L'alternative nature
Jenny se retrouva seule pour la nuit afin de réfléchir à son vœu. Le lutin avait disparu par la porte, cette fois, mais sans l'ouvrir. Elle commença par se servir un grand verre de whisky pour se remettre les idées en place, après le départ du nain malin... du lutin nain... ou qui que ce soit!
Puis elle prit une décision: elle avait halluciné. Il s'agissait de son esprit qui la détournait de sa mission. Tout à fait! Alors il fallait recommencer. Elle monta à la salle de bain refaire son maquillage. Elle avait tellement cru à cette apparition de lutin par la cheminée qu'elle avait pleuré, hurlé. Encore une chance qu'aucun voisin ne l'ait entendue.
Une fois au milieu des pots de crème, des mascaras et des fonds de teint, Jenny s'apaisa. Elle commença par tout enlever pour tout reprendre à zéro. Elle s'admirait dans la glace, s'aimait. Elle s'excitait, même. Rapidement, ses pensées allèrent vers ce vibromasseur sur la table, ainsi que ce stimulateur clitoridien. Quelles sensations pouvaient-ils lui offrir? Quelque part, elle avait hâte de les essayer.
Alors qu'elle donnait les dernières touches à son maquillage parfaitement réussi, une extravagance la traversa. D'habitude tellement terre-à-terre, Jenny se mit imaginer: et si sa vision avait été réelle, qu'aurait-elle souhaité? Sûrement la paix dans le monde, ou ce genre de chose. Quelque chose de totalement désintéressé qui aurait fait d'elle une vraie philanthrope. Mais non, même un lutin ne pourrait exaucer ce genre de vœu. Il faudrait sûrement quelque chose de plus précis. Comme... comme...
- Boh! Toute façon, comment ça pourrait être possible?
Arrivée en bas, elle se mit à ranger les objets du "Pack week-end en amoureux" dont elle ne pouvait se servir seule. Puis elle s'installa dans le canapé avec ses deux jouets, face à la cheminée, près du sapin de Noël qu'elle avait préparé avec soin. Le parfum de sève qu'il dégageait la décontractait. Ça lui rappelait son enfance, quand son père revenait du bois avec le sapin de Noël qu'il traînait derrière lui, à mains nues. Il était si fort, si doué de ses mains et de son cerveau. Elle le revoyait encore tirer le sapin, deux fois plus grand que lui. Tous les ans, il trouvait le moyen de revenir avec un sapin de Noël qui n'entrait pas dans la maison. Sa mère était exaspérée qu'il joue les gros bras devant leurs enfants, mais Jenny était en admiration devant lui. Elle le voyait tel un géant aux muscles d'acier et au cœur pur. Rien que de repenser à lui à cette période de sa vie, Jenny souriait, s'apaisait définitivement et...
- Oh mon Dieu...
Et mouillait. Elle tâta sa culotte pour s'assurer qu'elle s'était trompée. Mais non. De sa vulve avait bien coulé quelques gouttes de cyprine pendant qu'elle pensait à son père. Mais que se passait-il en elle? D'abord ces envies de sexe, ces hallucinations de lutin malin, puis maintenant ça! Que dirait son mari, s'il la voyait ainsi? Dans cette tenue, l'entrejambe mouillé, prête à user de jouets sexuels pour se faire jouir? Le téléphone sonna, la coupant dans ses réflexions. Elle décrocha rapidement, pourtant fébrile:
- Allô?
- Allô? répondit une voix grave qui lui fit froid dans le dos. Oui, c'est Paskwal. Alors écoutez, Jenny. Je vais vous aider. Vous êtes belle, mais pas très finaude. Alors je pense qu'il faudrait que vous preniez ces jouets, et que vous fassiez ce que vous comptiez faire. Puis penchez-vous sur notre problème. D'habitude, il faut quelques minutes à une personne sensée, pour trouver son vœu. Je vous ai laissé toute la nuit parce que je vous ai observée. Même sous la douche, vous mettez trois plombes à choisir entre shampoing aux œufs et shampoing à l'aloe vera. Oh! Et utilisez les deux ensemble, vous décollerez comme jamais, vous verrez! On s'est bien compris?
- Mais vous... vous... Qu'est-ce que vous croyez? Que vous pouvez débarquer chez moi, me dire ce que je dois faire et comment, jusqu'à... jusqu'à... me dire comment jouir?
- S'il n'y a que ça, je peux venir le faire moi-même! Ça ira beaucoup plus vite, croyez-moi. Et plus intense, par la même occa...
Jenny lui raccrocha au nez. Si elle n'était pas si fière de ses ongles, elle les rongerait dans l'instant. Ce coup de téléphone avait l'air plus que réaliste. Elle n'arrivait pas savoir quoi faire, quoi penser. Jenny était en bug système. Le lutin avait toutefois eu le don de la calmer dans ses ardeurs envers son propre père. Et elle n'en était pas malheureuse.
C'est Géraldine, sa coach yogiste, qui lui offrit une réponse. Lorsque le stress nous envahissait, il fallait communier avec la nature. L'été dernier, elles avaient fait un stage d'un week-end dans un parc naturel. Jenny avait été réceptive au concept et depuis, elle saturait l'intérieur de la maison de plantes diverses et variées. C'était bon pour le karma, expliquait-elle à son mari que cette lubie faisait doucement sourire. Mais à l'instant, cette lubie était le seul remède possible à son état.
Elle renifla le sapin à plein poumons, puis sourit. Elle se leva d'un bond du canapé et commença à réunir plusieurs plantes. Au bout de quelques minutes, elle se retrouva assise en tailleur sur le canapé, entourée de végétation. Elle ne pouvait sortir de ce cercle de nature et déjà, ça commençait à tourner un peu plus rond, là-haut. Elle se mit à méditer en position du papillon. Quasiment en boule sur le canapé, Jenny respirait profondément.
- Lâcher prise, lâcher prise... se répétait-elle, le front posé sur ses pieds.
De longues minutes passèrent et elle réussit à se détendre, petit à petit. Son esprit se vida, elle ne pensa plus à rien. Elle n'était plus que sensations, un pur esprit apaisé, en harmonie avec les plantes qui l'entouraient.
Elle se rassit, sans ouvrir les yeux. Elle respira profondément, se concentrant sur les odeurs environnantes. Celle du sapin était prégnante. Alors elle s'allongea et posa sa tête sur l'accoudoir, juste sous ses branches. Elle s'enivra de cette odeur et laissa ses bras ballants le long de son corps détendu. Elle se sentirait parfaitement zen, s'il n'y avait pas à traîner sous elle... Elle attrapa les objets perturbateurs et ouvrit les yeux: ses sextoys. Elle sourit et referma les yeux. Serrant les jouets dans une main, l'autre se risqua sur le tissu de sa culotte. Son cœur s’accéléra, mais l'odeur du sapin l'aidait à se contrôler. À travers le tissu, elle pouvait déjà sentir son clitoris gonflé. Elle osa alors glisser sa main dans sa culotte. Comme d'habitude, la ligne en "ticket de métro" qui surplombait sa vulve était parfaitement rasée, parfaitement douce. Juste en-dessous se dressait son bouton du plaisir, qu'elle effleura du bout du doigt. Elle n'osa pas encore regarder, respira fort. Il lui semblait énorme, comme ça. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait bander. En titillant ce bulbe qu'elle semblait découvrir alors qu'elle savait pertinemment qu'il avait toujours été là, Jenny sentit cette tension qui partait de son clitoris et se propageait dans toutes ses hanches. Était-ce cela que les hommes ressentaient avec une plus forte violence, proportionnelle à la taille de leur membre érectile?
Elle resta un bon moment à faire rouler son clitoris de cette façon, à l'écoute de chaque sens, de chaque pensée. Pour la première fois de sa vie, et malgré un début de soirée des plus fantasques, Jenny n'avait jamais été aussi proche d'elle-même. Son doigt glissa finalement le long de ses lèvres, qu'elle connaissait par cœur. Ce qui la surprit, ce fut l'abondance de cyprine. Elle y trempa son doigt, le tapota contre ses lèvres, à l'entrée de son vagin. Ce qui semblait continuer de faire couler encore plus de son nectar. Stéphane adorerait ça.
Sa respiration était devenue haletante, râlante. Elle ouvrit les yeux et baissa son string, pour admirer son sexe. En se tortillant sur le canapé pour prendre la position adéquate, puis des mains, ouvrir grand ses lèvres reluisantes, elle put le voir. Il était fièrement dressé, devant son regard. Elle ne s'était jamais sentie aussi femme qu'à cet instant. D'une main fébrile, elle attrapa le stimulateur clitoridien et le posa dessus. La sensation était déjà réchauffante. Elle n'osa pas le mettre en route tout de suite. Son autre main vint s'agripper à un de ses seins, celui qui palpitait sous les puissants battements de son cœur. Son bassin ondulait contre le plastique qui n'attendait qu'à l'aspirer. Elle vit ses propres mouvements lascifs, entendit son gémissement, comme si elle avait besoin de jouir. Elle se surprit à penser un mot: salope. Et pour la première fois de sa vie, elle le trouva beau.
Jenny appuya sur le bouton, et une réaction inattendue s'enclencha. Ses hanches se figèrent. Elle lâcha un cri qui aurait pu s'apparenter à de la douleur. Mais il n'en était rien. Alors qu'une violente déflagration partait de son clitoris pour se diffuser dans tout son corps. Sa main écrasa son sein comme jamais, Ses ongles se plantèrent dans sa peau, et son cri se prolongea, augmenta. Le jouet glissa de sa main alors que des secousses involontaires l'agitaient en tous sens. L'aspiration du stimulateur fut remplacée par ses doigts qui se mirent à branler frénétiquement son bouton érectile. Jenny hurlait de plaisir et de douleur. Elle fermait les yeux sous l'effort qu'elle faisait pour garder ses mains où elles étaient. Elle sentait sa cyprine couler le long de son périnée pour tacher le canapé. Elle sentait ses ongles percer sa peau et une goutte de sang perler sur son sein.
En temps normal, Jenny aurait tout stoppé de peur de ne pas pouvoir rattraper le sang sur le blanc immaculé de son bustier fétiche. Mais ce soir, elle comprenait enfin. En quelques secondes qu'elle n’oublierait jamais, elle était devenue en nage, haletante. Sa poitrine compressée dans son bustier lui faisait mal, le sang palpitait dans son clitoris avec une puissance qu'elle n'avait jamais ressentie. Elle souriait aux anges. Elle ouvrit les yeux, ne pensant plus à rien d'autre qu'au plaisir qu'elle venait de prendre. Et à celui qu'elle reprendrait. Elle avait d'ailleurs un autre jouet à essayer. Elle ricana, les yeux fixés sur l'étoile en haut du sapin. C'était donc ça, prendre son pied. Elle se promit de ne plus vivre plusieurs jours sans le ressentir. Elle jouirait de chaque jour où elle verrait le soleil se lever.
Elle se leva et se fraya un passage parmi les plantes qui l'entouraient. Son pas était léger, elle se sentait plus belle que jamais, plus femme que jamais, enfin accomplie à 35 ans. Elle se dirigea vers la salle de bain et se tint devant le miroir. Elle retira son bustier, tout, pour ne garder que ses bas et s'admirer à nouveau. Même les griffures sur son sein encore gonflé la rendaient encore plus désirable. Elle ne put s'empêcher de caresser ses lèvres, de les ouvrir et insérer un doigt fin en elle en se murmurant à elle-même:
- Jenny, ce que t'es bonne.
Puis elle lâcha un cri de surprise en sursautant pour la deuxième fois de la soirée quand elle entendit des rires niais venant du salon.
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