Correspondance 6
Mon cher P.
Que vais-je faire de ces longues journées sans avoir de vos nouvelles ? Vais-je survivre ? Heureusement qu’il reste les lignes que votre muse vous a soufflées, elles vont me tenir compagnie.
Arrêtez de vous jouer de moi avec vos manières si flatteuses ! Mais afin de fermer ce chapitre et ne point vous importuner davantage, j’accepte et vous remercie pour vos jolis compliments.
Tenez, enfin quelque chose dans le morne quotidien qui m’entoure, un dîner est prévu demain soir, tante Bertha a insisté pour que je m’apprête de la plus belle manière qui soit, je me demande ce qu’elle manigance…
La curiosité continue de me harceler lorsque je pense à vous, j’aimerais être ce papillon que décrit Monsieur Lamartine :
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses
S'enivrer de parfums, de lumières et d'azur,
Je vous l’envoie, peut-être que vous l’apercevrez dans vos rêveries.
Votre Anneh qui pense à vous
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