Les étoiles disparaissent du ciel ourlé d'un bleu ouaté. Le rose se mêle à l'orange. Cotonneux comme de la barbe à papa, les nuages se parent de ces teintes douces. Le Soleil en perce le carcan. Ses rayons chauds caressent la cime des saules pleureurs. Ils sont là depuis des temps immémoriaux.

Leurs épaisses branches, au feuillage dansant et ressemblant à des lianes, effleurent l'herbe et plongent dans l'eau claire. À leurs racines, bleuets, coquelicots, nigelles et pâquerettes se côtoient dans une palette vivifiante. Un vent léger emporte par moment du polaine et des pétales, les emmenant dans des contrées lointaines.

Parfois, le souffle d'Éole les dépose sur le courant paisible de la rivière. Par moment, un cerf se désaltère et repousse de sa truffe humide un pétale. Les rochers sont contournés, après une brève salutation. Puis, bleu, rouge, blanc et jaune chutent en une pluie magique.