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C’est un matin comme les autres, le soleil filtre par la fenêtre et éclaire le lit conjugal. Il effleure de son rayon les draps froissés. La pièce est baignée de la douce lumière de l’est flamboyant.
Là, couchés, se trouvent deux êtres, qui s’aiment profondément. Elle est endormie du sommeil de l’innocence, son souffle régulier s’accorde à celui du vent dans les arbres par-delà la fenêtre entrouverte. Lui se réveille subrepticement, et la cherche de la main : il la trouve comme toujours à son côté et l’amène vers lui, au creux de ses bras. Il y fait chaud et elle s’y sent en sécurité, comme si rien ne pouvait leur arriver. Et pourtant le réveil sonne, le monde extérieur les appelle, mais ils le repoussent, encore un peu.
Ils se rendorment. Si la volupté devait avoir une définition, ça serait celle-ci, dans cette chambre paisible où la chaleur de deux corps s'accorde parfaitement, comme un temps suspendu. Dans leurs songes, ils se retrouvent en une danse infinie, inarrêtable malgré la sonnerie qui persiste, insiste, et la lumière qui perce par les rideaux. Le courant d’air tiède fait frémir les feuilles, les berce telle une douce mélopée. Ils continuent à louvoyer parmi ces rappels à la réalité, mais n’est-elle pas finalement ici, dans cette ronde éternelle que rien ne perturbe ?
Il faut du temps pour parvenir à une description exacte du bonheur et ils l’ont apparemment atteinte, havre de paix dans les bras l’un de l’autre.
Se réveilleront-ils jamais ?
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