Passion
J'ai une passion. Avec le temps, c'est même devenu une addiction.
On me reproche souvent de beaucoup griffonner sur ses cahiers et de trop pianoter sur ce clavier, quitte à en délaisser ma scolarité. C'est vrai, je ne peux pas le renier. Mais je suis passionnée. Et écrire me permet d'oublier.
Pour le même résultat, certains vous demanderont des joins, des bouteilles de vin ou du tabac. Et peut-être même les trois. Moi je vous demande juste quelques feuilles de papier, un peu d'encre bleutée et une tête pour imaginer. Aussi un ordinateur pour papoter avec d'autres passionnés ; parce qu'il n'y a qu'ici que j'en ai véritablement trouvé. Mais ça encore, s'il le faut, je peux m'en passer. Ce n'est que pour avoir un peu plus d'air à respirer que celui que m'offre ces mots solitaires. Un peu plus de repères et un goût un peu moins amer dans la bouche d'une adolescente qui cherche encore sa voix et sa voie. C'est pour ça que j'écris. C'est pour ça que je m'écris.
Je ne sais plus trop en quoi je crois. Je sais juste que, parfois, il est bon de se poser et de rédiger. Et tant pis si ça dure une éternité. Au moins je se serais vidée, amusée. Travailler c'est pour ceux qui n'ont rien d'autre à faire. Évidemment, c'est important. Mais j'ai tellement de chose à faire ! Alors maintenant j'en ai marre. Je dis stop et prends un nouveau départ. Parce que jusqu'à présent, tout cela ne m'a mené nul par. Ou si, peut-être dans la dépression et les interminables lamentations. Non, ça c'était encore un autre problème qui, longtemps et encore aujourd'hui, me rends blême. La pression. Stop. Si je pensais un peu à la passion, à l'imagination. Plus que ça. Rien que ça.
L'heure sera bien m'attendre. Et au pire, j'ai encore bien le temps d'apprendre. J'ai qu'une vie et plus de mille à raconter : une biographie qui mûrit petit à petit, parce que oui, pour mon âge j'ai déjà bien grandi. Où est-ce les autres qui restent petits ? Et d'autres romans aussi, qui sont ici, pas loin et me pousse vers l'avant. Je fais mon petit bout de chemin. Éternelle rêveuse, j'apprends à être heureuse avant d'apprendre le reste. Finalement il n'y a rien, rien de pire que de se laisser pourrir, intérieurement mourir.
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