Tout démon qui se respecte doit, durant sa longue vie, nouer un pacte avec un être humain. C’est une étape importante pour monter en grade dans la hiérarchie démoniaque.

 Cela fait des siècles que je pactise avec les humains, c’est une routine : on noue le pacte, je corromps mon contractant et je lui prends son âme pour m’en repaître. Si par malheur, votre contractant meurt avant la corruption complète, son âme s’en va avec elle et le repas est annulé.

 Petite précision : quand notre contrat touche à sa fin, avec ou sans âme ingérée, il est interdit de pactiser avec un humain avant que 50 ans se soit écoulé.

 VOUS VOUS RENDEZ COMPTE 50 ANS ! ON A LE TEMPS DE MOURIR DE FAIM !

 C’est pour cela qu’il est impératif de ne pas se louper, quand on pactise avec notre victime.

 Et devinez quoi…je suis en train de vivre cette situation.

 Comme à mon habitude, les 50 années sont passées. Je commence à avoir faim et je cherche un humain pour passer contrat. Très grande chance pour moi, une jeune humaine m’a appelé en utilisant un rite démoniaque. Au moins je n’ai pas eu à chercher ma proie durant des jours. L’humain m’a fait venir à lui de son propre chef. C’est avec grand plaisir que je pactisais avec elle.

 Sauf que…cette humaine est en réalité SUICIDAIRE ! Elle a fait appel à moi pour la tuer sur le champ et la précipiter avec moi dans les enfers. QUELLE IDIOTE ! Je viens de gaspiller un pacte pour une fille mal dans sa peau ? SALE PETITE ADOLESCENTE DE $@!#$%@

 C’est un cauchemar…

 Le premier jour durant, je lui expliquai calmement qu’il me fallait déjà la corrompre avant sa mort. Elle me disait qu’elle était déjà corrompue, que je pouvais la tuer tout de suite, etc. Toutefois pour que la corruption soit complète, il me faut souvent en venir à avoir un rapport sexuel avec le contractant. Si la victime est vierge c’est encore plus efficace. Mais le rite le plus utilisé reste que l’humain passe une longue période en compagnie du démon. Bien évidemment madame ne veut pas coucher et ne veut pas attendre non plus ! Ce n’est pas l’envie qui me manque de te tuer sale petite !

 J’ai dû contrecarrer ses tentatives de suicide : les ciseaux, les médicaments, les drogues, la pendaison…ELLE A TOUS FAIT. Ça a été la période la plus difficile de ma vie, imaginez : vous achetez un beau gâteau, qui vous à coûté cher et qui promet d’être délicieux, vous le faite tomber par terre… C’est exactement pareil !

 Je devais à tout prix sauver mon repas. La famine me pendait au nez, je ne pouvais pas accepter ça ! La folle m’en faisait voir de toutes les couleurs. Elle me tapait sur les nerfs, j’avais envie de la broyer, de l’étriquer, de la ratatiner…Je ruminais en contenant mes pulsions meurtrières…Mais quelle plaie !

 Tout est bien qui finit bien, comme vous dites chez vous, la corruption à été complétée. L’humaine n’est pas morte avant et j’ai pu enfin me délecter de son âme après tous ces efforts. Il ne me reste plus qu’à la digérer pendent 50 ans…Je ferai très attention au prochain pacte, très attention !