BORDEL

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« Fait chier... »

J’aurais vraiment dû le laisser sur place ! C’est sûr que j’aurais préféré le ramener chez lui, mais si seulement j'avais su où il habitait ! Du coup, je l’ai ramené chez moi et il a passé la nuit ici... Oui, c’est dimanche aujourd’hui, mais ça m'énerve : je voulais dormir cette nuit, moi !! Mais non, j'ai choisi de m'occuper de lui et j’ai pas pu fermer l'œil à cause de sa présence ! Résultat, j'ai une gueule de merde, en plus d'une légère gueule de bois... j'aurais peut-être pas dû sortir une bouteille hier soir. Avec des "j’aurais"…

Je suis à semi-allongée au sol, la tête posée contre le canapé et je regarde la télévision. J'ai tellement mal au crâne et aux yeux, putain !

« Raah, ça m'énerve sérieusement !! »

Je me laisse emporter par ma colère futile et frappe sur ce qui est le plus proche de moi, c'est à dire le poste de télévision... Juste après que mon pied l'ai atteinte, elle fait un drôle de bruit. Oups. Bon ça va, l'image saute un peu, mais rien n'a explosé : c'est nickel !

« Quand est-ce qu'il va penser à se réveiller, lui ? J'ai une vie, moi ! »

Enfin, j'ai surtout envie de dormir... et intérieurement, j'espère qu'il va pas ouvrir les yeux tout de suite, vu l'état de mon appartement ! Et puis j’avoue que j'ai un peu peur de sa réaction au réveil...

Mais pourquoi je pense ça moi !? Qu'est-ce que j'en ai faire, hein ?! Rien du tout !!!

Mais bon, en soit, je n'ai pas trop tort : j'ai vraiment mis le bordel, va falloir que je nettoie... j'ai tellement la flemme !

Bon aller, prenons notre courage à deux mains : « Motivation viens à moi !!! »

Alors que je me lève, déterminée, j'entends du bruit : il remue doucement dans le lit où je l’ai allongé. On va remettre le ménage à plus tard du coup. Tant mieux !

Je me laisse retomber au sol. Je vais pas non plus l’aider à se lever, merci ! Il est grand, il se débrouille !

Je ramasse ma bouteille de whisky à moitié pleine à mes côtés : je la termine d'un trait, rageuse pour je ne sais quelle raison. Tandis que ma tête se remet à me lancer, le goût vigoureux de l'alcool me chauffe rapidement la gorge... un peu trop rapidement. J'ai une soudaine envie de vomir.

Je me lève vivement, courant à moitié vers les sanitaires, dans l'optique de vider mon gosier alcoolisé. Un obstacle non-envisagé me fait tomber à la renverse : saleté de table de mes deux !!!

Résultat quelque peu positif : ma chute soudaine m’a fait passer mon envie de refoulement. Mais elle a remplacé celle-ci par de la douleur : mon gros orteil !

Je suis à moitié pliée au sol tellement la souffrance est intense ! Je me tiens le doigt de pied, essayant d'apaiser mon supplice. Quelle conne je fais, sérieusement !

Je me maudis en proférant beaucoup trop d'insultes... et encore plus en voyant que le garçon -anciennement allongé tranquillement, je tiens à le rappeler- s'est relevé d'une traite en position assise, affolé par le bruit que j'ai malencontreusement fait.

Bizarrement, je sens que la journée va être compliquée.

***

Je me suis réveillé en sursaut : quelque chose est tombé, ça a fait du bruit... et ça m'a fait peur.

Je pensais me réveiller dans la ruelle sombre d'hier, mais non : je suis -enfin, j'étais- bordé dans un lit aux draps propres, un tissu mouillé sur le front et les mains récemment bandées. Euh, je suis… où ?!

Le bazar -même plus, le bordel- environnant le lit dans lequel je suis m'effraie un peu : quelqu'un ou quelque chose s'est déchaîné ici je crois...

Je cherche alors des yeux, me laissant gagner par l’affolement, ce qui pourrait être une bête sauvage, mais mon regard ne trouve qu'une fille recroquevillée sur elle-même au sol, se tenant le gros orteil, de jolies paroles fleuries sortant de sa bouche...

Okay, calme-toi ! Calme-toi !

Ferme les yeux et quand tu les rouvriras, tu verras que cela n'était pas réel !

Eh bien non : quand je les rouvre hésitant, elle est toujours là, en train de mourir de douleur à cause de son orteil...

Waouh ! Qu'est-ce que j'ai fumé avant de dormir, moi ? Je crois que je ne vais pas supporter cette situation plus longtemps : il faut que je me réveille !

Je me rallonge donc dans le lit, et ignorant la douleur de mes poignets (qui me semble trop réaliste pour être rêvée), je tire lentement la couverture sur moi, tremblant. Je ne suis vraiment pas rassuré...

Alors que j'essaie de me calmer doucement, priant pour que ce ne soit qu’irréel, une main attrape ma vitale protection de tissu.

"AHHH !!! JE NE VEUX PAS MOURIR !!!"



* Voilà pour ce troisième chapitre !! (Oui, j'étais inspirée XD) La suite arrive bientôt : je suis en cours d'écriture ;) A plus !! *

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