Séance 9 : Où en est on du tuto...
Psy : Vous pouvez commencer ...
Moi : Vous savez docteur, je commence à comprendre le but de cet écrit.
Psy : Ah, seulement maintenant. Je veux dire par là qu'on est presque à la dixième séance.
Moi : Oui, enfin non. Enfin si mais... euuuuh... comment dire...
Psy : Vous avez démarré avec une idée et vous comprenez maintenant son potentiel ou le but à atteindre ?
Moi : Euh oui, c'est ça docteur. Enfin ce n'est pas si simple. J'avais une idée plutôt précise au début. C'est comme un journal intime rédigé au présent, mais je ne suis pas à l'aise avec la notion de journal intime. Je veux dire, je n'en ai jamais écris.
Psy : Donc, pour vous, il parait plus simple ou judicieux d'écrire sur un simulacre de séance psy, avec un simulacre de psy. Il y avait dix fois plus simple.
Moi : Je sais. Je complique toujours tout et j'ai appris à aimer ce qui n'est pas facile.
Psy : Vous dites ça, mais la vie c'est une chose compliquée et vous n'y arrivez pas et vous n'aimez pas ça.
Moi : Oui, mais on sait ça, j'aime juste les postulats compliqués.
Psy : Les lois mathématiques et les lois de la physique sont autant de postulats compliqués et intéressants, pourtant vous ne vous épanouissez pas dans ce domaine.
Moi : J'adore profondément ces thèmes et d'ailleurs j'aime plus la physique que les maths. Les maths ont un coté moins palpable que la physique.
Psy : Alors pourquoi ne pas en faire ?
Moi : Il faut un niveau et une compréhension.
Psy : Oui mais tout cela s'acquière.
Moi : C'est un grand échec de ma vie, je sais que je passe à coté de quelque chose, mais plus j'essaye de comprendre et moins j'y arrive. J'ai essayé plusieurs fois, mais je manque de rigueur, de méthode et d'une autre chose que je ne peux pas vraiment définir. Vous savez c'est cette chose qui différencie celui qui comprend de celui qui ne comprend pas.
Psy : Oui, l'éclair de génie.
Moi : Oui, cette capacité à élucider, à comprendre profondément ce qu'on a devant les yeux. Comprendre le calcul et le résoudre. Cet instant où votre cerveau sait qu'il a la réponse.
Psy : Oui, c'est les connexions neuronales qui s'agencent de façon à répondre. Comme quand vous cherchez un mot, que vous l'avez sur "bout de la langue" et que votre cerveau recherche la réponse en proposant des choses ou des aides mnémotechniques.
Moi : Oui, et bien depuis la troisième je suis plutôt largué niveau éclair de génie, surtout en ce qui concerne les maths et la physique. Les calculs ne se font pas correctement dans ma tête, je réfléchis mal, je me perds et je ne comprends pas la réponse et des fois, je ne comprenais même pas le cheminement.
Psy : Le cheminement, vous voulez dire la démonstration ?
Moi : Oui.
Psy : C'est aussi pour cela que vous n'y arrivez pas, vous n'employez pas les bons termes, et vous ne vous appliquez pas à voir que c'est une absolue nécessité que d'utiliser les bons mots et les bonnes solutions de calculs aux bons endroits. On ne tâtonne pas c'est précis les sciences dures. Rappelez moi, votre cursus et vos échecs.
Moi : BTS GEMEAU (échec), BTS service en espace rural, Licence de communication, début de Master en communication (double échecs).
Psy : Oui et maintenant.
Moi : (avec une petite voix) Et là je pars dans le culturel, je refais une licence.
Psy : Et c'est ce que vous voulez ?
Moi : Oui. Pourquoi cet air accusateur.
Psy : Vous le savez.
Moi : Quoi ! Que le jugement familial a toujours été en faveur d'une filière scientifique plutôt qu'une filière artistique. Que l'art c'est pour les glandus et les bobos végans. Que je vais finir punk à chien.
Psy : Personne n'a dit ça !
Moi : Oui, je vois bien tout le mépris que vous avez pour mes choix, docteur.
Psy : Je m'abstiendrai de répondre à cette critique. Je voulais juste préciser le fait que vous êtes un amoureux de l'empirisme.
Moi : Oui, je ne suis pas rationnel.
Psy : Je ne voulais pas dire cela, mon but est autre. Je suis là pour faire comprendre à vous et au lecteur, le fonctionnement, la pensée qui vous amène à me parler. Vous aimez attaquer les choses de façons empiriques. Et on en est à neuf séances, afin que vous définissiez mieux votre façon de construire ce texte.
Moi : Donc, c'est bordélique et on comprend rien parce que c'est empirique.
Psy : Non, ça c'est uniquement parce que vous manquez de clarté. Vous ne choisissez pas précisément le déroulé de la séance.
Moi : C'est normal, c'est à vous de le faire.
Psy : Oui, mais je ne suis qu'une représentation, et notre échange, un jeu, un simulacre.
Moi : Oui mais c'est tout le but. C'est un échange au présent ce qui inclus sont lot de digressions, d'échanges infructueux, de cycles, jusqu'à aboutir à quelque chose.
Psy : Donc, le lecteur doit suivre un cheminement de votre pensée, aussi bordélique, qu'empirique.
Moi : Le format l'impose, je ne contraints personne à me lire.
Psy : En gros le format, c'est un journal intime.
Moi : Non, le journal intime c'est raconté une journée. Du passé, rédigé au passé et qui ne fait part que d'une partie du ressenti. Je veux dire par là que j'ai lu une chose se rapportant au journal intime. Au journal intime d'une patate.
Psy : Attendez, on cite expressément un élément du site où on rédige.
Moi : c'est normal, il y a un coté interactif. On ne le cite pas précisément, on y fait suffisamment référence pour les curieux ou pour simplement faire un petit coucou amical.
Psy : Oui mais vous n'informez pas les personnes que vous les citez.
Moi : Je ne suis pas là pour faire du mal ou dénigrer le travail des autres, j'évoque simplement ce qui m'inspire.
Psy : Oui, donc ce n'est que des coucous amicaux et un coté interactif.
Moi : Exactement et pour le moment rien de gravé dans le marbre. Bref, cette partie de vie, que j'ai lu, m'a interpelé. Pas dans le fond, mais la forme. Se présenter intimement, au moyen d'un récit était intéressant. Se dépeindre avec humour est intéressant. Parler de comment on devient qui on est, est intéressant.
Psy : Mais, il y a un mais. Sinon vous auriez choisi, l'option du journal intime.
Moi : Et bien, le journal intime n'est pas très adapté à ma vie et à ma façon de faire. Si, je n'ai jamais rédigé de journal intime c'est bien parce que je n'ai pas grand chose à dire sur moi, mes journées et l'évolution au fil de la semaine.
Psy : Oui, vous êtes chiant, votre vie est chiante...
Moi : Et j'ai tendance à dramatiser les choses. J'aurais alors été un petit Calimero.
Psy : Ceci plus vos pleurnicheries, ça deviendrait insupportable.
Moi : Tout à fait docteur, en plus cela ne m'aiderait en rien à avancer ou à construire quelque chose. Je recherchais autre chose que le format journal intime. Sans perdre l'intime et l'humour sur l'intime.
Psy : D'où le format du divan, la transgression du secret médical.
Moi : Je fonctionne mieux en binôme et vous pouvez précisez des choses, les reformuler, ou me demander de les préciser. De plus, c'est un récit au présent, enfin quand j'écris, j'écris ce que je pense et ce que vous pouvez dire. C'est le cheminement de ma pensée, sans retouche, enfin si, il y a des retouches, mais elles ne trahissent pas "le présent" du texte.
Psy : Vous pourriez aussi écrire cela au passé, ce qui inclurait une distanciation et une analyse plus profonde encore de l'état d'échange avec vous-même. Puisque vous vous voyez vous parler et vous pouvez analyser l'analyse.
Moi : Oui enfin je reste sur un coté humoristique docteur. Sinon cela deviendrait de la pure masturbation intellectuelle.
Psy : Oui et on passerait à coté de tous ces moments qui ne mènent nul part.
Moi : Justement, c'est ce qui fait que c'est moi. Combien de mes amis et de mes connaissances vous diront que je suis capable d'accorder une importance démesurée à un détail d'une conversation. Je suis même capable d'y revenir vingt minutes après qu'on est changé de sujet.
Psy : Oui, vous êtes chiant.
Moi : Non, c'est un défaut de conversation qui illustre bien un détail personnel. Ce détail; défaut amusant ou pénible, évoque bien ma manière d'être. C'est donc que mon système marche, il illustre ce que je suis. Le système à ses imperfections et défauts, mais ce format permet à moi et au lecteur d'être au plus proche de ma pensée. J'entre dans ma tête et c'est parfois épuisant pour tout le monde.
Psy : Ah, votre coté communication.
Moi : Oui, ici tout repose sur de la transmission et de l'analyse. S'analyser c'est se transmettre des informations pour mieux se comprendre et en communicant ce fonctionnement, je permets d'être au plus près de mon intime intimité, ma pensée.
Psy : Bordel, tout ça pour juste cette conclusion. Autant faire un résumé et ce résumé le passer à l'écrit.
Moi : Oui, mais je me résume jamais, donc un résumé serait mal adapté pour parler de moi.
Psy : Mais tout n'est pas toujours en flux continue.
Moi : C'est vrai, je suis aller me refaire un café, j'ai bugué devant l'ordinateur, j'ai étendu du linge et caresser le petit chat noir qui me stalk pour avoir de l'attention.
Psy : Tout comme les moments où vous faites quelques recherches sur internet pour vous assurez de la valider du discours que je tiens.
Moi : Oui, vous êtes censé en savoir plus que Moi, alors je fais des fois des vérifications et recherches. Mais ça n'a rien d'un cours, et rien n'est absolu, c'est un point de vue. Je fais en sorte de ne pas trop faire de bêtises, de grosses bévues. Ce n'est pas un mensonge, juste une idée que je précise, un point de vue que j'éclaircis.
Psy : C'est comme votre corrections orthographiques, ça n'est pas parfait.
Moi : J'espère toujours être le plus juste possible, et je fais des efforts.
Psy : Pas pour la construction ou la syntaxe en tout cas. Tout de façon, on n'est pas sorti du tutoriel, si vous en êtes ecore à expliquer et à justifier votre écrit.
Moi : C'est vrai, mais faire des rappels et des petites avancées cela fait autant parti d'une ambiance, que d'un apprentissage. Moi et le lecteur, on progresse ensemble. Et puis si on avançait vite, si c'était efficace ça ne collerait pas à ma façon d'être.
Psy : Oui, le lecteur n'imagine même pas à quel point vous êtes comme ça : lent et inutilement à la recherche de la complexité.
Moi : Bin je pense qu'au contraire, on commence à le comprendre.
Psy : Fin de la séance.
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