Inspecteur Fanthomme
Comme les morts étranges se poursuivaient dans la ville de résidence de la famille Morre, que l'enquête piétinait et que le meurtrier était toujours en cavale, le divisionnaire se décida à appeler un spécialiste. Connu dans le monde entier pour avoir résolu les affaires de meurtres les plus étranges de l'Histoire, l'inspecteur Fanthomme intervenait quand il n'y avait plus aucune piste. Spécialiste des assassinats surnaturels, il intervenait seul, et ne repartait que quand l'affaire était classée, le tueur sous les verrous ou mort, les victimes de ses violences vengées et en paix.
Avant même qu'il ne reçoive le coup de fil du divisionnaire, il savait qu'il allait devoir reprendre le dossier "Morre". Trop de morts, trop de situations inexpliquées, trop de suspects, trop d'éléments surnaturels. En d'autres termes c'était un cas parfait pour lui. Il était d'ailleurs impatient de se plonger dans cette série de crimes lugubres.
Il reçut l'appel tant convoité un soir. De l'autre côté du combiné la voix désespérée du commissaire résonna comme un présent qu'on lui faisait. Assoiffé par sa curiosité, il n'hésita pas à demander des détails, même sordides pour se faire une première idée de ce qui l'attendait dans cette nouvelle aventure. Le commissaire, quoique surpris par sa demande lui livra un certain nombre de détails, non sans une certaine réserve. Lorsqu'il en eut assez, il remercia le policier, lui assura qu'il serait présent le lendemain et raccrocha.
Dans son appartement au goût douteux, il s'affaira à préparer son sac. Il partirait dès l'aube afin d'arriver au plus vite au commissariat et se rendre sur les différents lieux de crime dans la foulée.
Le lendemain, il fut reçu par le commissaire qui apprécia moyennement son look étrange. Entièrement vêtu de noir, un haut de forme avec un liseret rouge, une mine cadavérique, on ne pouvait que remarquer cet énergumène. Malgré sa gêne, l'inspecteur engagea la conversation :
- Bonjour Anatole Fanthomme, le spécialiste ?
L'homme à l'allure étrange le darda de ses yeux nuit avant de répondre.
- En effet, c'est bien moi, je suis là pour les meurtres en série de la famille Morre, un cas encore non résolu et qui piétine selon vos dires.
- Exact, venez. Allons dans mon bureau.
- Commissaire venez-en aux faits s'il vous plait, je n'ai pas de temps à perdre avec vos palabres. Ordonna Anatole, un once d'excitation dans sa voix.
- Très bien.
Le commissaire expliqua la situation, le rituel du bouquet de roses rouges avant la mort du destinataire, en passant par les expressions d'horreur figées sur les cadavres et sans oublier, l'absence d'arme ou d'empreinte. Il l'invita tout de même à passer à son bureau pour prendre le dossier, ce qu' Anatole accepta de mauvaise grâce.
L'étrange détective repartit ensuite et se terra dans un bureau sans fenêtres, sans autre ouverture que celle de la porte. Une odeur de moisi flottait dans l'air, la lumière vacillait au moindre courant d'air et l'on pouvait remarquer que l'homme dormait au sol sur une vieille couche miteuse.
Il prétendait que c'était pour se mettre en condition avant ce qu'il appelait "la traque. Il s'était néanmoins équipé d'une chaise et d'un vieux bureau.
Se balançant sur sa chaise, un sourire sardonique affiché sur sa bouche écarlate, l'homme murmurait :
- On dirait bien que l'on va se rencontrer enfin, mon cher Lucifer. Cela fait bien des millénaires que l'on ne s'est vu et j'ai hâte, vraiment hâte de te retrouver. Que la traque commence, j'espère qu'elle sera drôle...
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