Antithèse :
Boum, boum, ça fait boum, baby-boum et re-boum-papy-boum ! Putain de vieux, ça parle toujours d’un temps qui reviendra pas. Putain de vieux, tu oses dégoûtant, tu oses ?! T’as tout bouffé, t’as tout raflé, t’as tout baffré et moi, le jeune, je jeûne et je déguste. Je ramasse les miettes d’un monde émondé ! Le vieux a bu et le jeune trinque. Les bouts qui restent m’appartiennent maintenant, dé, dégage, ringard, dégage avant que je commette l’irréparable.
Vous, tous les vieux résidents du monde d’avant, vous vieux du vent ! Putain de vieux, avec ses leçons à trois balles qu’il déballe du soir au matin, remballe, et ça fait l’étonné et ça bave sur le jeune, le vieux, oui, ça salive naturellement. À la grande lessive ! Faites tourner les tambours !
Roulez, roulez le vieux dans sa salive.
Sa peau se débine par toutes les béances de son pantalon, elle retombe en plis, double plis voire triple, elle se plie, elle se replie, se déplie, retombe sur ses hanches en accordéon. Sa peau sent le sapin et c’est super.
Putain de vieux, je ne sais pas comment mais ça se reproduit, sûr, aussi vite que les rats ces scélérats. Et quand la corona est là, on ferme la boutique à double tour pour eux, c’est pas sérieux !
Et moi jeune je jeûne, je le rabâche, je bouffe les restes, le trognon d’un monde usé jusqu’à la corne.
Vous vieux, vous nous laissez la faim entre les dents et la fin du monde sur les bras. On aurait bien voulu en profiter à plein, croquer dans la terre goulument, on ne pourra pas, non, il ne nous restera
que la promesse de lendemains trop vilains, la rigueur d’une fade résilience, des guerres de migrations, des épidémies, pan ! Pandémie.
Dame Nature se fâche, elle en a plein le dos des vieux…vieux poux tout glaireux, bouh!
Circulez, circulez, y a plus rien à voir, plus rien à avoir, on va fermer l’humanité.
Et fermer pour fermer, on claquera le couvercle de vos cercueils, on prendra pas le deuil mais ça me soulagera moi, moi le jeune, qui vais me ramasser le changement de climat en pleine poire.
Putain de vieux, tu t’es soulé jusqu’au coma éthylique, coma idyllique, j’ai envie d’ajouter. En vie, envie de viande, envie de biftons, envie, vie de profit, de profiter mon vieux, putain de vieux !
Putain de vieux, t’es mon père, t’es ma mère et j’en crève !!
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