Une soirée normale

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Ma petite soeur est fan de films d'horreur. Sa chambre est remplie de poster de films de ce genre. On y trouve des affiches représentant des tueurs arborant des masques de clown, de fantômes, ou parfois certains n'ont rien. Mais l'affiche qui m'effraie le plus c'est celle ou l'on voit un tueur enfermé dans une camisole de force. Il ne porte pas vraiment de masque, juste un objet qui l'empêche d'ouvrir la bouche. Pour être franc, je déteste les films d'horreur à l'inverse de ma soeur. Cependant, en tant que grand-frère, j'ai dû faire fi de mes hantises et regarder quelques films avec elle. Chaque fois, le même malaise s'installait, chaque fois une boule me serrait la gorge, des perles de sueur gouttaient sur mon front et coulaient dans mon dos. Ma respiration devenait plus rauque et mon souffle se glaçait. J'ai supporté ces symptômes désagréables pendant des années. Or, maintenant qu'elle est suffisament âgée, je me contente de la surveiller de loin.

Ce soir, c'est la nuit d'Halloween et Camille a invité ses copines à participer à une soirée films d'horreur. Elles sont quatre, toutes déguisées en leur tueur ou monstre préféré. En ce qui me concerne, je suis chargé de les fournir en pop-corn, bonbons et autres friandises, en plus du rôle de portier. Quelle poisse ! Moi qui déteste Halloween, me voilà gâté. Mais bon, c'est ma petite soeur, je peux bien faire ça pour elle.

La soirée va bientôt commencer et je descends pour tout installer avant leur arrivée. Déco morbide, verres en plastique couleur alizarine, serviettes anilines, tout est quasiment prêt. Je prépare la sélection d'Halloween de sa plateforme de vidéos favorite et repars dans la cuisine.

La porte claque et un brouhaha innomable prend possession de la maisonnée, elles sont arrivées. Ma soeur m'appelle et me demande si tout est bon pour la soirée. Je sors de la pièce, des pumpkin pie toutes chaudes dans mes maniques, lui confirme que tout est bon et rejoins mon havre de paix.

Je les entends s'asseoir et babiller sur le choix du premier film. Lorsqu'elles se sont mises d'accord sur le choix, ma soeur lance le lecteur et éteint toutes les lumières. Enfin tranquille, je remonte dans ma chambre et commence mes recherches pour ma thèse de médecine sur la folie.

Totalement absorbé par mes études, je ne vois pas le temps passer. Au bout d'un moment, je lève le nez de mes bouquins et observe le paysage. Le crépuscule est terminé et une nuit d'encre s'est installée dans le village. Je tends l'oreille, un silence de plomb règne dans la maison. Sont-elles trop concentrées sur les films pour faire du bruit ?

Une salve de frissons parcourt mon échine, mes poils se hérissent, une angoisse s'empare de ma raison. Je descends sur la pointe des pieds. En bas, c'est le noir complet, seule la télé émet de la lumière. Je me coule silencieusement dans le salon pour ne pas les effrayer et me dirige vers le canapé.

Un cri se bloque dans ma gorge ; ma soeur et ses amies ne sont plus que des squelettes décharnés. De vulgaires carcasses sans vie. Je regarde aux alentours, ne vois personne, n'ois personne. Un noeud se forme au creux de mon estomac. Je me dirige vers la cuisine et une ombre difforme passe fugacement. Je m'approche d'elle, prêt à en découdre. Or, elle grossit de plus en plus et apparaît finalement devant moi, sa grande faux reposant dans sa main... J'essaye de hurler, mais un voile sombre recouvre ma vue...

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