Correspondance 11
Mon pauvre P.
Mais dans quelles affres du désespoir vous vous trouvez mon cher et pauvre ami. Je ressens toutes les secousses et tressauts de votre peine, mais je vous en conjure, ne les noyez pas dans l’alcool sachant tous les ravages auxquels il peut vous mener. J’en sais pour quelque chose, Père lorsqu’il s’y adonne pique de telle colère que toute la maisonnée en tremble et se réfugie là où elle peut.
Je comprends l’énorme chagrin que vous traversez et acceptez ma chaleureuse affection.
Je sais que les mots ne sont d’aucun secours dans ces moments, il n’y a que la présence amie et le silence qui mettent quelque baume sur le cœur.
Tout paraît fade et incolore quand la vie s’en va et vous vole les instants dont vous espériez tant.
À cette heure, un goût d’amertume envahit mes pensées et je vous rejoins sur ce rivage gris.
Mon univers, je le pressens va être également bouleversé.
Je vous embrasse mon cher P.
Soyez assuré que je porte votre abattement avec moi.
Votre Anneh qui pense bien à vous
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