La rose merci Ronsard

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Le poète Ronsard m'inspire aussi, Petit Lecteur, en comparant les dames aux roses du jardin. Tu as encore le temps de te demander où il est allé chercher des idées pareilles !

Moi, j'ai, dans mon jardin des rosiers et des romarins. Je n'ai pas de maison à étage. Et je ne descends pas des marches abruptes pour m'y rendre. Le terrain est plat ! Et je peux tranquillement poser les pieds dans l'herbe verte pour me rendre près de mon rosier bien rouge, et très bien pourvu en épines pour sa défense. Nous en avons bien planté un jaune, mais c'est le rouge qui m'attire le plus. Il embaume divinement. Rose ancienne, rose colorée, rose épanouie.

Ma rose rouge est bien gonflée, d'un très beau rouge. J'insiste...comme les lèvres de Blanche-Neige ! La rosée de la nuit est encore posée sur les pétales, magnifiques perles liquides, offrant à mon regard un effet de loupe ! Je constate même qu'un grain de poussière est pris dans une goutte !

Chaque pétale est couvert de velours que je caresse des yeux. Je pense brusquement à cette friandise réalisée pour les enfants, une année avec des pétales de rose, du sucre glace et du blanc d’œuf. Nous les avions choisis, ces pétales, dans le jardin que nous savions épargné par les pesticides...Que de souvenirs enfuis qui resurgissent grâce à la contemplation d'une simple fleur si complexe !

Pourquoi donc, irai-je trancher la si belle fleur avec mon sécateur ? Pourquoi ? Puisque je la vois si épanouie, si veloutée, comme une joue de petite fille...Mes gros doigts abîmeraient la délicate fleur et feraient disparaître les perles superbement et artistiquement déposées par le hasard si farceur et poète à ses heures…

Il est vrai que j'apprécie aussi de voir le ciel « se réfléchir » dans une goutte unique. Quel spectacle. Immobile et contemplative, je ne suis pas une menace pour l'industrieuse abeille cherchant à s'approprier le nectar de la fleur. Elle aspire la goutte d'eau ! Et le ciel part avec elle qui gracieusement s'en va bourdonner ailleurs !

Il est temps pour moi de quitter le jardin. En effet, regarder pousser les plantes et espionner les abeilles et les papillons, aux yeux des personnes sérieuses et raisonnables dont ma sœur et ma mère sont les exemples précieux et précis, n'est pas une activité utile ! J'ai encore un carré de potager à retourner.

Fin de la pause, me rappelle à l'ordre la grand-mère de mes enfants. Finalement c'est de moi que vient la manie de ma fille, pendant les devoirs, à l'école, de « regarder et rêver aux papillons » parce que le maître n'était pas content de ses devoirs excellents mais jamais finis…

Le soir, j'y retourne à mon rosier ! Zut ! Elle est fanée ! Je n'ai pas pu la photographier. Par contre, le bouton voisin est presque à point ! Demain, je reviendrai au petit matin pour prendre un cliché ou deux, ou trois et faire la une des potins des chiens !

Oui. Et alors ? Les chiens échangent les nouvelles et racontent leur vie ! Certains parlent de l'avancement de la floraison des rosiers…Et une fois encore, je remercie Pierre de Ronsard de m'avoir inspiré ce petit texte.

Été 2018

Vous pouvez vous reporter à Mignonne allons voir si la rose...

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