Psy : Vous pouvez commencer ...

Moi : Docteur ? Vous pensez qu'on devrait participer à un concours d'écriture ?

Psy : Pourquoi cette question ?

Moi : Eh bien, cette discussion entre nous est une oeuvre écrite en tant que telle, non ?

Psy : Oui, mais cette discussion n'est qu'un report écrit de vos divagations intérieures.

Moi : Mais une oeuvre littéraire peut être constituée de dialogues, de monologues, de lettres, d'échanges...

Psy : Ne venez pas me parler d'oeuvre littéraire dans votre cas, c'est inapproprié.

Moi : C'est pourtant une démarche d'écrivain, même une démarche artistique, que d'écrire sur ses propres échanges intérieurs. Pas au sens le plus noble du terme, mais au sens du droit à la création personnelle. Je ne parle pas d'une reconnaissance par un pair ou par un tier d'un statut d'écrivain, juste du fait qu'écrire fait de vous un écrivain. Et un écrit respectant une forme de récit et cohérent dans sa démarche de création serait une oeuvre.

Psy : Donc un enfant de six ans écrivant son journal intime est un écrivain, et son journal, une oeuvre ?

Moi : Oui, je n'ai pas parlé de qualités d'écriture, juste d'une démarche cohérente. Parler de soi, dire chaque jour ou semaine ce qu'il se passe c'est un récit. La démarche n'est ici que de déposer ces émotions, son ressenti, mais c'est déjà une oeuvre.

Psy : Une oeuvre n'est alors comprise que comme un temps suffisant de travail pour faire une tâche. Oeuvrer à écrire débouche sur une oeuvre écrite.

Moi : Oui, une oeuvre c'est un existant cohérent.

Psy : Cohérent ? Vous voulez dire qu'un type qui note à chaque fois comment il tue des chiots, comment il s'y prend, et ce qu'il ressent, c'est cohérent ?

Moi : C'est un exemple assez extrême. Si on parle de l'oeuvre elle même, oui c'est une oeuvre et pour celui qui écrit, elle a une importance. On ne parle pas d'état mental, ni de cohérence mentale. Ecrire pour soi, c'est déjà écrire.

Psy : Ecrire sur l'état de son caca, sa forme, sa couleur, chaque fois qu'on va aux toilettes ?

Moi : Oui, dans l'idée ça reste une oeuvre écrite, même si le but n'est pas très ... profond. Au final, je ne parle pas du contenu, ni de sa qualité, ni de l'état mental de son auteur, ni d'éthique et de valeurs morales.

Psy : Si l'oeuvre est écrite à plusieurs ?

Moi : Oui à plusieurs ça marche. Il y a bons nombres d'études et d'écrits rédigés par un ensemble de personnes, tant qu'il y a un but ou un cohérence commune.

Psy : Si l'oeuvre est écrite par un logiciel, un automate ou un robot ?

Moi : Oui, mais il faudrait établir que le logiciel, le robot, dispose d'une intelligence, d'une émotivité, d'une compréhension de savoir qu'il écrit et de ce qu'il écrit. Il existe plein automates, de logiciels capables de rédiger un texte. Mais ont-ils pour autant une démarche d'écriture, une envie de création.

Psy : Un jeune enfant peut écrire sur sa journée sans envie de création, sans avoir l'idée que c'est une production d'écrit et qu'elle a un sens.

Moi : Oui, mais c'est valable pour tout le monde. Ecrire machinalement ce qu'on vous dicte, ce qu'on entend, écrire sans but, sans cohérence, écrire sans envie de produire un écrit fini. C'est autant de choses qui définissent à mon sens ce qu'est une oeuvre écrite.

Psy : Oui, mais là il y a une différence entre oeuvre écrite et oeuvre littéraire. Littéraire est un mot important, vous voyez que vous n'êtes pas cohérent.

Moi : Oui, alors je restreints ma question à l'oeuvre écrite, puis-je présenté mon texte comme une oeuvre écrite à un concours d'écriture ?

Psy : Si vous me demandez mon avis, alors non ne le présentez pas. Si vous me demandez simplement si vous avez le droit de le faire, oui vous en avez le droit.

Moi : Ma question ne portait pas sur le droit.

Psy : Le concours dont vous me parler exige une oeuvre finie, qu'il y ait une fin. Déjà sur le plan du droit vous fausseriez la réalité, car il n'y a pas de fin à notre discussion, sauf à la fin. La fin de la vie j'entends.

Moi : Oui, mais la production écrite de notre discussion peut avoir une fin avant la fin de ma vie.

Psy : Avez-vous envie de mettre un point final à notre discussion que cela s'arrête ici ?

Moi : Euh non, car je n'ai pas l'impression d'avoir atteint un point final, d'avoir fait tout ce que je voulais faire avec cette oeuvre. D'un autre coté, cela pourrait être un tome 1 ou une forme épisodique de notre discussion.

Psy : Est ce que cette discussion, jusque là, vous satisferait ? Mettre une fin à cet épisode, à ce tome vous satisferait ?

Moi : Bin, je ne sais même pas si cette discussion satisfaisante...

Psy : Vous parliez de ce que vous vouliez faire avec cette oeuvre. Êtes-vous arrivé à un point, où, cette partie de l'oeuvre mérite le nom de tome 1, ou acte 1, ou toute forme de séquence qui permettrait un découpage premier ?

Moi : Euh, je ne vous suis plus...

Psy : Plus simplement, une partie 1, un tome 1, révèlerait qu'il y ait suffisamment de choses à l'intérieur de cette partie pour en faire une étape à part entière.

Moi : Je ne vous suis toujours pas...

Psy : Cela va commencer à m'énerver. EN ÊTES-VOUS OUI OU NON, A LA CONCLUSION DE VOTRE TOME 1 ou DE TOUTE CHOSE AVEC UN PUTAIN DE "1" A LA FIN ?

Moi : Mais pas besoin de crier. C'est pas en criant que vous obtiendrez une meilleure réponse. C'est pas que j'entends pas, c'est que je ne comprends pas tout.

Psy : En même tant quand on écoute à moitié on ne comprend pas tout. Je vois bien que vous blairez rien à la moitié des mots que je vous sort, mais faites un minimum d'efforts.

Moi : Du coup, si vous voyez que je comprends pas tout pourquoi vous me criez dessus.

Psy : Vous êtes énervant, et je l'avoue, ça me fait du bien de vous crier dessus. J'aimerais même vous filez des tartes. Je vous assure qu'il faut avoir des nerfs d'acier pour se coltiner un pareil gugusse.

Moi : Gugusse ? Franchement docteur.

Psy : T'aurais préféré quoi GROS CON, PIGNIOUF, ou comme on le dit de nos jours un PUTAIN d'HYPERACTIF. Alors que t'es ni actif et encore moins hyperactif, t'es juste à la RAMASSE et HYPER CHIANT. Si on devait étiqueter tous les cons dans ton genre "d'hyper actif" il n'y aurait plus d'arbres sur la planète. Franchement, lisez, relisez, essayez de comprendre, au lieu de rejeter tout en bloc et dire avec un air débile "j'ai pas compris". Bordel, mais vous laissez votre cerveau où ? A la maison, devant un site de streaming ou devant du pron. VOUS LE FOUTEZ OU VOTRE CERVEAU ?

Et moi, je me casse le cul à expliquer, réexpliquer, à décortiquer, à essayer de simplifier et en face 0. Juste un débile qui te regarde avec son regard niais et vide, avec un filet de bave qui dégouline de la bouche et te dit "je comprends pas". Je dis des mots, je parle ta langue alors fait un putain d'effort ou achètes toi un dictionnaire, un traducteur automatique. Tu fais chier, MERDE !

Moi : Non finalement, gugusse c'était pas si mal.

Psy : Alors ! T'as fait ton choix ?

Moi : Ecoutez docteur, je crois simplement que je vais passer mon tour cette fois. C'est pas si important après tout. Je déterminerai à un autre moment si je suis arrivé à la fin de quelque chose.

Psy : Ouais, fais comme toujours, procrastines. Après tout, on n'est plus à ça près. T'as tellement de choses en retard que ...

Moi : Ecoutez docteur, on va s'arrêter là et on continuera quand vous vous serez calmé !

Psy : MAIS JE SUIS TRES CALME. ET PUIS C'EST MOI QUI DECIDE QUAND C'EST FINI OU NON.

Moi : Oui enfin cela peut être fait d'un commun d'accord.

Psy : T'as gueule. on s'en fout.

Psy : Fin de la séance !