In pari causa turpitudinis cessat repetitio

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Devant l'attaque en règle qui m'a laissée écorchée vive, telle une vulgaire garenne à l'étal d'une boucherie, gisante dans sa barquette d'inox glacée, baignant dans mon propre sang et mes larmes amères — tant votre forfaiture m'a transpercé le cœur et terni mon poil —, je me dois de faire appel à l'imagination et au talent de mon ami, le regretté Robert Louis Stevenson. Son âne, bien que plus tard abandonné, inutile, au détour d'un chemin cévenol, fut autrefois un compagnon de jeu infatigable — et sérieusement monté — d'une lointaine aïeule lagomorphe du côté de chez Swann, dont les magnifiques oreilles surent entendre bien des histoires imaginées et contées par son maître.

Qui habet aures audiendi audiat.

J'ai découvert, avec joie, que notre grand auteur avait tellement aiguisé sa plume pour satisfaire ma demande qu'outre madame Odezère (qui perd là son qualificatif de "délicieuse", notez.), d'autres gratte-papiers, principalement une Florentine d'opérette à Katana-de-chez-Wish et un deux-fois-cuit en inutile armure chocolatée, en avaient pris pour leur grade. Leurs scoring sont désormais si infinitésimalement insignifiants que pour atteindre de nouveau le statut d'auteur.es altruistes, ils leur faudra écrire des textes sincèrement laudateurs à la gloire de notre troll préféré, la dite ElleGé.

Quidquid latine dictum sit, altum sonatur.

Je m'efface, laissant ce pastiche, à la limite du plagiat (...tu m'étonnes !) remplir sa fonction de haute besogne.

Carrot's Island Treasure (Le trésor de l'île aux carottes)

[Résumé des chapitres précédents]

Un jeune et riche garçon (appelons-le Jim. Ou Kevin. Ou Titouan, peu importe) trouve une carte au trésor dans la doublure de la culotte d'une aventurière venue se refaire une santé dans l'hôtel de luxe où il séjourne avec ses parents. Il n'a pas besoin d'argent, mais, pour que l'histoire continue, il décide de piller l'île qui abrite le butin. Quel idiot. Il emprunte le yacht de dix-huit mètres de son père et demande à deux désœuvrées de se joindre à lui, car il a peur de s'ennuyer pendant le voyage. Mona Trou-l'y-met, une Squire* maîtrisant aussi bien le sabre japonais que la plume d'oie, accompagnée de la sévère doctoresse ès-Lettres Fafa Haut-de-l'air, autrice de nombreuses histoires désopilantes publiées en épisodes sur l'internet, seront pour lui la garantie de bonnes soirées au coin du feu, à ouïr les truculentes fantaisies de ses deux amies. [NdE : penser à coller une cheminée dans le yacht, avec du petit bois pour la crédibilité].

Comme ils ont tous trois deux mains gauches (et une verrue plantaire, mais je ne balance pas), ils sont incapables de piloter le rafiot seuls. Ils font appel, après l'avoir trouvée dans la rubrique Kinanveu du site Adopte-Une-Lapine.fr, à la merveilleuse — et trop rare — Short Ine Silver, skippeuse émérite, qui doit les rejoindre sur son paddle violet pailleté, son ouvrage de référence ("La goélette pour les Nuls") sous le bras et son célèbre cacatoès plumeteux arc-en-ciel sur l'épaule.

*Titre de noblesse, désuet.

Chapitre 7

(Note du Traducteur : je n'ai fait que traduire l'original de R.L. Stevenson. Mais il semble que quelques coquilles, erreurs et billevesées persistent. Maudit Google Trad. Sauras-tu les reconnaitre ?)

 [...] Et j’allais moi aussi naviguer ; naviguer sur une goélette, avec un maître d’équipage qui jouerait du sifflet, et des marins à catogans, qui chanteraient ; naviguer vers une île inconnue, à la recherche de trésors enfouis !

J’étais encore plongé dans ce songe, lorsque nous nous trouvâmes soudain en face d’une grande barrakàfrites, et nous en vîmes sortir Mona Trou-l'y-met, vêtue comme une officière de marine, en habit gros bleu, qui vint à notre rencontre d’un air épanoui.

— Vous voici, s’écria-t-elle, et la docteresse est arrivée hier soir. Bravo ! l’équipage est au complet.

— Oh ! madame, m’exclamai-je, quand partons-nous ?

— Quand nous partons ?... Nous partons demain !

Après m’avoir laissé déjeuner, Mona me remit un billet adressé à Short Ine Silver, à l’enseigne du cabaret La Courte-queue. Pour la trouver, il me suffisait de longer les bassins et de faire attention ; je verrais une petite taverne ayant pour enseigne un belle queue de lapin de cuivre rouge. C’était là. Je me mis en route et me faufilant parmi une foule épaisse, je trouvai l'endroit en question.

C’était un petit débit d’allure assez prospère. L’enseigne était peinte de frais, on voyait aux fenêtres une lumière rouge, et le carreau était proprement sablé. La plupart des clients étaient des écrivains, et ils parlaient si fort que je m’arrêtai sur le seuil, intimidé.

Durant mon hésitation, une femme surgit d’une pièce intérieure, et un coup d’œil suffit à me persuader que c’était Short Ine. Elle avait la jambe longue et fine, sautillait comme un oiseau des îles. Elle était menue mais robuste, avec une figure pâle, mais spirituelle et souriante. Elle semblait même fort en gaieté, sifflait tout en circulant parmi les tables et distribuait des plaisanteries ou des caresses à l’épaule à ses clients favoris.

Je repris courage aussitôt.

— Madame Silver, n’est-ce pas ? fis-je, en lui tendant le pli.

— Oui, mon garçon, c’est bien moi, répliqua-t-elle. Et toi-même, qui es-tu ?

Mais en voyant la lettre de la Squire, elle réprima un haut-le-corps.

— Ah ! reprit-elle, je comprends, tu es notre nouveau garçon de cabine. Charmée de faire ta connaissance.

Et elle saisit délicatement ma main entre ses doigts fins.

Tout aussitôt, à l’autre bout de la salle, un consommateur se leva brusquement et prit la porte. Il en était proche, et un instant lui suffit à gagner la rue. Mais sa hâte avait attiré mon attention, et je le reconnus d’un coup d’œil. C’était l’homme au visage de cire qui était venu le premier au Scribe Bay Area

— Ah ! m’écriai-je, arrêtez-le ! C’est Pepy-Tow !

— Je ne donnerais pas deux liards pour savoir qui c’est, proclama Silver ; mais il part sans payer. Harry, cours après et ramène-le.

Harry, qui était tout voisin de la porte, bondit à la poursuite du fugitif.

— Qui disais-tu que c’était ? Tow quoi ?

— Pepy-Tow, madame, répondis-je. Mme Trou-l'y-met a dû vous parler des... Correcteurs ? C’en est un.

— Hein ? Dans ma maison ! Ben, cours prêter main-forte à Harry. Lui, un de ces sagouins ?... ElleGé, c’est vous qui buviez avec lui ? Venez ici.

La nommé ElleGé s’avança toute piteuse, en étreignant sa 8.6 contre sa poitrine plate.

— Dites, ElleGé , interrogea très sévèrement Short Ine, vous n’avez jamais rencontré ce Pepy-Tow auparavant, hein ?

— Non, madame, répondit ElleGé , avec un salut.

— Vous ne saviez pas son nom, dites ?

— Non, madame.

— Par tous les diables, ElleGé, cela vaut mieux pour vous ! s’exclama la patronne. Si vous aviez été en rapport avec des gens comme ça, vous n’auriez plus jamais remis le pied chez moi, je vous le garantis. Et qu’est-ce qu’il vous racontait ?

— Je ne sais pas au juste, madame.

— Crédié ! C’est donc une tête de mouton que vous avez sur les épaules ? Vous ne savez pas au juste ! Vous ne saviez peut-être pas que vous parliez à quelqu’un, hein ? Allez vous rasseoir, écrivain d’eau douce.

Et tandis que ElleGé regagnait sa place, Silver me dit tout bas, sur un ton confidentiel, très flatteur à mon avis :

— C’est une brave femme, cette ElleGé, quoique bête. Mais, voyons, continua-t-elle tout haut... Pepy-Tow ? Non, je ne connais pas ce nom-là. Et pourtant, j’ai comme une idée... oui, j’ai déjà vu le sagouin. Si nous attrapons ce correcteur, c’est la docteresse Fafa Haut-de-l'air qui sera heureuse de l’apprendre !

Tout en lançant ces phrases, elle déambulait de long en large dans la salle enfumée, tapotant de la main sur les tables, et affectant une telle chaleur qu’elle eût convaincu un juge de cour d’assises ou un limier de la police. Mes soupçons s’étaient réveillés en trouvant Pepy-Tow attablé à La Courte-Queue, et j’observais attentivement mon hôtesse. Mais elle était trop forte, trop prompte et trop rusée pour moi. Quand les deux hommes rentrèrent tout hors d’haleine, avouant qu’ils avaient perdu la piste dans la foule, et qu’on les avait pris pour des voleurs et houspillés, je me serais porté garant de l’innocence de Short Ine Silver.

— Dis donc, mon garçon, fit-elle, voilà une chose fichtrement désagréable pour une femme comme moi, hein ! Le capitaine Trou-l'y-met et la docteresse Fafa Haut-de-l'air, que vont-t-elles penser ? Voici que j’ai cet... indésirable installé dans ma maison, à boire mon rhum ; voici que tu arrives et me dis son fait, et voici, diantre ! que je le laisse nous jouer la fille de l’air, sous mes yeux ! Dis, tu me justifieras auprès d'elles ? Eh bien, réponds, que pouvais-je faire, moi, en talons hauts, pour poursuivre et rattrapper ce coquin ?

Soudain, elle s’interrompit.

— Ce n’est pas tout ça. Le devoir avant tout, camarade. Je mets mon plus beau chapeau et file avec toi chez nos amies, leur conter l’affaire. Car, note bien, c’est grave, cette histoire, et j’oserai dire que ni toi ni moi n’en sortons guère à notre avantage. Non, ni toi non plus, dis ; nous n’avons pas été fins, pas plus l’un que l’autre.

Durant notre courte promenade au long des quais, ma compagne m’intéressa fort en me parlant des navires que nous passions en revue et à tout propos elle me sortait de petites anecdotes sur les navires ou les marins, me serinait des expressions nautiques pour me le faire bien entrer dans la tête. Je le voyais de plus en plus, ce serait là pour moi une amie inestimable.

En arrivant à l’auberge, nous trouvâmes la Squire et la Fafa Haut-de-l'air attablées devant une pinte de bière et des rôties ; elles s’apprêtaient à aller faire une tournée d’inspection sur la goélette.

Short Ine raconta l’histoire depuis A jusqu’à Z, avec beaucoup de verve et la plus exacte franchise.

Elles regrettèrent que Pepy-Tow eût échappé ; mais nous convînmes tous qu’il n’y avait rien à faire, et après avoir reçu des félicitations, Shot Ine Silver se retira.

— Ma foi, Mona, dit la docteresse Fafa Haut-de-l'air, je n’ai en général pas grande confiance dans vos trouvailles, mais j’avouerai quand même que cette Short Ine Silver me botte.

— C’est une parfaite brave lapine, déclara la Squire.

— Et maintenant, conclut la docteresse, notre jeune garçon va venir à bord avec nous, n’est-ce pas ?

— Bien entendu. Mettez votre chapeau, Jim (Kévin ?), et allons visiter le navire.

[en route vers le chapitre huit,

que vous trouverez facilement dans l'ouvrage de référence,

L'île au trésor, Flamarion Jeunesse -

Collection Père Castor,

ISBN 9782081494268 ,

5.90 € TTC.)

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