Au départ, je n'existais pas
Pas de voisins, pas de tracas
Puis vint le jour où la création se met en route

Tout un tas de petites gouttelettes, aspirées, suspendues en l'air, font la fête
Le voyage peut commencer
À survoler les océans, apercevoir au loin le rivage et les gens

La plus part du temps, je me laisse porter par le souffle léger du vent, presqu'invisible pour certains, un supplice pour quelques gens du coin

Je suis plutôt bien accueilli, à condition de ne pas être trop teint de gris
Parfois, quelques autres comme moi
Veulent s'agripper, se fondre sur moi

- Fichtrement insupportable, souffle, souffle le vent, je t'attends ...

Puis vient l'instant où je dois descendre
La terre m'appelle, il est temps de me rendre,
Sous forme de pluie, douce ou orageuse,
Je rejoins le sol, le toit des maisons, des grands immeubles, des villas scandaleuses

Parfois,
je tombe sur des montagnes, des falaises, des rivières, des plaines, des campagnes,
Je nourris la terre, je fais pousser les fleurs,
Les arbres, les champs, je suis porteur de vie, de couleurs

Je vois le sourire des enfants qui s'amusent,
Les parapluies qui s'ouvrent, les gouttes qui s'accusent,
Mais aussi les abris, les courses sous la pluie,
Les flaques éclaboussées, les pieds qui fuient.

Et quand mon voyage touche à sa fin,
Je sais qu'un jour, je recommencerai ce chemin,
De la goutte aux nuages, du ciel jusqu'à l'océan de passage.