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Quinze jours plus tard, Marius retrouva Marine à Escalles, une petite commune du Pas-de-Calais, principalement connue pour abriter l’un des principaux sites touristiques du nord de la France : le cap Blanc-Nez. Ayant suivi les recommandations de son amie, le jeune homme portait une paire de baskets et un anorak. Même s’il faisait bon, ciel bleu et grand soleil, le vent soufflait fort sur le littoral.

Ils se saluèrent et échangèrent quelques mots avant de rejoindre un groupe de touristes qui patientait sur une plage à marée basse. La mer reculait doucement tandis que des conducteurs de chars à voile s’installaient pour pratiquer leur sport favori. Marius se demanda si ce serait leur moyen de locomotion. Puis le groupe fut bientôt rejoint par une senior à la coupe de cheveux moderne et à la silhouette sportive. Elle se présenta comme étant Valérie, leur guide nature pour l’après-midi. Elle était membre d’une association qui préservait la côte d’Opale et allait se faire une joie de leur faire partager sa passion.

Aujourd’hui, ils allaient parcourir douze kilomètres à pied le long du littoral pour découvrir le cap

Blanc-Nez et le cap Gris-Nez. D’ailleurs, est-ce que quelqu’un savait pourquoi le Blanc-Nez était baptisé ainsi ? Personne ne leva la main, pas même Marine que Marius savait incollable sur le sujet. Ne lui avait-elle pas dit que les deux caps étaient une affaire de famille ?

La guide expliqua que le blanc faisait référence à la craie, car c’est bien de cette matière dont était composée le cap. Il datait de la période crétacée et dominait la mer à cent trente-quatre mètres de haut. Marius et ses compagnons de fortune accueillirent l’information en hochant la tête, ébahis. Ils commencèrent leur balade, tout en prêtant l’oreille au ressac de la mer et aux cris perçant et haut perché des mouettes tridactyles qui peuplaient le littoral. De temps en temps, dos aux falaises crayeuses, le groupuscule contemplait l’horizon opalin dans lequel se dessinaient les côtes britanniques.

Six kilomètres plus tard, ils se retrouvèrent près de Wissant, une station balnéaire très attractive nichée entre les deux caps. La ville devait son nom au germanique wīta-« blanc » et sanda-« sable ». Ils parcoururent la dune d’Aval où la guide les sensibilisa aux problèmes majeurs rencontrés par les habitants : la submersion marine et l’érosion.

— Pour éviter les inondations épisodiques de la zone côtière générée par la mer lors des évènements météorologiques et océanographiques, des actions préventives ont été mises en place pour favoriser l’infiltration et la rétention d’eau. A titre d’exemple, si vous regardez la plage, vous verrez des étranges poteaux de bois plantés dans le sol. Ce système permet de casser la houle, limitant les dégâts.

Ils visitèrent les abords de Tardinghen. Passèrent par la Pointe de la Courte-Dune. Et arrivèrent enfin au Phare du cap Gris nez où, dans l’horizon bleuté, une concentration de navires aux formats divers retint toute l’attention des touristes.

Marius ne put s’empêcher de sortir son smartphone pour capturer l’image d’un grand voilier à deux mâts, pourvu de majestueuses voiles de couleur grenat et arborant sur un drapeau trois symboles qu’on ne présentaient plus : une tête de mort, un tricorne et un sabre d’abordage. Cela le fit sourire.

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