Chapitre 2
Dan était un jeune homme de 17 ans. Il n’avait pas eu une vie facile, vivant sans ses parents suite à un accident qui avait eu lieu dans son quartier et les impliquants tous deux.
Avant cela, son père travaillait comme ingénieur dans une petite entreprise d’informatique, peinant à subsister dans la concurrence, et touchant juste assez d’argent pour maintenir une vie décente dans un des mauvais quartiers de la ville. Dans cette zone, de nombreux groupes de délinquants étaient en constantes confrontations, rivalités qui empêchaient même la police d’intervenir, laissant ainsi place à une criminalité importante.
La mère, quant à elle, était institutrice dans un lycée d’un autre quartier, ce qui avait permis à leur enfant de bénéficier d’une éducation de qualité, au dehors de cet environnement peu désirable.
Cependant, un soir que les parents de Dan étaient partis faire les courses, laissant ce-dernier veiller sur la maison contre d’éventuels cambrioleurs, la rue était assez agitée. Des coups de feu retentissait dans la rue, c’était probablement un échange d’un gang à un autre qui avait mal tourné. Dan se réfugia dans le sous-sol comme ses parents lui avaient toujours dit de faire dans ces situations, afin d’éviter les balles perdues ou autres risques dus à la confrontation.
Des cris se faisaient entendre à l’extérieur plus qu’habituellement, il devait y avoir de nombreuses victimes et la police ne pouvait rien y faire de peur de devoir faire face à une alliance entre tous les délinquants.
Dan avait toujours eu une aversion pour ce quartier, ces comportements inhumains le mettaient hors de lui. Apprécier la violence au point de s’exclure de la société et vivre dans la terreur était une conception qu’il ne pouvait comprendre. Heureusement, il n’était pas le seul à avoir cet avis. En effet ses parents ainsi que d’autres connaissances de ce quartier partageaient ces idées, au point de devenir fortement liés entre eux. Il y avait par exemple ce mécanicien, Lewis, qui habitait près de la frontière du quartier et avec qui la famille de Dan s’était lié d’amitié. Il les aidait chaque jour à sortir de cet endroit violent sans devoir passer par les groupes gardant l’entrée du quartier. Cependant ces quelques résistants étaient démunis, en faible nombre devant la terreur des gangs, ce qui rendait tout changement impossible, on se résignait à vivre de la sorte.
Alors que Dan s’était assis à broyer le noir et ses conditions misérables il se rendit compte que les cris et les coups de feu avaient cessé, l’agitation s’était dispersée. Il n’entendait plus que la machine à laver qui tournait à côté de lui, écrasant violement le linge de chaque côté.
Il se décida donc à sortir de la cave et de remonter pour observer le résultat de la confrontation. En regardant par la fenêtre, il pouvait voir des traces de balles sur les murs, des débris dus aux explosions ainsi que quelques personnes essayant éperdument de porter secours aux victimes collatérales. L’odeur du sang était omniprésente dans la rue, celle du malheur également.
La situation paraissait s’être calmée, Dan décida de sortir au plus vite pour aider à évacuer les victimes en lieu sûr. Il enfila des chaussures, se précipita vers la porte et l’ouvrit. Mais, un spectacle effroyable, la pire scène qu’il aurait pu voir se situait juste devant ses yeux. Rien ne pouvait décrire les émotions qui le traversaient à ce moment-là. L’incrédulité se mêlait d’abord à la colère et à la peur, puis une vague violente de sentiments divers et insaisissable s’abattit sur lui. Il ne comprenait pas ce qu’il voyait, ne voulait pas le croire, cherchait une explication. Une suite de questions rapides le traversait et auxquelles il n’avait le temps de répondre alors qu’il sentait ses jambes se dérober sous son corps.
C’est après une longue minute qu’il finit par admettre ce qui se situait devant lui. Les corps de son père et de sa mère, percés par des impacts de balles en divers lieux gisaient devant lui, inconscients. Les sacs de courses étaient étalés sur le sol, et les achats se mélangeaient au sang qui se versaient des diverses blessures.
La douleur que ressentait Dan à ce moment était indescriptible, peut être aussi forte que celle de ses parents. Mais il n’avait pas le temps de s’abandonner à ses émotions une seconde fois comme il venait de le faire. Bien qu’inconscients, ses parents semblaient être vivant. Dan tenta d’arrêter les pertes de sang graves avec des tissus qu’ils avaient à disposition. Il constata avec une pointe de soulagement, bien qu’il lui soit difficile d’être soulagé dans cette situation, que presque aucune blessure ne semblait avoir touché d’organe vital. Une seule blessure que son père avait reçu dans l’épaule le mettait dans l’incertitude.
Il prit ensuite sa mère dans ses bras et courut la porter chez Lewis, qui n’habitait pas très loin car il semblait se souvenir que sa femme travaillait dans le corps médical. Nul ne pourrait saisir le choc que Lewis eu en voyant sonner chez lui un jeune homme terrifié portant le corps de sa mère inconsciente, taché de sang de la tête aux pieds.
Dan essaya de lui expliquer ce qui s’était passé, mais dans cet état encore choqué il ne pu construire de phrases compréhensibles. Mais Lewis avait saisi la situation et l’urgence de cette dernière. Il confia la mère de Dan à sa femme et partit avec ce-dernier pour chercher le père. Une fois de retour, Dan sentant la pression se relâcher et l’urgence redescendre, il perdit connaissance.
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