Eavael
Les vibrations métalliques de l’immense carcasse d’acier réveillèrent Guidomex en sursaut. D’un coup d’œil rapide, il vit l’immense étendu qui défilait en contrebas. Les terres froides et ternes de Raylia étaient atteintes.
Laissant le vitrai derrière lui, l’Eraien déambula dans les dédales inertes pour déboucher sur une des nombreuses salles communes du deuxième niveau. Au milieu des Raeiens rassemblés, il reconnut Pavelox et se dirigea vers lui.
« Alors, y’a quoi de bon à manger sur ce vaisseau ? demanda-t-il au Raeien à s’asseyant à côté de lui.
— Tu vas adorer notre nourriture !
— Au fait, j’ai une question à te poser, changea de sujet Guidomex. Tu ne nous as jamais demandé d’où nous venions ? En général, les Raeiens remarquent nos différences physiques.
— Et qu’est-ce que vous répondez ?
— Je ne comprends pas.
— Vous venez d’une autre planète et vous ne semblez pas être enclin à le dire, donc vous répondez quoi ?
— Alors tu sais, dit Guidomex en souriant.
— Ashron nous a tout expliqué. Et je n’ai rien trouvé à y redire. Ça n’a rien d’exceptionnel à mes yeux.
— Décidément, tu es un peu bizarre.
— Pourquoi, parce que j’accepte vos origines ? »
D’un regard interrogateur, Guidomex le dévisagea. Ainsi résumé, leur lointaine origine semblait une éventualité si simple, voir futile, qu’il s’en mit à rire.
— Ça à l’air d’aller ? fit Hellie qui venait de les rejoindre à leur tablé.
— J’ai dormi plus de la moitié du voyage. approuva Guidomex.
— Parfait alors allons-y, interrompit Hasrabel qui venait d’arriver dans la salle. L’aérostate va bientôt atterrir.»
Sans demander leur reste, Pavelox et Guidomex finirent d’engloutir le plus de nourriture qu’ils pouvaient avant de quitter la table. En chemin, l’Eraien ressentit la descente de l’aérostate. Et c’est en arrivant au sas qu’une secousse vint perturber leur équilibre. Ils avaient atterris.
Rapidement, le débarquement démarra. Dehors, Guidomex remarqua la dizaine d’aérostate posés près du leur. La Vaïncrus avait les moyens de transporter un nombre important de soldats, bien plus important que ce qu’était capable de faire l’Harzerezh sur Era.
« Suivez-moi au centre de commandement. » dit Hasrabel aux Eraiens et à Pavelox.
L’Axem en tête, ils traversèrent le campement emplis de Vaïncras prêt à en découdre avec la Communauté. En parcourant les soldats qui se préparaient, une ferveur à la confrontation se démarquait. Il n’était témoin d’aucune manifestation de peur, d’aucun regard perdu et effrayé à l’idée de perdre la vie dans un combat à mort. Tout autour de lui, il ne semblait voir que des Axems.
Soudain, la porte d’un bâtiment à la va-vite érigé se dressa devant eux. A l’intérieur se trouvait une dizaine de Raeien en plein débat.
« Nous devons y aller sans attendre ! s’exclama l’un d’entre eux.
— Attendons d’en savoir plus sur la situation, il nous faut être prudent ! tenta de calmer un autre.
— Nous ne devons pas perdre Issyia Miel ran ! Elle est d’une importance capitale pour le ravitaillement d’Akmmar ! reprit le premier.
— Je ne le sais que trop bien ! Mais nous ne savons pas si elle est réellement leur cible. Issyia Miel ran et bien gardée ! Si jamais ils échouent en la reprenant, c’est finit pour eux!
— Justement ! Allons-y et finissons-en ! Il me tarde de finaliser nos objectifs. »
D’un raclement de gorge appuyé, Hasrabel s’annonça aux autres qui stoppèrent leurs échanges et se tournèrent vers eux.
« Excusez-moi, nous sommes arrivés, leur lança-t-il.
— Ah, te voilà enfin Hasrabel, fit le plus calme des Raeiens.
— Eavael, mon ami. Il me tardait de te revoir »
D’un pas rapide, Hasrabel se dirigea vers le Raeien et baissa d’un coup sec la tête en signe de respect. L’Axem la tourna ensuite vers un autre Raeien, le plus excité.
« Toujours aussi fougueux Galuom. lui fit-il.
— Et toi, toujours là où l’on t’attend le moins, répondit Galuom en balayant du regard les Eraiens et Pavelox. Quelles nouvelles nous apportes-tu d’Akmmar ?
— Nous avons récupérer Ashron mais Guoria Ket reste toujours sous le contrôle de la Communauté. répondit Hasrabel.
— Voilà qui est fâcheux. Je suis content qu’Ashron soit toujours des nôtres mais Guoria Ket. Je n’aime pas l’idée qu’une cité comme celle-ci reste sous leur contrôle, rétorqua Eavael.
— Nous avons cependant plus important à nous soucier. Et c’est la raison de notre présence.
— Quels sont vos troupes ?
— Il n’y a que nous, répondit Hasrabel. Illuel ne pouvait se permettre d’affaiblir la défense d’Akmmar.
— Il a eu raison d’être prudent, approuva Eavael en posant une main sur l’épaule d’Hasrabel. Notre armée est prête. Seuls les Magisterius représentent encore un risque pour nous.
— Et nous ne pouvons rien face aux Magisterius, tu le sais bien. Notre nombre ne veut rien dire ! s’énerva Galuom.
— C’est pour ça que nous sommes là, coupa Hasrabel. Je suis avec deux Eraiens et un guerrier des montagnes de Drihurla.
— Des montagnes hein ? dit Eavael en toisant Pavelox de la tête au pied. Intéressant.
— On va de toute façon devoir faire avec ! s’exclama Galuom qui avait du mal à se calmer. »
Hasrabel ignora la dernière réflexion du Raien et alla s’assoir aux côtés d’Eavael, qui invita les Eraiens et Pavelox à les rejoindre.
« Alors quel est la situation ? demanda Hasrabel en posant ses coudes sur la table représentant la terre de Raylia.
— Un important contingent de soldats de Ryva a été aperçut près des côtes de Marvuel Let, à l’ara d’Issyia Miel ran, commença Eavael. La capitale est menacée.
— C’est pour ça que nous devons nous y rendre! coupa Galuom.
— Mais Issyia Miel ran est déjà très bien gardée. S’ils se heurtent à ses défenses, Ryva sera fragilisé et la route vers Anayanei nous sera ouverte, rétorqua Eavael. Leur objectif est peut-être autre.
— Sauf si tous les Magisterius d’Anayanei se trouvent avec cette armée ? demanda Hasrabel. »
En retrait des échanges, Guidomex scrutait attentivement la pièce et ses occupants. La certitude de n’être qu’en présence d’Axem lui était maintenant acquise. Le dédain qui se dégageait des regards qui lui était adressé en était une preuve irréfutable.
Tout à coup, du coin de l’œil, l’Eraien remarqua une furtive discussion parallèle entre Hasrabel et Eavael. Aucun mot n’atteignit ses oreilles mais sa teneur sembla faire évoluer les débats.
« Je dois reconnaitre que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la capitale de Raylia, coupa calmement Eavael.
— Tu entends enfin raison ! se réjouit Galuom qui desserra ses poings. Préparons nos troupes ! Nous partons à Issyia Miel ran !»
Tous les Raeiens présents, et silencieux depuis l’entrée des Eraiens, répondirent par l’affirmative est se précipitèrent au dehors pour exécuter les ordres.
« Nous allons être affecté à la troupe directement dirigé par Eavael. expliqua Hasrabel aux Eraiens et à Pavelox qui n’avaient pas bougé. C’est le chef de la Vaïncrus de Rae et un féroce combattant capable de tenir tête à un Magisterius.
— Nous allons donc affronter ces fameux Magisterius ? voulut savoir Guidomex.
— C’est pour ça que nous sommes venus, répondit Hasrabel, sûr de lui. Vous avez vaincu les executors primas d’Era. Et avec l’élite de la Vaïncrus, je suis certain que nous triompherons. S’exclama l’Axem en quittant la pièce»
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