2 - Une grande nouvelle

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  • Lialana ! m'appela Naeden
  • Oui ? Je suis dans la grange ! répondis-je

Je rangeais ma fourche et sortit voir ce que voulais mon cher et tendre. Je le vis arriver vers moi en courant, un grand sourire fendant son beau visage hâlé.

  • Au village je suis tombé sur un type qui m'a dit que la guerre allait enfin se terminer !

Il me prit par les hanches et me fis voler dans les airs comme si je faisais le poids d'une brindille. Il riait si fort que je pense encore aujourd'hui que son rire dut retentir à des kilomères à la ronde. Je me mis à rire aussi, heureuse à l'idée que cette maudite guerre s'arrête enfin, après trente longues années. Nous n'avions connu que ça. Vingt-cinq années passées à fuir l'ennemi, à voir nos maisons saccagées par des soldats. Enfin la paix. Si seulement j'avais sû à ce moment-là...

  • Sais-tu ce qui a motivé les rois à mettre fin à tout cela ? lui demandais-je
  • Non, personne ne sait encore pourquoi, ce ne sont que des rumeurs pour l'instant. Il faut le dire à nos mères ! Elles seront tellement heureuses !

La guerre ayant prit nos pères, elles ont dû apprendre à vivre seules, priant pour que cela cesse et qu'elles puissent enfin faire leur deuil. Naeden m'attrapa la main et se mit à courir vers la maison, avec son beau sourire aux lèvres. Je n'oublierai jamais cette image de lui, ses longs cheveux blonds dans le vent, son teint hâlé par le travail extérieur, sa musculature imposante, son rire communicatif, son sourire qui ferait même craquer le plus rustre et renfrogné des hommes. Revoir sa grande main renfermant la mienne me fait encore pleurer aujourd'hui. Il était, il est, mon tout. Je suis incomplète sans lui.

Bien entendu, nos mères étaient sorties dehors, vu le boucant que faisait Naeden. Ma mère s'effondra en entendant la nouvelle, et celle de Naeden tomba dans les bras de son fils. Nous étions de l'émotion.

Le lendemain, je montais au village avec ma belle-mère vendre les crèmes que nous faisions à base de plantes. Tout le monde était en liesse, une fête se préparait même pour le retour des soldats. Voir toutes ces mères, toutes ses femmes et tous ces enfants pleurer de joie dans les rues ne pouvait que nous mettre du baume au coeur.

  • Lia, vas donc voir le chasseur, et demande lui s'il a du chevreuil, après tout, c'est la fête ! me demanda Arafina, ma belle-mère.
  • Tout de suite ! Mais s'il n'en a pas, je prend autre chose ?
  • Mmmmh...du faisan, sinon on se contentera de lièvre, j'irai voir les collets avec ta mère demain.
  • Du faisan mais oui ! C'est la viande préférée de Naeden, comment ai-je pu ne pas y penser !

Le chasseur était un homme qui vivait loin de tout et de tout le monde, il n'aimait les gens disait-il, mais avec la guerre, il s'était donné pour mission de nourrir les femmes et les enfants qui se retrouvaient seuls. Un brave homme. La chance me sourit ce jour là, car il venait de rapporter un beau chevreuil.

Le soir venu, nous sommes rentrées à la maison, contentes d'avoir tout vendu, cela nous fera des économies une fois l'hiver arrivé.

Mais en rentrant, pas de traces de Naeden. Ma mère nous dit qu'il était parti en ville plus tôt dans la journée, mais que lui même ne savait pas quand il rentrerait.

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