« Une ancienne amie du lycée ». Même lui n’y croyait pas. Ses pensées se tournèrent vers le passé et Baptiste se rappela l’été 2009. Le dernier été du lycée, juste avant les études supérieures. Baptiste était à l’Ile de Ré, avec ses amis du lycée, Marie-Laure, Cédric et Louise. Les quatre meilleurs amis du lycée. Le quatuor inséparable.

Baptiste se souvint des balades à vélo dans les marais salants, des repas improvisés à pas d’heure, des soirées karaokés, des couchers de soleil sur la plage, des baignades de minuit et du fameux baiser qui avait failli briser une amitié. C’était le dernier soir des vacances. Louise et Cédric étaient partis se coucher et Marie-Laure avait proposé à Baptiste de faire une dernière balade à vélo jusqu’à la plage. Il l’avait suivi et à leur arrivée, ils se sont allongés sur le sable et ont admiré le ciel étoilé. Marie-Laure connaissait toutes les constellations, c’était son grand-père qui les lui avait apprises, lui avait-elle dit. Puis, les minutes passèrent et ils décidé d’aller se baigner. Ils jouaient dans la mer comme des enfants.

Alors que Marie-Laure et Baptiste se trouvaient tous les deux dans l'eau, la tension entre eux était palpable. Les vagues caressaient doucement leurs corps tandis qu'ils nageaient côte à côte. Leurs rires couvraient le bruit des vagues. Les deux adolescents se rapprochaient lentement jusqu’à ce que leurs épaules se frôlent légèrement. Une onde de chaleur les enveloppait alors qu'ils se regardaient intensément, leurs cœurs battant la chamade. Dans cet instant suspendu, aucun mot n'était suffisamment nécessaire pour exprimer ce qu'ils ressentaient. Leur amitié se transformait lentement en quelque chose de plus profond, quelque chose qu'ils ne pouvaient ignorer. Baptiste tendit la main et effleurait délicatement la joue de Marie-Laure, lui volant un frisson d'excitation. Leur contact était chargé d'une tension émotionnelle palpable, comme si le monde entier retenait son souffle. Il déposait un léger baiser sur les lèvres de Marie-Laure, mais avant que qu’ils puissent aller plus loin, une vague de doutes et d'incertitudes les submergea, les ramenant brusquement à la réalité. Ils se séparèrent précipitamment, le silence pesant entre eux, chacun replongeant dans ses pensées tourmentées. Baptiste et Marie-Laure rentraient à la maison, en ne s’adressèrent à peine quelques mots. Le lendemain, le quatuor faisait ses valises et rentrait à Paris.

Quant à Baptiste et Marie-Laure, ils faisaient comme-ci rien ne s’était passé. Après tout c’’était la fin de l’été, ce n’était pas le moment de commencer une idylle. Cédric et Baptiste allaient étudier en Prépa Scientifique, Louise partait en fac de droit et Marie-Laure en fac de médecine.