Syria Val Dillit
Dans ses poumons épuisés, l’air allait et venait, au rythme de ses pénibles mouvements d’inspiration et d’expiration. Guidomex ne sentait plus la moitié de son corps meurtris. Les bras engourdis et attachés à des chaines rouillées, il peinait à tenir sa tête droite.
En face de lui, l’amas de métal le retenant prisonnier s’ouvrit pour laisser entrer son geôlier.
« Toujours vivant ? demanda l’Axem.
— Hasrabel. murmura péniblement Guidomex, ses dents grinçants à chaque syllabes.
— Enclin à répondre à mes questions ?»
Mais le regard de l’Eraien ne laissa pas de doute. D’un pas rapide, l’Axem s’approcha et gifla Guidomex, puis le toisa humilié par ce geste.
« Les Eraiens sont vraiment résistants, reprit Hasrabel d’un ton moqueur. Sauf peut-être la petite Hellie. Nous ne pouvons plus l’arrêter depuis que nous nous sommes occupés d’elle. »
Mais un rire vint en réponse à la provocation de l’Axem. Ce rire, bien qu’entrecoupé de gémissement de douleur, parvint à l’agacer.
« Qu’est-ce qui est si drôle?
— j’imagine juste...
— De quoi parles-tu ?
— Ta tête, la même qu’en ce moment, répondit Guidomex et le fixant, à mes pieds et séparée du reste de ton corps. »
La gifle qui s’ensuivit fut poing fermé, et projeta une gerbe de sang sur le mur poisseux du sombre endroit.
Le bateau de Kaien fendait l’étendue d’eau à vive allure, sillonnant d’écumes l’immensité bleue. Vallia, à l’avant et pensive, fixait cette désunion, admirant chaque vague qu’elle provoquait. Derrière, Ashron peinait à ne pas rendre son dernier repas. Chaque roulis ou tangage rendant la tâche de plus en plus ardue.
«Malade ? lui lança Kaien, amusé.
— Tout le monde à ses faiblesses, ajouta Vallia.
— Ca va aller, balbutia Ashron.
— Courage, plus qu’une journée de traversée ! s’exclama Kaien.
Vallia s’approcha d’Ashron et vit son visage, devenu plus blanc que l’écume, qui l’implorait de l’aide. Impuissante, elle posa une douce main sur son dos et plaqua son corps contre le sien. Les heures qui suivirent furent une éternité pour l’ancien Executor Prima, jusqu’à ce que l’épuisement vint à bout de sa raison et lui permit le repos.
« Tant qu’il dort, il ne sera pas malade, dit Kaien à Vallia, tu peux le laisser s’allonger. »
Les heures continuèrent à défiler, chacune d’entre elle ne se distinguant que par une mer plus ou moins agitée. Soudain, derrière les ondulations de l’étendue bleue, surgirent les côtes d’Anayanei.
« Evitons le port de Syria Val Dillit » conseilla Kaien.
A quelques kilomètre à l’ira, une petite crique semblait les attendre. Pendant que Kaien était à la manœuvre, Vallia réveilla Ashron profondément endormi. La suite de leur périple les attendait.
Annotations
Versions