Il pleut. Un peut. Beaucoup. Voilà qui n'est pas passieonnant. Pourtant, moi, je trouve du charme à la pluie ! Selon le support sur lequel les gouttes tombent, sa musique n'est pas la même. Sur le toit du hangar ou sur les feuilles d el'arbre, sur le capot de la voiture, ou sur mon nez ! elles tombent.

Elles se noient dans la piscine, elles sont aspirées par la terre assoifée, elles glissent dans le tuyau d'évacuation de la gouttière.

Je vois, de ma fenêtre, les fleurs ployer sous leur acharnement.

Je m'aperçois avec horreur que personne n'a pensé à renter le linge qui séchait paresseusement sous le ciel maussade. J'irais bien, mais à quoi bon ? Je peux voir les gouttes tomber dans l'herbe. Cela ne sert à rien. Il faudra tout reprendre à zéro. J'aurais dû étendre mes chemises et mes serviettes "dessous le grand parapluie" comme dans la chanson.

Soudain, j'entends un éclat de rire. Un neveu en maillot de bain, à pas de loup se dirige vers la piscine désertée. Ne restent que les canards en plastique, les bateaux à moteur et le sousmarin de mon fils qui prépare une nouvelle expérience de physique amusante.

Pas de problème ! Mon fils décide de le rejoindre pour patauger. De toute façon, ils seront mouillés. Prendre un bain en plein jour sous la pluie, avec pour uniques spectateurs les arbres centenaires du jardin qui pleurent. La vie n'est-elle pas chouette ?

Ceci est une tranche de vie rếvée.

Paris le 05 mars 2021