Chapitre 19 : Le Choix...
Max se réveilla brutalement, le souffle court, comme s’il avait été arraché à une noyade.
Le sol sous lui n’était plus en pierre, ni en herbe, ni même en blocs. C’était... lisse. Froid. Noir. Un néant solide. Autour, un brouillard violet, tourbillonnant, pulsant au rythme de quelque chose. Peut-être un cœur. Peut-être le sien.
Devant lui : un écran.
Un écran d’ordinateur, suspendu dans le vide.
Sur l’écran : une simple phrase. "Veux-tu continuer à jouer ?"
Deux options clignotaient en bas.
Oui
Non
Max se leva lentement, le cœur battant. C’était le moment. Il le sentait. Ce n’était pas juste une question. C’était un test. Une provocation.
Et bien sûr… elle était là.
Derrière lui, sans qu’il ait besoin de se retourner. Il la sentait, l'entité. Sa présence rampait dans l'air comme un serpent invisible.
Elle rit doucement. Un rire chaud, doux… presque maternel.
« Allons Max… tu ne pensais pas que c'était aussi simple, si ? »
Max ne répondit pas.
« Dis-moi… » poursuivit-elle, « pourquoi continues-tu ? Tu souffres. Tu as peur. Tu es seul. Et pourtant… tu restes. »
Un silence.
Puis Max répondit, calmement. « Parce que si je pars… tu gagnes. » L’entité soupira.
« Toujours cette obsession de vaincre… Tu n’as rien compris. Le jeu n’est pas là pour être gagné. Il est là pour être vécu. »
L’écran clignota à nouveau, plus vite. "Veux-tu continuer à jouer ?"
Max fixa les deux choix. Il leva lentement la main… et appuya sur "Oui". L’écran se fissura. Littéralement.
Comme un miroir frappé de l’intérieur. Des éclats volèrent, tourbillonnèrent… et formèrent un portail. Un tourbillon sombre, où des visages hurlaient silencieusement, étirés dans une boucle d’agonie.
Max n’hésita pas. Il sauta. Et alors… tout devint flou. Il réapparut. Dans une maison. Une simple maison. Bois, torches, un lit. Tout semblait normal.
Mais quelque chose clochait. Un bruit… d'eau qui coule. Des pas. Une respiration. Il tourna la tête. Et vit… lui-même.
Encore. Assis sur le lit. Un Max. Identique. Souriant. Tranquille. « Bienvenue à la maison, Max. Tu es chez toi, maintenant. »
Puis, sans crier gare, l’autre Max se leva, lentement… et ses yeux brillèrent d’un rouge sang. L’entité l’avait suivi. Et cette fois… elle voulait jouer plus près.
Max recula lentement, les yeux écarquillés. Il faisait face à… lui-même.
Même regard, même petit tic nerveux au coin des lèvres. C'était lui, et pourtant, quelque chose clochait. L'autre Max souriait trop. Un sourire trop large. Trop fixe. Trop… vide.
— Tu es… moi ? demanda Max, la voix tremblante.
— Non, répondit l’autre. Je suis toi… mieux.
Son double tourna lentement autour de lui, comme un fauve observant sa proie. Il passait sa main sur les murs, laissant derrière lui une traînée d’ombres qui semblaient fumer et vibrer comme des parasites dans l’air.
— Tu t’es toujours demandé qui tu étais vraiment, pas vrai ? Tu te cherches, tu doutes… Et si je t’aidais à trouver la réponse ?
Max voulut parler, mais une pression invisible l'écrasa au sol. L’autre Max s’agenouilla près de lui, et murmura :
— Regarde autour de toi. Cet endroit… il a été créé pour toi. Par toi.
Les murs du lieu changèrent, se déformant, adoptant des aspects familiers : sa chambre, les falaises de son ancien monde Minecraft, un souvenir lointain de lui enfant, courant dans un champ. Puis, tout se fissura à nouveau.
Un écran d’ordinateur surgit alors dans l’obscurité.
Sur l’écran : une simple question.
"Veux-tu continuer à jouer ?"
Oui
Non
Max resta figé. Chaque fois qu’il avait essayé de dire non… le jeu recommençait. Mais cette fois, il hésita. L’autre Max s’approcha de l’écran, tapota du doigt sur la case "Oui" comme un enfant impatient.
— Allez… clique. Tu n’es rien sans moi, tu le sais. Ce jeu, c’est toi. Tu veux vraiment t’arrêter maintenant ?
Le cœur de Max battait à tout rompre. Il leva la main, tremblante, tendue vers la souris… Et soudain, il la retira.
— Non, murmura-t-il.
L’écran clignota violemment. L’autre Max s’étrangla dans un hurlement inhumain, sa peau se craquela, révélant une entité noire aux yeux rouges brûlants.
— TU N’AS PAS LE DROIT DE DIRE NON !
Le monde s’effondra.
Max tomba, tomba encore, comme aspiré dans un gouffre sans fond. Et dans le vide, une voix, cette fois plus calme, presque… triste :
— Très bien, Max. On va recommencer. Encore une fois.
Annotations