Rêve en trois parties 

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 Tandis que je fredonnais mon air favori, tendrement, adossée à la fenêtre qui ne dévoilait rien, un sentiment d’immense chaleur circulait dans cette pièce que je ne connaissais pas. Une confiance règne ici-bas, pourtant là-haut, il me semble, ce n’est aussi simple.

 Un sourire satisfait maquille mon visage, mes yeux n’ont même pas besoin de se relever pour savoir, que même les démons peuvent avoir peur. Mais je veux savoir où je me trouve malgré tout, entreprendre ce rêve est une politesse élémentaire.

  Je continue ma chanson calme, apaisante alors que mes membres commencent à se mouvoir gracieusement, quittant la fenêtre vide de sens. Une respiration et j’ouvre mes paupières rapidement, contente de voir que mon tour a fonctionné, je suis ailleurs.

 Pile à l’heure n’est-ce pas ? J’ai toujours été très ponctuelle, rien de bien compliqué quand on peut bouger. Il a ce que je recherche de songe en songe dans cette jolie illusion, qui ne peut plus me duper, je l’ai crée.

 Là je trouve la belle endormie, inconsciente du monde que je subis pour elle. Un marché est un marché, mais comme cela me fais de la peine. Le rêve devrait bientôt achever sa première phase, et je ne me suis pas réveillée, nous verrons bien la seconde.

  Je pose à ses côtés sans la déranger, ses yeux sont-ils toujours de la même couleur ? Aussi beaux que ceux qu’elle m’a prêtés ? Ma main caresse affectueusement sa joue exposée, je repousse une mèche de cheveux. Je suis inquiète pour elle, ma promesse, qui n’efface pas mon sourire comblée.

 Comment feras-tu quand je ne serais plus là ? Ce monde est bien trop humain pour toi ma belle, ton cœur ne bat même plus et le mien prend double, tu sais comme c’est une souffrance pour moi, égoïste, et la torture de savoir l’ignorance naturelle de là-bas, ils ne voient pas leur propre monde, ils veulent toujours oublier.

  Je redresse la tête, un son infime m’alerte, des pas dans la maison où je dors, mais je décide d’en faire abstraction pour poursuivre la troisième phase paradoxale. Replaçant mon attention sur ma protégée, elle n’est plus là, je ne peux retenir un rire, décidément disparaître comme ça alors que tu me manques tant, quelle égoïste !

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