hilare devant le spectacle de Damien entravé aux mains et aux chevilles qui tente d’amadouer en gentillesse l’assemblée, mais c’est peine perdue et le voilà bientôt seul dans sa chambre porte fermée et lumière éteinte.
Conseil de guerre dans la chambre de Guillaume pour discuter de la suite à donner si suite il doit y avoir, chacun y va de sa proposition la plus saugrenue soit-elle et ils finissent en s’amusant comme des fous, à déterminer une action qui devrait mener le pauvre Damien à des strates peu communes.
Aurélien ressort pour vérifier si son père a bien l’intention de le laisser ligoter toute la nuit ou pas.
Réjouit d’une réponse positive, il remonte renseigner les autres et ils attendent l’heure pour mettre leur plan en pratique.
Une fois qu’ils entendent leurs parents se coucher, ils décident d’attendre encore un peu et bien leurs en prend, car Frédéric ne peut pas s’empêcher de venir narguer une dernière fois son cadet dans sa chambre.
Enfin le silence se fait dans l’appartement et les quatre compères sortent alors à pas de loup, accompagnés de « Tic » et « Tac » porter respectivement par Florian et Thomas.
Pendant ce temps dans la chambre des parents une discussion se fait à voix basse, le couple fort amusé de ce qu’ils ont mis en place pour mettre les garçons devant le fait accompli dès le lendemain matin.
- (Annie) Et s’ils n’allument pas la lumière ?
- (Frédéric) Bah !! Ce serait étonnant qu’ils lui fassent un truc sans se donner le plaisir de voir sa tête et puis si c’est le cas, nous aurons toujours le son.
- (Annie) Tu es sûr que « Dami » ne t’a pas vu mettre le caméscope ?
- (Frédéric) Attends !!! Tu me prends pour un novice ? Bien sûr qu’il n’a rien vu, je l’ai mis juste au moment de partir après avoir éteint la lampe.
- (Annie) Hi ! Hi ! J’ai hâte d’être à demain, bonne nuit mon chéri.
- (Frédéric) Et moi donc !! Bonne nuit ma chérie.
2eme ANNEE Septembre : (23/58) (Reims) (suite)
Pendant ce temps-là, Thomas, Florian et Aurélien entrent dans la chambre de Damien pendant que Guillaume va dans la cuisine chercher ce qui leurs manque.
Les trois garçons allument la veilleuse sur le bureau et attendent le quatrième en regardant Damien avec un sourire qui lui amène des frissons dans le dos, se doutant bien qu’ils ont eu tout le temps nécessaire pour lui préparer une crasse maison.
Guillaume arrive enfin en refermant soigneusement la porte derrière lui avec une main restant cachée derrière son dos, Damien joue les innocents et tente le tout pour le tout, doutant lui-même du résultat.
À voix basse.
- C’est sympa les gars d’être venu me libérer.
Aurélien sur le même ton.
- Tiens !! Nous n’avons pas parlé de cette option, pas vrai les mecs ?
Guillaume avec un grand sourire qui ne présage rien de bon pour son cadet.
- En effet, ce n’est pas l’idée qui nous est venue Hi ! Hi !
Damien pas rassuré.
- Qu’est-ce que vous allez me faire ?
- (Thomas) Juste ce que tu ne peux pas faire en ce moment.
J’en rajoute une louche.
- Tu sais les satellites ?
- (Damien surpris) Vous êtes venus pour me branler ? Waouh !!! C’est cool les mecs, je peux choisir qui ça sera ?
- (Aurélien) Bah non !! Ça, tu ne peux pas !! C’est déjà désigné d’avance.
- (Damien) De toute façon ce ne peut être que « Thom » parce que vous autres, vous êtes mes frangins.
- (Guillaume) Pas tous !!
Damien me regarde déjà à moitié exciter.
- Non !! C’est toi Florian ? Je n’y crois pas !!
Il relève son bassin histoire de nous montrer l’évolution rapide à l’intérieur.
- Ça me fait chaud !! Regarde il y a la bête qui commence à réagir.
Je m’approche de lui et doucement je lui caresse le sexe à travers le caleçon, ce n’est pas du chiqué car le petit salopard bande déjà comme un poney.
- Putain le salaud !! Il est déjà tout raide !!
Je lui sors l’attirail par la fente du caleçon et je m’écarte un peu de lui pour que les autres voient bien dans quel état d’excitation avancée il est déjà, je retourne vers Damien en commençant doucement à le caresser.
Son sexe grossit encore davantage et son gland se décalotte tout seul, quelques gouttes s’échappent déjà du méat et nous prouvent qu’il est dans un état suffisamment avancé pour la suite de notre plan.
Je le manipule encore un moment en faisant attention à ne pas le faire partir car ce n’est pas vraiment le but, le salaud se régale et n’a aucune honte de se laisser masturber devant tout le monde.
Quand j’arrête mes manipulations, il ouvre grand les yeux.
- Hé !! Ne t’arrête pas !! Ça allait venir !!
- Excuse-moi mais mon tour est terminé, maintenant c’est à d’autres de prendre la relève.
Damien le sexe tout baveux, tendu à mort.
- Vas y « Thom » !! Viens me secouer la bête, avec toi il y en a pour deux secondes Hi ! Hi !
Guillaume s’approche alors tout sourire devant la tête de Damien surpris qui croit mordicus que c’est son frère qui va reprendre les choses en mains, c’est quand il le voit sortir de derrière son dos le pot de confiture qu’il commence à se poser réellement des questions.
Guillaume ouvre le pot et avec deux doigts en couvre entièrement le sexe de son jeune frère, faisant bien le tour sans oublié les deux orphelines.
Damien amusé en croyant en comprendre le but final.
- Je te savais gourmand frangin, mais alors là chapeau !!
Avec « Thom », nous reprenons « Tic » et « Tac » pour les déposer sur le lit.
Je leurs dis en riant.
- Allez-y les gars, régalez-vous Hi ! Hi !
Damien ouvre alors de grands yeux affolés.
- Putain les mecs !! Arrêter vos conneries !! Ils vont me bouffer la queue !!
Les deux chats s’approchent du bas-ventre de Damien et le renifle d’abord en se léchant les babines, en faisant ça leurs poils de moustaches frôlent le gland du garçon qui se tend en gloussant.
- Bordel !! Ça chatouille Hi ! Hi ! Virez-les de là Hi ! Hi !
Bien sûr nous n’en faisant rien bien au contraire, les contorsions de Damien nous éclatant un maximum.
Personne n’aurait pu imaginer que le résultat final serait le même que si nous nous en étions occupés jusqu’au bout.
***/***
Une fois sa petite affaire terminée, nous le regardons hébétés car nous ne nous attendions pas du tout à ça et tout s’est déroulé si vite, que la surprise a été totale.
Nous pensions qu’il ne résisterait pas aux chatouilles et qu’il subirait le supplice jusqu’au bout, mais de le voir prendre un tel plaisir et si rapidement, laisse à penser que soit nous l’avions mené avec nos attouchements trop près de la délivrance, soit les petites langues des siamois ont eu un effet défiant toute concurrence.
Guillaume louche sur le pot de confiture avec les yeux brillants, Aurélien surprend son regard et se moque de lui.
- Ça te donne des idées frangin ?
- Bah !! Un peu oui !! Tu as vu ça ?
Guillaume jette un œil amusé sur son jeune frère encore amorphe.
- Dis donc « Dami » ? J’ai l’impression que ça t’a fait du bien, pas vrai ?
Damien en se tortillant comme un ver.
- Pas qu’un peu Hi ! Hi ! Mais maintenant Hi ! Hi ! Retirez-les Hi ! Hi ! Ça chatouille trop Hi ! Hi !
- (Thomas) En fait c’était ça ton supplice, le reste n’était pas du tout prévu. T’es vraiment un sacré queutard, ça te manquait tant que ça donc ?
Damien mort de rire.
- C’est bon les gars Hi ! Hi ! Arrêtez-les Hi ! Hi !
Aurélien s’étonne qu’avec un tel bordel ses parents ne viennent pas voir ce qu’il se passe, il regarde son petit frère qui est devenu cramoisi sous les chatouilles et décide qu’il est temps d’arrêter.
- « Tic », « Tac » !! Allez ça suffit maintenant !! Venez ici ? « Flo » reprends les, je crois que c’est suffisant.
Nous reprenons avec Thomas les deux matous qui se pourlèchent encore les babines, Guillaume remballe l’attirail redevenu au repos de son petit frère dans son caleçon.
Après y avoir mis gentiment un coup de lingette sur le corps et le visage pour le nettoyer des traces « suspectes » dont il était recouvert.
Il sort ensuite de la chambre, précédé par « Aurel » et « Thom », en me laissant seul avec Damien.
Je lui fais un clin d’œil coquin.
- Tu t’en sors bien sur ce coup là « Dami »
Damien redevenu plus calme.
- Tu trouves ? Ce serait encore mieux si tu me détachais ?
Je vérifie ses liens, ceux-ci lui laissant suffisamment de mobilité pour pouvoir dormir sans en être réellement gêné, je lui souris et après un bisou sur le front suivit une petite caresse flatteuse sur le caleçon, je vais pour quitter la pièce sans une parole de plus en éteignant la lumière avant de sortir.
Une fois dans la chambre d’Aurélien, je m’allonge dans le lit près de Thomas et je reste soudain songeur.
Un truc me dérange que je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, ce qui a le don de m’énerver encore plus.
Thomas en me voyant soucieux.
- Qu’est-ce que tu as ? Tu en fais une tête ?
2eme année septembre : (24/58) (Nantes) (suite)
- (Marc tendu) Je ne vois pas en quoi c’est si surprenant père ?
- Votre propension à rejeter ce que vous êtes mon fils, mais arrêtons là cette joute verbale mal venue devant notre invité. Donc jeune homme je présume que vous suivez les mêmes études que notre fils ?
- (Alexie) Pas du tout !! Je suis en terminale S à Orléans et j’espère après mon bac pouvoir suivre des études pour ensuite passer mon brevet de pilote de ligne sur gros porteurs.
Jean Philippe sans changer l’intonation de sa voix.
- C’est pour une personne de votre rang sociale un très bon choix, vous cherchez à vous élever dans notre société ce qui n’est pas hélas le cas de tout le monde.
Marc prend la réflexion de plein fouet.
- Tout le monde ne souhaite pas vivre sur le travail des autres, je suis très fier de la voie que j’ai choisie père.
Jean Philippe une octave au-dessus.
- Il suffit !! Votre arrogance n’est pas tolérée dans cette demeure, vous le savez bien mon fils.
- (Marc énervé) Moi arrogant ?? Mais écoutez-vous donc parler !! Je suis venu ici uniquement parce que mon ami voulait vous connaître sachez le bien et pour aucune autre raison.
Anne Laure s’adresse alors à Alexie.
- Et pourquoi donc jeune homme teniez-vous tant à nous rendre visite.
Alexie craque, sa colère n’a d’égale que le dédain qu’il ressent envers eux depuis qu’il est en leurs présence.
Il s’approche de Marc en lui prenant la main avec douceur, mais en tremblant sous le regard totalement indifférent à son geste des deux adultes en face de lui.
- Juste que je voulais me faire une image plus précise sur les parents de mon ami, des parents qui ne prennent jamais de nouvelles de leur seul enfant et qui croient tout résoudre de leurs devoirs parentaux en lui envoyant un chèque mensuel qui suffit à peine à le faire vivre correctement, alors qu’eux ne se privent de rien et passent tout leur précieux temps à se croire toujours possesseurs d’un titre qui n’a plus court depuis des lustres.
Marc essaie de réconforter son ami qui tremble de plus en plus et dont la voix s’éraille sous l’effet des paroles accusatrices qu’il prononce, il l’enlace tendrement par-derrière et pose sa tête sur son cou en lui murmurant à l’oreille des paroles censées le calmer.
- Ne t’énerve pas, tu vois bien que c’est peines perdues d’avance. Ils sont aussi froids que des serpents et se demandent pourquoi je ne veux pas leurs ressembler.
- (Alexie) J’ai envie de vomir, indique-moi où sont les toilettes s’il te plaît ?
Marc lui indique le chemin et le laisse aller se calmer en allant s’aérer l’esprit, la façon cinglante qu’il a eue de vilipender ses parents lui amène et ce bien que le moment soit très mal choisi, un grand sourire aux lèvres que ses géniteurs prennent en pleine figure quand il se retourne vers eux.
***/***
Arnault qui a tout suivi de la conversation caché derrière un énorme rideau du salon, retrouve Alexie dès qu’il sort de la pièce et l’attrape par le bras en l’entraînant un peu plus loin vers une salle d’eau, où celui-ci va aussitôt se rafraîchir le visage au lavabo.
Arnault avec un grand sourire amical.
- Y a pas t’as des couilles mec !! Comment tu les as sabrés !! Mais c’est pas demain qu’ils vont se retirer le balai du cul tu sais ?
Alexie retrouve le sourire, mais comment faire autrement face à « Nono » ?
- Comment Marc a-t-il pu vivre dans un merdier pareil ?
- Avec eux tu veux dire ? Bah en fait il ne les voyait pas si souvent que ça, c’est avec mes darons et moi qu’il a été élevé. Les "De Shprouttes" n’étaient jamais là et nous sommes comme deux frangins avec le « fil de fer », enfin l’ex « fil de fer » je devrais plutôt dire.
Alexie maintenant complétement mort de rire.
- Les "De Shprouttes" Hi ! Hi ! C’est comme ça que tu les appelles ?
- Bah oui pourquoi, ce n’est pas leurs noms ? Ils sont tellement imbus de leurs personnes que quand ils pètent ce doit être fait avec…
Il fait une révérence et lâche une caisse bien sonore.
Prroouutt !!!!
- …La « manière »
Alexie n’en peut plus en se pliant en deux.
- Hi ! Hi ! T’es con !! Mais bon c’est quand même du nom de Marc que tu te moques.
- (Arnault amusé) Mais justement !! C’est lui qui l’a trouvé il y a très longtemps quand nous étions encore moujingue.
Alexie en redevenant sérieux.
- Il était comment à cette époque ?
Arnault avec un sourire en coin.
- Maigre !!
- Non !! Sérieux Arnault, j’aimerais tellement en savoir plus sur lui. Il ne parle jamais d’ici tu sais ? Personne de ses amis à Reims ne savait qu’il était de la noblesse avec des parents super-friqués. Il y a même fallu que Florian participe à un jeu pour gagner suffisamment de tunes pour qu’il puisse se rhabiller.
- (Arnault choqué) C’est quoi cette histoire ? Il n’avait qu’à me prévenir et je lui aurais envoyé le fric qu’il avait besoin.
- Il est trop fier, déjà qu’avec « Flo » ça a eu du mal à passer et pourtant si tu connaissais le loustic !!
2eme année septembre : (25/58) (Reims) (suite)
- (Florian) Je ne sais pas, mais il y a un truc qui me turlupine depuis tout à l’heure et je n’arrive pas à trouver ce que c’est.
- (Thomas) Tu n’as qu’à faire un retour en arrière comme tu sais si bien le faire.
- Bonne idée !!
Je fais comme il dit et lentement je recherche dans ma mémoire le truc qui a éveillé ma curiosité inconsciemment, rien de rien !! J’arrive au point de notre entrée dans la chambre sans remarquer quoi que ce soit d’inhabituel.
Je reprends donc toute la scène dans la chambre depuis le début et souris amusé à certains passages, j’arrive enfin au moment où je referme la porte juste après avoir éteint la lumière et c’est au moment où je vais abandonner, que je tombe dessus.
Une petite lumière rouge à peine perceptible fait une légère trace lumineuse sur le plafond, je me concentre sur l’endroit en restant un moment scotcher devant ce que j’entr’aperçois.
Une petite caméra enregistre tous nos faits et gestes depuis le début, je sursaute en me relevant brusquement pour en avoir le cœur net.
Thomas surpris de ma réaction.
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Chut !! Je crois que Frédéric nous a bien eus !!
- (Thomas) Comment ça ?
- Il a mis une caméra au-dessus de l’armoire, pour filmer tout ce que nous ne manquerions pas de faire à Damien une fois attaché sur le lit.
- (Thomas incrédule) Sans déconner !!! Purée !! Tu te rends compte s’ils voient ça ?
- C’est sûr qu’on aura l’air fin Hi ! Hi ! Viens !! Suis-moi, il n’est pas dit qu’on va le laisser faire. J’ai une idée en espérant que nous aurons le temps de la mettre en pratique, crois-moi si c’est le cas c’est Frédéric qui va en faire une drôle demain.
Thomas regarde son ami avec un air de malice.
- Il n’a pas encore compris qu’il ne faut pas jouer à ça avec toi Hi ! Hi !
- Allez viens !!
Nous retournons à pas de loups vers la chambre de Damien qui dort comme un sonneur et ne s’aperçoit même pas de notre présence dans sa chambre, je montre à « Thom » la caméra en lui faisant signe de l’attraper puisqu’il est plus grand que moi.
Nous ressortons de la chambre en prenant bien soin d’être le plus silencieux possible, nous entrons ensuite dans celle de Guillaume où les deux frangins dorment déjà également.
Je referme derrière nous en allumant la lumière, ce qui réveille Aurélien qui nous regarde avec étonnement.
- Qu’est-ce que vous venez faire là les mecs ?
Je mets mon doigt sur mes lèvres pour qu’il parle moins fort.
- Allume ton pc s’il te plaît « Aurel » et surtout pas de bruit, « Thom » ? Réveille Guillaume, mais vas-y doucement.
Une fois que nous sommes tous les quatre assis devant l’écran, j’explique très vite de quoi il en retourne avec l’idée de vengeance que j’ai en tête.
Une fois les explications terminées, je les vois tout souriant alors qu’Aurélien s’empresse de copier le film sur son disque dur.
Une fois l’opération achevée, il nettoie la mini cassette de toutes traces de la soirée en me tendant le caméscope avec les yeux brillants de malices.
- Il ne te reste plus qu’à mettre en place la phase deux de ton plan, j’espère qu’ils dorment sinon….
- T’inquiète !! Mettez un réveil pour cinq heures du matin, en attendant prépare le début du film sur ton pc en utilisant les scènes ou « Dami » est seul sur son lit. Dès qu’il sonne vous venez nous réveiller en faisant attention, d’accord ?
Guillaume qui a du mal à rester sérieux tellement il kiffe la farce.
- Ok « Flo » c’est cool, mais tu as des sacrées idées quand même.
- (Aurélien) J’ai hâte d’être à demain, mais déjà il nous reste pas mal à faire avec quand même de gros risques de se faire capter par les parents.
- (Thomas) Aie confiance, tu ne connais pas encore notre loustic on dirait.
- Bon !! Silence et on fait comme on a dit, toi Thomas tu retournes te pieuter et tu ne t’endors pas surtout !! J’ai besoin de toi pour la suite tu le sais bien.
Thomas devant le sourire égrillard des deux frères pique son petit bol habituel, mais ne dit pas un mot de plus en sortant de la chambre à pas feutrés.
J’attends quelques minutes dans le couloir et quand j’estime que le silence est total, je mets en œuvre la deuxième partie du plan qui sera l’une des deux plus difficiles à réaliser.
J’entrouvre la porte menant à la chambre des parents et j’écoute leurs respirations régulières montrant qu’ils dorment à poings fermés, j’entre doucement en me guidant par la mémoire que j’ai des lieux et doucement je vais installer le caméscope sur la commode, en prenant soin de la cacher du mieux possible derrière des cadres représentant la famille au complet.
Je l’allume en faisant attention de ne pas être enregistré dessus, puis je ressors en refermant la porte sans faire le moindre bruit.
Une fois dans le couloir, je souffle un grand coup et rentre vite fait dans la chambre où Thomas m’attend assis sur le lit.
Thomas à voix basse.
- Alors ?
- C’est fait !!
- (Thomas) Et maintenant ?
- Phase trois et tu ne te retiens pas, faut que ça en jette un maximum.
Thomas le visage rouge écarlate.
- Je ne sais pas si je pourrais tu sais ? Surtout en sachant qu’ils vont tout entendre.
- T’inquiète mon grand, je vais te faire tellement grimper aux rideaux que tu n’y penseras plus dans quelques minutes.
J’éteins la lumière en me déshabillant rapidement, puis entièrement nu je viens me coller à lui et le sens aussitôt réceptif à mon contact au long frisson qui parcourt son corps.
2eme année septembre : (26/58) (Aix) (suite)
« Plus tôt dans la journée »
Raphaël reste sans réaction quand Éric libère enfin sa bouche de la sienne, il ne s’attendait vraiment pas à ça surtout devant les parents de son ami.
Il entend en résonance le rire de Monique et la dernière phrase de José, son esprit est ailleurs et les trois personnes près de lui s’en rendent bien compte.
Monique souriante en regardant le jeune homme visiblement troublé.
- Allez !! Oust maintenant !! Vous avez sans doute autre chose à faire que de rester planter ici aujourd’hui, va donc montrer les environs à ton ami et je ne veux pas vous revoir avant ce soir c’est compris ? De toute façon il n’y aura personne puisque nous avons des rendez-vous pour une grande partie de la journée.
Les garçons ne demandent pas leurs restes et filent avec le sourire, la matinée et l’après-midi passent très vite car Raphaël est curieux de tout et veut tout voir.
C’est déjà assez tard en cette fin d’après-midi, qu’ils rentrent complètement fourbus de cette longue journée à traîner dans tous les coins de la ville et des alentours.
Tout juste ils se sont accordés une petite heure pendant midi pour manger quelques sandwiches dans un snack et ils apprécient réellement d’être revenus à la maison.
Monique les voyant arriver en sueur.
- Emmène ton copain se rafraîchir, je crois qu’il en a bien besoin après une journée pareille.
Éric rayonne de bonheur.
- Allez viens !! Après je te montrerai ma chambre.
- (Monique) Pas trop longtemps si vous voulez manger chaud les garçons, c’est presque prêt et il est déjà suffisamment tard comme ça.
Éric déjà dans l’escalier.
- Raphaël peut rester ce soir m’man ?
- (Monique) Bien sûr !! Ton ami est aussi chez lui ici, je vais juste prévenir Michel et Maryse qu’ils ne l’attendent pas ce soir.
- Merci m’man !!
Il reprend l’ascension des marches pour rejoindre Raphaël qui l’attend sur le palier de l’étage et ce n’est qu’une fois l’avoir laissé dans la salle de bains avec tout ce qu’il faut pour qu’il puisse prendre sa douche, qu’Éric rentre très vite dans sa chambre et soupire de contentement en constatant que sa mère y a fait du nettoyage en profitant de leurs absences.
Raphaël prend son temps sous la douche, il se délasse après cette longue journée passer à marcher et sourit en se disant que de toute évidence il va se plaire beaucoup dans le quartier.
Une fois douché et séché, il enroule une grande serviette autour de sa taille ne voulant pas remettre une fois propre ses affaires de la journée et entre dans la chambre d’Éric dont la porte était restée ouverte.
Celui-ci le voit et son cœur s’affole, ainsi vêtu il en jette un max son rouquin et il a du mal à se retenir de ne pas lui tomber dessus pour lui faire comprendre combien il le trouve craquant comme tout.
Raphaël s’en aperçoit et en joue un maximum en refermant tranquillement la porte derrière lui, il s’approche ensuite d’une démarche des plus sensuelle vers son ami qui le dévore du regard depuis qu’il est apparu devant l’entrée de la chambre.
Une bise appuyée sur ses lèvres et aussitôt comme chez « Pinder », ce sont deux magnifiques chapiteaux qui se redressent en attendant l’heure du spectacle.
- (Raphaël) Tu peux me prêter des fringues ? Les miennes sentent trop la transpiration, je les ai laissées dans la douche.
- Sers-toi dans les placards pendant que je vais prendre la mienne, fais comme chez toi.
Éric ne peut pas s’empêcher en passant devant son ami de lui soulever la serviette et d’aller y caresser les deux belles fesses musclées qui sont dessous, son geste fait pousser un petit cri de vierge effarouché à Raphaël qui lui donne une tape sur la main en redescendant sa « toge ».
- Eh bien en voilà des façons !!!
- Je n’ai pas pu résister Hi ! Hi !
- File te laver sale pervers !!
- Tu sais quoi mon pote ?
- (Raphaël) Non quoi ?
- Ce soir je vais te faire ton anniversaire.
Raphaël se mord la lèvre d’excitation.
- Ah oui !! Méfie-toi que ce ne soit pas moi qui te le fasse.
- Hum !! J’aimerais bien aussi !!
- File sous la douche sinon tu vas finir par te faire rouspéter par ta mère si nous tardons trop, dommage que Thomas et Florian ne soient pas là, j’ai trop envie depuis l’autre jour ou ça a foiré.
- (Éric) Appelle Chloé !! Hi ! Hi !
- Pff !!! T’es con quand tu t’y mets, j’ai trop eu la honte !! Se faire peloter le cul comme ça par une fille, tu imagines ?
- J’ai bien aimé moi !! Mais c’est vrai qu’on s’est bien fait avoir Hi ! Hi ! En plus Florian n’y était pour rien cette fois-ci, bon !! J’y go !! Surtout n’hésite pas à ouvrir les tiroirs pour chercher des fringues.
Pendant qu’Éric part se décrasser, Raphaël fait comme il lui a dit et trouve tout ce qu’il faut dans les vêtements de son ami pour s’habiller et redescendre ensuite à la cuisine rejoindre les deux adultes déjà installer à table devant l’apéro et discutant tranquillement.
L’attente n’est pas longue avant qu’Éric ne descende à son tour et se mette à table avec eux, un bon repas suivi d’une séance télé plus tard et les voilà s’enfermant à double tour dans la chambre, s’embrassant à pleine bouche jusqu’à ce qu'ils soient obligés d’arrêter pour reprendre leurs respirations.
Les vêtements s’envolent dans la pièce jusqu’au moment où ils se retrouvent nus, serrés l’un contre l’autre sous la couette.
2eme année septembre : (27/58) (Nantes) (suite)
Une fois qu’Alexie a quitté le petit salon, Marc refait face à ses parents qui le toisent toujours comme quelqu’un qui n’a pas plus d’importance que ça pour eux.
Bien qu’il en soit habitué, une larme de tristesse perle pourtant de ses yeux mais qui est vite réprimée et ce sont les dents serrées de colère sourde qu’il leurs porte l’estocade.
- Une chose que je ne vous ai pas encore dite très chers parents, Alexie est mon petit ami et nous nous aimons. J’espère que cette annonce ne troublera pas votre sérénité, mais comme de toute façon tout ce qui vient de moi vous indiffère !!
- (Jean Philippe) Nous nous attendions au pire de votre part et au moins sur ce point-là vous ne nous aurez pas déçus, cette annonce avec la façon à laquelle vous vous plaisez à la porter à notre connaissance sont la preuve du peu de cas que vous faites de nous.
Anne Laure pédante.
- Vous comprendrez également que nous ne vous retenons pas plus longtemps dans notre demeure, qu’il serait de mauvais goût que vous vous y représentiez de nouveau en compagnie de ce garçon.
Marc retient ses émotions.
- Je ne m’attendais pas à moins de votre part.
- (Jean Philippe) Toutefois nous avons bien entendu les critiques acerbes de votre… « compagnon » et nous en tiendrons compte lors du versement de votre pension mensuel, il ne serait pas souhaitable que nos pairs nous reprochent un jour de vous avoir laissé vivre comme un mécréant malgré ce que nous pensons de vos penchants contre nature.
Marc prêt à s’effondrer.
- Nous allons donc vous laisser, soyez certain que vous n’entendrez plus parler de nous si c’est votre souhait.
Jean Philippe imperturbable.
- C’est en effet ce que nous souhaitons, adieu « monsieur ».
N’ayant plus rien à leurs dire en se sentant tout juste la force de quitter la pièce sans leurs montrer l’immense chagrin qui lui noue l’estomac, Marc tourne le dos à ses parents pour sortir du petit salon d’un pas raide.
À peine a-t-il refermé la porte derrière lui qu’il s’effondre en larmes sur le marbre du couloir, il s’attendait bien sûr à ce rejet mais de l’entendre de vive voix le brise au plus profond de lui-même et le laisse sans force affalé sur le sol.
C’est Alexie avec Arnault qui le trouvent dans cette position en revenant de la salle de bains.
Ils le relèvent en l’aidant à marcher jusqu’à la petite maison qu’Arnault habite avec ses parents, située derrière le manoir au fond du parc.
Quand Jean aperçoit son fils accompagné des deux garçons, il comprend tout de suite le drame qui vient de se passer et s’empresse de prendre Marc dans ses bras, les yeux pleins de larmes.
Il les emmène à l’intérieur et installe doucement Marc brisé par le chagrin sur le canapé, pendant que les garçons lui racontent toute l’histoire ou tout du moins ce qu’ils en ont compris.
Jean ramène un grand verre d’eau fraîche, qu’il tend à celui qu’il considère depuis toujours comme un second fils.
- Tiens !! Bois mon garçon, remets-toi !! Tu savais très bien quelles seraient leurs réactions.
Marc d’une voix entrecoupée de larmes.
- Ils m’ont rejeté, tu comprends ? Je n’ai plus de parents maintenant !!
Jean lui caresse doucement la joue.
- Ne dis pas de sottises, allons !! Et nous alors ? On ne compte pas ? Regarde dans quel état tes paroles ont mis Arnault, tu es comme son grand frère et tu ne peux pas t’imaginer combien de fois il nous parle de toi, mais surtout de combien tu lui manques.
Marc se tourne vers Arnault et voit ses yeux remplis de larmes.
- Excuse-moi « nono », mes paroles ont dépassé mes pensées.
Arnault s’essuie les yeux.
- Je le sais bien mais ne redis jamais ça, c’est trop dur à entendre tu sais.
Marc avec un timide sourire se voulant réconfortant.
- Promis !! Je vous aime trop tous les trois avec Yvonne, ça me brisera le cœur de ne plus vous voir vous savez.
Jean le serre très fort.
- Il ne manquerait plus que ça !! Si tes parents ne veulent plus de toi au manoir, ici nous sommes chez nous et tu y seras toujours le bienvenu avec ton ami. En plus c’est plus dans cette maison que tu as vécu rappelle-toi, je compte bien vous y voir aux prochaines vacances et je n’accepterais pas de refus c’est compris ?
- (Arnault) Sinon c’est moi qui irai te chercher mon gars !! Je fais du quarante-quatre et ce n’est pas du fillette alors si tu ne veux pas avoir le cul en bouilli, tu as plutôt intérêt à rappliquer ici dare-dare.
Alexie sensible aux paroles de celui qu’il considère déjà plus qu’un simple ami.
- J’espère bien que toi aussi tu viendras nous voir, on te fera une « tite » place entre nous deux pour dormir Hi ! Hi !
Arnault voit bien le sourire de Marc.
- C’est sûr que ça va déjà mieux !! Depuis le temps qu’il veut me mettre dans son lit le « Marco » Hi ! Hi ! OK !! Je viendrais mais ne vous étonnez pas trop si je mets une armure le soir en guise de pyjama, avec vous deux c’est le minimum. C’est que j’y tiens moi à ma rondelle !!
Jean suffoqué par les paroles de son fils.
- Arnault !! Ça suffit !! Mais qu’est-ce que c’est que ces paroles ?
Malgré tout il voit bien que Marc commence à se détendre et il finit par sourire, décidément ces deux-là ne changeront pas et son fils n’aura jamais meilleur auditoire à ses âneries qui semblent toujours aussi irrésistibles pour Marc.
- Bon !! Il est hors de questions que vous repartiez ce soir, aussi et bien que nous ne possédions pas d’armures, vous partagerez la chambre d’Arnault pour cette nuit puisque la chambre d’ami est en travaux.
Arnault en se tenant les fesses.
- P’pa !! Tu te rends bien compte que tu sacrifies ton fils à ses deux ânes lubriques ?
Jean sourit en voyant que déjà Marc va beaucoup mieux à ses yeux pétillants d’amusement.
- Je m’en rends compte mon fils, mais il faut savoir se sacrifier pour ses amis.
- (Arnault rigolard) Bah alors !! Si j’ai la bénédiction du pater.
Il se tape doucement sur les fesses.
- Adieu ma vieille !! Ça va me faire tout drôle de te perdre !! Après tant d'années passées ensemble !! Snif !!
Il sourit les yeux pétillants de malices.
- Ça va être chaud cette nuit les gars et vous avez intérêt à assumer c’est moi qui vous le dis sinon…
2eme année septembre : (28/58) (Reims) (suite)
À mes dernières paroles, je le sens frissonner une deuxième fois et je ne peux m’empêcher de sourire dans le noir.
J’allonge Thomas sur le lit au-dessus de la couette, je vérifie déjà qu’il s’est bien mis nu comme je le lui avais demandé.
Le contact de mes doigts sur la peau satinée de sa fesse, me confirme que c’est bien le cas.
Je m’allonge alors sur lui en amenant mon visage près du sien, je commence à le picorer de multiples baisers pour finir sur ses lèvres gonflées de sang que je dévore comme une friandise.
Thomas commence à gémir doucement, pris lui aussi dans les sensations qu’il éprouve en lui déclenchant une envie qu’il n’arrive pas et qu’il ne cherche pas à refréner, pour me rendre la pareille.
Un long moment passe ainsi à nous bécoter et nous caresser sur tout le corps, mes attouchements sur lui qu’ils soient avec mes lèvres, mon sexe ou mes mains, le font se pâmer et geindre de plus en plus fort.
Ma bouche vient se poser partout où il est hyper sensible et sa voix au fur et à mesure de mes investigations sur son corps, augmente crescendo.
D’énormes frissons de plaisirs atteignent nos cerveaux, je commence moi aussi à perdre toute notion du temps tant ma libido est forte.
De ma gorge sortent des sons feutrés qui font vibrer d’excitation mon Thomas, maintenant entièrement en mon pouvoir.
***/***
Frédéric s’éveille, il entend d’étranges bruits dans la chambre mitoyenne où Florian et Thomas ont élu domicile pour la nuit.
Les sons s’amplifient et une étrange chaleur monte au creux de ses reins à entendre ce qui pour lui maintenant ne fait plus aucun doute, les deux garçons sont partis une nouvelle fois à la découverte des plaisirs extrêmes de l’amour et se donnent l’un à l’autre en y prenant un plaisir manifeste.
Frédéric se lève en allumant la petite veilleuse sur sa table de nuit, il vient ensuite coller son oreille contre la cloison de séparation où les gémissements et les râles rauques qui viennent de la chambre des deux garçons, lui donnent une irrépressible envie et sa libido s’enclenche de la façon la plus naturelle qui soit pour un homme normalement constitué.
Son sexe prend une dimension des plus glorieuses alors que son œil s’allume en regardant sa femme dormant toujours à sa place sans se rendre compte de ce qui l’attend.
Car il va de soi que Frédéric ne va pas se contenter d’une petite manipulation en solitaire, alors qu’Annie resplendissante est à quelques mètres de lui.
Elle doit avoir comme un sixième sens puisqu’elle aussi s’éveille, surprise par la lumière qui baigne la chambre.
Annie cherche des yeux son mari et le voit debout avec une énorme protubérance entre les jambes qui la fait sourire.
- Qu’est-ce qu’il se passe chéri ?
Frédéric à voix basse.
- Ecoute deux secondes et tu vas vite comprendre.
Annie se redresse en tendant l’oreille, il ne lui faut pas une éternité pour comprendre ce qu’il se passe dans la pièce d’à côté et elle aussi ressent cette envie soudaine d’un petit câlin.
Annie regarde son mari avec un sourire gourmand.
- C’est communicatif à ce que je vois.
Frédéric fixe son entrejambe avec un léger rictus d’amusement.
- On dirait bien que oui, de les entendre ça me donne des idées Hi ! Hi !
Annie les deux yeux fixés sur la chose en pleine gloire.
- Hum !!! Approche un peu que je vois ça de plus près ?
Frédéric prend une allure à la « Aldo » pour s’approcher d’elle, ce qui excite sa compagne qui le regarde les yeux brillants.
Voyant qu’il fait son petit effet, Frédéric en rajoute en commençant à se trémousser des fesses puis en faisant glisser son slip lentement vers le sol.
Il vient ensuite s’agenouiller sur le lit face à sa femme, commence à lui caresser la poitrine qui durcie aussitôt et c’est avec dextérité qu’il fait sauter l’agrafe pour lui enlever son soutien-gorge qui dévoile alors deux seins bien fermes aux tétons déjà tout érigés.
Les sons dans la chambre d’à côté s’amplifient encore et encore, le couple est maintenant au diapason des deux garçons qui font l’amour et la demi-heure qui suit les laisses en sueur après un orgasme peu courant, à reprendre leurs souffles.
Enfin les choses se calment de chaque côté de la cloison et les respirations redeviennent régulières, Florian et Thomas après s’être donné un immense plaisir se sont endormis, ainsi que Frédéric et Annie, le silence de la nuit reprenant ses droits.
***/***
« Cinq heures du matin »
Aurélien lève une paupière au « bip-bip-bip » du réveil, il met un certain temps avant d’avoir l’esprit suffisamment clair pour se rappeler pourquoi il l’a mis de si bonne heure.
Un sourire illumine son visage quand il va secouer son frère avec douceur, Guillaume est plus prompt et se lève aussitôt, filant dans un silence absolu dans la chambre de ses deux copains.
Il les voit enlacés nus sur la couette et ne peut s’empêcher de les admirer mais comme ce n’est pas le moment de se rincer l’œil, il va les secouer à son tour et les voilà tous quelques minutes à peine après la sonnerie du réveil à préparer la suite de leur projet.
Aurélien rallume son pc pendant que Florian va rechercher le caméscope avec la même maestria que précédemment quand il a été le mettre en place.
Une fois de retour et comme plus tôt dans la soirée, ils transfèrent la cassette dans le disque dur de l’ordinateur.
Aurélien s’occupe du montage, aussi les premières minutes correspondent aux dernières de la précédente bande montrant Damien dans la pénombre dormant comme un loir.
Ensuite il recharge la partie se passant dans la chambre de ses parents, puis arrête la bande pour la repositionner dans la caméra.
Florian repart doucement la remettre à sa place sur l’armoire de Damien qui roupille toujours malgré les liens qui lui entravent les quatre membres, il rallume l’appareil en prenant soin de ne pas être dans son champ de vision puis referme la porte sans bruit.
Une fois de retour dans la chambre, ils jettent un coup d’œil amusé sur le film qui montre la scène enregistrée dans la chambre des parents.
Aurélien et Guillaume se sentent gênés de regarder leur père et leur mère en plein boum, aussi éteignent-ils l’ordinateur après avoir effacé le fichier en ne gardant que celui avec Damien et les siamois.
Chacun regagne son lit en rigolant d’avance de la tête des adultes quand ils vont découvrir que ce sont eux qui se sont fait prendre à leurs propres jeux, les lumières s’éteignent et les garçons repartent pour les quelques heures de sommeil qu’ils leurs restent à passer.
2eme année septembre : (29/58) (Julien) (fin)
Julien après avoir retrouvé son amoureux pour passer avec lui leur nuit de retrouvailles, a insisté au réveil pour que Maxime l’accompagne jusque chez ses parents afin de ne pas attendre plus longtemps et leurs avouer son amour pour lui.
Maxime n’en mène pas large et l’idée de se retrouver en face de Denis qu’il connaît très bien vu qu’ils ont souvent l’occasion de se rencontrer au CHU, pour lui avouer qu’il est en couple avec son fils et qu’ils s’aiment depuis le début de l’été, le stresse à mort.
Ils en ont discuté pendant le petit-déjeuner et il s’est laissé convaincre qu’il ne servait à rien d’attendre, mais qu’au contraire cela aurait un impact néfaste le jour où ils devront de toute façon le faire.
Malgré tout c’est avec une énorme boule au ventre d’appréhension qu’il entre dans l’appartement des parents de Maxime, ceux-ci sont étonnés de voir arriver leur fils accompagné d’un autre jeune homme alors qu’ils le croyaient au lit.
En effet ils ont remarqué ses affaires en se levant ce matin mais ne se sont pas senti le besoin de vérifier qu’il était bien là, l’évidence leur disant que c’était forcément le cas.
Denis qui bien sûr a reconnu Maxime, pense aussitôt qu’il est arrivé quelque chose à son fils durant la nuit et que celui-ci le raccompagne chez lui, après qu’il soit passé aux urgences pour se faire soigner.
Denis avec appréhension.
- Que se passe-t-il ? Tu vas bien « Ju » ?
- (Simone paniquée) Tu as eu un malaise cette nuit ? Tu aurais dû me réveiller !! Qu’est ce qui t’est arrivé ?
Julien surpris en ne comprenant pas leurs réactions.
- Mais rien !! Pourquoi vous vous mettez en panique comme ça ?
Maxime croit comprendre.
- Julien n’a rien, il était avec moi c’est tout.
Denis comprenant son erreur, finit par retrouver le sourire.
- Tant mieux !! J’ai cru un instant que tu avais eu un problème cette nuit, mais dis-moi ? Pourquoi tu es ressorti à une heure pareille ? Tu ne pouvais pas attendre ce matin pour aller voir ton copain ?
Simone qui respire déjà mieux maintenant qu’elle a compris que son garçon n’a rien, prend la parole et interroge son mari.
- Tu as l’air de connaître ce garçon chéri ?
- (Denis) Bien sûr, c’est Maxime.
Simone regarde son fils.
- Un des amis avec qui tu étais en vacances ?
- Oui m’man !! « Max » fait également parti de l’équipe qui travaille avec Florian.
Simone sourit au jeune homme.
- Ah !! Très bien !! Enchantée de te connaître mon garçon, les amis de mon fils sont toujours les bienvenus dans notre maison.
Denis les yeux plantés dans ceux de Julien.
- Ça ne répond toujours pas à mes questions ?
- Quand je suis rentré cette nuit, je n’arrivais pas à m’endormir alors j’ai eu envie d’aller voir « Maxou » pour lui faire un petit coucou.
- (Denis incrédule) A une heure aussi tardive ? « Max » n’a pas dû rentrer avant au moins deux heures du matin, il était avec nous au CHU.
- Je sais !! Florian nous a téléphoné dans la voiture pour nous prévenir qu’il avait changé ses plans et qu’ils venaient à Reims, lui et « Thom », pour un truc urgent au sujet d’une vieille dame de ses amis.
Denis écoute son fils d’une oreille, il regarde depuis un moment les yeux de Maxime qui sont fixés d’une étrange façon sur son fils et reconnaît soudainement ce regard pour en avoir vu un plus ou moins identique dans la soirée.
C’était celui que Thomas portait sur Florian pendant que celui-ci opérait Mireille et qui l’avait fait sourire alors, lui démontrant tout l’amour qu’il portait au petit rouquin officiant au-dessous de lui dans le bloc opératoire.
Un long frisson lui parcourt l’échine quand il reporte son regard sur Julien et qu’il voit celui-ci jeter un regard fiévreux sur le jeune infirmier.
Il comprend alors beaucoup de choses et pose ses yeux sur sa femme, se demandant comment elle va encaisser ce qu’elle ne va pas tarder à apprendre.
- Tu n’aurais pas quelque chose de spéciale à nous dire par hasard ?
Julien se mord les lèvres en observant son père.
- Qu’est ce qui te fait dire ça p’pa ?
- J’ai vu le même regard que Maxime dans les yeux de Thomas cette nuit quand il regardait Florian.
- Tu as vu « Thom » ? Alors qu’est-ce que tu en penses ? Plutôt surprenant non ?
- J’attends une explication de ta part, nous parlerons de Thomas un peu plus tard si tu le veux bien.
Julien devenant rouge de confusion.
- Tu sais p’pa, si nous sommes venus ensemble ce matin c’était justement pour vous en parler.
Denis encaisse le coup.
- C’était donc bien ça ? Et toi Maxime ? Depuis que tu es rentré, tu n’aurais pas pu m’en parler ?
Julien ne laisse pas à Maxime le temps de s’expliquer.
- C’était à moi de vous le dire, pas à « Maxou »
Simone perdue écoute sans comprendre.
- Mais enfin !! De quoi parlez-vous tous ?
Denis voyant l’embarras de son fils, soupire un grand coup avant de répondre à sa femme.
- Dis-toi maman que tu n’auras sans doute jamais de petits enfants, mais que tu auras un infirmier à ton service pour t’aider dans tes vieux jours.
- Qu’est-ce que tu racontes ??
- Juste que tu devrais ouvrir les yeux, tu te rendrais alors vite compte comme moi que ses deux garçons sont ensemble.
Il remarque qu’elle n’a pas encore tout compris, aussi il rajoute d’une voix pleine d’émotion.
- Tu ne vois pas qu’ils s’aiment ??
Il regarde son fils avec le sourire.
- Je te signale quand même que c’était à toi de lui dire tout ça.
- Ah !!! Parce que tu m’en as laissé le temps peut être ?
2eme année septembre : (30/58) (Nantes) (suite)
Les trois garçons sont éclatés de rires sous le regard faussement offusqué de Jean qui se retient avec beaucoup de mal de ne pas rire avec eux, Yvonne arrive sur ces entrefaites en poussant un grand cri de surprise puis de joie en voyant Marc.
- Mais regardez donc qui voilà !! Mon petit Marc !! Viens embrasser ta vieille nounou, depuis le temps que je ne t’ai pas vu.
Marc se lève et vient la prendre dans ses bras avec une extrême douceur, le contact de cette brave femme qui l’a élevé lui remet les derniers événements en tête et ses larmes reprennent de plus belle sous l’œil attristé de ses amis.
- Allons !! Qu’est ce qui se passe ? Il ne faut pas te mettre dans des états pareils sinon tu vas me faire pleurer moi aussi. C’est ce que tu veux ?
- (Marc) Non nounou !! Tu n’y es pour rien, c’est juste que mes parents viennent de me jeter dehors parce que je leurs ai présenté mon ami.
- C’est quoi encore que cette histoire ? Décidément ceux-là ne nous laisseront jamais en paix !!
Jean la fait s’asseoir car il voit bien que sa journée de travail ainsi que ce qu’elle vient d’apprendre lui ont fait perdre beaucoup de son allant, il lui explique ensuite dans les moindres détails l’après-midi que Marc a passé ici avec tout ce qui s’en est suivi.
Yvonne écoute, les yeux remplis de tristesse sans émettre un seul son tellement elle est abattue par ce qu’elle apprend.
Quand Jean en arrive aux relations que Marc a avec Alexie, elle jette un œil encore plus attristé vers son fils.
Alexie qui ne la quitte pas des yeux depuis tout ce temps sursaute, il se tourne vers le garçon qui a les yeux rouges et les joues toutes humides.
Arnault se sentant observé tourne son visage vers lui, il esquisse un semblant de sourire en s’essuyant le visage et en reniflant un bon coup.
Yvonne serre Marc contre elle.
- Nous serons toujours là pour toi tu le sais bien, alors vis ta vie et ne pense plus à eux, ils ont toujours voulu t’imposer leurs choix et jusqu’à maintenant tu as toujours su leur résister, alors ce n’est pas aujourd’hui que tu dois craquer.
Elle se relève et va dans sa cuisine où ils entendent bientôt un grand bruit de gamelles que l’on déplace, ils comprennent qu’elle va tenter de guérir son chagrin en cuisinant et ils respectent son besoin de solitude en la laissant tranquille.
- (Jean) Allez !! Haut les cœurs !! Viens avec moi « Marco », je vais te montrer les poulains nés cet été et tu verras, il y en a un qui devrait te plaire.
Marc suit le brave homme quand Alexie voit qu’Arnault s’apprête à en faire autant, il s’avance vers lui en le retenant gentiment par la manche.
- Je peux te parler seul à seul une minute ?
- (Arnault surpris) Oui bien sûr !!
- Pas ici !! Tu me montres ta chambre ?
- Heu !! Oui !! Suis-moi !!
Les deux garçons grimpent à l’étage pour se retrouver très vite dans une grande chambre lumineuse peinte en blanc cassé, avec d’innombrables photos servant de papier peint.
Pendant qu’Arnault attend ce qu’il a à lui dire, Alexie fait le tour des photographies et se conforte en les voyant quand à ce qu’il a cru comprendre.
Il se tourne vers le jeune gars sans manquer de ressentir une nouvelle fois tout le charme qu’il dégage, ça le perturbe beaucoup et il doit prendre sur lui-même pour lui poser la question qui lui brûle la langue depuis tout à l’heure.
- Tu l’aimes c’est ça ?
Arnault sursaute, surpris par cette question à laquelle il ne s’attendait manifestement pas, son regard capte celui d’Alexie et pour la première fois l’examine avec intérêt.
Ses cheveux presque blonds, (sous l'effet de l'été passé au soleil) en brossent et ses yeux gris qui le fixent intensément, le trouble.
Ce garçon est magnifique pense-t-il et Marc a vraiment de la chance, même s’il aurait souhaité que ce soit sur lui Arnault que son cœur se soit arrêté.
- C’est normal tu sais puisque nous avons été élevés ensemble, alors oui c’est sûr que je l’aime beaucoup.
- Pourquoi tu ne veux pas me dire la vérité ? J’ai vu le regard de ta mère sur toi quand Jean lui a parlé de nos sentiments entre moi et Marc, elle avait l’air d’être triste pour toi. En plus toutes ses photos où il n’y a quasiment que vous deux avec les regards que tu poses sur Marc, alors je te repose la question… Tu l’aimes ?
Les yeux noirs d’Arnault deviennent des puits sans fond, ce qui donne un long frisson à Alexie qui le trouve encore plus séduisant.
- Lui ne m’aime pas, du moins pas comme tu penses que je l’aime alors à quoi ça sert que je te réponde ? Tu es fait pour lui, je t’aime déjà beaucoup alors soyons amis et laisse-moi gérer mon cœur.
- Depuis quand ?
Arnault soupire, il comprend bien que le garçon en face de lui n’aura de cesse que de tout savoir.
- Depuis toujours je crois !!
- (Alexie sourit) Ne dis pas de bêtises, tu veux bien ?
Arnault détache enfin son regard de celui d’Alexie et soupire une seconde fois.
- Bon d’accord puisque tu veux tout savoir, j’aime Marc Antoine depuis que j’ai l’âge de penser à ces choses-là, avant c’était comme mon grand frère et puis un jour j’ai eu un déclic, depuis je suis follement amoureux de lui.
- (Alexie surpris) Marc Antoine ?
Arnault lui rend son sourire.
- C’est son prénom oui, un peu prétentieux de la part de ses parents de l’avoir prénommé ainsi mais quand tu connaîtras mieux leurs façons de penser, tu comprendras mieux pourquoi ils lui ont donné ce prénom d’empereur romain. Ne t’amuse surtout pas à l’appeler comme ça si tu ne veux pas qu’il te fasse la gueule, il ne le supporte pas tu penses bien.
Alexie s’approche pour le prendre par les épaules, il est subitement impressionné par la dureté des muscles qu’il sent rouler sous la peau et le regarde de nouveau intensément.
- Tu ne m’en veux pas ?
- (Arnault) De quoi pourrais-je t’en vouloir ? Tu ne savais même pas que j’existais, c’est Marc qui a choisi et si j’avais su qu’il aimait lui aussi les garçons… et bien j’aurais moi aussi tenté ma chance. Seulement je l’ai toujours cru hétéro et je n’ai jamais rien essayé de peur de briser notre amitié.
- Tu es malheureux ?
- Oui et non !! Oui parce qu’il n’est pas avec moi et non parce qu’il a trouvé un mec bien.
- (Alexie ému) Toi aussi tu es un mec bien tu sais, si je n’avais pas connu « Marco » et que je t’avais rencontré, je crois bien qu’il aurait pu se passer quelque chose entre nous deux.
- Bah ce n’est pas de chance alors !! Enfin pour moi, parce que toi tu as Marc.
- Tu me fais penser à mes amis, Éric était comme toi amoureux de son copain d’enfance et c’est avec son autre copain que Florian s’est mis en couple, il croyait l’avoir perdu et Il faisait contre mauvaise fortune bon cœur, jusqu’à il n’y a pas longtemps où ils en ont parlé tous ensemble et ont décidé d’être plus intimes.
Arnault les yeux remplis d’espoir.
- Et ça a marché ?
- (Alexie) Oh que oui !! Ils sont en couples, mais de temps en temps ils s’éclatent tous les quatre et ça a l’air de beaucoup leurs plaire.
- Et tu crois que je... que nous... pourrions...
- Comme pour Éric avec « Flo », il faudra que tu voies ça avec Marc.
- Et toi ?
Alexie lui tient toujours les épaules en cherchant à percer la noirceur de ses yeux, ce qu’il y voit le fait frissonner et son cœur s’accélère soudainement, aussi il le lâche et dans un souffle.
- Je ne crois pas que je serais…
Alexie voit le visage attentif et les lèvres d’Arnault qui se pincent et sourit, il sait que sa réponse va tout chambouler dans leurs vies.
- ...contre.
2eme année septembre : (31/58) (Reims) (suite) (raideurs du matin)
C’est Damien qui réveille tout le monde vers huit heures du matin, en braillant à tue-tête.
- Hé !!! Libérez-moi !!! J’ai envie de pisser !! Debout là-dedans !! Vite !! Ça urge !! Oh !! Oh !!
Annie se lève d’un bond et court dans la chambre de son plus jeune fils, elle ouvre la porte en allumant la lumière et le voit toujours allonger sur le dos, les membres attachés au lit.
Damien quand il voit que c’est sa mère qui entre.
- Non m’man !! Pas toi !! Sort s’il te plaît !!
Annie sursaute ne s’attendant pas à être vilipendé de la sorte, son regard capte tout de suite ce qui cloche.
- Oh !!!
Elle ressort aussitôt, le visage écarlate et retourne dans sa chambre secouer son mari.
- Debout chéri ton fils t’appelle.
- Mais je croyais que tu y étais allée ?
- Il n’a pas voulu que je rentre alors tu te lèves et tu vas le libérer avant qu’il n’inonde le lit.
Frédéric s’étire en baillant.
- Comment ça, il n’a pas voulu que tu entres ?
Le visage toujours rouge de gêne.
- Tu comprendras en y allant !! Allez !! Bouge-toi un peu !!
Frédéric se lève, enfile sa robe de chambre et part pour libérer son cadet et en profiter qu’il soit aux toilettes pour récupérer le caméscope.
Comme sa femme précédemment, il entre dans la pièce et se fait tout comme elle éjecter de la chambre par la voix aiguë de Damien qui en a des frissons partout tellement son envie de pisser devient vive.
- Non p’pa !! Appelle un des garçons s’il te plaît !!
- Mais enfin qu’est ce qui se passe ? Tu veux qu’on te détache ou pas ?
- Oui p’pa !! Mais pas toi !!
Frédéric n’y comprenant rien, entre quand même en grognant et se fige devant le spectacle qu’il a sous les yeux.
Damien a le sexe tout bandé qui est sorti du boxer et qui se dresse fièrement comme un étendard, Frédéric sent le fou rire le gagner et ressort de la chambre, plié en deux.
Il entre dans celle d’Aurélien, ne se rappelant plus que ce n’est pas lui qui l’occupe ce matin et tombe sur Thomas et Florian nus dans le même état que son cadet, dormant encore du sommeil du juste.
Il sort encore une fois en se disant que décidément c’est un vrai lever de drapeaux ce matin chez les garçons, dans la troisième chambre il pousse un ouf en voyant que ses deux aînés sont sagement endormis sous leurs couettes.
Il va secouer Guillaume qu’il sait le plus prompte à émerger du sommeil, celui-ci ouvre un œil étonné de tomber nez à nez avec son père.
- P’pa ?? Qu’est ce qui se passe ??
- Rien de grave fiston Hi ! Hi ! Juste que ton petit frère a envie d’aller aux toilettes et qu’il faut que tu ailles le détacher.
- Pourquoi tu ne le fais pas toi ?
- Ne pose pas de questions et vas-y !! Je crois que ça commence à urger pour lui.
Guillaume va pour sortir de sous la couette quand il s’arrête brusquement, il prend un air gêné et regarde son père en s’empourprant.
- J’y vais dans cinq minutes p’pa !!
Frédéric va pour protester quand il comprend en voyant la forme du drap au niveau du bassin de son fils, il tourne la tête vers son aîné et constate que ce n’est pas mieux voir pire, car au moins Guillaume conscient essaie d’en cacher un maximum.
- Ah d’accord !! Mais quelle famille !! Je vous jure !! Pas un pour racheter l’autre décidément !! Allez !! File libérer ton frère, je ne regarde pas promis.
Guillaume profite que son père lui tourne le dos pour se lever d’un bond et foncer dans la chambre de Damien, le sexe dur comme un bout de bois donnant une forme pour le moins comique à sa démarche.
Arrivé dans la chambre de son frère, il sourit et s’esclaffe de rire en comprenant mieux les paroles de son père.
Damien se contorsionne pour ne pas pisser dans son froc.
- Vite « Guigui » Grouille !! J’en peux plus là.
Guillaume lui ôte ses liens avec un léger soupire d’exaspération.
- T’avais qu’à pas envoyer papa bouler et tu serais déjà aux chiottes.
Damien l’aide à délier ses chevilles.
- Hi ! Hi ! T’aurais vu sa tête !! Et celle de maman !!
- (Guillaume abasourdi) Ah parce qu’elle aussi t’a vu dans cet état ?
Damien libéré saute du lit et fonce le sexe toujours raide sorti du caleçon.
- Oui Hi ! Hi ! Excuse mais je n’ai pas le temps de te raconter.
Guillaume le suit tranquillement, il sourit en l’entendant soupirer d’aise en même temps que le bruit d’un puissant jet lui parvient aux oreilles.
- Hé ben !! Ce n’était pas du chiqué !
- Oh putain oui !! Tu ne peux pas savoir !!
Il aperçoit la porte de la chambre d’Aurel entrouverte et va y jeter un œil quand il y trouve ses deux amis bandant comme des ânes, serrer l’un contre l’autre.
Le « pas un pour racheter l’autre » de son père prend alors toute sa signification et il referme doucement derrière lui en les laissant finir leurs nuits tranquillement.
Ensuite profitant d’être levé, il entre dans la salle de bains prendre sa douche et en profiter également pour y soulager son envie d’uriner.
Frédéric exploite le fait qu’il n’y ait personne pour entrer subrepticement dans la chambre de Damien et pour y récupérer la caméra, avec un sourire qui en dit long sur l’amusement qu’il ressent à la tête qu’ils vont tous faire quand il passera le film sur l’écran plat tout à l’heure.
2eme année septembre : (32/58) (Reims) (fin)
C’est vers dix heures qu’ils se retrouvent enfin tous dans la cuisine à prendre leurs petit-déjeuner, les sourires en coins en souvenir des heures précédentes marquent les visages de tous à part peut-être que ce n’est certainement pas pour les mêmes raisons.
Le temps pour chacun de prendre sa douche, pour ensuite se préparer et il n’est pas loin de midi.
N’ayant pas trop envie de cuisiner, Annie commande chinois et en attendant la livraison, ils s’installent tous dans le salon pour discuter en prenant l’apéro.
- (Frédéric) Vous repartez quand tous les deux ?
- (Thomas) Notre train est à quinze heures.
- (Annie) Ça ne va pas vous faire arriver de bonne heure ça, vous auriez mieux fait de prendre celui de demain matin.
- C’est sûr !! Mais « Thom » doit faire sa rentrée après-demain, il a encore un tas de trucs à voir demain.
- (Aurélien) Vous allez être naze les gars, je vous le dis.
- (Thomas) En plus il paraîtrait que je vais changer de tuteur, c’est pas que ça m’enchante parce que je l’aimais bien.
- (Frédéric) Tu sais comment il s’appelle ?
Thomas ne veut pas en dire trop de peur de se trahir.
- Franck je crois.
- (Annie) Ne t’en fais pas une montagne, s’ils te changent de tuteur c’est sans doute pour te faire découvrir d’autres choses, c’est le but d’une formation en alternance.
- (Thomas) Oui mais toujours d’après ce que j’en sais, je vais devoir voyager pas mal pendant mes semaines en entreprises.
- (Guillaume) Tu vas apprendre à mieux connaître la France comme ça, c’est plutôt cool.
- (Thomas) Il n’y a que deux autres agences en France, toutes les autres sont à l’étranger, Etats unis, Brésil, Australie, Asie, Afrique, In...
Quand Thomas site l’Afrique, mon cœur fait un bond.
- AH non !!! Hors de question que tu ailles en Afrique !!
Toute la famille sursaute en se tournant vers moi, je me suis levé d’un bond et mon visage doit exprimer toute l’horreur que j’ai de voir Thomas aller là où justement sont morts mes parents.
Thomas me fixe dans les yeux.
- Je n’aurais pas vraiment le choix tu sais, c’est en Afrique qu’il y a notre plus grosse agence.
D’une voix qui devient hystérique.
- Alors quitte cette boîte !! Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose dans ce pays, c’est là-bas que mes parents ont eu leur accident et j’ai moi aussi failli ne pas en revenir.
Thomas se lève à son tour pour venir doucement me prendre dans ses bras.
- Allons « Flo » ne dis pas de bêtises, des accidents il y en a partout.
- Alors promets-moi une chose « Thom ».
Thomas essuie d’une main les larmes de détresse qui commençaient à couler sur mon visage.
- Tout ce que tu voudras mais reprends ton calme s’il te plaît.
- Alors promets-moi de ne pas y aller sans moi, comme ça s’il arrive quelque chose nous serons tous les deux.
- Mais !! Je ne sais même pas si j’irais, ni quand !! Tu ne seras peut-être pas libre, en plus je ne sais pas si j’aurais le droit d’emmener quelqu’un avec moi.
Mes larmes repartent de plus belle quand je plonge dans ses yeux pour y chercher refuge, ma détresse de le savoir allez là-bas est trop grande.
- Promets-le-moi « Thom » !!
Thomas ne se sent pas capable de résister plus longtemps, il pousse un long soupire puis me sourit tendrement.
- Je te le promets « Flo ». Alors arrête de te morfondre comme ça, d’accord ?
Je sais qu’il est sincère alors je pousse moi aussi un long soupir de soulagement, un sourire réapparaît sur mon visage bientôt accompagné par le sien.
- D’accord !!
C’est la sonnerie de l’entrée qui nous détourne du sujet au grand soulagement de toute la famille, le repas se passe sans que plus personne n’ait envie de ré aborder cette discussion et ce n’est qu’après avoir rangé le peu de vaisselle utilisée, que Frédéric nous demande de le rejoindre au salon où il vient d’allumer le téléviseur.
Annie sourit à le voir exciter comme un gosse à la farce qu’il se prépare de faire aux garçons et ceux-ci à part Damien qui n’est au courant de rien, se regardent en pouffant de rires.
C’est très dur pour eux de garder leurs sérieux quand ils arrivent dans la pièce et qu’ils s’assoient tous à leurs places habituelles.
Damien qui voit le caméscope branché sur la télé.
- Qu’est-ce que tu fais p’pa ? Tu veux nous passer un film ?
- Oui !! Un petit souvenir d’une soirée agitée.
- (Damien curieux) A oui ? Laquelle ?
Frédéric avec une énorme envie de rire.
- Attends cinq minutes et tu vas vite le savoir.
Il met alors en route le caméscope puis vient s’asseoir près de sa femme, les deux adultes se regardent et explosent de rires en se demandant bien à quoi ils vont assister, mais se doutant bien que ça va être encore un truc d’anthologie qu’ils ne seront pas près d’oublier.
Aurélien et Thomas se regardent en retenant avec peine l’envie de s’écrouler par terre, Guillaume et moi en sommes au même point, Damien finit par le remarquer en nous jetant un regard curieux et interrogateur.
Le film commence et quand il se voit allongé sur le lit pieds et poings liés, il comprend tout de suite de quoi il retourne et commence à devenir rouge comme une tomate.
- P’pa !! Tu n’as pas filmé ça !! La honte !!
Frédéric mort de rire puisqu’à la tête de son fils il se doute bien que ça ne va pas être à piquer des hannetons, Annie en est au même point que son mari jusqu’au moment où l’image se brouille et qu’elle voit une magnifique paire de fesses qu’elle connaît très bien onduler pendant que deux mains descendent doucement le slip qui les protégeait jusqu’alors.
Annie en mettant sa main devant sa bouche sidérée.
- Mon Dieu !!!
Frédéric devient blanc comme un linge quand il reconnaît la scène et qu’il comprend qu’ils viennent de se faire avoir.
- Mais !!! C’est quoi cette embrouille ???????
- (Aurélien) Ne jamais essayer de faire une farce à Florian P’pa Hi ! Hi ! Oh !! Regarde un peu cette belle paire de fesses Hi ! Hi !
C’est quand son père sur l’écran toujours dans son délire se met de profil.
- Oups !! Hi ! Hi ! Ça devient porno Hi ! Hi ! Allez les gars laissons nos chers parents admirer leurs turpitudes de la nuit Hi ! Hi !
Frédéric pense seulement maintenant à stopper le film et regarde les garçons s’éloigner en riant comme des malades, Damien ne comprend pas tout mais se laisse entraîner par ses frères jusque dans leurs chambres où ils lui expliquent comment ils ont tout découvert et ce qu’ils ont mis en place ensuite comme petite vengeance.
- Bah dites donc !! Heureusement que vous avez repéré la caméra!! En tous les cas il tenait la forme le paternel Hi ! Hi !
Aurélien allume son pc et met la vidéo en route.
- C'est sûr que sinon on aurait tous eu l'air fin, tiens mon cochon !! Admire tes œuvres !! Parce que toi aussi tu tenais la forme Hi ! Hi !
2eme année septembre : (33/58) (Nantes) (suite)
Marc pendant tout le repas du soir, dévisage son ami et son petit ami, il les trouve bizarre depuis qu’il est rentré des écuries et se demande bien qu’elle en est la raison.
Alexie jette des coups d’œil assez appuyés vers Arnault en remarquant que celui-ci en fait tout autant sur lui, ce qui ne manque pas de le surprendre.
Marc discute avec Jean et sa femme de son avenir et les rassure sur ses intentions.
- J’entre en deuxième année de médecine, je me sens très bien dans ma peau ne vous en faites pas pour moi.
- (Jean) C’est un très bon métier, je te souhaite de tout mon cœur de réussir.
- (Yvonne) Tu as déjà choisi une spécialisation mon grand ?
Marc sourit à sa nounou.
- J’aimerais bien m’occuper plus particulièrement des enfants.
- (Jean) Pédiatre ? Mais c’est un très bon choix tu sais ? Tu comptes revenir dans la région après tes études
Marc capte le coup d’œil inquiet que lui envoie Arnault.
- Je n’ai encore rien décidé, ça ne dépend pas que de moi, il y a Alexie et puis aussi mes autres amis et « Nono », alors c’est compliqué mais j’espère trouver une solution qui évitera les crève-cœurs.
- (Alexie) Tu pourrais transformer le manoir ? Ça ferait un magnifique endroit pour soigner des enfants.
- (Marc) Bah tu sais !! D’ici que je puisse en disposer, il reste un bail !! Et toi « Nono » ? Tu veux faire quoi plus tard ? Toujours envie d’être militaire ?
- (Arnault) Non plus vraiment, c’était des idées de gosse. J’aimerais bien rester ici à m’occuper du manoir mais papa ne veut pas, il dit que ce n’est plus un métier de nos jours.
- (Jean) Je dis surtout que tu mérites mieux que ça, pourquoi tu ne dis pas à Marc où tu t’es inscrit pour aller en fac ?
- (Arnault) A Orléans en fac de lettres, pour être prof de Français
Il voit Marc et Alexie se regarder pour ensuite éclater de rires.
- Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?
- (Alexie) Rien !! T’inquiète !! C’est juste que c’est à Orléans que je vis, Marc y est souvent lui aussi.
Arnault avec un grand sourire.
- Cool les mecs !!
- (Yvonne) Sauf que monsieur n’a pas encore tout réglé et qu’il a plutôt intérêt à se bouger s’il veut que ça se fasse.
- (Arnault surpris) Comment ça m’man ?
- (Yvonne) Il te reste encore à trouver un logement et au rythme où tu vas c’est sûr que tu ne trouveras plus rien.
- (Alexie) Tu pourrais venir avec nous demain et nous t’aiderons à chercher, au pire si on ne trouve rien je demanderai à ma tante si elle veut bien que tu prennes la chambre de Flavien. Mon cousin est avec Marc en fac, il n’y verrait pas d’inconvénients je pense.
Arnault les yeux brillants.
- Je peux y aller m’man ?
- (Marc) Ne t’inquiète pas nounou il ne couchera pas dehors, les parents de Flavien et d’Alexie sont super-gentils, ils ne se la pètent pas comme d’autres que je connais.
- (Yvonne hésitante) Vois ça avec ton père et de toute façon comme tu es décidé à partir d’ici, je n’ai pas vraiment mon mot à dire.
Marc se lève pour la prendre dans ses bras afin de la rassurer.
- Il reviendra tu sais, il faut le laisser choisir sa voie et puis s’il devient prof, se sera bien non ?
Arnault fixe son père.
- P’pa !! Je peux y aller ?
Le brave homme regarde Marc puis Alexie et reconnaît volontiers qu’il préfère savoir son fils avec eux plutôt que de le savoir seul.
En plus connaissant le lien très fort qui les unit son fils et Marc, il se dit que ce n’est pas la plus mauvaise idée qui soit.
- Bien sûr que tu peux, Marc je te le confie et je sais que tu feras attention à lui.
Marc avec un sourire épanoui.
- Tu sais bien qu’il est comme mon petit frère.
Marc qui surveille toujours Arnault du coin de l’œil est surpris de le voir regarder Alexie avec amusement, mais aussi de voir qu’il en va de même pour son compagnon et se demande vraiment maintenant ce que les deux garçons trament derrière son dos.
- (Jean) Prépare tes affaires ce soir fiston, comme ça tu seras prêt demain et tiens-nous au courant surtout, je ferai un aller-retour à Orléans si tout va bien pour t’apporter ce qu’il te manquera.
Arnault saute au cou de ses parents trop content de ce qui lui arrive, quand il s’est inscrit à la fac d’Orléans il n'avait plus que ce choix et il était loin de penser qu’il y trouverait un ami, encore moins qu’il y verrait Marc.
D’un seul coup il se sent plus léger et heureux de vivre, cette année a été très difficile émotionnellement pour lui car Marc lui a vraiment beaucoup manqué.
Il fonce à l’étage en poussant des « Youppiiiii !!! » qui font éclater de rires les quatre personnes restant à table, Yvonne reporte son regard sur Marc en voyant bien qu’il est heureux lui aussi et son inquiétude disparaît comme par miracle en le sachant tout près de son fils, le temps des longues années d’études qui l’attendent encore.
L’annonce qu’Arnault avait fait quelques semaines plus tôt de partir si loin d’eux l’avait minée plus qu’elle ne l’aurait cru, maintenant un gros poids vient de disparaître de ses épaules et elle se sent tout d’un coup toute guillerette.
Yvonne se redresse en prenant Marc dans ses bras et le sert très fort en lui déposant un baiser sur les joues, ses yeux sont tout embués de reconnaissance envers ce garçon qu’elle considère comme le sien et qui vient en leurs rendant visite de lui soulager son cœur de mère.
- Merci mon doudou !! Tu ne sais pas combien je suis soulagée maintenant que je le sais avec toi.
Elle sourit à Alexie.
- Avec vous deux !!
2eme année septembre : (34/58) (Aix) (fin)
Le lendemain matin quand ils se réveillent, Raphaël regarde la fenêtre d’un air rêveur.
- C’est de là que tu faisais des trucs cochons avec Thomas en matant « Flo » ?
- (Éric) Oui, c’était pas mal chaud déjà, « Thom » était très réceptif dans ces moment-là et nous nous sommes bien éclatés !! Enfin nous ne faisions ça que l’été, quand Florian passait ses après-midis en short à dévorer ses livres.
- Il vous chauffait déjà autant ?
- Pas qu’un peu !! En plus il ne se doutait de rien, tu l’aurais vu à cette époque c’était un vrai glaçon niveau sexe. Et pourtant tu n’imagines même pas comment il nous faisait kiffer grave avec sa petite bouille et son corps déjà si mignon.
- Et « Thom » ?
Éric en rit maintenant qu’il a retrouvé son ami.
- En fait il fallait le faire démarrer et avec « Flo » c’était du rapide, je n’avais plus ensuite qu’à l’exciter un peu et après c’était du tout bon.
- Tu dois être heureux maintenant que tu nous as tous les trois ?
- Oui c’est vrai, sauf que jusqu’à maintenant ce n’est arrivé qu’une fois et ça commence à dater, j’ai très envie de nous refaire un truc tous ensemble. Tu ne te rappelles pas de notre soirée ? J’en suis encore tout retourné, dès qu’ils rentrent on essaye de se le refaire !! Je me sens capable d’y passer toute la nuit.
Raphaël se tourne vers lui en souriant.
- Pourtant cette nuit ce n’est pas moi qui ai demandé grâce je te signale.
Éric ne répond pas mais lui rend son sourire, c’est vrai que son petit « Raph » a la pêche dès qu’il s’agit de s’éclater au lit.
Pourtant il n’a pas été avare cette nuit lui non plus, mais le coup de barre qu’il a eu alors que Raphaël en redemandait encore lui vaut cette petite taquinerie.
De repenser à tout ça lui donne envie de s’occuper une nouvelle fois de son chéri, une idée lui vient alors en regardant la fenêtre.
- Dis-moi ? Ça te dirait de te remettre comme chez toi à la fenêtre avant que Chloé n’arrive ? J’ai envie de voir le spectacle que nous lui avons donné, vu la tête qu’elle faisait ça devait être plutôt pas mal.
Raphaël comprend aussitôt et va direct s’y accouder en reprenant la position assez obscène de l’autre fois, il écarte les jambes en cambrant les reins afin d’offrir à son chéri une vue directe sur l’intérieur de ses fesses.
- C’est sûr qu’elle en a eu plein la vue comme ça Hi ! Hi !
Raphaël en rajoute et se tortille lascivement en donnant encore plus l’eau à la bouche à son homme qui se lève et vient doucement s’agenouiller juste derrière lui, ses mains se posent sur les fesses de Raphaël et commencent à le caresser crûment en le faisant soupirer d’excitation.
***/***
Les dix minutes que durent leur petite joute amoureuse, les laissent une fois encore sans forces.
Raphaël pense à Thomas qui ne devait décidemment pas s’ennuyer lors de ses visites à Éric, heureux que ce soit lui maintenant qui bénéficie de l’ardeur tant sentimental que sexuel de son chéri.
Un dernier coup d’œil vers la maison d’en face où il imagine sans mal Florian étendu lascivement sur son transat et il rejoint Éric dans la salle de bain pour se glisser avec lui sous la douche, effaçant sous l’eau chaude les traces de leurs énièmes câlins depuis la veille au soir.
Ce n’est qu’une fois revenus dans la chambre, que la conversation repart vers leurs deux compagnons et surtout de leurs l’arrivés prochaine, souriant de par avance aux occasions qui ne vont pas manquer de renouer la prestation hot qui les a tant marqués.
- (Éric) Le blondinet ne sait pas ce qui l’attend ! Hi ! Hi !
- (Raphaël) Le rouquemoutte non plus ! Hi ! Hi !
- Putain !! Deux jours sans les voir et ils me manquent déjà !!
- Sur !! Pourtant il va falloir qu’on s’y habitue, en fait le plus à plaindre c’est Thomas !!
- Je ne sais pas comment il fait, mais ce qui est sûr c’est que je ne pourrais plus me passer de toi aussi longtemps !!
Raphaël envoie un sourire radieux à son chéri, ses paroles le marquent fortement et le rassure s’il le fallait sur l’attachement qu’il ressent pour lui, un attachement aussi fort que celui qu’il éprouve à n’en point douter.
2eme année septembre : (35/58) (Nantes) (suite)
Le repas se passe avec gaieté, toutes traces des derniers événements ayant disparu des traits de Marc qui semble heureux d’être avec ceux qu’il aime du fond du cœur et qui le lui rendent bien.
Jean et Yvonne après la journée de travail, ne tiennent pas longtemps le soir et bien qu’ils auraient aimé rester un peu plus longtemps avec les deux garçons, ils partent se coucher en s’excusant et leurs souhaitant une bonne nuit.
Arnault va préparer sa chambre en rajoutant un second matelas qu’il dépose au pied de son lit et sur lequel il va coucher en laissant le grand lit aux amoureux, il pense aux paroles d’Alexie en rêvant un moment de pouvoir partager son amour avec eux.
Alexie lui plaît déjà beaucoup, la dernière phrase de celui-ci dans sa chambre quelques heures plus tôt lui laisse un espoir qu’il appelle de tout son cœur.
Il ne fera pas le trouble-fête et attendra sans plus y faire allusion de voir si déjà ce n’était pas que de simples paroles pour le calmer ou si Alexie le pensait vraiment.
C’est la réaction de Marc qu’il craint le plus car se dit-il, s’il n’a rien ressenti pour lui avant pourquoi serait-il plus ouvert à cette idée maintenant.
Dans le salon devant la télé qui marche en sourdine, Alexie n’a lui rien oublié de la conversation et cherche l’ouverture pour en parler à son ami.
Il a très bien ressenti la tristesse de son nouveau copain et est autant étonné que lui que Marc n’ait jamais rien ressenti envers Arnauld.
Il veut en avoir le cœur net et après avoir surveillé du coin de l’œil Marc pour voir s’il était suffisamment détendu pour ce genre de conversation, il se lance.
- J’aime bien Arnault tu sais !!
- J’ai bien vu, d’ailleurs il faudrait que tu m’expliques toutes ses œillades que vous vous êtes lancées depuis mon retour des écuries.
- Juste que nous avons fait connaissance et que j’ai appris sur vous deux des trucs assez marrants.
Marc intrigué se tourne vers lui.
- Ah oui ? Comme quoi par exemple ?
- (Alexie sourit) Les De Schprouttes ou encore ton prénom, je veux dire le vrai Hi ! Hi ! Ou encore pourquoi sa mère l’a regardé tristement alors qu’il avait les larmes aux yeux quand tu m’as présenté à elle comme ton petit ami par exemple.
- (Marc amusé) Oui c’est moi qui ai trouvé ce surnom à mes parents Hi ! Hi ! Plutôt bien trouver non ?
Il prend un air sévère.
- Quant à mon prénom, ne t’avise pas à m’appeler comme ça un jour même pour plaisanter tu m’as bien compris ?
Alexie les yeux brillants.
- Sinon ?
Marc le regarde dans les yeux très sérieux.
- Ce n’est pas une condition à de quelconques représailles tu sais, juste que tu me ferais mal au cœur et je ne pense pas que tu t’amuserais à ça.
Un petit moment de silence vite interrompu par Marc qui repense à la dernière phrase de son ami.
- Je n’ai pas bien compris où tu voulais en venir avec tes dernières paroles, c’est quoi cette histoire de tristesse et de larmes ?
- J’ai juste une question à te poser avant de t’en dire plus la dessus si tu le permets ?
- Ok !! Vas y pose là.
- Tu n’as jamais été attiré par les garçons avant de me rencontrer ? Réfléchis avant de me répondre trop vite s’il te plaît.
- (Marc rougit) Non !! Enfin je ne le crois pas, pourquoi cette question ?
- Pourquoi tu rougis comme ça alors ? Je suis sûr que tu y as déjà pensé avant, pourquoi tu veux me le cacher ? Tu en as honte ?
Marc en baissant les yeux.
- Ce n’est pas ça !! Tu ne comprendrais pas et puis c’était impossible, tu comprends ?
- Bah non !! Justement et j’aimerais bien que tu m’expliques.
Le grand brun redresse la tête et regarde de nouveau son ami avec incompréhension.
- Mais enfin !! Pourquoi me poses-tu toutes ses questions ?
- Parce que je n’aime pas voir des gens que j’aime bien malheureux, voilà pourquoi.
- Mais je ne suis pas malheureux !! C’était quelqu’un de très proche et c’était impossible.
- Pourquoi c’était quelqu’un de très proche ? Ce ne l’est plus ?
- Mais si !! Écoute « Alex » !! Maintenant tu es là et je t’aime alors ne me remets pas ça en tête, j’en ai beaucoup souffert à l’époque et j’avais réussi à tourner la page sur tout ça.
- Et lui ? Tu y as pensé ? Peut-être qu’il en souffre toujours qu’est-ce que tu en sais ?
- Ah ça !! Ça ne risque pas !! Il ne pense qu’aux filles, si tu savais de qui je parle tu arrêterais tout de suite d’insister et tu te marrerais bien d’y avoir même pensé.
Alexie lui prend la main.
- Détrompe-toi !! Je sais très bien qui c’est et crois-moi il en souffre toujours autant, si je t’ai parlé tout à l’heure d’Yvonne qui regardait son fils avec tristesse c’est bien parce que même elle s’en est rendu compte.
Marc comprend tout et sourit.
- Tu te mets le doigt dans l’œil, Arnault est le mec le plus hétéro que je connais et même si j’ai longtemps plus ou moins inconsciemment espéré un geste de sa part, il y a longtemps également que je ne me fais plus d’illusion à son sujet. Je te jure que tout ça m’était sorti de l’esprit depuis des années et que c’est juste quand je t’ai aperçu pour la première fois, que j’ai compris ce que j’étais vraiment et ce que je voulais.
- Tu n’as jamais pensé que lui aussi pouvait attendre un geste de ta part, que s’il s’inventait toutes ses histoires de meufs c’était juste pour te ressembler ?
Marc surprit par sa véhémence.
- Tu me parais bien sûr de toi ?
- Oui, je suis sûr de moi !! En fait ce n’est pas difficile puisque nous en avons parlé longuement avec Arnault pendant que tu étais sorti avec son père.
Marc en reste bouche bée.
- Quoi !!!
- Putain, mais tu as de la merde dans les yeux ou quoi ? Toutes les photos accrochées aux murs de sa chambre où on ne voit que toi, elles ne datent pas d’hier. N’importe qui en les regardant un tant soit peu comprendrait que celui qui les y a mises là éprouve des sentiments beaucoup plus forts que l’amitié aussi solide soit-elle.
Marc encore sous le coup de la révélation.
- Il te l’a dit ?? Mais pourquoi à toi ?
- Tout simplement parce que je lui ai posé la question.
Marc s’assoit sur le canapé, tout retourné.
- Eh bien ça alors !!! Et qu’est-ce que vous vous êtes dits d’autres, si ce n’est pas trop te demander ?
- Je lui ai raconté l’histoire d’Éric qui était dans le même cas que lui avec Florian, que toute chance pour lui n’était pas perdue puisque maintenant il peut enfin partager avec Thomas et Raphaël.
- Tu lui as dit ça ??? Je n’y crois pas !! Et toi là-dedans ? Tu y as pensé ?
Alexie se dit que là ça passe ou ça casse.
- Bien sûr, en plus il m’a posé la même question.
- (Marc ébahi) Et tu as répondu quoi ???
- (Alexie sourit) Je lui ai juste répondu que je n’étais pas contre mais que c’était à toi de décider.
- Non !!! Tu lui as vraiment dit ça ?? Mais tu ne le connais même pas ?
- Ce que j’en ai vu me suffit largement pour me faire une opinion tu sais ? Il me plaît beaucoup ton « Nono » et en plus je sais maintenant que c’est réciproque.
- Il t’a dit ça aussi ???
Alexie en accentuant son sourire.
- Vu la conversation qu’on avait sur le sujet, il ne s’est pas gêné crois-moi.
- Il faut que je lui parle, il est où là ?
Alexie rit de bon cœur cette fois.
- Je crois bien qu’il s’embête pour rien.
- Comment ça ?
- Il est parti rajouter un lit pour ce soir mais je ne pense pas que ce sera nécessaire, pas toi ?
Marc reste un moment silencieux, son visage petit à petit amorce un grand sourire et enfin ses yeux se mettent à briller de malice.
- Oui mais lui ne le sait pas encore Hi ! Hi !
2eme année septembre : (36/58) (Afrique)
Comme chaque nouvelle lune Okoumé arrive à la clairière, cette fois-ci il n’est pas seul car un enfant d’une dizaine d’années le suit en se demandant où son père l’emmène en pleine jungle si tôt le matin et surtout sans ses armes de chasse.
Okoumé est depuis la mort de son père devenu le chef de la tribu, sa force physique n’ayant pas donné envie aux autres éventuels prétendants s’il y en avait de lui en contester la charge.
Il a décidé d’amener Akim avec lui car à la lune précédente il s’est passé quelque chose d’inhabituel, celle qu’il nomme « la mère » n’a pu arriver jusqu’aux pierres du ciel et a accepté son aide pour s’y traîner.
Sa fille accompagnée sûrement d’un petit de sa dernière portée, étaient là et ils l’ont laissé faire sans marquer de réticence envers lui.
Après quelques heures où « la mère » n’a cessé de le fixer dans les yeux malgré une lassitude évidente, elle s’est avachie soudainement quand son cœur a cessé de battre.
Troublé au plus haut point en sentant la tristesse l’envahir, Okoumé a voulu lui donner une sépulture mais en a été empêché par la plus jeune qui devenait menaçante quand il voulait la déplacer.
Il a compris finalement qu’il devait respecter ce choix et s’est éloigné jusqu’à sa place habituelle où il s’est finalement assis comme à son habitude depuis maintenant les dix-sept printemps où il vient régulièrement se recueillir ici, poussé par il ne sait toujours pas quelle force irrésistible.
Les lunes qui ont suivi lui ont donné à réfléchir, pourquoi y a-t-il toujours deux générations de l’animal sauvage alors que lui est toujours venu seul ? Ce n’est que la veille qu’il a pris la décision d’amener son plus jeune fils avec lui, sans doute pour qu’il perpétue après sa mort le rituel qui les fait coexister lui et la panthère en toute sécurité et amitié, dans cette clairière ou rien autour d’eux ne ressemble au reste du monde qu’il connaît.
Ils arrivent enfin et Okoumé constate qu’ils sont les premiers, il guide son fils vers la carcasse rouillée de l’appareil en lui racontant l’histoire qu’il a vécue il y a tant d’été de ça.
L’enfant écoute en regardant autour de lui visiblement fasciner par tous ces arbres tourmentés qui cernent cette clairière étrange, un léger bruit qui s’approche l’inquiète alors à juste titre et au fur et à mesure qu’il en comprend la teneur, la peur se fige sur son visage et ses membres se mettent à trembler quand il vient se serrer contre son père.
Okoumé sentant le petit garçon se plaquer contre lui, se retourne en le prenant dans ses bras pour le rassurer.
- N’aie aucune crainte mon fils, ici il ne te sera fait aucun mal.
La panthère entre à son tour dans l’espace dégagé toujours accompagnée du jeune mâle à peine sevré, elle stoppe devant eux et feule doucement en s’approchant jusqu’à toucher les jambes de l’homme, qui maintenant sourit en approchant sa main pour en flatter l’encolure.
Il repose son fils au sol en le lui laissant sentir et l’accepter, l’enfant n’a d’yeux que pour le jeune mâle qui le fixe en poussant des petits cris.
Comprenant que sa peur n’a pas lieu d’être, Akim s’agenouille pour le caresser d’abord timidement.
Puis voyant que le jeune animal en redemande, avec plus de tendresse encore jusqu’à laisser échapper des rires d’amusement et partir jouer avec lui.
Les deux « adultes » s’avancent alors vers le lit de pierre où les restes de « la mère » terminent leurs décompositions, une carcasse vide à la fourrure noire gît intouchée comme préservée des autres prédateurs.
Okoumé s’assoit à quelques pieds de là, la « fille » s’allonge près de lui et ils regardent les petits s’amuser entre eux.
La journée passe très vite et l’homme comme à chaque visite s’interroge sur le pourquoi de tout ceci, sachant bien au plus profond de son âme que la « chose » qui les pousse à revenir en cet endroit n’est pas naturelle.
Pourquoi tous ses arbres aux blessures et aux formes dévastées, pourquoi ce rapprochement avec un animal qui le reste du temps ne lui aurait donné aucune chance de survivre à leur rencontre.
Qu’est-ce qu’on attend de lui, La femelle comme en réponse à toutes ses questions se tourne vers Okoumé pour le fixer de ses yeux d’un vert pur et éclatant.
Une image vient alors en superposition à ses pensées, celle du bébé aux cheveux rouges réchappant au sinistre accident et qu’il a emmené au père blanc.
Okoumé ferme les yeux et l’image change en lui montrant cette fois un jeune homme au visage rieur qui caresse du vide, il n’arrive pas à faire le lien mais fouille dans son esprit en espérant en comprendre le présage.
Un feulement doux lui parvient, il résiste à l’envie d’ouvrir les yeux en attendant de voir si son cerveau va lui donner d’autres indications.
Une petite boule de poils toute chaude saute sur ses genoux et l’image du jeune homme devient alors plus réel, le montrant cette fois caressant un bébé panthère qui s’est mis sur le dos en signe de soumission.
Cela lui fait un choc quand il ouvre les yeux en découvrant le jeune mâle dans la même position sur ses genoux, ça fait comme un flash dans sa tête et il comprend enfin le but de toutes ses années de recueillement dans cette clairière.
Okoumé se redresse en prenant soin de déposer le petit au sol et se tourne vers sa mère en faisant un pas en arrière, celle-ci le pousse vers lui avec son museau et feule doucement en signe d’acceptation.
Okoumé sait maintenant ce qu’il doit faire, il sait également que plus jamais il ne se sentira obligé de revenir ici et que sa mission vient de lui être dévoilée.
Amener le jeune animal à celui auquel il est destiné, il connaît les difficultés de cette mission car la loi des hommes blancs interdit tout commerce et toute exportation d’un animal protégé comme l’est celui-ci, devenu si rare même ici depuis quelques décennies.
Tout naturellement il pense à la seule personne qu’il connaît et qui pourrait l’aider, le père blanc du dispensaire qui bien que vieillissant a toujours été à l’écoute de l’homme qu’il est devenu maintenant.
Il prend le jeune mâle dans un de ses bras pour ensuite prendre son fils par la main, sans se retourner il quitte la clairière et part d’un bon pas pour le long chemin qui va le mener au dispensaire.
Akim se retourne et les larmes embuent ses yeux, il regarde le magnifique animal à la fourrure d’un noir de jais qui ne le quitte pas un instant du regard et comprend qu’il va devoir à son tour revenir en ce lieu si mystérieux sans en connaître encore la raison.
2eme année septembre : (37/58) (Nantes) (suite)
Alexie sourit à son copain, sa dernière phrase va tout à fait dans le sens qui lui convient et il a hâte maintenant à être quelques heures plus tard afin de voir comment va réagir « Nono ».
Il l’entend en haut s’escrimer à tout préparer pour que ses amis passent une bonne nuit, le film ne l’intéresse plus vraiment mais lui permet de passer le temps en attendant qu’il soit l’heure de monter se « coucher ».
Un petit quart d’heure à peine plus tard, ils entendent des pas dévaler l’escalier et se regardent en se faisant un magnifique clin d’œil.
Marc a profité de ce quart d’heure pour faire le tri dans tout ce qu’il vient d’apprendre même s’il est vrai comme il l’a dit à Alexie, qu’il n’avait plus pensé à un éventuel rapprochement avec Arnault depuis fort longtemps.
D’ailleurs il n’en a jamais été réellement conscient du fait qu’à l’époque, l’idée qu’il pourrait aimer un garçon n’était pas autant ancrée en lui qu’à présent.
« Nono », oui il l’aime et oui il s’est souvent caressé en pensant à lui, mais sans en faire non plus une fixation car il le pensait réellement hétéro à cent pour cent.
Qu’Alexie lui avoue qu’en plus il ne lui déplaît pas à lui aussi, l’a tout d’abord perturbé du fait qu’il s’est demandé si ça allait le prendre souvent d’avoir envie d’un autre mec que lui.
Ensuite la franchise des paroles de son ami mais surtout le fait qu’il attendait de savoir si lui serait d’accord, le rassure et d’avoir mis en avant le cas d’Éric avec Thomas et Florian, l’a fait réfléchir car ce qu’il en a vu de ce rapprochement lui a fait chaud au cœur.
Comme Alexie mais bien sûr sans qu'il le sache, il a hâte d’être à un peu plus tard dans la soirée afin de voir comment tout ça va tourner.
Son souhait le plus cher étant d’y trouver la même plénitude affective que ses amis Aixois, manque plus à « Nono » de trouver également son âme sœur en espérant pense-t-il en souriant tout seul que celui-ci sera à leurs goûts.
Arnault entre en trombe dans le salon et voit ses amis le regard fixé sur le film, il les regarde en souriant en appréciant au plus haut point les images que son cerveau lui transmet.
Marc est devenu en un an un jeune homme des plus craquant avec juste les kilos qui lui manquaient pour ne plus paraître aussi maigre qu’un rescapé d’Auschwitz, quant à Alexie c’est le plus beau gars qu’il ait rencontré jusqu’alors et sa gentillesse l’a déjà plus que conquis.
Il vient s’asseoir doucement sur le canapé à la place restée vacante près de Marc, sa main passe derrière son dos pour lui tenir affectueusement l’épaule.
Ce simple geste l’émoustille et il voit qu’il fait également plaisir à son ami, qui tourne un bref instant son visage vers lui et lui sourit gentiment, le plaisir d’être également auprès de lui faisant briller ses yeux.
Le film se termine « enfin » et un soupir de soulagement s’échappe alors des trois garçons qui en s’en rendant compte, éclatent de rires dans un parfait ensemble.
- (Arnault) Je n’y ai pigé que dalle !!
- (Alexie amusé) Tu n’as rien perdu, c’était plutôt gnian-gnian.
- (Marc) Ouaih !! Pas terrible, c’est vrai !! T’as préparé tes valoches, gamin ?
- Oui missié Marc !!
- (Marc amusé) Allez esclave !! Conduis-nous à nos chambres.
- Bien missié Marc !! Si missié Marc et son jeune missié veulent bien me suivre ?
Alexie se retient de rire avec beaucoup de peine.
- C’est cool d’avoir son esclave perso, il a plutôt l’air obéissant ?
Marc se tourne vers son ami hilare.
- Nous allons voir ça très vite, esclave ? Va nous chauffer le lit !! Je n’aime pas avoir les pieds froids tu le sais bien !!
Arnault entre dans le jeu visiblement amusé, mais ne pouvant pas bien entendu imaginé ce qui l’attend.
- Bien missié !!
Il monte en vitesse, ne laissant pas aux deux copains le temps d’en rajouter.
Alexie explose soudainement de rire.
- Décidément il est trop ce mec Hi ! Hi !
Marc dans le même état.
- Pour les conneries c’est sûr qu’il n’est jamais le dernier Hi ! Hi !
Les deux garçons se lèvent pour monter rejoindre leur copain, se demandant bien ce qu’il est en train de fabriquer en haut.
Quand ils entrent dans la chambre, ils voient un tas de vêtements à côté du matelas rajouté pour l’occasion et une forme dans les draps aux pieds du leur.
Ils comprennent illico qu’Arnault chauffe le lit de la façon la plus naturelle qui soit pour un esclave, avec la chaleur de son corps.
Marc capte le regard égrillard d’Alexie et met son doigt devant sa bouche pour lui faire signe de se taire, il commence à se dévêtir en lui indiquant de la tête d’en faire autant.
Une fois en boxer les deux amis se regardent et un clin d’œil coquin leur fait ôter le dernier rempart à leur pudeur, ils entrent alors dans le lit en prenant soin de ne pas y faire entrer la lumière en posant leurs pieds froids sur le dos d’Arnault.
Ils sentent le frémissement de celui-ci au contact de leurs pieds sur sa veste de pyjama et s’amusent en le poussant encore plus au fond du lit comme une vulgaire bouillotte.
Alexie essaie de garder une voix normale.
- Va falloir que je m’en paye un aussi, j’avoue que c’est très agréable.
- (Marc) C’est vrai mais celui-ci devient encombrant, il va falloir que j’en prenne un qui prend moins de place.
Alexie en faisant des signes à Marc.
- Tu pourrais lui dire de chauffer un peu plus haut ? J’ai froid en haut des cuisses.
Marc qui s’en mord les lèvres.
- Tu as entendu esclave ?
- Oui missié !!!
- Alors qu’est-ce que tu attends pour obéir ?
***/***
« Quelques minutes plus tôt »
Arnault en entrant dans la chambre rit de tout son saoul, il adore quand ses plaisanteries amènent une suite imprévue comme en ce moment.
Il ôte ses vêtements puis enfile vite fait son pyjama, pour se glisser rapidement au fond du lit à attendre la suite que sa farce va donner.
Il les entend monter puis entrer dans la chambre, quelques instants plus tard il sent les draps bouger légèrement et ses deux copains se mettre au lit.
Ensuite il manque d’éclater de rire quand il sent leurs pieds s’écraser contre lui et qu’ils le repoussent au fond du lit.
Il obéit toujours en se retenant de rire, aux ordres qu’ils lui donnent en remontant doucement entre eux deux pour les réchauffer plus haut.
Un hoquet de surprise le prend quand il aperçoit leurs sexes tout raides, qu’il se rend compte qu’ils sont entièrement nus et qu’ils se moquent de lui, sur le coup il réagit rapidement sans réfléchir et remonte jusqu’à être complètement entre eux deux, sa tête près de la leur.
***/***
Quand ils le voient sortir des draps l’air complètement ahuri, ils ne peuvent plus retenir l’énorme rire qui explose soudainement en le rendant encore plus stupide d’étonnement.
- Hé !! À quoi vous jouez les gars ? C’est plus drôle !!!
Alexie en suffoque presque de rire, car vraiment sa tête est impayable.
- Enlève ton pyjama esclave !! Tu n’as donc pas encore compris que ton maître a envie de profiter de ton corps ?
2eme année septembre : (38/58) (Retour à Aix)
Arrivé gare de l’Est, Thomas secoue gentiment Florian pour le réveiller, il sourit en regardant son chéri ouvrir les yeux et se demander où il est.
- Debout « Flo » !! Nous sommes arrivés à Paris !!!
- Quoi ? Déjà ?
- Tu es vraiment une sacrée marmotte quand tu es dans un train toi !!
- Excuse-moi « Thom », mais les deux derniers jours n’ont pas été très reposants non plus.
- Je n’en doute pas un instant, le truc c’est que tu as toujours une bonne excuse pour roupiller comme un loir dès que tu es assis.
- Je n’y peux rien si ça me berce Hi ! Hi !
- Allez !! On se magne, sinon il va repartir.
Comme d’habitude Thomas se laisse guider dans le métro à l’intérieur duquel ils essaient de trouver un coin tranquille, où ils ne seront pas pris en sandwich par la masse des gens qui bondent la rame à cette heure de grande affluence.
Ils sont conscients des regards appuyés que l’on pose sur eux et restent face à face afin d’éviter un maximum les quiproquos ou pire les ennuis.
C’est dans la rue pas loin de la gare de Lyon que Florian s’arrête brusquement, il regarde l’enseigne d’une librairie en semblant fortement intéresser par la devanture.
- J’aimerais acheter quelques bouquins si ça ne te dérange pas ?
Thomas regarde sa montre.
- Il nous reste presque deux heures avant notre correspondance alors nous avons le temps, allons-y donc faire un tour si tu veux.
Ils entrent dans le magasin qui ressemble à tant d’autres sauf pour la partie du fond, qui interpelle aussitôt Florian par ses rayonnages de livres anciens et d’occasions, il devient comme un gosse dans un magasin de bonbons et commence à inspecter fébrilement les manuscrits un à un, y cherchant la perle rare.
Thomas visite lui aussi la boutique et s’arrête sur les magazines qu’il feuillette pour s’occuper en attendant que son copain choisisse ce qui lui plaît, un gars sort de l’arrière-boutique alerté par le carillon de la porte que des clients sont entrés.
Thomas machinalement tourne la tête en souriant au jeune homme qui le regarde, visiblement scotché par le physique du beau blond.
Thomas gêné d’être ainsi détaillé.
- Bonjour !!
- Bonjour !! Je peux vous aider ?
- Heu non !! En fait c’est mon copain qui cherche quelque chose, moi je ne fais que l’attendre.
Le jeune vendeur fait le tour du rayon pour voir le fameux copain et découvre Florian avec une pile de livres entreposés à ses côtés, il reste comme pour le grand blond la bouche grande ouverte devant le jeune rouquin qui s’aperçoit enfin de sa présence et qui lui sourit en se moquant gentiment de lui.
- Tu vas attraper froid si tu restes comme ça la bouche ouverte Hi ! Hi !
Le jeune homme referme machinalement sa bouche.
- Hein !! Ah oui !! Excusez-moi mais je ne suis pas habitué à voir des personnes comme vous.
- Comment ça comme nous ? Ah oui !! Tu as vu « Thom-Thom » et tu t’es demandé si ce n’était pas un ange qui était entré dans ta boutique c’est ça ?
Le gars amusé, répond du tac au tac.
- Pas tout à fait quand même mais il y a de ça, sauf que ce serait plutôt deux anges que j’aurais dans la boutique.
Ce garçon m’intrigue.
- Tu es comme ça avec tous tes clients ou c’est juste ce soir ?
Le vendeur s’excuse alors en rougissant.
- Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne suis pas comme ça d’habitude, je peux vous aider ?
- Merci mais j’ai déjà trouvé ce que je cherche.
Le jeune vendeur regarde le tas de livre entreposer devant le jeune rouquin.
- Wouah !!! Tout ça ?
- Oui mais je ne vais pas pouvoir tout prendre d’un coup, c’est possible de m’en mettre une partie de côté ? Je viendrais les prendre dans une quinzaine de jours à mon retour, bien sûr je les paye d’avance.
- Pas de soucis, je vais les ranger dans l’arrière-boutique.
Pendant que je sépare les livres en deux tas facilement transportables, je regarde le jeune homme qui m’aide en souriant.
Il est à peu près de mon âge, plutôt fluet, les cheveux brun foncé et les yeux d’un vert très clair comme l’eau d’un lac.
Il dégage de lui une grâce exceptionnelle et je l’avoue un sex-appeal auquel j’ai du mal à résister, Thomas nous regarde et je remarque que lui aussi observe le jeune gars avec plus que de la curiosité.
- (Thomas) On se connaît ? J’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part ?
Le jeune brun surpris par la question.
- Ce serait étonnant, si c’était le cas je me souviendrais de vous c’est sûr.
- (J’ai un déclic) Tu ne ferais pas de la photo par hasard ?
Le garçon reprend ses rougeurs.
- De temps en temps il y a un photographe qui m’appelle pour faire quelques séances, mais c’est tout.
Je me souviens maintenant.
- Je me rappelle bien t’avoir vu à la une d’un magazine avec un super beau mec de type eurasien, dans un igloo il me semble.
2eme année septembre : (39/58) (Retour à Aix)
Le jeune vendeur me sourit.
- C’est ça !! J’étais justement avec le photographe qui me fait travailler maintenant, à l’époque je voulais être mannequin mais il m’a dissuadé de continuer et je ne m’en porte pas plus mal.
Je me tourne vers Thomas.
- Ça me fait penser qu’il faudra qu’on aille nous faire tirer le portrait un de ses quatre, histoire d’avoir un souvenir pour plus tard.
- (Le vendeur) Je peux vous donner son adresse si vous voulez ? Vous verrez, il habite une ancienne chapelle et c’est super-bien agencé.
- (Thomas) Donne toujours !! S’il est si bon que tu le dis alors pourquoi pas.
- (Le vendeur) Attendez !! Je vais vous montrer comment il travaille, il m’a fait un « book » il n’y a pas longtemps.
Le garçon n’attend pas notre réponse qu’il est déjà parti chercher ses photos, nous nous regardons amuser et c’est Thomas qui soupire le premier.
- Pas mal le garçon non ?
- On dirait Hi ! Hi ! Tu as vu comment il a craqué sur nous ?
- Ouaih !! Comme si on avait besoin de ça, mais bon !! Il n’y est pour rien.
- Et nous non plus je te signale !! Tiens !! Le revoilà !!
Nous admirons mine de rien la souplesse du jeune homme et après cette petite conversation, nous l’imaginons posant sensuellement et j’avoue qu’il ne me faudrait pas grand-chose pour…
- Tenez !!
Il nous montre alors des photos magnifiques où son corps se dévoile à nous dans toute sa splendeur, j’en ai l’eau à la bouche et je vois bien que pour Thomas c’est pareil car à chaque nouvelle photo, il tourne son visage appréciateur vers le jeune gars qui attend nos commentaires avec impatience.
- (Thomas) Pff !!! Ce sont vraiment des photos superbes !!
Je hoche la tête en signe d’accord.
- Tu crois qu’il accepterait d’en faire pour nous ?
Le jeune vendeur sourit en leurs découvrant sa dentition parfaitement alignée et d’une blancheur montrant bien l’hygiène impeccable de ce garçon au demeurant si mignon.
- J’en suis sûr !! Rien qu’en vous voyant, c’est lui qui vous le demandera vous verrez.
- Ah!! Ok!! C’est cool alors !!
Je lui tends la main.
- Au fait !! Moi c’est Florian et voici mon ami Thomas.
Il me la serre en souriant.
- Enchanté les gars, moi c’est Dante.
- Ce n’est pas courant comme prénom, j’aime beaucoup.
- (Dante) Merci !! Tenez, voilà l’adresse d’Akira Minne le photographe en question.
Je sursaute en entendant le nom de famille.
- Je connais un Minne !! Jordan Minne, il est Kiné au CHU de Reims.
- (Dante) Faudra lui demander parce que moi je n’en connais pas plus que ça sur lui, à part que c’est un mannequin vedette depuis des années pour certaines grandes marques et qu’il est très doué en photo.
Je me remémore certaines discussions que j’ai entendues au CHU.
- Il n’aurait pas un frère jumeau et un petit copain danseur ?
- (Dante) Pour le jumeau je n’en sais trop rien mais pour le petit copain chorégraphe oui, il m’en a déjà parlé même qu’il lui est fidèle à un point !!!
Je vois la tête de Dante prendre un air déçu et je crois comprendre.
- Oh toi !! Tu ne serais pas attiré par lui des fois ?
Dante en rougissant.
- C’est vrai mais il n’y a rien à faire, tout juste on s’est embrassé une fois et après je ne vous raconte pas comment il ne se sentait pas bien.
Il se rend compte d’un coup qu’il vient de nous avouer ses préférences pour les garçons et son visage devient encore plus rouge.
- Oh !!!
Thomas amusé devant sa tête.
- Capté petit gars !! Hi ! Hi !
J’attrape Thomas par la taille.
- Ne t’inquiète pas nous aussi nous sommes ensemble, alors tu n’as pas à en avoir honte devant nous tu sais ?
- (Dante soulagé) Ah !! Ok !! Je me disais aussi !!
- Tu te disais quoi ?
- Bah !! Deux beaux gars comme vous, je vous voyais un peu comme un couple idéal alors c’est cool que vous soyez ensemble.
Thomas range dans son portefeuille l’adresse qu’il vient de noter.
- T’en fais pas !! Tu trouveras aussi la personne qu’il te faut j’en suis sûr, bon !! « Flo » !! Il serait temps d’y aller sinon on va être à la bourre. Je n’ai pas envie de rater le train, il est déjà assez tard comme ça.
Je passe en caisse et je paye mes livres.
- Donc c’est d’accord ? Je prendrais le reste en revenant dans deux semaines ?
- Pas de soucis Florian, tiens !! Voilà une carte de la boutique, comme ça tu n’auras qu’à me passer un coup de phone.
Nous sortons de la bouquinerie et regagnons vite fait la gare juste au moment où notre train est annoncé, une fois installés dans un wagon presque vide nous revenons à cette rencontre qui nous a égayés la soirée.
- Mignon le petit Dante, j’espère qu’il se trouvera quelqu’un.
Thomas hausse les épaules.
- Il vit à Paris tu sais et s’il ne trouve personne ici, je ne sais pas où il trouvera.
- Quelqu’un de bien je voulais dire, cette ville est trop inhumaine et il risque de tomber sur des mecs louches s’il n’y prend garde.
Thomas regarde son chéri, surpris.
- Tu as l’air de t’y être déjà beaucoup attaché ? Pourtant il y a peu de chances qu’on puisse le revoir.
Je le fixe dans les yeux.
- Je n’y peux rien tu sais, c’est dans ma nature de sentir quand les personnes me plaisent et j’aimerais bien le revoir.
Je souris au haussement de sourcils de mon beau blond.
- Hi ! Hi ! Comme ami c’est tout, ne va pas t’imaginer des choses.
Thomas visiblement rassuré.
- Ouaih !! Eh bien on verra si tu « sens » aussi bien que tu crois, en parlant d’amis !! Il y en a deux que j’ai hâte de revoir, pas toi ?
Avec un grand sourire.
- Oh que si !!
2eme année septembre : (40/58) (Nantes) (suite)
Arnault ne sait plus quoi en penser tellement il est surpris par la situation.
Le voilà en pyjama entre d’un côté son meilleur ami, celui qu’il a longtemps considéré comme son grand frère avant de lui vouer un amour secret et de l’autre le petit copain de celui-ci, à qui il a avoué ses sentiments les plus intimes.
Il se resserre contre Marc en tremblant, ses yeux brillants d’espoirs captent ceux de Marc qui eux luisent de mille feux.
Alexie approche ses lèvres de son oreille et lui murmure d’une voix devenue rauque par l’émotion, mais également par l’envie qu’il a de partager ce moment d’intimité avec eux.
- Tu vois, il est d’accord !! En fait il ressentait les mêmes choses que toi, pas vrai « Marco » ?
Marc les yeux toujours rivés dans ceux d’Arnault qui sont devenus noirs comme la nuit la plus profonde, frissonne de tout son corps et les années passées près de lui remontent à sa mémoire, il comprend enfin qu’il lui a manqué à lui aussi.
- Tu pourrais enlever ton armure « Nono » comme j’ai enlevé la mienne, je ne te promets rien du fait que maintenant je ne suis plus seul mais nous en avons discuté avec « Alex » et si tu es d’accord, nous aimerions que tu ne te sentes plus rejeter. Que tu trouves ta place avec nous, si tu en as envie bien sûr mais je veux que tu saches que je regrette toutes ses années perdues et que tu comptes aussi beaucoup pour moi, Alexie même s’il ne te connaît pas beaucoup éprouve déjà lui aussi des sentiments très forts envers toi alors maintenant c’est à toi de voir si tu es prêt à accepter notre couple et d’en faire partie toi aussi.
Arnault tourne la tête vers Alexie et lui sourit, celui-ci craque pris sous le charme du jeune brun à la musculature impressionnante et approche doucement ses lèvres des siennes, puis l’embrasse avec une envie non feinte.
Marc les rejoint en mêlant ses lèvres aux leurs, sa main se pose d’abord timidement sur le ventre d’Arnault qui sous le coup des émotions qui l’assaillent ferme les yeux et se laisse aller.
Le pyjama vole dans la chambre et les trois garçons prennent un plaisir immense à se découvrir, Alexie est surpris qu’Arnault se partage autant avec lui qu’avec Marc en passant de l’un à l’autre avec le même bonheur.
Cette nuit-là fut pour eux trois une nuit de découvertes, de leurs corps mais aussi du plaisir que l’on peut avoir à dépasser le stade du couple et de pouvoir donner tout en recevant.
Marc explore le corps tant convoité pendant qu’Alexie frissonne sous les caresses avides d’Arnault qui pour la première fois éprouve les sensations du contact avec un autre garçon, ses mains sont partout et s’enivrent de la peau douce qu’il parcourt avec avidité.
Cette mise en bouche annonçant une nuit ou le sommeil sera bien la dernière chose à laquelle ils penseront.
***/***
C’est vers dix heures ce matin-là que Jean inquiet de ne pas les voir descendre pour le petit déjeuner monte pour les réveiller, quand il ouvre la porte l’odeur forte de musc qui se dégage ne lui laisse aucun doute sur les péripéties de la nuit et quand il les aperçoit nus et enlacés, son visage marquant d’abord la surprise s’illumine ensuite d’un sourire ému.
Il referme la porte doucement pour redescendre à la cuisine où Yvonne prépare déjà le repas de midi.
Quand elle le voit entrer, elle remarque aussitôt l’état de son mari et s’approche pour venir se serrer contre lui après avoir essuyé ses mains sur son tablier.
Yvonne d’une voix tremblante d’espoir.
- Alors ?
Jean l’embrasse tendrement avant de répondre.
- Ton fils est heureux maintenant, tu n’as plus à t’inquiéter pour lui.
- Et Alexie ?
Jean avec un grand sourire.
- Tu n’as doublement plus à t’inquiéter pour lui.
Yvonne fond en larmes dans les bras de son mari, celui-ci comprend ce que ressent sa femme car ils sont tous les deux conscients depuis longtemps de la détresse sentimentale d’Arnault et de l’immense amour qu’il porte à Marc.
De le savoir avec lui maintenant est un vrai soulagement pour ses gens simples qui ne souhaitent qu’une chose dans la vie, le bonheur de leur fils unique.
Alexie quand ils l’ont vu arriver leur a fait craindre le pire, mais c’est avec joie qu’ils constatent que ce pouvait être comme c’est le cas aussi pour le meilleur.
2eme année septembre : (41/58) (Grégory)
Grégory est attablé dans une brasserie avec trois de ses amis pompiers, ils ont décidé de se faire une petite soirée entre amis.
Vanyel, Diego et Djemi sont avec lui et il compare avec Vanyel pendant l’apéro celui des deux qui aurait les cheveux les plus longs de la caserne, c’est « Van » qui gagne (d'un cheveu) et donc c’est à lui Grégory qu’il revient de payer la tournée.
Ils sont tous les quatre pompiers depuis quelques années maintenant, ils discutent de la difficulté de trouver une personne qui accepte leurs horaires et leur vie dangereuse, Vanyel comme Diego et Djemi, a eu des copines qui n’ont pas compris certaines contraintes.
- (Vanyel) Avec Anatéo je n’ai aucun problème de ce côté-là, pour ça il est génial.
Diego en se lamentant.
- Moi, mon mec a eu tout le temps de me faire cocu.
- (Djemi curieux) Et toi « Greg »? Tu en es où maintenant ?
- Aucun risque d’être cocu, puisque mon mec me trompe avec ma nana ! Hi ! Hi !
- (Diego soupire) Oh là-là !! Que c’est compliqué !! Comment tu fais pour gérer un homme et une femme ?
- Ça se gère tout seul !! Émilie et Julien sont parfaits, c’est tout. Et puis eux aussi ont des horaires de dingues à l’hôpital. Par exemple ce soir, ils travaillent tous les deux. Mais toi Diego ? Tu n’as personne en vue ?
- (Diego) Non.
- (Vanyel amusé) Ce qu’il ne veut pas dire, c’est qu’il a craqué pour un lycéen !!
Djemi en le taquinant.
- Ouah !! Quel pervers !!
- (Diego renfrogné) Te fous pas de moi, ce n’est pas drôle. Je ne peux pas sortir avec un gamin, j’ai le double de son âge et pas du tout les mêmes considérations. Il n’y a rien à en dire.
- (Grégory) On peut toujours essayer de te trouver quelqu’un, ce doit être possible de trouver un gay de trente-cinq ans dans cette ville. À moins que tu ne le préfères plus vieux, puisque les gamins ne te plaisent pas.
- (Diego offusqué) Pas besoin de conseiller matrimonial non plus ! Je trouverai quelqu’un quand ce sera le moment.
- (Grégory) Bah !! Tu risques de rester célibataire longtemps ! Ce n’est pas bon tu sais.
- (Diego) Pour l’instant je suis très bien comme ça. C’est vrai quoi, je n’ai personne pour m’enquiquiner et se plaindre de ne jamais me voir.
- (Vanyel) « Ana » ne se plaint jamais, comme quoi tu peux trouver quelqu’un de bien.
- (Diego amusé) Tu me prêtes ton chéri alors ?
- (Vanyel) Faut pas rêver, c’est le mien ! Demande à « Greg » de te prêter Julien, il lui restera toujours Émilie.
- (Djemi) Finalement, ça a du bon d’être hétéro avec des gays, personne ne convoite ma chérie !
Vanyel en désignant « Greg ».
- On est bi ! Méfie-toi quand même.
- (Djemi) Pas touche ! Non mais, vous avez déjà ce qu’il vous faut !
Le groupe est plutôt hétéroclite, Djemi est hétéro, Diego gay mais célibataire, Vanyel bisexuel en couple avec un homme et « Greg » a touché le gros lot, Julien et Émilie et en plus ils vivent ensemble.
Entrecôtes frites pour tous les quatre avec des glaces en dessert, niveau diététique c’est moyen mais c’est loin de leurs préoccupations.
Ils passent tous ensemble un très bon moment en buvant quelques pintes, aucuns soucis d’éthylotest du fait qu’ils sont tous à pied.
Au bout d’un long moment ils décident d’aller prendre le café chez Vanyel, la péniche où il habite ayant un certain charme que tous ont appris à apprécier et puis cerise sur le gâteau, c’est lui qui habite le plus près.
Quand ils arrivent, Vanyel leurs fait signe de ne pas faire de bruit en descendant dans la cale parce que tout le monde dort, même si les chambres sont paraît-il bien insonorisé.
C’est en allumant la lumière qu’ils découvrent son amoureux endormi sur le canapé, les trois garçons attendent un peu en retrait pendant que « Van » se dirige vers « Ana » qui ouvre lentement les yeux.
Le jeune latino s'agenouille alors près de lui pour l’embrasser tendrement.
- (Anatéo étonné) Tu es déjà rentré ?
- (Vanyel) Oui, on a préféré finir la soirée ici.
Anatéo en reprenant sa tablette coincée entre ses fesses et le dossier du canapé.
- Je vais me coucher… J’étais en train d’écrire, je me suis endormi.
- (Vanyel) Je t’emmène au lit, à moins que tu ne veuilles rester un peu avec nous?
- (Anatéo) Non, dodo. Je vais vous laisser entre pompiers.
- Comme tu voudras.
Il soulève son petit ami dans ses bras puissants et après avoir prévenu qu’il revenait, il porte « Ana » dans sa chambre.
Il l’aide à se déshabiller et à se coucher sous la couette, puis fait un aller-retour pour lui amener son fauteuil roulant resté dans la pièce principale.
Une fois de retour au salon, il ôte enfin son blouson en cuir en voyant que Diego s’est chargé de faire le café.
Celui-ci ayant passé suffisamment de temps à la péniche, pour se le permettre sans avoir à en demander l'autorisation.
2eme année septembre : (42/58) (Grégory) (fin)
Vanyel s’assoit alors dans un fauteuil avec une tasse vide qu’il tend à Diego alors qu’il commençait à servir les autres, Djemi tape la discute avec Grégory sur les derniers cancans de la caserne.
Il lui parle de leur amie Colline qui aurait fait cocu son mec avec un toubib du centre de secours fraîchement arrivé à Reims.
La connaissant parfaitement, ils savent très bien que ça ne durera pas mais qu’avec leur collègue se serait récurrent.
Les potins vont bon train et tous n’attendent qu’une chose, qu’elle annonce officiellement qu’elle est avec le toubib.
Quand ils sont ensemble, ils sont pires que des commères et n’étant pas dans les mêmes équipes, ils ont chacun leurs histoires à raconter.
Djemi qui est le plus ancien, est celui qui connaît les plus vieilles rumeurs car tout au long de sa carrière, il en a entendu des vertes et des pas mûres.
Bien sûr leurs conversations sautent rapidement du coq à l’âne, les gens bizarres ou sympas rencontrés de-ci de-là au cours de leurs missions.
Ils parlent aussi de cinéma et bien sûr comme tous hommes qui se respecte, de sexe.
Ils en arrivent aux achats de sex-toys que Vanyel et Djemi utilisent à l’occasion, pour que ce dernier leur fasse alors une révélation.
- Agathe a essayé un gode sur moi et je peux comprendre que les gays aiment se faire sodomiser.
Surprise générale à cette annonce pour le moins surprenante de sa part, qui les laisse sans voix quelques secondes.
Vanyel légèrement provocateur.
- Ah oui ? Et tu n’as pas envie d’essayer avec une vraie ?
Diego qui en rajoute une louche.
- À force de côtoyer des gays, ça vous donne des idées !
- (Djemi amusé) Je suis hétéro, je n’ai pas du tout envie de faire quoique ce soit avec un mec ! Agathe et moi avons juste exploré de nouvelles voies dans notre sexualité.
Grégory mort de rire.
- On peut en effet appeler ça comme ça ! Tu n’es pas aussi sage que tu en as l’air. Moi qui pensais que tu étais un hétéro classique…
Djemi en le taquinant.
- Tu es encore un peu jeune pour juger les gens si vite !
« Greg » avec ses vingt-deux ans étant le plus jeune du groupe, lui répond faussement honteux.
- Bon d’accord, je me tais.
Vanyel en lui donnant un petit coup de coude.
- Non mais tu as raison, « Djem » cache bien son jeu. Si tu savais que sexuellement, je crois que c’est le pire d’entre nous.
Il fait semblant de réfléchir un instant.
- Non en fait la pire, c’est Agathe. Un petit bout de femme mais elle…
Djemi plaque sa main sur la bouche de son ami pour le faire taire.
- N’en rajoute pas plus sur Agathe ou je raconte le plus croustillant sur ton compte.
- Mm-mm.
Djemi amusé retire sa main.
- D’accord. Je ne dirais pas que…
Djemi remet aussi sec sa main sur sa bouche.
- Bon et si on parlait d’autre chose ? J’adore la tarte au citron et vous ?
Explosion de rires, sauf pour Vanyel qui commence à étouffer et repousse assez vivement la main qui le bâillonne.
- (Diego) Au fait, ça ne dérange pas Anatéo qu’on soit là ? Il t’attendait peut-être puisqu’il était sur le canapé.
Vanyel sourit à son ami.
- Il écrivait et s’est endormi, donc je suppose que non. Comme je l’ai dit tout à l’heure, « Ana » est vraiment adorable. J’ai de la chance de l’avoir.
Diego acquiesce en soupirant.
- Oh oui !
Vanyel le fixe dans les yeux.
- Toi, faut vraiment que tu te trouves quelqu’un ou que tu parles à Gianni.
- Pas question !
Diego stoppe là la conversation et Vanyel, Grégory et Djemi, échangent un regard rempli de lassitude.
Ils pensent que Diego devrait faire quelque chose, plutôt que de toujours se plaindre.
La rupture due à la tromperie de son ex lui a laissé une plaie ouverte qu’il n’arrive pas à refermer, ils le comprennent bien mais ils n’attendent qu’une chose c’est que Diego remonte la pente car sinon la dépression le guette et ses amis n’aiment pas le voir comme ça.
Une fois la cafetière terminée, Djemi annonce qu’il est temps de partir.
Ils sont tous bons pour faire la grasse matinée demain, après tout ils méritent bien ses petits congés après avoir autant assuré pendant les derniers tours d’astreinte.
Les trois hommes font un bout de chemin ensemble, puis Grégory leurs fait un signe au revoir et les quitte pour rejoindre son appartement, où il espère que Julien et Émilie seront rentrés.
2eme année septembre : (43/58) (Retour à Aix) (suite)
Il est très tard ou plutôt très tôt ce matin-là quand Florian et Thomas débarquent du train en gare d’Aix en Provence, le temps est encore doux et ils marchent tranquillement pour rejoindre un emplacement réservé aux taxis.
Ils attendent pas loin d’un quart d’heure en désespérant qu’il y en ait un qui arrive enfin, voyant que ce n’est toujours pas le cas ils se décident à téléphoner à Éric pour qu’il vienne les chercher.
Celui-ci arrive dix minutes plus tard, accompagné de Raphaël ce qui nous fait sourire en comprenant par le fait qu’ils étaient encore ensemble cette nuit.
Une fois les valises dans le coffre, nous montons dans la voiture et Éric reprend la route aussitôt.
Raphaël se retourne vers nous.
- Alors les gars ? Ça a été ses deux jours à Reims ?
- (Thomas) Pour ça oui Hi ! Hi !
Éric nous jette de brefs coups d’œil dans le rétro.
- Qu’est ce qui s’est passé encore ?
Nous sommes obligés de leurs raconter de long en large les dernières quarante-huit heures et bien sûr quand arrive l’histoire du caméscope, c’est un délire de rires dans la voiture.
Éric s’essuie les yeux.
- J’aurais bien voulu voir ça Hi ! Hi !
Je sors un dvd gravé de ma poche intérieure.
- Qu’à cela ne tienne mon grand Hi ! Hi ! Vous ne direz pas que nous ne pensons pas aux copains Hi ! Hi !
Raphaël les yeux brillants.
- J’ai hâte de voir ça !! Il y a toute la soirée ?
- (Thomas) Non!! Juste la partie qui concerne Damien, l’autre partie était trop « personnelle » et il n’y a qu’Annie et Frédéric qui l’ont.
- (Éric) Et la vieille dame ? Elle va bien ?
- Oui t’inquiète, j’ai fait ce qu’il faut pour.
Thomas qui repense à cette nuit-là.
- J’ai vu « Flo » à l’œuvre et croyez-moi les gars c’est super-impressionnant, il y a même fallu rentrer en catimini dans l’hôpital pour pas que « Flo » soit pris d’assaut comme le lendemain quand nous y sommes revenus.
Raphaël faisant de grands yeux étonnés.
- À ce point-là !!!
- Bah !! Il en rajoute beaucoup tu sais parce que le lendemain c’est autant après lui qu’ils en avaient, j’ai lâché le beau gosse dans les couloirs et en revenant fallait faire gaffe pour pas se casser la gueule Hi ! Hi !
Thomas me regarde étonné.
- Comment ça ?
Éric qui a très bien compris l’allusion.
- Elles ne portent pas de culottes les infirmières ? Quelles cochonnes quand même Hi ! Hi !
Thomas qui comprend enfin.
- Oh !!!
Raphaël le regarde avec un air amusé.
- Ne change surtout pas « Thom », c’est comme ça qu’on t’aime tu sais ?
Le sourire de Raphaël commence à nettement m’exciter et je sens un énorme tiraillement dans mon pantalon, discrètement je mets la « chose » en place pour être plus « confortable » et je laisse venir la suite.
Je suis curieux de voir si le simple fait que je sois excité comme un malade va se ressentir sur mes compagnons, les yeux de Raphaël se voilent lentement passant de l’amusement à notre conversation vers un regard de plus en plus carnassier où l’envie commence à se lire à l’intérieur.
Côté Thomas ce n’est pas mieux car quand il se trémousse comme ça, c’est aussi parce qu’il a des pensées coquines qui le gagnent.
Quant à Éric, ses yeux dans le rétro ne me trompent pas et quand je tends mes jambes pour redonner un peu de mou au-devant de mon pantalon pour que mon sexe soit moins serrer, un léger coup de volant pour redresser la voiture me dis qu’il y pense très fort lui aussi.
Raphaël décidément très perspicace quand il s’agit de ça, détourne son regard vers ma braguette et frémit en voyant la forme plus que suggestive qu’elle a prise.
- Vous ne ressentez rien d’un seul coup les gars ?
Éric veut savoir s’il pense la même chose que lui.
- Comme quoi ?
- (Raphaël) J’ai l’impression que Florian a des envies très précises, parce que moi depuis cinq minutes je bande comme un baudet.
Thomas louche lui aussi sur ma braguette pour se rendre compte.
- Ouah !! Tu ne te trompes pas, la vache !! Il va se péter le futal s’il continue comme ça !!
- (Éric amusé) C’est pour ça que depuis tout à l’heure j’ai l’impression d’avoir un deuxième levier de vitesse Hi ! Hi !
Je les regarde tour à tour en souriant.
- Je ne disais rien pour voir si vous seriez toujours aussi réceptifs et ça a l’air de marcher, je vais tester le truc encore un peu en m’excitant encore plus pour voir vos réactions à tous les trois. Essayer de résister du mieux que vous pourrez, au pire j’ai vu qu’il y a des couvertures dans le coffre, alors je vous laisse trouver une solution.
Je ne dis plus rien et me renfonce le plus confortablement possible sur la banquette, je nous imagine alors sur la plage tous les quatre, nus en train de nous caresser et ma libido monte de plusieurs crans, mon cœur s’accélère et je sens mon pouls battre à tout rompre.
2eme ANNEE Septembre : (44/58) (Nantes) (fin)
Le réveil est difficile après cette nuit passée à la découverte du corps d’Arnault, Alexie le regarde encore endormi entre lui et Marc.
Le physique tout en muscle du jeune homme ainsi que son visage viril lui plaît décidément beaucoup, il espère que Marc sera toujours dans les mêmes dispositions que cette nuit et qu’ils pourront à nouveau partager ces moments intenses de sexe tous les trois ensembles.
Arnault sent le regard posé sur lui aussi entrouvre-t-il les yeux, il voit Alexie le détailler le visage marqué par un sourire satisfait où il peut y lire également l’envie qu’il a de lui.
Envie réciproque d’ailleurs comme il le lui a prouvé cette nuit mémorable où en quelques heures, il a découvert toutes les joies du sexe même celles les moins avouables.
- (Arnault) Salut ma « couille », bien dormie ?
- (Alexie) J’aurais bien pris quelques heures de plus mais bon !!
- Il est à quelle heure le train ?
- Quatorze heures si mes souvenirs sont exacts, mais il faut voir ça avec Marc.
Arnault en regardant son réveil.
- Faudrait peut-être voir à se bouger, il est déjà presque onze heures.
- (Alexie surpris) Hein !! Bordel, tu es sûr ?
Il se lève d’un bond.
- Secoue Marc pendant que je prends ma douche.
- Ok, grouille un peu « man » Je m’occupe de lui.
Pendant que son ami part se doucher, Arnault revient tout contre Marc et le caresse doucement, il en profite également pour l’embrasser dans le cou.
Arnault n’en revient toujours pas de pouvoir lui faire ça sans risque car combien de fois il y a pensé dans ses rêves les plus torrides, le bonheur de pouvoir enfin être lui-même avec Marc le fait se serrer encore plus contre son corps tout chaud.
Il capte un mouvement au niveau du bas-ventre qui le fait sourire, le sexe de Marc prend son essor matinal annonçant un réveil imminent de son heureux possesseur.
Il le prend en main pour le sentir grossir entre ses doigts, la sensation pour lui est divine car ce n’est que depuis cette nuit qu’il peut toucher un autre garçon que lui.
Marc en sentant le corps d’Arnault mais surtout la caresse sur son sexe, ouvre les yeux et se tend comme un arc pour bien se réveiller.
Il n’hésite pas une seconde à embrasser son ami de la meilleure façon qui soit, ses lèvres appuyées contre les siennes en y mêlant sa langue avec la sienne qui ne demandait pas mieux.
- (Marc) Hum! Voilà un réveil très agréable.
Arnault le visage resplendissant après un tel baiser.
- Pince-moi « Marco » je crois rêver là.
Marc lui prend la peau du ventre avec deux doigts et le pince assez fort pour qu’il réagisse.
- Aïe !!!
- Là, tu vois bien que tu ne rêves pas.
Arnault amusé serre plus fort ses doigts toujours autour du sexe bandé de son ami.
- Aie !! Fais gaffe quand même, si tu l’esquintes c’est sûr que tu vas avoir « Alex » sur le râble d’ici pas longtemps. Au fait ! Il est où ?
- Il prend sa douche et tu ferais bien d’en faire rapidement autant, si tu ne veux pas avoir à courir.
Marc prend sa montre sur la table de nuit et sursaute en se levant d’un bond, il attrape ses fringues au passage pour filer fissa le sexe toujours avec une forme olympique rejoindre Alexie qui le voit arriver juste au moment où il sort de sous la douche.
C’est la panique à l’étage et en moins d’un quart d’heure, les voilà qui descende tous les trois en riant bruyamment.
Jean en les voyant arriver dans la cuisine ne peut s’empêcher de sourire à ce tempérament joueur qui il l'a déjà remarqué hier, les prend quand ils sont ensemble.
- Ah !! quand même !! Pas trop tôt les garçons !! Un peu tard pour le petit-déjeuner maintenant, vous ne croyez pas ?
- On mange quand p’pa ? Je meurs de faim là !
- A oui ? Tiens tu m’étonnes ? Au fait, tu n’as rien à nous dire à ta mère et à moi ?
- Heu, non ! Je ne vois pas de quoi tu parles p’pa.
- Je parle de ce que j’ai vu ce matin quand je suis passé dans la chambre pour voir si tout allait bien.
Arnault sans se démonter.
- Ah, ça !! Juste que j’ai fait comme tu m’as dit p’pa, qu’il fallait savoir se sacrifier pour ses amis.
Jean surpris par la réponse, en avale de travers et tousse comme un forcené, quand enfin il reprend son souffle son sourire en dit long sur ce qu’il pense de tout ça.
- Bon ! J’ai bien compris le message, je suis heureux pour vous trois si c’est comme ça que vous voyez les choses. En attendant il serait quand même bien que vous vous activiez un peu, parce que sinon jamais vous n’arriverez à l’heure pour votre train.
Yvonne visiblement heureuse pour eux également.
- À table ! C’est servi !
***/***
C’est pile à l’heure qu’ils montent dans le train direction Orléans via Paris, pendant tout le trajet Marc et Alexie racontent comment ils se sont connus, mais surtout toute la bande d’amis qu’ils sont devenus depuis un an et cela grâce en particulier à Florian.
Ça fait plusieurs fois déjà qu’Arnault entend prononcer ce prénom, sa curiosité devient de plus en plus vive d’en savoir plus sur ce fameux copain que ses amis ont l’air d’apprécier au plus haut point.
Il a entendu la conversation dans le petit salon du manoir et s’étonne que ni l’un ni l’autre de ses copains ne reviennent dessus, pourtant ils ont appris des choses sur le dénommé Florian qui aiguise sa curiosité alors que lui ne sait même pas à quoi il ressemble.
- Dites voir les gars ? Votre Florian si j’ai tout compris est riche comme crésus ?
- (Marc sursaute) Je n’y comprends rien en fait, ou mes parents ont confondu avec une autre famille De Bierne ou Florian n’est au courant de rien.
- (Alexie songeur) Je pencherais plutôt pour la deuxième solution tu sais ? Déjà parce qu’il y a trop de choses qui collent et puis venant de lui plus rien ne pourrait m’étonner.
- (Arnault curieux) Mais enfin ! Qu’est-ce qu’il a de si exceptionnel ce gars ? À vous entendre on croirait dieu le père ressuscité !
- (Marc sarcastique) Tu ne crois pas si bien dire.
Alexie en hochant la tête d’assentiment aux paroles de son copain.
- C’est sûr !
Arnault revient à son idée première.
- Comment peut-on être aussi riche que ça et ne pas le savoir ? Je vous demande un peu.
Marc cherche une explication.
- Comment pourrait-il le savoir si personne ne le lui dit ?
- (Arnault) Mais enfin les gars, revenez sur terre ! Ses parents doivent quand même bien vivres dans un certain luxe ?
- (Marc) Ses parents sont morts et il ne les a jamais connus, ce sont ses grands-parents qui l’ont élevé et ils vivent apparemment du peu que j’en sais très simplement.
- (Alexie) Et s’ils lui cachaient sa fortune justement pour qu’il soit ce qu’il est ?
- (Arnault perdu) Tu peux nous la refaire en Français s’il te plaît ? Comment ça, ce qu’il est ? Il est quoi ce gars ?
- (Marc) Rouquin Hi ! Hi !
Il sort puis ouvre son portefeuille pour lui montrer une photo.
- Tiens !! Comme ça, tu te feras une idée du loustic.
Alexie s’écroule de rire en voyant la photo.
- Ce n’est pas possible Hi ! Hi ! Où as-tu eu ça ?
- (Marc amusé) C’est une copie que m’a donnée Aurélien d’une photo que son père a prise au jour de l’an.
Arnault ne peut pas détacher son regard de la photo qui montre un magnifique garçon aux cheveux blond bouclé portant un petit rouquin tout grêlé les cheveux en pétard, au visage rouge de honte à regarder ses fesses nues toutes blanches sous les mains de celui qui le porte serré contre lui et dont les yeux pleurent de rires.
- C’est lui Florian ?
- (Marc) Oui et ce que tu vois sur cette photo n’est rien à côté du gugusse quand il est déchaîné, ce qui arrive à peu près tout le temps.
- (Arnault) En tous les cas il a l’air super-sympa.
- (Alexie) Et pas que l’air comme tu auras sans doute l’occasion d’en juger par toi-même, je ne sais pas ce qui me fait dire ça mais j’ai l’impression que vous deux ça ne va pas être triste. Tu en penses quoi Marc ?
Marc rit franchement.
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée de les faire se rencontrer, déjà un c’est pas triste alors imagine mon pote s’ils se mettent à deux !!!!!
Arnault regarde toujours la photo quand une autre question lui vient.
- Et le deuxième gars, c‘est qui ?
- (Alexie) C’est Thomas son chéri, il en jette hein !!
- (Arnault surpris) J’y crois pas, ils sont ensemble ?
- (Marc) Oui et crois-moi c’est l’amour fou entre ses deux-là.
Alexie revient au sujet du départ.
- Et qu’est-ce qu’on fait pour « Flo » ? Je veux dire sur sa possible fortune ?
- (Marc) Rien ou alors on en parle à Thomas pour savoir si lui est au courant et ce que nous pouvons dire devant Florian, il doit y avoir une bonne raison pour qu’il ne sache rien et ce n’est pas à nous de vendre la mèche.
- (Alexie) Entièrement d’accord là-dessus
Un haut-parleur leur annonce l’arrivée prochaine à Orléans, ils commencent à rassembler les valises d’Arnault ainsi que leurs sacs à dos et lentement se dirigent vers la porte du wagon.
Marc aperçoit le père d’Alexie sur le quai et lui fait un grand signe à travers la vitre, le voir lui fait penser d’un seul coup qu’ils ont oublié un truc important.
- Merde !! On a oublié de prévenir tes parents pour Arnault.
2eme année septembre : (45/58) (Aix : Thomas/Michel)
Thomas profite que tout le monde dort encore pour aller rendre visite à Michel, l’idée de Florian de venir avec lui à la « DBIFC » ne le rassure pas et il aimerait avoir son avis avant de prendre sa décision de l’emmener ou pas.
Il trouve le vieil homme déjà occupé à cette heure matinale dans son jardin et le rejoint aussitôt pour lui parler.
Michel sourit en le voyant arriver et après la double bise, il lui demande surpris ce qui lui vaut le plaisir de le voir si tôt et surtout sans Florian.
- Il dort encore, c’est pour ça que j’en profite pour venir te parler !! Il m’a demandé de lui faire visiter l’endroit où je travaille, je ne sais pas comment faire pour le dissuader.
Michel songeur.
- Tu as prévu ça pour quand ?
Thomas étonné.
- Ah !! Parce que tu es d’accord ?
- Ecoute Thomas, Florian est beaucoup de choses mais surtout pas bête !! S’il sent que tu as la moindre réticence à l’emmener à ton travail, soit sûr qu’il trouvera ça bizarre et qu’il ne lâchera pas le morceau sans savoir ce qu’il se trame.
- Mais s’il apprend tout ?
Michel pose une main affectueuse sur l’épaule du jeune homme.
- Laisse-moi faire, tu me fais confiance ? Il faut juste que je sache à quel moment tu comptes l’emmener là-bas.
- Le mieux serait demain, je commence par mes deux semaines d’école alors je pourrais aller avec lui y faire un petit coucou après les cours.
- Entendu comme ça alors, j’appelle Franck pour qu’il fasse en sorte qu’il n’y ait pas d’anciens de la boîte demain qui pourraient faire le rapprochement avec lui.
- J’espère que ça va aller, parce que tu sais que je ne veux pas lui mentir ?
- Une omission n’est pas un mensonge Thomas et puis rappelle-toi que pour toi, il a fallu plusieurs mois pour que tu connaisses la vérité sur l’entreprise. Le nom des
- « De Bierne » n’y est inscrit nulle part, j’y ai toujours fait très attention justement au cas où Florian ou quelqu’un qui aurait pu le connaître irait fouiner par là et fasse le lien avec notre famille. En plus à part trois ou quatre personnes qui sont là depuis le début, pour les autres le prénom de Florian est inconnu et ce serait bien le diable qu’il y en ait un qui fasse un rapprochement quelconque avec lui.
- Tu es sûr ?
- Certain ! Alors ne t’inquiète pas et surtout sois comme d’habitude avec « Flo », tu le connais ! Si jamais il te sent tendu et qu’il se doute d’un truc pas net, c’est sûr que là c’est cuit.
- D’accord, je ferais comme tu m’as dit.
- C’est aussi bien de le faire tout de suite parce que d’ici la fin de la semaine ton changement de situation dans l’entreprise sera annoncé officiellement et je préfère qu’il ne soit pas au courant tout de suite. Tu ne lui en as pas parlé j’espère ?
- Bien sûr que non !! Juste que je lui ai dit que j’allais changer de tuteur, que je serais amené plus souvent à voyager avec le nouveau. D’ailleurs en parlant de ça, il a eu une drôle de réaction. Quand j’ai cité les pays que je risquais de visiter, il s’est mis à hurler quand j’ai parlé de l’Afrique !! Comme quoi il ne voulait pas que j’aille là-bas.
Michel attristé.
- Ses parents sont morts dans ce pays mais il ne devrait normalement pas réagir comme ça, c’était un accident.
- C’est ce que je lui ai répondu, il n’a rien voulu savoir jusqu’au moment où il m’a fait promettre de ne pas y aller sans lui.
- Tu ne lui as quand même pas promis une chose pareille ?
- Ben si ! J’aurais bien voulu t’y voir moi, il pleurait et tremblait tellement que c’était le seul moyen pour le calmer.
- Et je présume que tu as l’intention de tenir cette promesse ?
Thomas regarde Michel dans les yeux.
- Oui !
Michel ne peut s’empêcher de soupirer devant autant de franchise.
- Je m’en doutais un peu tu me diras, bon ! Donc tu n’auras plus qu’à la tenir, parce qu’il te sera nécessaire d‘aller là-bas puisque nous y faisons plus de soixante pour cent de notre chiffre d’affaires.
- Et ses cours de fac ?
Michel en riant.
- Tu crois vraiment qu’il serait recalé s’il manquait quelques semaines de cours ?
Thomas en riant également.
- C’est vrai, mais dis-moi ? Pourquoi personne ne pense jamais qu’il est autrement que les autres ? Ce n’est pas la première fois que je me fais la remarque.
Michel pensif.
- Je me rappelle à ses quatre ans quand nous l’avons emmené pour la première fois voir Philippe, quand après être resté un moment seul avec Florian et qu’il nous a dit qu’il n’avait rien, juste qu’il était très en avance sur les autres enfants de son âge. Ce jour-là, nous avons été étonnés Maryse et moi de l’entendre nous dire ça alors qu’en y réfléchissant bien nous le savions depuis toujours, alors peut-être est-ce une autre de ses nombreuses particularités qui sait.
Thomas sourit avec tendresse comme à chaque fois qu’il pense à son chéri.
- Il a toujours fait tout pour ne pas se faire remarquer, tout le monde l’aime bien et le voit comme un gars super-sympa qui aime blaguer et faire le clown, mais je n’entends quasiment jamais parler de ses dons alors que pourtant il y aurait de quoi en dire.
Michel curieux.
- Même entre vous ?
- Oui, même entre nous ! Nous venons de passer deux mois à plus de vingt personnes, toujours ensemble pendant les repas et jamais nous ne parlions de Florian dans ses choses extraordinaires pourtant où il excelle. Au point qu’il lui a fallu lui-même mettre au courant quelques-uns de ses amis, alors qu’il était persuadé pourtant qu’ils y étaient déjà.
Michel très sérieux.
- Je ne sais pas ce qu’il s’est réellement passé lors de l’accident mais ce ne doit pas être quelque chose de naturel, mon vœu le plus cher et que tout ceci finisse bien pour nous tous.
- C’est le mien aussi tu sais, j’ai juste une crainte qui me vient subitement à l’esprit. C’est que le fait de l’emmener où tout ça s’est passé, ne déclenche pas quelque chose d’encore plus bizarre.
- Espérons que non !!!
Thomas qui poursuit son idée.
- D’autant plus que depuis quelques semaines j’ai l’impression que les choses nouvelles arrivent de plus en plus vite, l’histoire des tigres au cirque et l’attirance sexuelle de plus en plus forte que nous éprouvons, dès qu’il a une forte poussée de libido.
Michel souriant.
- J’ai vu rentrer Raphaël au radar ce matin, je présume que c’est de ça que tu veux parler ?
Thomas affirmatif.
- Et pas que « Raph », Éric n’était pas mieux tu sais ?
Michel dévisage attentivement le jeune homme.
- Et pas toi ?
Thomas les yeux brillants.
- J’ai l’impression que je deviens comme lui en fait, dans ces cas-là c’est très… trop…
Michel voit bien qu’il ne trouve pas les mots nécessaires.
- J’ai compris mon grand, et bien ! Ça promet, non ?
Thomas éclate de rire.
- Oui c’est sûr Hi ! Hi !
2eme année septembre : (46/58) (Aix DBIFC)
Thomas quitte de sa première journée de reprise des cours et sort du bahut sous les regards envoûtés des premières années qui fantasment déjà sur lui, comme à son habitude il n’y prête pas attention et regarde droit devant lui en direction de la sortie, pour voir s’il n‘y aurait pas un jeune rouquin en train d’attendre.
Florian est déjà là depuis un bon quart d’heure et discute tranquillement avec Raphaël qu’il a emmené avec lui afin qu’il ne reste pas seul, ils se sont promenés tout l’après-midi pour que son ami prenne ses repères dans cette ville qui bien qu’elle soit de taille humaine n’en est pas moins déconcertante pour quelqu’un qui a toujours vécu dans un village.
Ils aperçoivent Thomas qui traverse la cour et ne peuvent s’empêcher de rire à voir les autres élèves le mater avec la discrétion d’un diplodocus dans un poulailler.
- (Raphaël) J’en connais qui ne vont pas tarder à faire la gueule.
- (Je ris) C’est sûr que ça va leur faire un coup à ses demoiselles Hi ! Hi !
Raphaël capte le regard de plusieurs garçons.
- Y a pas qu’elles d’après ce que je vois.
- Ouaih, mais bon ! Ça suffit maintenant, Viens ! On va vite leurs faire comprendre que c’est chasse gardée.
Thomas les voit également et presse le pas en souriant, « Flo » et « Raph » lui sautent dessus chacun d’un côté pour l’embrasser en riant.
Ils ne manquent pas de jeter un œil sur la cour, où la surprise marque tous ceux qui ont suivi le beau blond depuis sa sortie du bâtiment.
Thomas surpris de l’accueil.
- Hé ! C’est quoi ça ?
- J’ai le droit d’embrasser mon chéri quand même ?
- (Raphaël) Putain ! Regardez la tronche qu’ils font derrière !
Thomas se retourne en ne pouvant que constater qu’il vient de se faire griller et qu’en plus comme si ça ne suffisait pas avec un, ils s’y sont mis à deux.
Raphaël le voit subitement rougir de gêne.
- Tu ne pourras pas nier que tu kiffes les rouquins « Thom ».
- (Thomas) Bonjour la réputation maintenant !!! Merci les gars !
- (Amusé) Manquerait plus qu’Éric arrive Hi ! Hi !
Thomas retrouve le sourire rien qu’à y penser.
- Bah au moins lui, ils ne me reprocheront pas de le laisser coucher dehors.
- (Raphaël) Qu’est-ce que tu racontes ? Qui couche dehors ?
- (Thomas) Mes deux tas de rouilles tiens !!! Hi ! Hi !
- (Raphaël) Wouah, t’es de la balle mec ! Putain ! L’humour de blond, je n’y crois pas !
Ambiance donc au beau fixe comme d’habitude qui les fait délirer pendant un bon moment.
Jusque près de la « DBIFC » en fait, devant laquelle Thomas s’arrête avec quand même une petite pointe de crainte.
- (Thomas) C’est ici les gars, comme vous pouvez le voir ce n’est pas très grand.
Je regarde le bâtiment en le trouvant déjà assez imposant.
- Bah, si quand même.
- (Raphaël surpris) Ce ne sont que des bureaux ? Vous y faites quoi au juste ?
- (Thomas) De la gestion forestière, nous achetons des coupes de bois rares à des états en possédant sur leurs territoires, nous replantons arbre pour arbre et en contrepartie nous avons des prix privilégiés, qui permettent une fois la revente des fûts de dégager des marges bénéficiaires importantes.
Curieux, je lui demande.
- Et vous faites quoi des bénéfices ?
- (Thomas) Eh bien nous achetons encore plus de coupes et nous développons l’entreprise.
- Pourquoi vous n’achetez pas carrément les terrains ?
- (Thomas) Houlà ! « Flo » … tu m’en demandes trop là ! Je ne suis qu’un simple apprenti pour l’instant, dans quelques années tu pourras me reposer la question et j’y répondrai en sachant de quoi je parle. En attendant, suivez-moi que je vous fasse visiter.
Nous le suivons donc dans les couloirs, nous croisons quelques personnes ayant l’air affairé mais qui prennent néanmoins le temps d’embrasser ou de serrer chaleureusement la main à Thomas qui nous présente en retour par nos prénoms.
Nous arrivons dans une grande salle paysagée où une douzaine de bureaux équipés de l’informatique dernier cri baignent dans le soleil de cette fin d’après-midi, plus de la moitié sont occupés et tous les regards se portent sur nous sitôt entrés dans la pièce.
Apparemment Thomas est très populaire, car plusieurs personnes se lèvent à sa rencontre pour le saluer et prendre de ses nouvelles, les autres se contentant d’un sourire cordial accompagné d’un petit geste de la main.
Les présentations faites, il nous amène à sa place juste en face d’une petite brunette au regard espiègle qui est au téléphone et qui apparemment a des difficultés avec la personne à l’autre bout du fil.
Je l’écoute en commençant à avoir de plus en plus de mal pour m’empêcher de rire, la personne avec qui elle discute ne doit pas parler français et elle essaie de se faire comprendre dans un anglais des plus approximatif, qui bien sûr n’est pas compris par son interlocuteur.
Au bout d’un moment lassée par tout ça, elle s’excuse et raccroche d’un geste sec marquant son énervement.
Voyant que je la regarde avec un sourire moqueur, elle me foudroie du regard et prend Thomas à témoin.
- Je voudrais bien le voir à ma place ton copain ! Déjà qu’en anglais je suis limite, mais en plus avec un chinois qui ne le parle pas mieux que moi !!
Thomas avec son sourire spécial beau gosse.
- Calme-toi « Cathy », Florian ne se moquait sûrement pas de toi. Tu aurais dû le passer à un des anciens, Mickael par exemple ! Il parle très bien les langues asiatiques.
2eme année septembre : (47/58) (Aix DBIFC) (suite)
Catherine en frissonne comme à chaque fois qu’elle a droit à son sourire charmeur.
- Encore faudrait-il qu’il soit là, figure-toi que les anciens sont tous partis en séminaire à Bordeaux pour deux jours.
Thomas fait semblant d’être étonné.
- Tiens ! C’est nouveau ça !
Catherine mal à l’aise.
- Oui et maintenant je vais me faire engueuler parce que je viens de perdre un gros contrat.
Elle lui tend la feuille qu’elle a sur son bureau.
- Tiens regarde ! Et tout ça parce qu’apparemment il y aurait un problème de je ne sais pas quoi, du fait que je n’ai rien compris à ce qu’il m’a baragouiné.
Je lui prends la feuille des mains en lisant très rapidement les termes du contrat, je ne mets pas longtemps à me rendre compte de la « coquille » et le la lui montre.
- C’est normal qu’il appelle, regarde ? Ici c’est noté vingt pour cent d’acompte à la commande et dans les chiffres tout en bas vous lui en réclamez vingt-cinq pour cent.
Catherine me reprend la feuille des mains et refait les calculs, l’étonnement marque son visage quand ses yeux reviennent vers moi remplis de perplexités.
- C’est exact ! Mais comment tu as fait de tête pour calculer des sommes pareilles ?
Thomas tout fier.
- Mon ami est une bête en math figure toi, rappelle le gars et essaie de rattraper le coup, sinon vu la somme c’est sûr que tu vas te faire souffler dans les bronches.
Catherine me regarde.
- Dis voir le génie ? Tu ne parlerais pas anglais par hasard ?
- Je me débrouille oui.
- Tu voudrais bien lui parler ?
- Si tu veux, mais qu’est-ce que je dois lui dire ?
- Que nous allons lui renvoyer le contrat en supprimant l’erreur, comme ça il n’aura plus qu’à nous le renvoyer signé. Mais tu es sûr que tu parles suffisamment bien l’anglais, parce que si on se plante !!!
- (Thomas) Si Florian dit qu’il se débrouille fais lui confiance, le mec à l’autre bout va se croire en communication avec un pur british.
Catherine regarde Thomas visiblement étonnée, elle voit toute l’assurance du jeune homme et soupire, n’ayant de toute façon pas vraiment le choix.
- Bon, ok je le rappelle !
Elle décroche pour composer ensuite le numéro international, une fois son interlocuteur à l’autre bout du fil elle s’excuse et lui demande de patienter quelques instants.
Elle me tend le combiné en se mordant les lèvres d’anxiété, ses yeux au fur et à mesure de ma discussion avec l’autre personne deviennent vite ronds comme des soucoupes.
Au début je lui parle la langue de Shakespeare mais je me rends très vite compte qu’il ne la connaît pas mieux que Catherine, je lui demande alors de parler dans sa langue et du coup le courant passe tout de suite entre nous.
Je sens très vite qu’il est très satisfait d’avoir enfin quelqu’un qui lui permet de se faire comprendre, il me demande si je suis originaire de chez lui et devant ma réponse négative, marque un long moment de silence avant de reprendre.
Je sens bien qu’il a du mal à me croire et quand il commence à employer un dialecte que je reconnais être du Cantonais en lui répondant du tac au tac dans la même langue, je crois que là j’ai décroché le pompon car il me demande aussitôt qui je suis et si je ne serais pas intéressé à travailler pour lui.
Je ris gentiment en lui répondant que je fais des études de médecine et que sa proposition quoique très sympathique de sa part, ne m’intéresse pas du tout.
Il rit également en me disant que ça ne coûtait rien d’essayer et me demande combien de langue je parle comme ça sans le moindre accent, je lui réponds que je n’en ai pas la moindre idée, mais que j’en connais quand même pas mal.
Pendant ce temps-là, c’est la plus grande stupéfaction autour de moi.
Toutes les personnes présentes à l’agence sont maintenant autour de nous à m’écouter religieusement, Thomas et Raphaël en ont la bouche ouverte de stupéfaction et me regardent avec dans les yeux une admiration sans bornes.
Monsieur Ming me teste maintenant en employant un autre dialecte de son pays, c’est du Tibétain et j’ai un instant d’hésitation en cherchant dans ma mémoire.
Plusieurs lectures et émissions culturelles en version originale dont je me souviens me redonnent le ton et la syntaxe, je lui réponds donc dans cette langue et cette fois j’ai réellement l’impression de l’avoir mis sur le cul car c’est à son tour d’avoir un blanc.
Il me redemande mon nom et m’assure qu’à son prochain séjour en France il demandera s’il est possible de nous rencontrer, je lui réponds que si c’est pendant les vacances il n’y aura aucun problème vu que je serais enchanté de faire sa connaissance.
Puis en blaguant je lui dis que d’habitude on fait appel à moi pour des contrats somme toute plus important que celui-là, je l’écoute un moment et c’est à mon tour d’être surpris quand il me demande à partir de quelle somme je serais enclin à bien vouloir m’occuper de lui.
Je reprends le contrat des mains de Catherine et le plus sérieusement du monde lui annonce une somme où j’ai tout simplement rajouté un zéro, je l’écoute quelque peu interloquer en griffonnant sur le contrat une somme qu’il m’indique alors et qui me semble des plus faramineuses.
Je lui demande bien sûr s’il plaisante car je lui avoue que j’ai dit ça comme ça juste pour m’amuser, il me confirme qu’il est très sérieux aussi je termine ma conversation avec une note de respect qu’il perçoit très bien.
Je m’en rends compte au son de sa voix et avant de prendre congé de lui, je lui donne les coordonnées de Thomas pour qu’il ait une personne de l’entreprise à qui s’adresser.
Je ris franchement ensuite quand il me demande si c’est quelqu’un de ma famille, je lui réponds que j’aimerais bien mais que c’est juste mon petit ami.
Il ne paraît pas s’en offusquer outre mesure et clôt la conversation en me disant qu’il aurait dorénavant uniquement à faire avec lui lors de ses prochains contrats, ce en quoi je le remercie de tout cœur en lui spécifiant bien que ça l’aiderait beaucoup pour démarrer sa carrière et après un au revoir très amical, je raccroche en me tournant vers Catherine et en lui redonnant son contrat.
- Voilà ! Faudra lui renvoyer aujourd’hui en modifiant juste la somme et mettre celle que j’ai notée au crayon.
Elle me le prend des mains et lit les chiffres inscrits, un « oh » de stupeur s’échappe de sa bouche quand elle tend la feuille à Thomas en tremblant.
Thomas toujours souriant jusque-là, me regarde maintenant d’un drôle d’air.
- C’est une plaisanterie « Flo » ?
- Bah non !
- Il t’a vraiment dit de noter une somme pareille ?
- Bah oui !
Son regard devient encore plus pénétrant.
- Et tu avais déjà parlé chinois ?
- Bah non ?
Devant mon air comique, il retrouve le sourire.
- Et tu connais encore beaucoup de langues comme ça ?
- Bah oui !
Un jeune homme près de Raphaël ne peut s’empêcher de lui poser une question qui lui brûle les lèvres et qui fait sourire le jeune rouquin.
- Mais enfin !!!!! C’est qui ce mec ?
- (Raphaël) Vous m’en demandez trop là Hi ! Hi ! Pour nous c’est « Flo » et ça me suffit.
2eme année septembre : (48/58) (Aix DBIFC) (fin)
Nous restons encore un petit moment à la « DBIFC », chacun voulant me féliciter et n’en revenant toujours pas du contrat qui vient d’être signé.
J’ai appris par la comptable que c’était à ce jour le deuxième contrat de cette importance depuis qu’elle fait partie de l’entreprise et qu’elle doit en avertir immédiatement son patron, bien qu’il ait bien spécifié de ne le déranger sous aucun prétexte.
Nous quittons les lieux tranquillement, une fois dans la rue je comprends que mes deux amis n’attendaient que d’être sortis pour m’assaillir de questions.
- (Raphaël) Où tu as appris à parler chinois toi ? Anglais, je veux bien comprendre et encore ! À la façon dont tu le parles on croirait que tu as passé ta vie là-bas.
- J’aime bien les VO au ciné et à la télé et puis je préfère lire les livres dans la langue de l’auteur, tu sais les traductions ne sont pas toujours aussi fidèles que l’on pourrait le croire.
Thomas que plus rien n’étonne vraiment.
- Moi c’est pareil, tiens par exemple !
Nous nous arrêtons et le regardons un long moment, je reste perplexe car il ne dit rien et je vois bien que pour « Raphi » c’est pareil.
- Qu’est-ce que tu nous fais là ?
Thomas fier de lui.
- Alors qu’est-ce que vous en dites les gars ? Je suis plutôt doué non ?
- (Raphaël ahuri) T’as rien dit ?
- (Thomas hilare) Pourtant moi aussi je regarde certains films en VO, vous avez vu la rapidité avec laquelle j’apprends les langues ? Scotché sur ce coup là, hein ! Avouez !
Je ris avec lui.
- C’est sûr qu’avec les films muets t’es super-doué Hi ! Hi !
Raphaël qui comprend enfin, éclate de rire à son tour.
- Oh le blond !!!!
Thomas en reprenant son sérieux, content de lui malgré tout.
- Non sans déconner « Flo » ? Pourquoi tu ne nous as jamais dit que tu étais multilingue ?
- Vous ne me l’avez jamais demandé non plus et comme je ne connais que des français !!!
- (Raphaël) Oui, ok ! Mais au bahut tu avais bien des cours de langues vivantes ?
- Bien sûr comme tout le monde.
- (Raphaël perplexe) Et tes profs ne t’ont jamais rien dit ?
- Comment ça ?
- (Raphaël) Mais enfin je ne sais pas moi ! Que tu parlais sans accent et sûrement mieux qu’eux à ce que j’en ai entendu tout à l’heure.
Thomas me voit rougir et comprend.
- Ah d’accord !! C’est comme pour tes moyennes en classes ? Tu faisais exprès de faire des erreurs ?
- Tu sais très bien pourquoi « Thom », je ne voulais pas passer pour quelqu’un qui se la pète.
- (Raphaël) Et tu en as encore beaucoup des comme ça à sortir de ton chapeau ?
- Mais je n’en sais rien ! Les choses me viennent quand j’en ai besoin c’est tout, là comme ça, je ne trouve rien d’autre à vous raconter crois-moi.
***/***
- Il a fait quoi ?
- …………………..
- Non !!! Eh bien ça alors !!
- …………………
- Tu sais bien qu’il ne voit que la médecine. Peut-être qu’une fois qu’il saura tout, il acceptera de temps en temps de donner un coup de main à Thomas.
- ………………..
- Tu vois !!! Il lui a déjà trouvé son premier gros client.
- ………………
- D’accord nous en reparlerons, tu passes nous voir quand ?
- …………………
- Non désolé ! Il sera déjà reparti en fac.
- ……………….
- Non! C’est encore trop tôt ! Laisse-lui encore du temps.
- ………………..
- On verra ça, peut-être d’ici cet été. Il faut que j’y réfléchisse, on en reparle la prochaine fois que tu passes nous voir.
- ………..
- Allez ! Je te laisse Franck, à bientôt.
- ……..
Michel raccroche stupéfait de ce qu’il vient d’apprendre, il se dirige vers le bar et se sert un double whisky qu’il sirote lentement en regagnant son fauteuil.
Maryse pointe le bout de son nez de la cuisine et le regarde étonnée de le voir boire de l’alcool si tôt dans la journée.
- Un problème chéri ?
- Pas vraiment non, juste que je viens d’avoir Franck au téléphone et qu’il vient de m’apprendre la dernière de ton petit-fils.
Maryse entre dans le salon, anxieuse elle demande.
- Sa visite à l’agence s’est mal passée ?
- Je ne dirais pas ça non, figure-toi maman qu’il vient de conclure le contrat du siècle avec un de nos plus gros clients chinois.
Maryse s’assied près de lui.
- Non ! Raconte ?
Michel lui relate la conversation qu’il vient d’avoir avec leur ami Franck, sa femme l’écoute subjuguée par l’histoire incroyable et n’en croit pas ses oreilles.
- Il est si important que ça, ce contrat ?
Michel lui fait alors un gros clin d’œil.
- Hé !! Une bagatelle de trois cents millions de dollars.
- Ah, quand même ! Ming ne s’est pas moqué de lui !!
- Et tiens-toi bien, tu ne connais pas la meilleure !! Tout ça au téléphone et… en chinois.
2eme année septembre : (49/58) (Orléans)
« Ding dong »
- (Ludovic excité) J’y vais M’man ce doit être eux !!
Il court jusqu’à la porte d’entrée et l’ouvre à la volée, découvrant trois jeunes hommes souriant.
Le plus sérieusement du monde.
- Oui ? C’est pourquoi ?
Marc se fige un moment, puis découvre la petite flamme d’amusement dans l’œil du petit garçon.
- Très drôle, vraiment ! Je n’aurais jamais osé la faire celle-là.
Arnault sourit devant l’air mutin du petit blond, qui saute d’un coup dans les bras de Marc et l’embrasse sauvagement sur tout le visage.
Henriette sort de sa cuisine en découvrant la scène avec amusement.
- Ça suffit « Ludo », laisse-leurs le temps d’entrer quand même !
Les garçons se déchaussent et la suivent jusqu’au salon, Arnault ne peut s’empêcher de regarder partout et il apprécie au premier abord l’aspect cocooning de l’appartement.
- (Henriette) Ça va les garçons ? Tu dois être Arnault ? Bienvenue chez nous et j’espère que tu t’y plairas.
Arnault séduit par l’accueil.
- Je vous remercie madame d’avoir accepté de me loger, j’espère que je ne vous dérangerai pas.
Henriette apprécie comme il se doit la politesse du jeune homme.
- Mais non, bien au contraire. Depuis que Flavien est à la fac, la maison nous semble bien vide et je suis sûre que Ludovic sera content d’avoir quelqu’un à embêter.
- (Alexie) Merci ma tante, P’pa aurait bien voulu qu’il reste chez nous mais c’est plus pratique ici pour lui car la fac est tout près.
Henriette croyant plaisanter.
- Juste une chose, pas de filles dans les chambres, c’est compris ?
- (Ludovic sursaute) M’man ! C’est quoi cette nouvelle règle ? J’avais promis à « Mél » de l’inviter pendant les vacances de la Toussaint.
Sa repartie surprend d’abord tout le monde et les rires commencent à éclater dans la pièce, Ludovic ne comprend pas pourquoi ils se moquent tous de lui et commence à se fâcher.
Sa mère s’en aperçoit heureusement à temps et reprend son sérieux, malgré toutes les difficultés qu’elle a à le faire.
- Je ne parlais pas pour toi mon chéri, bien sûr que tu peux inviter Mélanie chez nous.
Ludovic rassuré, retrouve très vite le sourire.
- Pourquoi tu as dit ça alors ?
- Je ne parlais pas des filles en tant qu’amies, mais en tant que petites amies ou amoureuses si tu préfères.
Ludovic retient sa langue car il a très envie de dire que pour lui Mélanie c’est sa petite amie et qu’il l’aime beaucoup, mais il sent qu’il va encore faire rire tout le monde et qu’après tout le principal c’est qu’elle puisse venir.
Ils peuvent bien l’appeler comme ils veulent du moment qu’elle est là.
- C’est pour Arnault que tu dis ça alors ?
Il regarde le garçon qui va vivre chez eux.
- Pourquoi ? Tu as une petite amie toi ? Tu n’auras qu’à dire que ce n’est qu’une amie et ça passera.
Alexie ébouriffe la tignasse blonde de son cousin.
- Mais tais-toi donc un peu pipelette !
Un bruit de portes qui s’ouvre arrête la conversation, Flavien et Bastien rentrent des courses et viennent rapidement se joindre aux autres pour faire connaissance.
Bastien sourit quand il serre la main d’Arnault et le courant passe aussitôt entre le jeune garçon et l’adulte, Flavien apprécie lui aussi le nouvel arrivant mais est très surpris des regards qu’ont sur lui Marc et Alexie.
Il sent tout de suite un truc bizarre entre eux qu’il n’arrive pas à définir, ce n’est qu’un peu plus tard qu’il commence à en comprendre la teneur.
D’abord c’est le visage d’Alexie qui lui met la puce à l’oreille quand il s’aperçoit qu’à chaque fois qu’il est question d’Arnault dans la conversation, son jeune cousin le dévore des yeux avec un sourire béat qui ne trompe pas sur les sentiments qu’éprouve le jeune homme.
Sur le coup il ressent une petite pointe d’amertume contre Alexie car il pense que son cousin est en train de s’amouracher du nouveau venu au détriment de Marc, ensuite il n’y comprend plus rien car son regard se portant sur son ami garde la même physionomie béate et amoureuse.
Marc raconte à toute la famille ce que représente Arnault pour lui, il ne rentre pas dans les détails en zappant volontairement ses parents à lui, ne retenant que l’aspect nounou qu’a eu la mère d’Arnault sur son éducation.
Flavien sursaute une nouvelle fois quand il voit les yeux de Marc se poser sur son copain d’enfance, ils ressemblent en tout point à ceux qu’Alexie a posés sur lui quelques instants plus tôt.
Il se rappelle alors d’Éric, Flavien sourit en se disant que décidément la vie revient souvent sur les mêmes schémas et constate de visu qu’il a devant lui un autre couple amélioré ou un trio, qu’importe le nom qu’ils se donnent tant que l’amitié, la passion et l’amour prédominent.
Malgré l’envie qu’il a de les interroger en dévoilant ses soupçons, il s’en abstient devant ses parents et préfère en parler en tête à tête avec eux, au cas où ils ne voudraient pas que ça se sache en gardant ça secret.
2eme année septembre : (50/58) (La bande)
Toute la bande éparpillée reprend le cours de sa vie, en attendant avec impatience de pouvoir se retrouver une nouvelle fois tous ensemble,
Voilà ce qu'ils deviennent.
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Julien partage équitablement son temps libre entre ses parents et Maxime, ils ont pris leur rythme de croisière et les habitudes commencent à prendre tournure.
Le jeune interne reste les nuits du mercredi et le week-end chez « Maxou » et le reste du temps chez lui, ça leurs convient bien pour l’instant et ils apprennent à mieux se connaître pendant les deux semaines qui précèdent la rentrée universitaire.
Julien a reçu son dossier pour sa première année d’internat et est super-content d’avoir été accepté au CHU, il attend maintenant de voir s’il pourra ou non intégrer l’équipe de Florian.
Un rendez-vous a été pris avec la direction de l’hôpital pour la fin de la semaine, il brûle d’impatience d’y être afin de savoir enfin à quoi s’en tenir.
Maxime est le plus heureux des hommes et son travail s’en ressent positivement, autant les personnels du CHU que les patients dont il s’occupe apprécient le jeune homme et son éternelle bonne humeur.
Sa nouvelle affectation officielle comme infirmier de bloc opératoire, lui a amené une petite augmentation de salaire qui va lui permettre de moins faire attention aux fins de mois.
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Chloé a repris les cours et elle travaille d’arrache-pied pour réussir du mieux qu’elle peut, motiver par son amour pour Aurélien qui lui a promis d’en faire autant afin que leur situation financière soit assurée quand dans quelques années ils pourront enfin se mettre ensemble.
Quand elle est seule dans sa chambre, elle ne cesse de penser à lui et les quelques photos prises d’eux deux pendant l’été ornent le mur en face de son lit, ses parents sourient quand ils la voient les yeux brûlants ancrés dans ses pensées et discutent entre eux assez souvent de ce jeune garçon de quelques années plus jeune quelle mais d’un aplomb et d’une gentillesse tel, qu’ils l’ont accepté sans réserve lorsqu’elle le leur a présenté.
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Aurélien prépare sa rentrée, il est allé avec Grégory visiter la caserne afin de voir si c’est bien dans cette voie qu’il veut vraiment faire carrière.
Il a même été autorisé à le suivre lors d’une intervention en restant toutefois en retrait, il est convaincu maintenant que c’est le métier qui lui plaît et qui est fait pour lui.
La fac de sport où il rentre prochainement est un peu éloignée de l’endroit où il habite mais avec le bus qui s’arrête juste devant, il ne se fait pas de soucis pour les vingt minutes de trajets quotidiens aller et autant retour qui l’attendent.
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Mathis et Léa ont également repris les cours, ils ont pris depuis un an la maturité qui leur manquait quand même aux dires de leurs parents et en sont particulièrement conscients.
Léa plus amoureuse que jamais de son Guillaume et Mathis tout autant que sa sœur de son Damien, ne parlent plus que d’eux quand ils sont ensemble.
Il est prévu aux prochaines vacances que Mathis irait à Reims alors que Léa recevrait Guillaume chez ses parents, les chambres ainsi libérées permettant d’y être accueilli ou d’y accueillir leur chéri respectif sans heurter leurs parents qui ont vu d’un bon œil cette façon de voir de la part de leurs enfants et ont accepté avec le sourire cette solution pour qu’ils restent en contacts le plus souvent possible.
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Guillaume et Damien sont dans le même cas niveau reprise des études, ils passent leurs temps libres avec leur grand frère à parler de leurs amours et de ce qu’ils feront tous une fois qu’ils vivront réellement en couples dans leurs propres maisons.
Tout est envisagé, même les soirées entre amis et ça les fait bien rire, car ils se rendent compte qu’il va en falloir des mètres carrés pour les y accueillir tous en même temps.
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Sylvain passe une fin d’été merveilleuse dans le nord de la France, Sébastien est aux petits soins pour lui et ses parents qui le considéraient déjà quasiment de la famille, l’ont totalement accepté maintenant qu’ils sont officiellement ensemble.
Ils se baladent dans le quartier en retrouvant des amis d’enfance avec qui ils passent des journées fantastiques, les jumeaux et Sylvain étant bien considérés et ça depuis toujours, là où ils ont vécu toute leur enfance et toute leur adolescence.
Carole bien sûr éprouve quelques moments de blues quand elle est seule, quand elle pense trop fort à son géant blond musclé aux sourires qui la font chavirer dès qu’ils s’adressent à elle.
Cette deuxième année de médecine qui va bientôt débuter va encore lui permettre d’être le plus souvent possible auprès de lui, ils ont déjà parlé de leur futur ensemble et elle est heureuse de l’écouter discuter de tout ce qu’il a envie de faire plus tard, surtout qu’elle est dans tous ses projets d’avenir et que ça lui va très bien.
Sébastien vit un conte de fées éveillé depuis qu’il a enfin reconnu que Sylvain était beaucoup plus qu’un ami, ses parents quand il leurs a avoué sa liaison avec lui ont d’abord été surpris car rien ne laissait présager que leur fils soit d’une quelconque façon, attiré par les garçons.
Ils le voyaient très souvent avec la gent féminine du quartier, qui n’était pas revêche loin de là à son charme scandinave et n’auraient pu se douter qu’il était déjà inconsciemment amoureux d’une autre personne et qui plus est de son meilleur ami.
2eme année septembre : (51/58) (La bande) (suite)
Gérôme et Dorian sont allés à Paris convoqué par leur nouveau patron, ils en sont sortis avec le sourire car tout se déroule comme prévu.
Ils devront intégrer prochainement pendant quelques jours leur nouvelle unité pour définir leur mission, afin d’apprendre les règles de base de la protection discrète des personnes comptant beaucoup pour l’état.
Ils savaient que cette unité existait mais n’avait jamais jusque-là compris son utilité, il leur a été expliqué que grâce à ce service, bon nombre d’enlèvements, d’incidents et d’accidents, ont pu être évités.
Qu’il était nécessaire de protéger et de surveiller ses gens qui sont le poumon de l’économie d’un pays de par leurs fortunes colossales, mais aussi grâce à qui l’industrie peut garder ses emplois malgré le mondialisme ambiant.
Leur mission ne sera pas de coller aux basques de Florian qui finirait par s’en apercevoir, mais surtout de faire des recherches poussées sur toutes les personnes entrant en contact avec lui.
Le but étant de vérifier si elles n’appartiennent pas à des groupements extrémistes ou liés au grand banditisme, mais également à quoi que ce soit d’autre impliquant des idées malveillantes envers lui.
Bien sûr pour eux qui sont amis du jeune homme ça sera beaucoup plus facile, ils demanderont à Florian de leurs indiquer toutes nouvelles personnes cherchant de près ou de loin à se rapprocher de lui et ils ne doutent pas un instant qu’avec les dons d’observations acérés du jeune homme, cela leurs facilitera la tâche en se contentant pour leurs parts de surveiller plus particulièrement ceux ou celles qui l’observeraient de loin.
Dans quelques jours ils doivent le voir pour lui révéler tout ça, en restant dans l’idée principale que c’est à cause de son intelligence et non de sa fortune dont il ignore encore tout.
Florian doit aussi les présenter à leur future logeuse, ils sont impatients d’y prendre leur chambre et de voir à quoi ressemble cette octogénaire dont il leurs parle avec autant de gentillesse à chaque fois qu’ils l’ont au téléphone.
***/***
Grégory, Julien et Émilie apprennent à vivre ensemble et jusque-là ça ne se passe pas trop mal, l’amour qu’ils se portent est équitablement partagé et n’occasionne donc aucune rancœur ni pointe de jalousie, comme c’est souvent le cas dans ce genre de ménage à trois.
Grégory qui n’a pas les mêmes horaires que ses deux chéris est particulièrement choyé quand il est présent à l’appartement, il se sent comme un coq en pâte dès qu’il est avec eux.
Émilie et Julien travaillent ensemble et sont donc quasiment toujours l’un avec l’autre, leur conversation quand ils ne sont que tous les deux va très souvent vers leur deuxième amour et ils l’attendent quasiment toujours quand ils ont envie d’un câlin.
Il n’y a pourtant aucuns interdits quand à ce qui est de leurs relations sexuelles, juste qu’ils n’éprouvent pas le besoin ou très rarement d’en avoir sans qu’ils soient tous les trois.
Ils continuent aussi chacun de leur côté à fréquenter leurs amis respectifs, leurs arrivant même de les inviter à l’appartement quand ils sont certains de ne pas leurs occasionner de gênes du fait de leurs façons pas très conventionnelles de vivre.
Ils ont commencé à préparer leurs familles et pour l’instant ça se passe plutôt bien, Émilie a été la plus directe quand elle a annoncé à ses parents comme au reste de ses proches qu’elle se mettait en ménage.
Quand son père lui a demandé quand elle leurs présenterait son copain, sa réponse a été sans fioritures quand elle lui a répondu qu’elle viendrait avec eux quand tous les deux seraient de repos.
Depuis les choses ont avancé très rapidement et quand ils sont arrivés tous les trois mains dans la main un soir où ils étaient conviés à dîner, force a été à son père de reconnaître que les deux garçons étaient plus que sympathique et à la fin du repas, il discutait déjà avec eux comme avec de vieux amis.
Bien sûr ce n’est pas ce jour-là qu’elle lui a révélé les rapports qu’ils avaient entre eux mais quelques jours plus tard quand il lui a demandé amusé, comment elle organisait sa vie avec eux à savoir si c’était avec un les jours pairs et avec l’autre les jours impairs.
Elle a senti ce jour-là qu’il a eu plus de mal à avaler sa réponse mais comme finalement il avait appris à les apprécier, la nouvelle de leur bisexualité est très vite passée au second plan et seul le constat que sa fille est heureuse comme ça, à compter finalement.
Julien prévoit de mettre ses parents au courant lui aussi mais il hésite quant à la façon de procéder, la manière franche et directe d’Émilie lui plaît assez mais il sait sa mère fragile et craint pour sa santé, aussi garde-t-il l’option d’en parler déjà à son père afin qu’il la prépare doucement à la nouvelle.
Grégory en est encore à chercher comment le dire et tremble intérieurement à l’idée d’être rejeté par sa famille, il sait que son père est très libéral sur toutes ces choses-là.
Seulement sa mère étant une croyante très pratiquante, elle ne devrait pas accepter aussi facilement le fait que son fils partage sa vie avec un garçon et une fille.
Il envisage dans un premier temps de lui faire déjà mieux connaître Julien et Émilie pour ensuite quand elle s’y serait habituée de lui avouer la vérité, pour son père il compte bien le prendre rapidement à part pour lui en parler et ensuite lui expliquer son plan.
2eme année septembre : (52/58) (La bande) (fin)
Patrice est rentré à Paris où il a pu retrouver son amie, les retrouvailles ont été très chaudes et ils se sont promis de ne plus rester aussi longtemps loin de l’autre.
Il a appris pour Léonie et a passé plusieurs heures au téléphone avec Camille qui a du mal à s’en remettre, la jeune fille devrait remonter rapidement sur Paris alors que Maurice sur sa demande est d’accord pour les remettre en équipe.
Une nouvelle mission plus sérieuse lui a été confiée et ce coup-ci il galère comme pas possible, ses nouveaux collègues n’ayant pas vraiment de temps à lui consacrer.
Trop occupés qu’ils sont déjà dans leur travail pour lui venir en aide, la venue de Camille le réconforte du fait qu’ils ont lié de forts liens d’amitié depuis quelques mois et ça va lui redonner de la confiance en lui de travailler à nouveau ensemble.
***/***
Raphaël commence à prendre ses marques depuis qu’il est à Aix, il a hâte maintenant de commencer son cursus universitaire et il tient informé ses parents chaque jour de ses impressions, à savoir où il en est quant à sa future rentrée et de son adaptation dans sa nouvelle « famille ».
Avec Éric c’est de mieux en mieux, les deux garçons se retrouvent dès la sortie des cours de celui-ci et apprennent à être ensemble, mais aussi à découvrir les particularités qui leurs avaient échappé jusque-là et qui font le charme de l’autre.
Les parents d’Éric ainsi que les grands-parents de Florian, font tout pour qu’il se sente comme chez lui et il s’avoue franchement que c’est très agréable, ils partagent pour l’instant avec Éric de longs moments avec leurs deux autres amis et aiment se retrouver dans des endroits des plus insolites pour se cajoler sans retenue, n’ayant ni la place ni l’intimité nécessaire pour le faire chez eux.
***/***
Éric aime quand ils passent la nuit ensemble retrouver dans ses bras le matin son beau rouquin tout chaud, il met alors son réveil une demi-heure en avance rien que pour le regarder dormir.
Le soir après les cours, il fonce vers la sortie en le cherchant avec impatience tellement il lui manque tout au long de la journée.
Leurs petites « ballades » avec Florian et Thomas qui se terminent très souvent par une fatigue physique qu’il n’est pas difficile de comprendre, les laissent tellement épuisés qu’ils ne demandent pas leur reste pour se coucher tôt sous l’œil curieux et interrogatif des adultes, qui n’ont pas connaissance de leurs petits cinq à sept.
Éric et Raphaël sentent bien pour en parler souvent entre eux, que le lien qui les lie à l’autre couple devient de plus en plus fort et que les sentiments qu’ils éprouvent pour eux est beaucoup plus qu’une simple amitié.
Les heures où ils partagent leurs corps sont attendues avec une impatience telle et vécues avec une passion si forte, qu’ils n’ont quasiment plus eu l’occasion de se retrouver à faire l’amour juste tous les deux tant elle les laisse assouvis.
Florian va très bientôt repartir pour Reims et ils n’osent pas aborder le problème de Thomas, ils aimeraient bien qu’il continue avec eux deux comme ils le font en ce moment tous les quatre.
Ils se doutent que ce ne sera pas si facile que ça car l’ombre de Florian restera toujours au-dessus des pensées du beau blond, l’idée de le savoir seul pendant que lui-même se donnerait du plaisir ne devrait pas plaire à Thomas et ils doutent que celui-ci accepte un jour leurs invitations à faire quoique ce soit sans sa présence.
***/***
Mireille est de retour chez elle, elle est plus vive que jamais et s’en rend très bien compte.
Hier le notaire est venu la voir à l’hôpital sur sa demande, l’homme a été surpris de la trouver en si bonne forme et lui en a d’ailleurs fait la remarque.
Elle lui a répondu avec un grand sourire que c’était grâce à de nouveaux amis, qu’elle avait retrouvé l’envie de vivre et il en a été sincèrement très heureux pour elle.
N’ayant plus de famille si ce n’est un très lointain cousin qui ne s’est jamais préoccupé d’elle, elle lui demande s’il serait possible de faire son testament en léguant tous ses biens à un ami.
L’homme lui répond que c’est très envisageable, mais que la part de l’état serait très forte au moment de la succession et qu’il serait préférable si vraiment elle a la volonté de lui léguer ses biens, de le faire de son vivant.
***/***
« Conversation qu’elle a eu ce jour-là »
- (Mireille surprise) C’est possible ça ?
- (Le notaire) Bien sûr, il suffirait de procéder comme pour une vente et ensuite vous pourrez faire du chèque ce dont vous avez envie, lui rendre ou tout simplement le déchirer.
- Et pour le reste ?
- Vous lui donnez procuration sur vos comptes bancaires, il suffira à cette personne de faire un transfert sur ses propres compte le jour ou… Enfin vous comprenez…
Mireille sourit devant sa gêne de dire ce genre de chose.
- Je comprends très bien, cela voudrait dire qu’il soit au courant avant ma disparition.
- En effet, il vous faut être sûre de cette personne car elle pourrait si elle le voulait vous jetez en dehors de chez vous et vous laissez sans le sou.
Le notaire réfléchit un moment.
- Il y a aussi la vente en viager, cela aura le même effet final qu’une vente mais en cas de problèmes il serait obligé de vous verser une rente mensuelle.
- J’ai confiance en cette personne vous savez, faisons ce qui sera le mieux et qui rapportera le moins à l’état s’il vous plaît.
Le notaire connait très précisément les biens de Mireille.
- Cela représente beaucoup d’argent vous savez, j’ai une idée qui pourrait satisfaire tout le monde et vous préservez de votre vivant. Je ferais signer un acte à cette personne pour qu’il me confie les papiers de vente de vos biens jusqu’à votre décès et où il s’engage à ne pas en faire usage.
- Ça risque de le vexer, non ?
- Pas nécessairement s’il comprend que nous faisons ce montage pour éviter de reverser soixante-dix pour cent au fisc comme ce serait le cas s’il devait attendre d’hériter.
- (Mireille étonnée) Tant que ça ?
- Vous n’avez vraiment pas de liens directs avec cette personne ?
- Non !
- Alors oui, tant que ça !
- (Mireille soupire) Pff !! Préparez tout ce qu’il faut, je viendrais avec mon ami pour régulariser très prochainement.
Le notaire sourit devant l’air déterminé de la vieille femme, il se lève et va pour quitter la chambre.
- Entendu alors et bonne convalescence.
***/***
Après avoir fait le tour des pièces pour vérifier que tout était comme avant son départ, Mireille gagne son jardin où elle aime passer du temps et toute heureuse de s’y retrouver, va s’asseoir sur le banc.
Elle fait entièrement confiance à Florian et attend son retour pour lui annoncer ses décisions, elle a appris que ce ne sera plus deux mais quatre personnes qui vont bientôt égayer son univers et elle se dit qu’il est temps de se remuer.
Elle reprend donc le chemin de la maison, monte sans effort à l’étage pour le préparer comme il faut afin d’accueillir les futurs locataires.
2eme année septembre : (53/58) (Aix) (Rencontre avec un client très spécial)
Monsieur Ming depuis qu’il a raccroché d’avec ce jeune français, qui lui a cloué le bec de par son accent quasi inexistant et sa connaissance extraordinaire pour un européen des langues de son pays, n’est pas resté inactif et a pris des renseignements ou tout du moins a essayé d’en prendre, puisqu’il a fait chou blanc et que cela l’intrigue beaucoup.
Qui est ce mystérieux garçon à l’air fort sympathique au demeurant avec qui il a renforcé son effort financier avec cette société respectée, mais quand même très éloignée des consortiums avec lesquels il traite habituellement pour des sommes aussi importantes.
Il connaît la DBIFC depuis sa création et était très ami avec son jeune fondateur de l’époque qui hélas a péri dans un terrible accident d’avion, c’est d’ailleurs au nom de cette vieille amitié qu’il est resté client et qu’il négocie depuis chaque année quelques millions d’Euros de coupes de bois exotiques avec eux.
Monsieur Ming est dans son pays une personne très riche bien sûre, mais surtout très respectée et très cultivée.
Sa puissance financière est telle qu’elle dépasse et de loin le produit intérieur brut de pays aussi connus que la Nouvelle Zélande ou la Suède, c’est un homme entier et intelligent mais également très curieux.
Voilà pourquoi il se trouve en ce moment dans son jet privé en direction de la France, avec son interprète, son garde du corps et son fils Yuan qui ne le quitte plus depuis le décès de sa mère deux ans plus tôt.
L’autorisation d’atterrir à Marseille vient de lui être accordée et son pilote amorce sa descente, une fois posé sur le bitume de la piste le jet s’arrête près d’une limousine noire où monsieur Ming et les personnes l’accompagnant, prennent place rapidement.
Son rendez-vous avec Franck Legendre, le président-directeur général de la DBIFC a été pris l’avant-veille et leur rencontre est prévue à Aix en Provence en milieu d’après-midi.
Monsieur Ming a bien senti dans la voix de Franck une certaine réticence quand il lui a demandé à le voir, ainsi qu’un certain Thomas Louvain qui serait l’ami du jeune homme qui l’a tant intrigué et pour qui il fait ce long voyage.
La limousine file maintenant sur l’autoroute, ses yeux ne quittent plus le paysage de ce beau pays qu’il ne se lasse jamais de visiter.
Yuan pour qui c’est la première fois qu’il visite l’Europe, ne desserre pas les dents tellement il est subjugué par tout ce qu’il découvre.
Yuan se palpe la joue droite en souriant, satisfait que sa nervosité à l’idée de ce voyage n’ait pas déclenché la poussée d’eczéma qui lui marque le visage les trois quarts du temps et qui le fait se cacher dans leur propriété le temps que ça dure, tellement il se sent gêner face aux regards des autres.
C’est d’ailleurs grâce de cette rémission qu’il a suivi son père, il ne se voyait pas être dévisagé comme un pestiféré pendant toute la durée de leur séjour ici aussi court soit-il.
Thao l’interprète s’est endormi car pour lui ce pays n’a pas de secrets, y ayant vécu une bonne partie de sa vie avant de trouver cette place lucrative et somme toute très « reposante » auprès de cet homme respectable.
Il parle couramment les langues importantes d’Europe comme l’Anglais, le Français, l’Allemand et il ne se débrouille plutôt pas trop mal en Italien et en Espagnol.
C’est vers quinze heures qu’ils arrivent à Aix et que la limousine se gare devant l’agence de la DBIFC, Franck la voit arriver et se lève en faisant signe à Thomas de le suivre.
Il a briefé le jeune homme sur le but ainsi que les éventuelles conséquences de cette visite, aussi bien sur l’intérêt certain que l’entreprise y trouvera si tout se passe bien mais aussi sur les risques qu’il y a pour Florian de découvrir certaines choses trop tôt.
- (Franck) Tu as prévenu Florian ?
Thomas regarde sa montre.
- Il n’a rien voulu savoir et m’a dit qu’il passerait me prendre à la sortie de mon boulot vers dix-sept heures trente. Tu comprends, il repart demain et c’est très dur pour nous comme à chaque fois.
- Va falloir la jouer serrer alors ! Déjà que s’il me voit ici, il va se demander quoi.
- Tu ne lui as jamais dit que tu étais le patron ?
- Tu sais Thomas ! La dernière fois que j’ai vu Florian, il n’était pas du genre à s’intéresser à mon travail mais plutôt à s’amuser avec un grand blond et un grand brun de ses amis, ou encore à être le nez plonger dans ses éternels bouquins.
- Oui mais maintenant il a mûri et je ne suis pas sûr qu’il ne finisse pas par trouver tout ça bizarre !! Tu sais aussi bien que moi que s’il se pose des questions, il en cherchera les réponses et il n’est pas surdoué pour rien.
- Bah ! On verra ça le moment venu, en attendant allons accueillir nos invités de marque.
- Tu le connais ce monsieur Ming ?
- Oui! C’était un ami de Pierre le père de Florian et donc par là même un peu le mien puisque nous étions toujours fourrés ensemble, ils ont fait leurs études dans la même fac à une époque.
- Mais c’est impossible !!!
- Ah oui ? Et pourquoi donc ?
- Parce qu’il ne parle pas un mot de Français, voilà pourquoi.
- (Franck amusé) J’ai juste oublié de te dire un truc sur Ming, c’est le plus grand déconneur que je connaisse et comme d’habitude quand il s’est rendu compte que c’était quelqu’un qui ne le connaissait pas, il s’est encore amusé à son petit jeu préféré. Il parle parfaitement le français comme un certain nombre d’autres langues mais très peu de gens le savent, ça lui permet d’entendre des choses qu’il ne devrait peut-être pas tu comprends ? Et d’ailleurs comme tu vas le voir, il est toujours accompagné d’un interprète mais je t’assure que c’est juste pour donner le change.
Thomas se rappelant du début de l’explication.
- Pourtant je croyais que c’était un personnage important ? C’est toi qui me l’as dit, rappelle toi.
- Et je le maintiens, mais tu sais Thomas même les plus grands ont parfois besoin de s’amuser un peu.
Thomas éclate de rires et commence à se plier en deux tellement c’est fort, Franck le regarde inquiet.
- Ça va Thomas ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
Thomas en essuyant ses yeux.
- Rien, je pensais juste qu’avec « Flo » sa plaisanterie n’a pas duré longtemps Hi ! Hi ! Et j’imaginais la tête qu’il a dû faire Hi ! Hi !
2eme année septembre : (54/58) (Aix) (Rencontre avec un client très spécial) (suite)
Le chauffeur, l’interprète ainsi que le garde du corps, ont ordre de rester dans la limousine et monsieur Ming vêtu à l’européenne comme son fils, entre dans l’entreprise en se dirigeant directement vers le bureau de la direction.
Yuan ne peut s’empêcher de sourire en marchant derrière lui car il n’est pas habitué à le voir en jeans basket et tee-shirt, ainsi habillé il ressemble à un des nombreux touristes de son pays et ne peut empêcher un petit rire sortir de sa gorge en pensant qu’il ne lui manque plus que l’appareil photo qui va avec.
Son père entend le ricanement derrière son dos et se retourne vers son fils, il comprend tout de suite en le voyant hilare que c’est sa dégaine qui l’amuse autant.
Un grand sourire vient épanouir le visage de ce petit homme légèrement rondouillard, son unique fils est tout pour lui et il est toujours en admiration devant le grand gaillard qu’il est devenu depuis quelques années.
Bientôt dix-neuf ans, ses cheveux noir corbeau raides comme la justice qui lui tombent sur la nuque et le front, encadrent son visage ovale aux yeux immenses.
Dans son pays il est considéré comme faisant partie des très grands gabarits, avec son mètre quatre-vingt-deux et sa taille élancée le fait paraître encore plus grand.
Son teint doré et son sourire charmeur toujours prêt à apparaître à la moindre occasion, font de ce garçon un gars sur qui on se retourne.
Il n’y aurait pas cet eczéma qui lui couvre le corps ainsi que le visage à la moindre occasion pour le contrarier, Yuan serait le plus heureux des garçons car il a tout pour plaire.
Depuis quelques semaines tout va bien, monsieur Ming sait que comme d’habitude ce ne sera qu’une rémission temporaire mais il est content que ça lui ait permis de l’emmener avec lui et il voit bien à son attitude, que son fiston en est lui aussi très heureux.
La porte s’ouvre avant qu’il n’ait eu le temps d’y arriver et Franck l’accueille chaleureusement, monsieur Ming sait que c’est sincère et non de circonstance à cause du fabuleux contrat qu’il vient de passer à la société.
Une forte poignée de main scelle à nouveau leur longue amitié, il entre souriant et détendu dans le bureau qui n’a quasiment pas changé en restant comme du temps de Pierre, son regretté ami disparu si tragiquement.
Thomas est assis dans un fauteuil dans un coin de la pièce, aussi les voit-il arriver bien avant qu’ils ne le remarquent.
L’allure du petit homme le fait sourire et celle du jeune garçon qui l’accompagne également, mais certainement pas pour la même raison.
- (Franck) Ming ! Yuan ! Je vous présente mon futur remplaçant Thomas Louvain qui a été désigné comme tel par Michel De Bierne, sachant que son petit-fils Florian veut devenir chirurgien.
Monsieur Ming se tourne vers Thomas et reste figé un moment sans rien dire, ni laisser voir de ce qu’il pense, il examine des pieds à la tête le jeune homme qui vient de lui être présenté.
Connaissant très bien pour y avoir vécu de longues années les canons de la beauté Européen, il se rend compte tout de suite que ce jeune homme est ce qu’on pourrait appeler du lourd et il ne peut s’empêcher de sourire en en appréciant la plastique superbe.
Monsieur Ming dans un Français parfait.
- Alors comme ça, c’est toi mon garçon le petit copain de Florian ? Car j’imagine maintenant sans trop de mal que s’est lui que j’ai eu au téléphone l’autre jour.
Thomas en lui adressant le sourire James Bond.
- En effet monsieur c’était bien lui, heureux de faire votre connaissance ainsi que de celle de votre fils.
Monsieur Ming charmé par la voix virile et le sourire de Thomas.
- La joie est réciproque mon garçon.
Il se tourne légèrement pour voir son fils et la surprise marque aussitôt son visage, Yuan comme la plupart de ceux qui découvrent Thomas pour la première fois étant visiblement scotché par ce que le grand blond peut dégager comme charme et beauté.
Florian serait là qu’il rigolerait comme à son habitude et lui demanderait gentiment de refermer la bouche, n’étant pas là pour le faire le jeune chinois reste un long moment ébahi.
C’est son père en se raclant la gorge légèrement, gêné par l’attitude de son fils qui le renvoie au présent.
Le jeune Yuan qui s’aperçoit alors qu’il dévisage le garçon d’une façon peu orthodoxe, se reprend immédiatement en rougissant fortement.
- (Monsieur Ming) Je vous présente Yuan mon fils.
Thomas s’approche de lui en lui tendant la main.
- Enchantez de faire ta connaissance Yuan.
Yuan les yeux scintillants, la lui serre fermement.
- Moi aussi Thomas.
Franck amusé par la scène qui vient de se passer sous ses yeux.
- Eh bien ! Je vois que le courant passe déjà très bien entre vous deux les garçons, puis je vous offrir un rafraîchissement ?
***/***
Florian marche tranquillement en regardant l’heure à sa montre, « dix-sept heures ! Eh bien il ne sera pas en retard » pense-t-il en souriant.
- Bah ! Ce n’est pas grave, j’attendrais Thomas dehors.
Quand il arrive devant l’agence, il remarque tout de suite deux choses.
Premièrement l’immense limousine noire avec les plaques diplomatiques et deuxièmement les trois hommes de type asiatique qui sont à l’intérieur et qui attendent les vitres baissées leur permettant de prendre l’air.
Avec sa spontanéité et son culot habituel, il se dirige vers eux en souriant et dans leur langue demande.
- 先生们,你是吗?美好的一天不是吗? (Ça va messieurs ? Belle journée non ?)
2eme année septembre : (55/58) (Aix) (rencontre avec un client très spécial) (suite)
Dans le bureau pendant ce temps-là, l’ambiance déjà très sympathique devient très vite conviviale.
Franck et monsieur Ming discutent de leurs affaires, pendant que Yuan et Thomas apprennent à se connaître et surtout à s’apprécier.
C’est monsieur Ming qui voyant que le sujet n’arriverait pas tout seul et qu’après tout il est venu pour ça, s’enquiert de Florian en posant la question qui le tarabuste depuis qu’il a discuté avec lui.
- Comment se fait-il que Florian parle si bien les langues orientales ?
- (Franck) J’en suis autant surpris que toi figure toi, quand mon directeur d'agence m’a appelé après qu’il ait appris l’histoire par Thomas j’ai eu du mal à y croire au début. Ce garçon est plein de ressources tu sais et il gagne à être connu.
Thomas entend la conversation et se tourne vers eux avec le sourire.
- C’est sûr ! Il ne cherchait même pas ses mots et il nous a tous laissés sur le cul quand on l’a entendu.
- (Monsieur Ming) Peut-être a-t-il un ami qui lui a appris ?
- (Thomas) Impossible ! Je le saurais, Florian n’a quitté Aix que depuis un an et avant nous étions toujours ensemble. S’il avait connu un asiatique il me l’aurait dit, par contre il lit beaucoup alors ça ne m’étonnerait pas qu’il ait retenu tout ça dans les livres.
Monsieur Ming étonné.
- Allons ! Mon garçon, tu sais bien que c’est impossible !
Thomas très sérieux.
- Pas avec Florian monsieur !! Si vous le connaissiez, vous comprendriez ce que je veux dire.
Durant ce temps-là, Yuan se trouvant un peu écarté de la conversation se lève pour aller regarder par la fenêtre.
Il remarque aussitôt le jeune rouquin accoudé à la portière, il hausse rapidement les sourcils en comprenant qu’il parle avec le personnel de son père.
Ce ne serait qu’avec Thao ou le chauffeur, il n’en aurait sûrement pas été étonné car les deux hommes parlent Français.
Seulement il voit bien que le garde du corps de son père participe activement à la conversation, le hic c’est que lui ne parle que sa langue natale et c’est ce qui lui a occasionné ce mouvement de surprise.
- Ce ne serait pas un petit rouquin votre Florian ?
Thomas se tourne vers lui, surpris par sa question.
- Si pourquoi ?
- Juste parce qu’il y en a un qui discute ferme avec Trang Yu.
- (Thomas) Qui c’est celui-là ?
Monsieur Ming en se rapprochant de la fenêtre avec curiosité.
- Mon garde du corps et il ne parle pas un mot de votre langue.
Thomas les rejoint à son tour.
- Si c’est bien lui ! C'est bien « Flo » qui discute en bas.
Franck comprend qu’ils ne vont pas pouvoir y couper et que son ami va sûrement lui demander à le rencontrer, il se racle la gorge pour attirer les regards sur lui.
- Hum ! Il serait préférable qu’il ne sache pas que je suis ici.
Monsieur Ming étonné.
- Et pourquoi donc ?
- Parce qu’il ne sait pas tout, laissez-moi vous expliquer.
Il met alors son ami et son fils au courant de tout, du moins de tout ce qu’il sait.
La conversation dure quelques minutes pendant lesquelles l’état de surprise des deux hommes va crescendo jusqu’à ce qu’ils comprennent l’ignorance totale qu’a Florian de l’existence de l’entreprise, tout du moins du fait qu’elle lui appartient et qu’il ignore tout de sa situation financière.
Monsieur Ming finit par en comprendre et en accepter la raison, il sourit enfin à son ami en lui posant fraternellement une main sur son épaule.
- Vous m’étonnerez toujours vous les Européens. Si ce garçon est aussi brillant que vous le dites ce dont je ne doute pas un instant, il deviendra quelqu’un d’exceptionnel quand il le saura et s’il a choisi une autre voie et bien c’est dommage mais je le comprends et je suis certain qu’il réussira tout ce qu’il entreprendra. Maintenant j’aimerais vraiment le rencontrer et lui parler, je vous promets de ne rien lui dire sur votre secret même si je ne suis pas convaincu que vous ayez fait le bon choix en le laissant si longtemps dans l’ignorance de ce qu’il est en réalité.
- (Franck) Alors profite qu’il est là et va le voir, nous lui laissons encore un an ou deux avant de tout lui révéler. Quand à ce qui est de l’entreprise, je ne m’en inquiète pas car Thomas sera parfait une fois sa formation terminée pour en prendre les rênes et continuer à la développer pour lui.
Monsieur Ming scrute une nouvelle fois le grand jeune homme blond et sourit.
- Je n’en doute pas et je vous promets de l’aider tant que j’en aurai la possibilité.
Yuan surprend tout le monde en prenant la parole.
- Moi aussi je te le promets Thomas, j’espère que ce premier contact nous permettra d’être amis comme mon père l’a été avec celui de ton copain.
Thomas avec beaucoup d’émotion dans la voix.
- Merci Yuan, tu peux être sûr que je ne me force pas et que je t’apprécie déjà beaucoup.
Yuan le visage radieux.
- Moi aussi Thomas.
Monsieur Ming s’approche des deux garçons en leurs prenant la main.
- Nous ne serons pas venus pour rien alors, merci Thomas car je te sens sincère et je sais que mon fils l’est aussi. C’est un garçon d’habitude très réservé, qu’il ait fait un si long voyage pour y découvrir l’amitié me touche énormément sache le.
Thomas sourit au petit homme.
- Alors venez avec moi tous les deux que je vous présente à mon ami, m’est avis que vous ne devriez pas oublier de sitôt cette journée.
Monsieur Ming alors qu’ils leurs lâchent la main et se dirige vers la porte.
- Alors c’est parti !!! Allons-nous présenter au fils de mon ami Pierre, un garçon que j’ai beaucoup aimé et qui me manque toujours malgré toutes ses années.
2eme année septembre : (56/58) (Aix) (Rencontre avec un client très spécial) (fin)
Quand ils arrivent à l’extérieur du bâtiment, Florian ne les voit pas et continue sa discussion animée avec les trois hommes qui apparemment vu l’état de leurs visages ne s’ennuient pas le moins du monde et même passent un très bon moment avec lui.
Trang Yu le garde du corps en a les yeux rougis, son rire leur parvient aux oreilles en laissant Yuan et Ming sidérés car depuis qu’il est au service de ce dernier, il n’a jamais marqué la moindre émotion pendant son travail.
Ils regardent le petit rouquin gesticuler dans tous les sens en riant lui aussi à cœur joie aux âneries qu’il leurs raconte dans un Mandarin tellement fluide qu’il n’y aurait que le son, plus d’un pour ne pas dire tous s’y laisseraient prendre et ne douteraient pas un instant que cela vienne d’une personne originaire d’Asie.
Monsieur Ming s’arrête en tendant ses mains de chaque côté de son corps pour stopper les autres, il écoute subjugué le récital de blagues et de clowneries que le jeune rouquin donne à son public entièrement acquit à sa cause.
Thomas sourit, non pas des bêtises manifestes de Florian car bien sûr il n’en comprend pas un mot, mais de l’attitude de son auditoire qui en dit long sur l’aspect comique de ses paroles.
Yuan lui comprend tout et commence à avoir horriblement de mal à rester sérieux, il sent monter en lui un énorme fou rire qu’il essaie tant bien que mal à refréner.
Peine perdue car il lâche bientôt les décibels en même temps que les trois hommes dans la limousine qui se tordent de rires, sans doute à la chute d’une histoire particulièrement irrésistible.
Florian entend rire derrière lui et se retourne pour voir qui ça peut bien être, son visage rieur constellé de taches de sons et sa chevelure dressée comme s’il avait les doigts pris dans une prise de courant, ne manque pas d’impressionner Yuan qui aussitôt ressent un choc émotionnel qui le porte vers le garçon la main tendue et le sourire aux lèvres.
Monsieur Ming lui aussi ressent un choc mais pas tout à fait pour les mêmes raisons que son fils, le garçon avenant qui se tient en face de lui le fait revenir trente ans en arrière à l’époque où il étudiait en France avec son ami Pierre auquel le jeune homme ressemble étonnamment.
Ne serait-ce la couleur des cheveux et quelques taches de rousseurs en moins, il serait le portrait craché de son père et de revoir dans sa tête l’ami qui lui a tant manqué depuis toutes ses années, fait remonter une énorme boule de tristesse qui marque son visage par un flot de larmes soudaines.
Thomas se rend compte tout de suite de l’état du petit homme près de lui et vient le soutenir en lui prenant doucement le bras.
- Ça va monsieur Ming ?
Le petit homme se reprend très vite et sourit au jeune homme en le remerciant du regard de l’attention qu’il a eu pour lui.
- Oui Thomas ! C’est bon, merci.
- (Yuan surpris) Qu’est ce qui se passe ? Ça va papa ?
- Oui mon fils, juste que j’ai cru revoir mon ami tant ce garçon lui ressemble.
J’entends les dernières paroles. Voyant bien que c’est de moi qu’il est question, je ne peux m’empêcher de demander.
- Je ressemble à quelqu’un que vous connaissez monsieur ?
- Que je connaissais oui ! Malheureusement disparu depuis très longtemps, il s’appelait Pierre.
- (Je sursaute) Comme mon père ?
Monsieur Ming avec un petit sourire triste.
- C’était ton père Florian, mon meilleur ami et tu ne peux pas le renier, tellement tu lui ressembles.
- Comment connaissez-vous mon prénom ?
- J’étais invité à ton baptême qui devait avoir lieu en octobre, cette année-là où ils ont eu ce terrible accident.
- Mes grands-parents ne m’ont jamais parlé de vous pourtant ?
- Pierre avait beaucoup d’amis tu sais et je vivais déjà loin de lui depuis quelques années.
- Quelle coïncidence de nous retrouver ici ?
- Qui parle de coïncidence jeune homme ! Quand nous avons eu cette conversation au téléphone la semaine dernière, j’ai été surpris de t’entendre parler aussi bien notre langue et j’ai fait ma petite enquête sur toi.
Là il dérive légèrement de la vérité.
- Quand j’ai appris qui tu étais, j’ai absolument voulu venir te rencontrer mais je ne m’attendais vraiment pas à un tel choc pour moi.
Je ne comprends pas tout là.
- Mais !!! La seule personne que j’ai eue au téléphone ne parlait pas un mot de Français.
Monsieur Ming amusé.
- Ah, oui ? vraiment ?
Je comprends d’un coup au ton de sa voix.
- Ah d’accord !! Vous vouliez vous amuser aux dépens de la jeune femme qui avait l’air paniqué l’autre jour ? Ce n’est pas bien ça monsieur, désolé de vous dire ça mais c’est ce que je pense.
Yuan éclate de rire à voir son père prendre un air penaud sous la remontrance somme toute bien méritée, lui aussi n’aime pas vraiment quand son père s’amuse ainsi aux dépens d’autres personnes.
- Et toc ! Prends ça dans le nez papa Hi ! Hi !
Il voit l’air surpris de Florian.
- C’est l’amusement préféré de mon père, il dit que comme ça les gens parlent en croyant qu’il ne comprend rien et du coup il en apprend plus qu’il ne le devrait sur les affaires qu’il veut mener avec eux, tu comprends ?
- Euh ! Oui ! En fait moi c’est surtout dans l’autre sens que ça marche Hi ! Hi !
2eme année septembre : (57/58) (Aix) (Dernière soirée)
Thomas après une heure de discussion à côté de la limousine respire plus facilement, il a craint au début que sous l’emprise des émotions monsieur Ming ne dévoile malencontreusement des choses qu’il n’aurait pas fallu alors qu’heureusement il n’en est rien et qu’il s’en soit même plutôt bien tiré avec ses explications.
Au moment de repartir, il voit l’air déçu de Yuan à les laisser aussi vite sortir de sa vie.
Un coup d’œil vers Florian en lui montrant le jeune asiatique, lui fait comprendre qu’il aimerait bien lui aussi qu’ils restent encore un peu ensemble.
- Vous rentrez directement chez vous ce soir ?
- (Monsieur Ming) Non ! Je profite d’être ici pour rendre quelques petites visites de politesse à plusieurs clients, pourquoi ?
Je regarde Yuan en lui faisant un clin d’œil, qui tout de suite lui transforme le visage.
- Je pensais que votre fils préférerait peut-être rester avec nous jusqu’à demain, le temps de faire un peu plus connaissance et puis sinon il risque de s’ennuyer avec vous.
Monsieur Ming se tourne vers Yuan et constate au sourire de celui-ci que son choix est déjà fait, il marque quand même un petit temps d’étonnement devant cette réaction de son fils d’habitude si introverti.
C’est en reportant une nouvelle fois ses yeux sur les deux jeunes garçons souriants qui attendent sa réponse, qu’il comprend à quel point il les trouve sympathiques et comprend que son garçon ait envie lui aussi de mieux les connaître.
- Tu en penses quoi fiston ?
- J’aimerais bien rester avec eux papa.
- Alors soit !
Thomas visiblement très content de sa décision.
- Ne vous inquiétez pas, il passera la nuit avec nous et dormira chez moi ou chez « Flo »
Monsieur Ming en regardant son fils.
- Ça va aller tu es sûr ? Et si… (Il frotte sa joue)
Yuan comprend et se veut rassurant.
- Tu sais bien que je le ressens à l’avance quand ça va arriver papa, ne t’inquiète pas pour ça. Et puis ce n’est pas une catastrophe non plus si ça arrive, de toute façon il me faut bien vivre avec, non ?
Monsieur Ming n’y comprend plus rien aussi préfère-t-il se taire, quitte à ré-aborder le sujet à un autre moment.
C’est bien la première fois que son fils ne fait pas tout un plat à cause de son eczéma, pour qu’il en parle avec autant d’insouciance.
Il prend son portefeuille en lui tendant une grosse poignée de billets.
- Tiens comme ça, tu pourras te faire plaisir ainsi qu’à tes amis ou si tu as besoin de quelque chose.
Je regarde Ming amusé.
- Deux mille euros pour une brosse à dents, ça fait cher le poil vous ne trouvez pas ?
Yuan ressort les billets de sa poche et les compte devant tout le monde, il constate surprit que c’est exactement la somme d’argent que vient de lui donner son père.
- Comment as-tu fait ?
Voyant que je ne répondrais pas car il m’a vu hocher les épaules, Thomas répond à ma place visiblement amusé par la scène.
- Florian a aussi une mémoire photographique.
Yuan les yeux en soucoupes tellement il est surpris de la réponse.
- Wouah !!! Et il y en a encore beaucoup d’autres comme ça dans ses tiroirs ?
- (Thomas) Tu verras ça par toi-même au fur et à mesure que tu le connaîtras mieux.
Monsieur Ming remonte dans sa limousine, une fois confortablement installé il ouvre la vitre en souriant une dernière fois aux trois garçons.
- Je passerai rechercher Yuan demain en fin d’après-midi chez tes grands-parents Florian, je suis certain qu’ils seront contents de me revoir après toutes ses années.
Nous le regardons partir en décidant nous aussi de prendre le chemin du retour, tout en posant un tas de questions à notre nouveau copain.
Pendant ce temps-là derrière la fenêtre de son bureau, Franck respire plus librement car il a bien cru un instant que s’en était fini pour le secret de Florian.
Les trois garçons arrivent bientôt devant chez Thomas et le laissent un instant pour qu’il aille mettre une tenue plus relaxe, ensuite ils décident d’attendre Éric et Raphaël sur la terrasse dans le jardin où Michel et Maryse sont déjà installés pour profiter des derniers beaux jours.
Les présentations sont vite faites et bien sûr Michel est très surpris d’apprendre qui est le jeune homme que les garçons ont invité chez eux.
- Tu es le fils du petit Ming ? Comment va-t-il ?
- (Yuan amusé) Il n’a pas beaucoup grandi vous savez Hi ! Hi !
- (Michel amusé) Il s’habille toujours « moderne » ?
Yuan mort de rire en revoyant la dégaine de son père pour venir en France.
- On peut dire ça oui Hi ! Hi ! Vous le verrez demain de toute façon alors je vous laisse en juger.
Maryse se lève et interpelle son mari.
- Tu viens m’aider pour préparer le repas chéri ? Laisse donc les jeunes entre eux, ils ont sans doute pleins de choses à se dire.
Les garçons une fois entre eux reprennent leurs conversations, jusqu’au moment où Yuan voit arriver deux autres garçons qui sourient à leurs tours en les voyant et qui se tiennent par la taille d’une façon qui ne laisse place à aucun doute sur leurs sentiments.
Tout de suite il les trouve allant très bien ensemble et se demande quelque peu interloqué si c’est dû au climat de la région d’avoir de si beaux gars à se mettre sous les yeux à défaut d’autre chose.
2eme année septembre : (58/58) (Reims) (Fac)
La réunion commence et Alain Dupré demande le silence afin d’en arriver à l’ordre du jour, la salle est pleine car tous sont excités et ont hâte de reprendre les cours.
L’ordre du jour comme en chaque début d’année porte sur le budget alloué, le nombre d’inscrit, la répartition des cours dans les différentes salles ainsi que l’intégration des nouveaux élèves et enseignants.
Tout se passe relativement bien car comme d’habitude il va falloir se serrer la vis, rajouter des chaises pour les élèves de plus en plus nombreux, gérer les heures manquantes pour terminer à temps les cursus universitaires et ainsi de suite comme chaque année.
Une voix se fait entendre dans la salle.
- Si j’ai bien compris, il n’y aura encore pas de remplaçants cette année et nous allons devoir encore une fois donner des cours à un nombre beaucoup trop important d’élèves en cas d’absence de l’un d’entre nous.
- (Une femme) Et pour les cours où il n’y a qu’un seul enseignant ?
- (Alain) Vous connaissez bien tous ces problèmes et les coupes sombres sur les embauches que nous sert chaque année notre administration. Que voulez-vous que j’y fasse ?
Un homme se lève.
- J’aurais bien ma petite idée là-dessus !! Si je comprends bien notre problème, nous recherchons un remplaçant qui pourrait continuer à donner des cours dans n’importe quelle matière sans mettre pour autant les étudiants concernés en retard par rapport aux autres ?
- (Alain) La perle rare en sorte puisque ça voudrait dire qu’il ou elle serait au fait de chaque matière enseignée dans cette faculté. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin et vous le savez bien, déjà le fait de gérer deux matières différentes n’est pas évident alors imaginez un peu mes chers confrères ce qu’il en serait de les tenir toutes ?
Le même homme en souriant à tous.
- Allons ! N’allez pas me dire que votre mémoire est aussi courte qu’après deux mois de vacances vous ayez tout oublié ? Votre oiseau rare va revenir d’ici quelques jours se nicher en haut de l’hémicycle et vous faire des « cuis » « cuis » qui je n’en doute pas un instant vont encore régaler toute l’assistance.
- (Alain ahuri) Florian !!!
- (L’homme) Et oui, Florian. De qui voulez-vous que je parle d’autre ?
Une femme amusée de voir la tête du Doyen.
- Il y a un très grand risque malgré tout et vous en êtes tous conscients, tout du moins je l’espère pour vous.
L’homme qui ne comprend manifestement pas.
- Quel risque ?
La femme en commençant à rire.
- Quel risque ? Vous me demandez quel risque ? Mais enfin mon cher collègue, allons voyons ! Mais le pire de tous, celui d’avoir nos salles de cours complètement désertées par nos étudiants qui voudraient suivre les siens.
Un énorme éclat de rire général remplit la salle pendant quelques longues minutes avant que le silence ne finisse par revenir.
L’homme toujours debout.
- Vous n’exagérez pas un petit peu ma chère collègue ?
- (La femme) J’aimerais bien mais rappelez-vous tous de ce qu’il s’est passé l’année dernière quand il a eu droit aux cours « spéciaux » ? Lequel d’entre vous a-t-il pu continuer son cours à ce moment-là ? Allez ! Levez les mains ? Là vous voyez !!
- (Un deuxième homme) Ce garçon a un fort potentiel, je suis certain qu’il a une approche pédagogique très forte et qu’il apportera beaucoup à cet établissement si nous l’avions parmi notre équipe au lieu de le laisser s’ennuyer à suivre sa deuxième année, alors que vous savez tous qu’il en sait au pire autant que nous et que nous n’avons absolument plus rien à lui apprendre.
- (Alain) Si nous passions aux voix ? Ensuite nous réglerons les modalités de suivi des cours par nos étudiants, mais avant tout si nous sommes tous d’accord il nous faudra bien sûr avoir le sien quoique je ne doute pas de sa réponse en connaissant le gaillard.
Nouveaux éclats de rire à ses paroles, car tous se rappellent trop bien de l’allure pour le moins atypique de celui dont ils parlent depuis maintenant un très long moment.
Alain une fois le calme revenu.
- Bon, alors que ceux qui sont pour lèvent la main.
Une nuée de mains se lèvent, Alain amusé leur fait baisser les bras.
- Faisons plus simple, que ceux qui sont contre lèvent la main.
Aucune main ne se lève et tous se regardent avec un éclat dans les yeux qui démontre à quels points ils ont hâte à être quelques semaines, voire quelques mois plus tard pour faire le bilan de ce que tout cela va donner.
La séance se lève donc dans un brouhaha peu commun de discussions partant dans tous les sens mais ayant toutefois une ligne générale commune, voir Florian dans ses œuvres.
Alain Dupré retourne à son bureau et s’y accoude en réfléchissant intensément, il se demande si c’est une bonne idée de mettre ainsi son protégé en première ligne.
Non pas qu’il doute de ses compétences ou des personnes avec qui il travaille, seulement ça va faire vraiment beaucoup de monde qui sera au courant qu’un deuxième année donne des cours de remplacements et ça risque de remonter aux oreilles de gens bien moins attentionnés qu’eux.
Il soupire un grand coup avant de se lever pour rentrer chez lui, car l’heure est maintenant plus qu’avancée et il ne l’a pas vue passer.
C’est d’un pas lourd toujours marqué par une certaine inquiétude qu’il prend le chemin de sa maison, quand sa femme le voit entrer elle comprend tout de suite qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
- Eh bien chéri, on dirait que cette rentrée te pose soucis ?
- (Il l’embrasse) J’ai juste peur d’avoir pris une mauvaise décision et qu’un ami en pâtisse par ma faute.
Fin du tome 3 (à suivre tome 4 « Yuan »)
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