Le Mâle Effet
Le « Mâle de mère »
Vive le moment des soldes. Une époque idéale pour les frénétiques du shopping, les boulimiques de la surconsommation, les chevronnées d’une mode à trop grande vitesse ! Pas d’exception à la règle. Faute de mecs, repli stratégique sur les fringues et autres accessoires féminins. Une réponse comme une autre à un déséquilibre affectif. Un pansement pour mon âme, une plaie pour mon portefeuille ! Pourtant, très vite, déconfiture devant les étiquettes « moins 50 pour cent » uniquement sur les tailles 36. Anéantie devant les jeans pour anorexiques et les soutifs aussi plats que mon compte bancaire, direction les cosmétiques et les sacs à main. Mes emplettes sous le bras, un dernier détour par la cafeteria pour une pause détente mêlée de culpabilité devant un énorme mille-feuilles, mon gâteau favori. Tant pis pour mes rondeurs et mon 40 en pantalons ! Dégustation vorace avec, en face de moi, un jeune homme charmant, seul devant une tasse de thé. Deux trois œillades, un sourire et… Retour des hostilités !
Stanislav, quarante ans et… toujours chez sa mère. Un « Tanguy » encore en plein complexe d’Œdipe, accro à son cordon ombilical et à sa « Môman », tel un morpion bien arrimé dans les régions pubiennes ! Pas de panique. Juste une question d’organisation. Pour les plans sexe, obligatoirement chez moi. La belle-doche juste à côté pendant nos ébats, pas vraiment glamour !
Une relation différente, mais avec de nombreux avantages. Slips et chaussettes sales dans le lave-linge… de Maman, repas quotidiens chez… Maman. Sorties libres entre copines, cuisine rapide de mes barquettes au micro-ondes. Mais hélas des inconvénients tout aussi multiples. Coups de fil de Maman tous les quarts d’heure, même en pleine nuit. Comparaison de chacun de mes faits et gestes avec ceux, forcément meilleurs, de… Maman ! Tous les repas dominicaux sans exception à midi pile pour le couscous chez… Maman !
Un bien triste constat : la seule femme importante dans la vie de mon compagnon, sa mère ! Pas de rivalité possible. À moins que… Avec un peu d’imagination, conversion en une réplique parfaite de Maman avec le Damart sous une robe à fleurs, des bigoudis sur la tête pendant la nuit et l’utilisation de l’eau de Cologne Roger Gallet à la place de mon parfum Dior !
Malheureusement, aucune amélioration dans ce trio toxique et une ombre tutélaire de plus en plus menaçante lors de notre premier week-end en amoureux dans un gîte rural avec une surprise de taille : la réservation à l’improviste d’une chambre juste à côté de la nôtre pour… Maman ! Stanislav épanoui, sa mère, radieuse et moi complètement ratatinée avec une seule envie, l’éloignement de cette femme « outre-mère » ! Un ras-le-bol complet de « cette étendue de mère » !
Mais le pire dans tout ça ? Aucun intérêt pour ma maman !
Pas d’adieux pleurnichards ni de regrets de part et d’autre. Une seule solution : chacun sa mère !
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