Un dernier sourire...

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99 ans. C'est l'âge que j'ai et l'âge auquel je vais mourir. Je regarde autour de moi ce qui me sert de chambre. Des murs blancs à la peinture craquelée, une petite table surchargée de boîtes d'antibiotiques et une vieille lampe dont l'ampoule ne cesse de grésiller. J'attends que l'on vienne me chercher pour faire ma toillette, à 5h du matin. Le sous effectif d'infirmières et le surnombre de patients font que les conditions de vie deviennent insupportables. Je voudrais juste mourir, mais des personnes qui prétendent être de ma famille, refusent d'arrêter les soins. Ces personnes viennent régulièrement dans ma chambre: il y a souvent une jeune femme qui pleure quand je lui dis que je ne la connais pas et elle me supplie de me souvenir de sa fille. De temps en temps, un petit garçon vient avec elle, il tient toujours un lapin en peluche, il m'appelle "Mamie" mais je ne sais pas ce que cela veut dire. Enfin, il y a une personne qui vient me voir chaque semaine : un homme de mon âge qui me fait jouer au cartes, il me sourit à chaque fois et, quand il part, il me fait un baiser sur le front en me disant que je suis sa petite rose. Je ne veux plus voir ces personnes. Je sais que je les rend triste mais je n'ai pas ce qu'ils veulent: Une mère, une mamie ou... une petite rose. Je ne me souviens pas de ce qu'ils sont, en fait je me souviens de rien. Je crois que nous sommes le 10 juillet 2009 mais je dois me tromper étant donné qu'il y a le chauffage. Je veux juste partir vers le ciel, ne plus avoir mal, ne plus voir ces gens tristes. Je n'ai plus faim, je refuse de manger alors on me gave comme une oie. Les médicaments me donnent envie de vomir alors on me les met dans les veines. Mais aujourd'hui je sais ce qui va ce passer: JE VAIS MOURIR. J'ai enlevé mes perfusions et j'ai utilisé les aiguilles pour me tailler les veines. Je vois à travers mes yeux mis-clos les infirmières arrivés en trombe. Je pense au fait que je vais partir à 99 ans mais vu que j'ai oublié ma date d'anniversaire, je ne saurais jamais quand je serai centenaire. Sur cette dernière pensée, je souris au monde qui m'entoure pour la dernière fois

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