Séance 13 : le réveil de la farce
Psy : Vous pouvez commencer ...
Moi : Docteur, il ne vous arrive pas d'être amoureux d'une pensée ?
Psy : Au sens d'une idéologie ou au sens d'une chose créée par vous ?
Moi : Au sens d'une chose créée.
Psy : J'espère que vous ne pensez pas à moi.
Moi : Ah, non. Je ne pensais pas spécifiquement à vous, ni à ce genre d'amour.
Psy : Très bien et tant mieux. J'ai une éthique professionnelle.
Moi : Cela veut dire que sans éthique professionnelle vous seriez tenté ?
Psy : Non plus, mais moi au moins j'ai une éthique, c'est moins blessant que de vous envoyez bouler.
Moi : Je n'étais pas intéressé par vous. Je l'ai dis. Pas besoin de vous cachez derrière votre pseudo-éthique.
Psy : Pseudo-éthique... ne suis-je pas votre psy ?
Moi : Si, mais vous êtes juste un rôle, un personnage...
Psy : Je vous arrête tout de suite, ça ne m'intéresse pas ce que vous pensez de moi. J'ai une éthique, point. Revenons à votre besoin de parler d'idée.
Moi : Euh oui. Même si vous n'êtes qu'un destinataire d'échange respectant peu l'éthique habituelle d'un psy.
Psy : Ta ta ta, je ne veux pas vous entendre parler de cela maintenant, vous n'êtes pas prêt à avancé sur ce terrain. Parlez d'abord des idées. Vous comprendrez par la suite.
Moi : Je suis interloqué. Je n'ai pas le droit de parler de ce dont je veux parler ? Vous me l'interdisez ?
Psy : Disons que je vous invite à changer de discussions.
Moi : C'est rare de vous voir si prévenant. Vous allez bien ?
Psy : Oui.
Moi : C'est flippant, vous allez m'écouter et vraiment trouver une solution à mes problèmes personnels et professionnels ?
Psy : Non, je suis vous. Donc même si je trouvais des solutions, ce serait à vous de vous en attribuer le mérite. Ne soyez pas si con à la fin. Parlez des idées plutôt.
Moi : Ah, je vous retrouve docteur, cette once de méchanceté me manquait.
Psy : La méchanceté n'existe pas, c'est comme être gentil. Ce sont des mots simples qui cachent des sentiments plus profond que vous ne décortiquez pas et vous concluez à de la méchanceté ou de la gentillesse. Par exemple, je suis irrité donc méprisant, le tout enveloppé dans un grand self contrôle, parce que pour moi, vous êtes irritant et naïf. Vous voyez ce n'est pas de la méchanceté. C'est une réponse émotionnelle complexe.
Moi : Mais on peut être gentil ou méchant.
Psy : C'est un dilution simpliste. Un être ne se réduit pas à la simple notion de gentil ou méchant.
Moi : Mais par exemple, je suis souvent gentil avec les gens.
Psy : Faux. Dans le meilleur des cas c'est un mélange de philanthropie et de naïveté, mais la plupart du temps c'est une acceptation systématique des comportements des autres afin de ne pas entrer en conflit avec eux pour éviter la douleur émotionnelle ou physique. La gentillesse dans votre cas tient plus de l'auto-défense.
Moi : Bon d'accord vous marquez un point. Mais la simplicité à du bon.
Psy : Oui, pour éviter de se poser trop de questions.
Moi : Mais seriez-vous psy, docteur ?
Psy : Vous pouvez vous moquez mais les mots peuvent être utilisés avec un peu de profondeur. C'est comme dire que tel ou tel chose c'est de la merde. Vous diluez vos émotions et vos sentiments sans prendre le temps de mettre les bons mots. Est ce que ce dégout n'as pas des causes plus établies ? En quoi êtes vous en désaccord par rapport à celui qui aimerait ?
Moi : Ouais, faut faire une argumentation et une dissertation de quinze pages quand on vous parle.
Psy : Et bien, ça évite le flou et la normalisation en un monde polaire. Gentil/ méchant, génial/ merde, etc. Un peu de richesse dans le vocabulaire ça aide autant les autres à nous comprendre, qu'à se comprendre soi-même.
Moi : Non mais d'accord, là forcement ça part dans l'argumentation facile. C'est du bon sens, bla bla bla. On n'est pas des dictionnaires ambulants et un peu simplicité ça fait pas de mal. C'est tout. Dire tous, le plus justement possible ça demande un temps fou.
Psy : Et bien, ne parlez pas alors.
Moi : Ne soyez pas con, des fois faut aller droit au but, on n'a pas le temps. Si on me demande " alors Star Wars 7 ?" - " Bin pour un Star Wars c'est pas terrible."
Psy : J'aurais dit à votre place "C'est creux, que de l'hommage. Pas d'identité propre."
Moi : Vous êtes violent, y a quelques bons effets spéciaux.
Psy : Cela n'empêche pas, on peut être creux et avoir de jolies images.
Moi : Ouais, j'ai vu plus inspiré comme imagerie et effets spéciaux.
Psy : Creux, hommage et pour être plus tolérant, peu d'identité.
Moi : Les fans du 7 vont gueuler.
Psy : Ils peuvent. Mais pour ma part ça reste un film de commande qui manque d'âme.
Moi : Cela a un rapport avec les idées ?
Psy : Oui, c'est un peu votre idée. Donc c'est en partie votre opinion.
Moi : Euh, là c'était votre opinion, pas la mienne. Moi, j'ai juste dis "pas terrible".
Psy : Non mais "pas terrible", y a les méchants, les gentils et au milieu le pas terrible. Ecoutez-vous. Votre argumentation est aussi sans âme que le film dont on parle.
Moi : J'ai beau pas aimé grand chose dans ce film, faut quand même pas tout jeter.
Psy : On se rejoint, je ne dis pas qu'il faut brûler le film, mais il faut être conscient du peu d'identité qu'il a.
Moi : Ouais, un film du dimanche après-midi quand il pleut et que t'as que ça.
Psy : Même pas.
Moi : C'est plutôt virulent.
Psy : Fin de la séance.
Annotations
Versions