Dans mon quartier...

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Nous retrouvons nos amis à table, prêts à refaire le monde.

Sandrine

— Tu sais la question que tu as posée la dernière fois, concernant l'égalité homme femme, et bien elle suscite beaucoup d'intérêt parmi les femmes de mon quartier. D'ailleurs, j'ai décidé de les interroger.

Paul, éberlué

— Ne me dis pas que tu es allée faire un micro trottoir en bas de chez toi !

Sandrine

— Pourquoi pas ? La question mérite bien que l'on s'y attarde, non ?

Paul

— Entre nous ! Je ne parlais pas d'interroger la terre entière sur le sujet !

Jeanne

— Écoute Paul, moi je trouve cette démarche plutôt constructive et intéressante, non ?

Paul

— Si, bien sûr. Mais de là à interroger toutes les femmes voilées de son quartier...

Sandrine

— Tu es très mal renseigné, dans le XVIII ème, Place de La Chapelle, elles ne sont pas plus nombreuses qu'ailleurs. Par contre les femmes y subissent un véritable harcèlement.

Sylvie

— C'est vrai ? Mais pour quelle raison ?

Sandrine

— Plusieurs dizaines d'hommes ont pris possession de l'espace public et passent leur temps à harceler et à injurier la moindre femme qui passe à leur portée. Au point qu'elles n'osent plus sortir de chez elles.

Jeanne

— Et les pouvoirs publics ne font rien ?

Sandrine

— Visiblement, ces hommes seraient des trafiquants liés à la drogue et à la prostitution.

Paul

— Charmant endroit ! J'espère que tu comptes déménager !

Henri

— Mais ce n'est pas aussi évident !

Sandrine, énervée

— Pourquoi veux-tu que je déménage ! J'étais là en premier ! Et ce n'est pas une bande de petits branleurs machistes qui va me chasser de chez moi et faire la loi !

Paul, ironique

— Ils ne savent pas encore à qui ils ont à faire ! Attention, Calamity Jane est de retour !

Jeanne

— Paul, tu ne devrais pas en rire. Ces femmes doivent vivre un véritable calvaire !

Sandrine

— J'ai une amie qui n'ose même plus aller avec ses enfants au square ! La dernière fois ils l'ont traité de p..., de s...., ils ont même dit devant eux qu'ils allaient la b...

Paul, dans le même état d'esprit

— Je n'ai pas tout compris, tu ne voudrais pas être plus explicite ?

Sandrine

— Arrête de faire le malin, les enfants ne sont pas loin, ils pourraient entendre !

Sylvie

— Comment ! Vous ne connaissez toujours pas l'humour de Paul ?

Jeanne

— Arrête, tu nous mets mal à l'aise.

Paul

— Ma parole, les filles, vous êtes vraiment coincées !

Sandrine, enchaînant

— Les policiers sont en plus grand nombre, mais ils ne peuvent pas être derrière chacun d'eux.

Sylvie

— Mais alors, quel avenir pour ces femmes ?

Sandrine

— Ils ont mis en place le plan « Barbès respire », il y a de nombreuses patrouilles pédestres qui rassurent les habitantes du quartier.

Paul, toujours dans le même état d'esprit

— En effet, tout un programme ! En fait, l'idéal serait d'avoir son propre garde du corps. Tiens, Henri, toi qui ne savais pas dans quel secteur investir !

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