L'évasion (incipit 5)
Incipit(s) - Etape 5
Voici la 5ème et dernière étape du défi « Incipit(s) ».
Si vous êtes arrivés jusque-là, vous avez toute la matière pour vous lancer dans l’écriture d’un roman.
Avec de la persévérance et de la régularité, votre premier jet sera prêt dans quelques semaines ou quelques mois.
Reprenez régulièrement le synopsis de l’étape 4 pour barrer ce qui est déjà écrit. Vous mesurerez d’autant plus facilement le chemin parcouru et celui qui reste à faire.
Si je peux vous donner un conseil, et un seul, c’est d’écrire l’intégralité de votre premier jet avant de commencer les multiples relectures et corrections (un conseil un peu sadique que j’ai moi-même beaucoup de mal à suivre !).
Dans cette dernière étape, et pour « lancer la machine », je vous invite à écrire le prologue (ou 1er chapitre) de votre roman.
Si c’est déjà fait (suivez mon regard), écrivez le chapitre suivant !
J’ai pris un plaisir énorme à vous concocter ce défi et j’ai été franchement sidéré par le nombre de réponses (75 !!!), la qualité et l’originalité de toutes vos propositions. Bravo à tous ! Et merci !
Si jamais des récits complets sont créés à la suite d’ «Incipit(s) », vous aurez devant vous le plus heureux des scribonautes !
Trois années se sont écoulées depuis le procès de John. La sanction, tombée comme un couperet : Dix ans d’emprisonnement pour enlèvement et demande de rançon. Le crime de Jenny n’ayant pas été retenu, le corps n’ayant jamais été retrouvé. Les aveux sous hypnose ne constituant pas une preuve suffisante.
Stockholm
L'inspecteur Joona Linna coulait des jours tranquilles depuis quelque temps. Des affaires sans importance, des crimes classiques à l’arme blanche, fusil de chasse, perceuse à percussion avec foret de douze, enfin la routine, quoi !
Quand le lundi matin à dix heures trente-huit : Le téléphone... « Joona, oui, hmm, nom de Dieu. Ce n’est pas vrai…(Silence)… J’espère que ce n’est pas fermé. J’avais complètement oublié qu’ils venaient ce soir. Bon, je passerai chercher du pain.»
Joona rangea son Glock dans son étui à la ceinture et la serra au troisième trou en faisant attention de ne pas froisser le haut de son pantalon en tergal suédois. La tension était à son paroxysme. Pas celle du pantalon mais quand la sonnerie du téléphone résonna à nouveau.
« Joona, oui, hmm, nom de Dieu. Ce n’est pas vrai…(Silence)… J’espère que ce n’est pas fermé…J’arrive. Joona enfila sa veste en tergal du Japon tout en raccrochant le téléphone. Le regard vide et pâle, il se passa la main sur le visage et ressenti une fine sueur froide l’envahir jusque dans la nuque. Ses mains tremblaient.
Il se rappela le procès de John et ces mots lors du jugement. « J’aurai ta peau, ta famille, ton chien, ta télé, tout m’est tergal, égal, pardon ! » Ces menaces résonnaient en boucle dans sa tête, une télé toute neuve Bang et Olufsen quatre-vingt-cinq pouces encore sous garantie ! Enfin, bref, John était libre, une évasion spectaculaire.
Lors d’un transfert de la prison de Kumla vers celle de Södertälje, plus difficile à prononcer certes, mais aussi plus sécurisée. John profita de l’échange de fourgon pour mettre en pratique son art de la disparition. Joona, arriva à la prison de Södertälje, le Directeur le reçu et lui montra le fourgon dans lequel John s’était évaporé.
Après une analyse méticuleuse, il retrouva au milieu de celui-ci, une paire de menottes accrochée à un morceau de tissu rouge en tergal de chine. Pas de porte-parapluie à l’entrée du fourgon. Dommage… Pas de videur, non plus. De toute façon, Joona n’était pas en baskets.
Tous ces éléments réunis lui permirent de penser qu’il avait fait une grave erreur. Il saisit son téléphone et avec fébrilité fit le numéro de chez lui. « Allo, chérie, j’ai quelque chose d’important à te dire, je ne pourrai pas diner avec vous ce soir et je ne pourrai pas non plus m’occuper du pain.» Joona raccrocha soulagé, reprit ses investigations.
Le fourgon, blindé et fermé de l’extérieur par une longue chaine en acier suédois qui faisait plusieurs fois le tour du véhicule. Comment résoudre cette énigme sachant que la comparaison avec une malle en osier n’était pas possible. La malle en osier n’étant pas utilisée pour le transport des prisonniers.
Joona pensa que la seule personne qui pouvait résoudre ce mystère incroyable serait le Magicien.
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