Discerner
Ce qui ne peut se produire, n’arrivera jamais. Une base littérale, inaltérable que je peine à ne pas briser. Mes yeux regardent les lignes parallèles du temps, des fragments d’espace qui se lient et se mélangent, prolongeant la vie ou la réduisant d’une seconde en une fraction de seconde. Je n’ai rien à cacher de ça. La vie ou bien la mort sont des principes normaux à mes yeux, les morts et les vies que je peux observer sans les atteindre ni les conserver, ce que mes yeux imitent dans le temps, quand l’imaginaire gagne la raison du réel, l’essence même de ce qui est, alors que ça n’est pas. C’est, normal. Prolonger l’infini pour y faire naître des images sur des images, toujours savoir que c’est inatteignable, en avoir pleinement conscience, dans l’inconscience. Le cerveau développé à cette union depuis sa genèse, il a conscience de lui-même et de ses limites, qu’il outrepasse simplement, l’imaginaire. Je n’ai rien, la réalité ou l’imaginaire sont mélangés sans savoir distinguer les erreurs, c’est humain, ou normal. Mon cadavre au pas de la porte est-il réellement le mien, j’avance sans m’en soucier, je sais que la conscience vainc ce phénomène, même si elle le désire pour le modeler sous mes yeux, dans la réalité. Je peux tout voir. Les illusions du réel, l’avenir inatteignable et le passé non vécu. Le temps n’a pas d’incidence sur l’imaginaire qui feint le temps lui-même, le temps est l’imaginaire de lui-même, un tout et une fin qui se perpétuent sans cesse, dans mes pupilles maintenant plus blanches que le noir. Accablée par la réalité trop absurde d’imagination et d’irraison insatisfaite, tout s’annule, alors que reste-t-il ? Des souvenirs, des images qui ne seront jamais atteintes, sublimes, humaines. Tout est parfait. Toujours parfait, à mes yeux.
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